Keichi Hara

Un été avec Coo. Keiichi Hara.

Kôichi, écolier, trouve une tortue fossilisée. Il rentre chez lui, la nettoie... et voilà que la tortue reprend vie. C'est un Kappa (un esprit de l'eau). Au début toute la famille est plus ou moins effrayée (côté mère et fille) et fascinée (côté père et fils). Ils décident de le garder, d'en prendre soin... et de surtout cacher son existence.

Le Kappa, surnommé Coo, est à l'état de fossile depuis l'époque Edo... Après avoir recouvré assez de force, il veut partir, retrouver d'autres Kappa. Seulement... le monde extérieur est pas vraiment des plus hospitaliers.


Ce film est une vraiment très jolie histoire. Coo grandit dans cette famille dont on découvre toute la petite vie quotidienne. Des relations se nouent les uns avec les autres, et ils vont solidairement faire face aux obstacles pour permettre à Coo de trouver son bonheur.

Les dessins sont très doux, et ceux avec de l'eau sont tout simplement splendides.

C'est très émouvant, drôle, avec le petit discours écolo (mais pas trop), la leçon sur "être bon avec son prochain" (mais pas trop). C'est un conte pour enfant avec la morale, la douceur, l'espoir, le chagrin, la joie.

Et puis un Kappa c'est trop meugnon !

COLORFUL

Adaptation du manga de Eto Mori.

Une âme a la chance de se racheter en se réincarnant dans le corps d'un adolescent ayant tenté de se suicider. Mais cette âme ne se souvient plus ce qu'elle a fait de mauvais pour devoir se racheter, et ne sait pas comment faire pour redresser la vie de ce jeune adolescent, n'ayant que très peu d'infos sur sa vie, son caractère...

Ainsi commence le film qui va raconter la vie du nouveau Makoto.
Tout ce qu'il sait, au départ, c'est que la veille de son suicide il a vu la fille qu'il aimait en secret entrer dans un love hotel avec un homme, et sa propre mère en sortir avec son prof de flamenco.

Petit à petit le nouveau Makoto va essayer de prendre ses marques, il va tantôt se rebeller, tenter de comprendre, s'intégrer, rejeter.

Un petit film qui décrit assez bien les troubles de l'adolescence, les conflits avec les parents, la douleur que l'on peut s'infliger au sein même d'une famille, parce qu'on ne se comprend pas, parce que, finalement, on ne se parle pas.
Un petit film qui parvient à garder l'équilibre entre le fond assez sombre et le ton léger, naïf, de l'enfance.
Des scènes d'une cruauté difficilement supportable tant le mal être des gens est palpables.
Des scènes d'une douceur et d'une poésie apaisantes, réconfortantes.
Plein de scènes de repas qui donnent envie de dévorer (je ne crois pas qu'il existe un pays au monde qui filme (ou dessine) mieux les plats, les sauces, les tablées, que les japonais !




Un anime très agréable, drôle, juste, et beau.
(Un passage sur l'histoire d'un vieux tramway qui aurait traversé la ville avant qui m'a laissé assez dubitative par contre...)

Je le sentais bien celui-là mais évidemment... pas encore sur Lille! Mais qu'est-ce qu'ils foutent!

Pareil , je ne sais pas si j'aurai la chance de le voir

Je découvre à mon tour ce réalisateur... Queenie, je suis d'accord avec toi : les scènes de repas sont nombreuses et toutes plus appétissantes les unes que les autres !



Bienvenue dans le Royaume des Morts… Oui, bienvenue à vous, spectateur, qui aurez l’honneur de ne faire qu’un avec l’âme défunte du mystérieux japonais qui introduit Colorful. Dans un hall aux couleurs ternes, Pura-Pura, petit guide à l’allure de garçonnet, vous accueille en grandes pompes pour vous annoncer que la mort a décidé de vous épargner. Allez savoir pourquoi, mais une chance vous est offerte de vous racheter du crime commis dans l’existence que vous venez de quitter. Vous ne vous souvenez plus de la nature de ce crime, mais Pura-Pura vous assure de sa gravité. Votre rédemption vous coûtera cher, puisque vous allez incorporer provisoirement le corps d’un jeune japonais de 14 ans qui a tenté de mettre fin à ses jours. Vous imaginez que sa vie ne devait pas être un beau parcours longé de cerisiers en fleurs…et vous avez raison.



Makoto Kobayashi, habité par l’âme en rédemption, se réveille à l’hôpital entouré de ses parents et de son frère aîné. Pura-Pura rôde toujours dans les parages pour informer l’âme des éléments qui pourraient lui manquer pour comprendre son nouvel univers : qui sont ses parents, comment s’entend-il avec eux, pourquoi est-il en froid avec son frère, pourquoi les élèves de sa classe se comportent-ils si mystérieusement à son égard… ? Entre autres questions, celle, cruciale, à laquelle Pura-Pura ne veut pas répondre : pourquoi Makoto Kobayashi a-t-il cherché à se suicider ? De jour en jour, l’âme ne tardera pas à se faire une idée sur la question. Makoto Kobayashi s’est retiré dans une bulle de solitude. L’incommunication l’a reclus loin des siens et loin des autres, l’indifférence cédant peu à peu le pas à l’animosité.


L’âme ne comprend pas comment Makoto Kobayashi a autrefois pu se comporter pour arriver à un tel stade de déchéance sociale. A son tour, elle se prend à éprouver du mépris pour ce jeune garçon et se comporte avec audace et insolence, exprimant sa colère dans des gestes et des paroles qui étonnent ceux qui connaissaient l’ancien Makoto. Dans le Japon décrit par Keiichi Hara, s’inspirant d’un roman d’Eto Mori, la prostitution, le suicide, la compétition scolaire et l’incommunicabilité forment des obstacles expliquant légitimement le désarroi que n’importe quelle personne un peu trop sensible peut ressentir. Beau pays que le Japon, avec ses paysages naturels encore préservés et les traces de son passé encore incarnées dans son architecture, mais société terriblement exigeante et impitoyable pour les plus faibles d’entre les hommes.

Keiichi Hara nous présente bien cette dualité avec Colorful. L’animation méticuleuse permet de s’approcher au plus près des émotions des personnages. Sous une apparence classique et soignée, la représentation visuelle en générale ne donne pas l’impression de s’approcher d’une œuvre singulière, et pourtant son propos est loin d’être aussi innocent et anodin qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Malgré quelques longueurs et une morale convenue, Colorful sera l’occasion de traverser une part des ténèbres japonaises.

Tiens, je l'avais oublié. Pourtant il était vraiment bien. Comme tu le dis, il semble "anecdotique" et en réalité, il dit pas mal de choses, et avec justesse.

Et c'est toujours le même mystère : pourquoi oublions-nous si facilement des films que nous pensions avoir aimé ? (et que nous aimons peut-être toujours, d'ailleurs...)

colimasson a écrit:

Et c'est toujours le même mystère : pourquoi oublions-nous si facilement des films que nous pensions avoir aimé ? (et que nous aimons peut-être toujours, d'ailleurs...)

On ne peut pas tout retenir !

Hé ! pas bête !