Claro

Citation :

Christophe Claro, né à Paris le 14 mai 1962, plus connu sous le simple nom de Claro, est un écrivain, traducteur et éditeur français.

Biographie

Christophe Claro passe son enfance en banlieue parisienne. Après des études de lettres supérieures au lycée Lakanal de Sceaux, il travaille en librairie de 1983 à 1986, et devient correcteur pour différentes maisons d'édition. Il publie son premier roman, Ezzelina, aux éditions Arléa en 1986. Sa première traduction, Kilomètre zéro de Thomas Sanchez, paraît en 1990.

Menant en parallèle ses activités d'écrivain et de traducteur, il publie ensuite régulièrement des romans et récits tout en traduisant de grands écrivains de la littérature anglo-saxonne contemporaine, parmi lesquels William T. Vollmann, Thomas Pynchon, Salman Rushdie, John Barth, Mark Z. Danielewski, James Flint, William H. Gass et Hubert Selby Jr. Il se décrit comme étant un « chasseur de trésors littéraires ».

Depuis 2004, Claro est en outre co-directeur avec Arnaud Hofmarcher de la collection de fiction américaine « Lot 49 » aux éditions Le Cherche midi
Source: wikipedia

CosmoZ, Claro, Actes Sud, juin 2010, 490 p.

Pas encore de fil pour Claro ? Un auteur pourtant connu et assurément un Ecrivain !


C'est le premier livre que je lis de lui et il serait vraiment dommage d'ignorer ce magnifique roman dans lequel Claro  recrée un monde qui n'échappe pas à la réalité mais délivre de ses cauchemars. C'est une ballade compassionnelle d'une paradoxale vitalité : pulsation vitale obstinée, héroïque , gigantesque à l'échelle du Temps et, surtout, vigueur bouillonnante insufflée par l'écriture de Claro !


Je vous copie un extrait de ma chronique :

CosmoZ est un étrange objet animé – au deux sens du terme -, à la fois puissant et aérien, un livre long et dense, solidement charpenté jusque dans son mouvement, qui s'appuie sur une fiction américaine, Le magicien d'Oz , une histoire pour enfants publiée en 1900 et adaptée au cinéma à la veille de la seconde guerre mondiale, pour survoler et pénétrer l'Histoire de la première moitié du XXème siècle, cette terrible période inféodée au nouveau culte de la science et du progrès qui a fondé notre monde moderne et conduit à la négation de l'humain. Deux histoires qui s'emboîtent et se font écho , participant du même processus cyclonique régissant la marche de l'univers et celle de nos propres vies propulsées par le moteur nos peurs - peur de mourir, peur de vivre en noir et blanc – et de nos manques, par le désir de devenir « autre ailleurs », à la fois fuite et tension vers l'absolu. Deux histoires qui nous font pénétrer dans la matrice du monde , dans ses boyaux où se jouent la vie et la mort.

... Ainsi que le premier des 4 extraits que j'en donne :

Tu t'appelles Dorothy, tu es une petite fille et tu vis au Kansas, au milieu des grandes plaines grises, avec ton oncle et ta tante, eux-aussi gris, et seul ton petit chien Toto n'est pas gris, son poil est noir et soyeux, il te fait rire, d'un rire dont on aurait du mal à déterminer la couleur, mais qui, correctement nuancé, devrait pouvoir t'aider à surmonter tout ce gris. Tu portes une robe chasuble sur une blouse à bavette en gaze crème avec des manches bouffantes taillées dans un ricrac bleu. Tu vis au Kansas avec ta tante et ton oncle.
Tante Em est une femme grise qui a engrangé les années dans les rides de son front et les volutes de son chignon, elle ferme les portes d'un coup de hanche, calme la pâte du battant de sa paume et lève les yeux au ciel dès qu'une pensée en amène une autre sans l'avoir consultée auparavant. Oncle Henry et elle forment un couple qui ne produit aucune force, à eux-deux ils semblent au contraire absorber le peu d'énergie que leurs mouvements dégagent, et l'espace qu'ils entament se referme sur eux avec un naturel déconcertant. Leurs vieillesses conjointes s'additionnent, et l'affection qui les lie dépasse de beaucoup le peu d'égard que chacun a pour soi-même. Tu espères ne jamais devenir comme eux, rester à jamais une unité réfractaire aux opérations, aussi séduisantes soient-elles.
Tu t'appelles Dorothy et le gris est une nuance dont tu ne veux pour rien au monde, ni dans tes cheveux, ni dans tes projets.
(...)

Va falloir que j'alimente un peu ce fil !

De ce livre je ne retiendrai probablement que l'écriture géniale de Claro et sa vivacité de langage.
L'histoire en fait n'est pas très convaincante, il s'agit d'un homme en prise avec des déboires personnels, qui effectue un travail de correcteur dans une maison d'édition louche, il se trouve pris dans une embrouille avec à sa poursuite des gens mal intentionnés.
Une vague histoire d'extrême droite à laquelle je n'ai rien compris.

Mais pas grave, même si le scénario fait un peu trop bande dessinée, ça reste plaisant et surtout quel talent pour manier les mots !

J'espère que je vais trouver un bouquin de lui qui combine fond et forme, ça devrait bien exister.

En tout cas, il a un certain goût pour le jeu de mots : il a aussi écrit "Madman Bovary" (que je n'ai pas lu).

Les mots (et jeux de) c'est sa force !

En tant qu'auteur, je n'avais pas particulièrement été enthousiasmé par Tous les diamants dans le ciel.
Je pense lire ses essais dans l'année ? :

Le clavier cannibale, Plonger les mains dans l'acide, Cannibale lecteur.