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| Wang Quan'an | |
| | Auteur | Message |
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monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Wang Quan'an Dim 30 Sep 2007 - 13:54 | |
| - Citation :
- Wang Quan'an (dont le nom se prononce Wang Tchuen an) est un réalisateur chinois né en 1956 à Yan'an dans le Shaanxi. Il est diplômé de l'académie du film de Pékin. De 1999 à 2009, il a partagé la vie de l’actrice Yu Nan, sa muse, actrice principale de son premier film, Eclipse de Lune (1999) et des trois suivants. Apart Together est le premier de ses films dans lequel Yu Nan ne joue pas. Ses quatre films mettent en scène une Chine rude et rurale, secouée par la modernisation. Wang Quan’an a obtenu l'Ours d'or en 2007 au festival de Berlin avec Le Mariage de Tuya. Scénariste de tous ses films, Wang Quan’an a égalementreçu (avec Na Jin) l’Ours d’argent du meilleur scénario au 60e Festival du Film de Berlin.
source: wikipedia Je ne vais plus très souvent au cinéma : presque toujours déçu. L'avant dernier film que j'ai aimé était Borat, il y a un an. Et là, la semaine dernière j'ai vu Le mariage de Tuya. Je l'ai trouvé splendide tant au plan de la narration que des paysages grandioses de Mongolie. Enfin un film qui a quelque chose à dire. Je vous le recommande vivement. Fiche allocine | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Wang Quan'an Lun 1 Mar 2010 - 1:05 | |
| La tisseuse de Wang Quan An - Citation :
- Lily, ouvrière dans une usine de tissu, partage son temps entre son travail, son fils et son mari. Suite à un événement bouleversant, elle décide de partir seule...
La Chine vue du côté des ouvriers, loin, très loin des nouveaux riches et du boom économique. La tisseuse est un film qui témoigne du statut social de son héroïne mais c'est avant tout le portrait d'une jeune femme chinoise d'aujourd'hui. Le réalisateur, Wang Quan An, a tourné une oeuvre douce amère qui pourrait facilement basculer dans le mélodrame. Ce n'est pas le cas. Le ton est davantage à la balade nostalgique et rugueuse, triste et désillusionnée, cela va sans dire, mais pas plombante, enfin, pas trop. Le beau visage de Yu Nan, actrice magnifique, illumine cette figure de femme sans rêves et sans avenir. Au delà de l'illustration du bouleversement collectif que subit la Chine, parce que cet aspect là est bien plus qu'un arrière plan, La tisseuse questionne plus largement sur le sens de la vie. Avec humilité et une universalité évidentes. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: tisseuse Mer 3 Mar 2010 - 22:55 | |
| - traversay a écrit:
La tisseuse de Wang Quan An
- Citation :
- Lily, ouvrière dans une usine de tissu, partage son temps entre son travail, son fils et son mari. Suite à un événement bouleversant, elle décide de partir seule...
La Chine vue du côté des ouvriers, loin, très loin des nouveaux riches et du boom économique. La tisseuse est un film qui témoigne du statut social de son héroïne mais c'est avant tout le portrait d'une jeune femme chinoise d'aujourd'hui. Le réalisateur, Wang Quan An, a tourné une oeuvre douce amère qui pourrait facilement basculer dans le mélodrame. Ce n'est pas le cas. Le ton est davantage à la balade nostalgique et rugueuse, triste et désillusionnée, cela va sans dire, mais pas plombante, enfin, pas trop. Le beau visage de Yu Nan, actrice magnifique, illumine cette figure de femme sans rêves et sans avenir. Au delà de l'illustration du bouleversement collectif que subit la Chine, parce que cet aspect là est bien plus qu'un arrière plan, La tisseuse questionne plus largement sur le sens de la vie. Avec humilité et une universalité évidentes. J'ai aimé ce film mais il a des défauts un peu agaçants. Notamment cette redondance permanente entre l'image et les dialogues. C'est constamment "explicite". Les personnages disent tout ce qui est montré ou même suggéré. Par exemple, lorsqu'elle croise l' homme avec son chien qui revient chaque jour sur les lieux où était sa maison avant qu'on la détruise pour construire un complexe d'immeubles modernes, cet homme lui dit que le temps passe, que tout va trop vite... on avait compris et le fait qu'il le dise casse la poésie de la séquence. Ce film est trop bavard aux mauvais moments alors que l'image est belle et se suffit souvent à elle-même. Il prend de l'ampleur à chaque fois qu'il est silencieux, qu'il filme le visage de cette femme ou ceux des 2 hommes qui ont compté dans sa vie. Il y a de belles idées de mise en scène comme cette photo prise sur une plage qui montre combien la distance s'est créée entre cette femme et l'homme qu'elle a tellement aimé 12 ans auparavant. La séquence sur la voie ferrée est très forte également. Toute la fin est très émouvante et les scènes naturalistes dans l'usine de tissage sont réussies. Il y a un peu du "Judou" de Zang Yimou avec Gong Li. Un cinéaste à suivre en tout cas... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Wang Quan'an Jeu 15 Mar 2012 - 10:52 | |
| -Apart together- - traversay a écrit:
- Le réalisateur, Wang Quan An, a tourné une oeuvre douce amère qui pourrait facilement basculer dans le mélodrame. Ce n'est pas le cas. Le ton est davantage à la balade nostalgique et rugueuse, triste et désillusionnée,
Cette fois ci encore Wang Quan An utilise la même veine narratrice. Un petit film tout charmant qui nous montre sous forme de chronique intimiste le retour au pays d'un ex nationaliste de Taiwan, Liu, chassé de chez lui 50 ans auparavant alors qu'il était jeune marié et futur papa. Ce pourrait être une histoire commune à d'autres latitudes sauf que cela se passe en Chine, pays au passé chamboulé, rattrapé par la course au progrès, et d'où se dégage une grande nostalgie si on focalise notre regard sur le destin de ces petites entités familiales, solidaires et résignées, accrochées aux derniers vestiges d'une tradition en voie de disparaître. Le cinéaste se concentre sur les repas, moment important il semble, sans doute parce qu' ils gardent tout leur rituel, et qu'ils réunissent la fratrie. L'arrivée de Liu est un évènement fété dignement, il est acceuilli généreusement par le chef de la tribu, nouveau mari (si on peut dire) de Qiao et qui va même jusqu'à plaider la cause de son prédécesseur devant ses enfants beaucoup moins compréhensifs lorsque ce dernier propose à sa dulcinée de repartir avec lui . J'ai bien aimé cette vision d'un passé confronté aux urgences du présent, ces petites annotations sur leur quotidien et leur façon de régler les problèmes (le mariage express pour pouvoir divorcer, la dote amenée par Liu pour dédommager le mari , les réunions de famille etc) C'est touchant, pudique et drôle aussi. Pas d'effusions, pas de colère, tout est intériorisé et bien différent de notre culture occidentale, c'est toujours surprenant. Le rythme est en accord, très lent même si fluide, le ton est décalé et finalement on reste en surface. Est-ce un parti pris ou cela tient t'il au caractère de ce pays? J'en garde en tout cas une impression diffuse, entre douceur et frustration. Et voir Shangai se métamorphoser sous nos yeux est fascinant autant qu'effrayant. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Wang Quan'an Mer 21 Mar 2012 - 21:39 | |
| - Aeriale a écrit:
- -Apart together-
Cette fois ci encore Wang Quan An utilise la même veine narratrice. Un petit film tout charmant qui nous montre sous forme de chronique intimiste le retour au pays d'un ex nationaliste de Taiwan, Liu, chassé de chez lui 50 ans auparavant alors qu'il était jeune marié et futur papa. Ce pourrait être une histoire commune à d'autres latitudes sauf que cela se passe en Chine, pays au passé chamboulé, rattrapé par la course au progrès, et d'où se dégage une grande nostalgie si on focalise notre regard sur le destin de ces petites entités familiales, solidaires et résignées, accrochées aux derniers vestiges d'une tradition en voie de disparaître. Le cinéaste se concentre sur les repas, moment important il semble, sans doute parce qu' ils gardent tout leur rituel, et qu'ils réunissent la fratrie. L'arrivée de Liu est un évènement fété dignement, il est acceuilli généreusement par le chef de la tribu, nouveau mari (si on peut dire) de Qiao et qui va même jusqu'à plaider la cause de son prédécesseur devant ses enfants beaucoup moins compréhensifs lorsque ce dernier propose à sa dulcinée de repartir avec lui .
J'ai bien aimé cette vision d'un passé confronté aux urgences du présent, ces petites annotations sur leur quotidien et leur façon de régler les problèmes (le mariage express pour pouvoir divorcer, la dote amenée par Liu pour dédommager le mari , les réunions de famille etc) C'est touchant, pudique et drôle aussi. Pas d'effusions, pas de colère, tout est intériorisé et bien différent de notre culture occidentale, c'est toujours surprenant. Le rythme est en accord, très lent même si fluide, le ton est décalé et finalement on reste en surface. Est-ce un parti pris ou cela tient t'il au caractère de ce pays? J'en garde en tout cas une impression diffuse, entre douceur et frustration. Et voir Shangai se métamorphoser sous nos yeux est fascinant autant qu'effrayant. La Shanghaï traditionnelle des ruelles, marchés, échoppes et petites maisons individuelles est vouée à disparaître. Place au béton et au verre des tours qui envahissent tout. C'est l'un des sujets d'Apart together (qu'on ne traduira pas par Un appart' ensemble), mais c'est loin d'être le seul. Le contexte politique est la toile de fond et un prétexte scénaristique : la relative détente entre la Chine et Taïwan a permis à de nombreuses familles de se retrouver après plus de 50 ans de séparation. Mais ce n'est pas ce qui intéresse en premier lieu Wang Quan'an, cinéaste de la pudeur et de la délicatesse des sentiments. Dans ses films précédents, il racontait des mariages impossibles. Ici, il montre que le retour aux amours d'antan est une illusion. Wang traite son sujet tantôt avec gravité, tantôt avec légèreté, tonalité dans laquelle il est le plus à l'aise, n'hésitant pas à parsemer son film de saynètes humoristico-absurdes. Presque la moitié d'Apart together se déroule à table, moment privilégié en Chine pour évoquer les sujets importants sans les dramatiser. A voir donc le ventre plein de préférence pour apprécier cette jolie chronique du temps passé qui ne se rattrape jamais. Bonjour Shanghaï, et adieu ! | |
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| Sujet: Re: Wang Quan'an | |
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| | | | Wang Quan'an | |
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