Izis [Photographe]

Nous n'avons pas la même perception de l'oeuvre de ces trois artistes, Marko.
Sans pour autant porter de jugement de valeur sur l'expression de leur art, il me semble que Diane Arbus et Nan Goldin photographient le monde en l'interprétant à travers leur propre prisme obsessionnel, proche de la névrose : un monde décadent, souffrant, à la limite de l'atmosphère glauque, voire vulgaire et violent pour Nan Goldin.
Tandis que ces deux femmes nous donnent à voir les ténèbres, par son regard humaniste et généreux, Izis dévoile la lumière poétique du quotidien d'apparence insignifiant, et il éclaire les êtres dans l'insondable mystère de leur âme .

Constance a écrit:

Nous n'avons pas la même perception de l'oeuvre des ces trois artistes, Marko.
Sans pour autant porter de jugement de valeur sur l'expression de leur art, il me semble que Diane Arbus et Nan Goldin photographient le monde en l'interprétant à travers leur propre prisme obsessionnel, proche de la névrose : un monde décadent, souffrant, à la limite de l'atmosphère glauque, voire vulgaire et violent pour Nan Goldin.
Tandis que ces deux femmes nous donnent à voir les ténèbres, par son regard humaniste et généreux, Izis dévoile la lumière poétique du quotidien d'apparence insignifiant, et il éclaire les êtres dans l'insondable mystère de leur âme .

J'ai le sentiment qu'elles montrent aussi la nature humaine dans ce qu'elle a de "vrai" et de fragile mais sans censurer ce que le regard ne veut pas voir. C'est plus dérangeant probablement mais c'est aussi intime, parfois touchant et poétique. Les gens qu'on croise dans la rue ou le métro sont comme sur ces photos et ils ont leur beauté moins consensuelle. Je ne vois pas que des ténèbres mais tout autant de la fragilité et du mystère. Parfois de la souffrance et du mal être évidemment. De la névrose pourquoi pas mais ce serait trop limité. Je parlais davantage en terme de construction de l'image et de volonté ou non de "mettre en scène" pour faire surgir une vérité. Leurs univers sont évidemment très différents les uns des autres. Je comprends ce que tu dis d'Izis qui a une vision plus lumineuse et apaisante. Par contre la vulgarité je ne la vois pas chez Nan Goldin.

Diane Arbus tord une réalité pour la faire sienne, une réalité subjective correspondant à sa propre vision des êtres et du monde, tandis que Nan Goldin l'expose crûment en une forme de voyeurisme, ce qui n'est jamais le cas chez Izis, car respectueux de la distance à respecter avec l'intimité de son sujet, tout en demeurant en une sincère empathie avec celui-ci.
Ceci étant, sachant que je ne sais voir que par la lorgnette de la beauté, que ce soit les êtres ou les choses (peut-être est-ce un handicap pour pouvoir apprécier le travail de Goldin et Arbus ), ce n'est évidemment que mon opinion.

Constance a écrit:

Ceci étant, sachant que je ne sais voir que par la lorgnette de la beauté, que ce soit les êtres ou les choses (peut-être est-ce un handicap pour pouvoir apprécier le travail de Goldin et Arbus ), ce n'est évidemment que mon opinion.

Je vois les choses autrement tout en comprenant ton ressenti. La "beauté" peut prendre de multiples visages et tu es plus sensible à cette forme d'esthétique et de représentation là. C'est une question de sensibilité et de langage personnels. En tout cas les 3 me touchent différemment dans leur manière de montrer l'humanité.

Un petit diaporama sur "La Rêveuse" de Marin Marais:



Ce photographe fait du bien!

En effet Marko, tout simplement magnifique.
Ce fil est plus que précieux, à sauvegarder !

Ce que la photographie reproduit à l'infini n'a lieu qu'une fois. (Roland Barthes)

Dans la mesure où la photographie est ellipse du langage et condensation de tout un «ineffable» social, elle constitue une arme anti-intellectuelle. (Roland Barthes/ Mythologies)