Les crimes de Snowtown [Justin Kurzel]

Les crimes de Snowtown de Justin Kurzel

Citation :

Jamie, 16 ans, vit avec sa mère, dans une banlieue où règne chômage et abus sexuels. Sa vie change lorsque John Bunting débarque dans leurs vies. Charismatique, passionnant, Jamie l’admire comme le père qu’il n’a pas connu. Il mettra du temps à comprendre que son mentor est un tueur en série.

Il n'est pas nécessaire d'expliquer aux australiens qui est John Bunting. Le plus "grand" tueur en série que le pays ait connu, auteur au moins de 11 meurtres à la fin des années 90 du côté d'Adelaide. Bunting, entouré de plusieurs complices, hait les pédophiles, les homosexuels, les camés, toutes populations qui, pour lui, ne méritent pas de vivre et qu'il doit donc éliminer. Dans son premier film, qu'il a également écrit, Justin Kurzel montre ou suggère ces exactions auxquelles la presse a donné le nom de "The Bodies in the Barrels." Pour autant, Les Crimes de Snowtown n'est pas un énième portrait de Serial Killer, pas seulement. Kurzel colle à l'existence de prolétaires d'une banlieue sinistre, et suit le cheminement de Jamie, le fils de la compagne de Bunting et son attachement/répulsion à l'endroit de ce père de substitution qu'il lui arrive d'assister dans son atroce croisade. Le film frappe par son réalisme, son extrême violence (bien en-dessous de la vérité tellement le criminel prenait plaisir à torturer ses victimes), son côté sordide. Même sans comprendre toujours ce qui se passe sur l'écran, le spectateur est tétanisé par son climat létal, insupportable pour certains, et par une intensité qui fait penser, avec une mise en scène moins stylisée, à Animal Kingdom. Les crimes de Snowtown n'a pas été fait pour plaire à tout le monde et joue parfois, non sans complaisance, sur le malaise qu'il ne peut qu'inspirer. Ce qui est certain c'est qu'un cinéaste, doublé d'un scénariste, est né.

traversay a écrit:

Les crimes de Snowtown de Justin Kurzel

Citation :

Jamie, 16 ans, vit avec sa mère, dans une banlieue où règne chômage et abus sexuels. Sa vie change lorsque John Bunting débarque dans leurs vies. Charismatique, passionnant, Jamie l’admire comme le père qu’il n’a pas connu. Il mettra du temps à comprendre que son mentor est un tueur en série.

Il n'est pas nécessaire d'expliquer aux australiens qui est John Bunting. Le plus "grand" tueur en série que le pays ait connu, auteur au moins de 11 meurtres à la fin des années 90 du côté d'Adelaide. Bunting, entouré de plusieurs complices, hait les pédophiles, les homosexuels, les camés, toutes populations qui, pour lui, ne méritent pas de vivre et qu'il doit donc éliminer. Dans son premier film, qu'il a également écrit, Justin Kurzel montre ou suggère ces exactions auxquelles la presse a donné le nom de "The Bodies in the Barrels." Pour autant, Les Crimes de Snowtown n'est pas un énième portrait de Serial Killer, pas seulement. Kurzel colle à l'existence de prolétaires d'une banlieue sinistre, et suit le cheminement de Jamie, le fils de la compagne de Bunting et son attachement/répulsion à l'endroit de ce père de substitution qu'il lui arrive d'assister dans son atroce croisade. Le film frappe par son réalisme, son extrême violence (bien en-dessous de la vérité tellement le criminel prenait plaisir à torturer ses victimes), son côté sordide. Même sans comprendre toujours ce qui se passe sur l'écran, le spectateur est tétanisé par son climat létal, insupportable pour certains, et par une intensité qui fait penser, avec une mise en scène moins stylisée, à Animal Kingdom. Les crimes de Snowtown n'a pas été fait pour plaire à tout le monde et joue parfois, non sans complaisance, sur le malaise qu'il ne peut qu'inspirer. Ce qui est certain c'est qu'un cinéaste, doublé d'un scénariste, est né.

Il faut quand même prévenir que ce film est extrêmement éprouvant et potentiellement traumatisant. En gros si vous souhaitez suivre pas à pas les agissements et manipulations de ce serial killer bien réel (avec son "charmant" acolyte) et participer de manière frontale jusqu'à l'insoutenable à ses actes de barbarie vous trouverez satisfaction en voyant ce film dont la mise en scène implacable est tétanisante. Sinon restez bien au chaud sous la couette et faites de beaux rêves. Je me demande si je n'aurais pas du d'ailleurs. C'est un des films les plus violents qu'on puisse voir et je ne savais pas du tout de quoi ça parlait.

Tu dis que ce que montre le film est en dessous de la réalité du sadisme de ce sociopathe monstrueux mais il y a quand même au moins une séquence pratiquement en temps réel qui est à vomir même s'il nous épargne probablement le pire. Sans compter la séquence suggérée avec le chien ou d'autres perversités de ce genre. Et tout le film génère un malaise grandissant qui est la marque d'un excellent cinéaste mais dont le résultat m'a procuré plus de dégoût que de plaisir.

Je peux m'intéresser au sujet des serial-killers mais un traitement aussi voyeuriste n'est pas nécessaire pour comprendre l'horreur de ces actes ignobles.

Reste il est vrai un climat social poisseux parfaitement rendu, une musique lancinante parfaite, une photographie et un montage très maîtrisés. On retrouve effectivement pas mal de points communs avec Animal Kingdom dont la stylisation et le climat planant le rendait bien plus troublant sans sombrer dans le sordide. C'est le même cheminement d'un adolescent déchiré entre fascination et répulsion face à la violence de sa "famille" d'adoption et dont l'orientation finale devient un enjeu dramatique très intense dans Snowtown.

Vous voilà prévenus!

A noter que l'acteur qui joue le serial killer John Bunting est terrorisant et très ressemblant avec l'original.

Complément aux Crimes de Snowtown... Ce film m'a bien explosé la tête et outre un ou deux cauchemars j'ai beaucoup repensé dans le film à ces réunions plus ou moins familiales où chacun exprime ses pulsions et désirs de vengeance barbares vis à vis de ceux qui sont jugés des parasites de la société (pédophiles, homosexuels, toxicos...). On a l'impression d'une sorte de café philo à l'échelle de cette sous-culture prolétarienne qui prône l'autodéfense et la haine de ce qui est différent de soi. De fait John Bunting se montre un leader charismatique effrayant. Il débarque de nulle part et arrive à fédérer autour de lui jusqu'à entraîner les plus suggestibles et intimidables vers l'innommable. Car ce qui est incroyable dans ce fait divers récent (1999) c'est que John Bunting n'agissait pas seul dans son coin comme pas mal de serial-killers. Tout le monde connaissait ses idées et ses plans dans son entourage ... Et le film montre comment sa perversité a été capable de manipuler même ceux que ses agissements écoeuraient.

Sympa tonton John!

Les crimes de Snowtown de Justin Kurzel


Il ne m'a globalement pas plu ce film. Je me suis un peu ennuyée. C'était très long à démarrer, et je n'avais pas du tout envie de voir un film "social", hors Les crimes de Snowtown c'est avant tout ça.
Ça rame, ça se répète, se redit, tout est prévisible et c'est glauque à souhait. Un peu trop.
Reste que c'était un sacré pari que de faire un film aussi réaliste sur un serial killer et son environnement. En sortant on se dit que n'importe quel voisin peut en être un.
Et Justin Kurzel a un regard juste sur le monde prolo, concon, et à tendance facho.
Le cheminement de l'ado était moins prenant que dans Animal Kingdom. Mais peut-être que ça vient de l'acteur, son jeu, sa gueule, son regard de vache qui regarde passer le train, ça me saoulait. Quand il joue sur l'émotion il est parfois un peu plus crédible.
L'acteur qui joue Bunting est très bon, mais il manque un peu d'intensité j'ai trouvé.
Y'a un côté "à côté" dans ce film. Presque superficiel. Anecdotique. Chronique du jour et fait divers. Bof.
Par contre la musique, l'ambiance sonore est très très bonne et certains plans terribles.

Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour moi et ce type de film. En tout cas, je suis complètement passée à côté.