La parole volée
La 4e de couverture :
Les saisons montent et descendent comme un lent mouvement de marée. Les montagnes se rapprochent et s’éloignent selon les brumes, tantôt barrières qui claquemurent, tantôt promesses d’espace. Des hommes passent de l’usine au café, de la bourrasque de neige à la cuisine, incapables, par timidité, de s’exprimer sur leur travail, ni sur l’angoisse de le perdre. La moindre discussion briserait un équilibre morne et délicat.
La vie quotidienne de Sainte-Croix, son langage, son cadre naturel, sa manière de penser, ses mythes, ses surnoms, ses lieux, l’articulation entre les autochtones, les frontaliers et les immigrés, ne sont pas décrits mais éprouvés, intériorisés, invoqués avec une sourde magie, si bien que peu de localités de notre pays et aucune communauté ouvrière si précisément désignée n’ont jamais été peintes avec cette vérité par un écrivain romand. À cet égard, La Parole volée fait date dans notre histoire littéraire, comble un manque, inscrit Bühler dans la plus haute tradition du roman social.
Mon avis :
Je trouve cette 4e de couverture assez bien faite… L’auteur parvient en effet à nous immerger dans l’atmosphère particulière de Sainte-Croix : un milieu à la fois ouvrier et montagnard.
C’est la vie simple, l’angoisse du licenciement économique mais aussi celle d’une éventuelle expression de mécontentement à l’égard des patrons intouchables. La peur la plus forte est en fait celle du changement.
Il y a une sort de lassitude ambiante, un côté désabusé qui rend léthargique et rend d’autant plus vif le combat de Jean-Paul, le héros, pour que les ouvriers de Sainte-Croix ne soient pas traités comme du bétail et aient au moins droit à l’information.
Parallèlement au roman social, il y a aussi le roman psychologique. Comment Jean-Paul peut-il vivre sa rupture d’avec Marie, rupture d’autant plus difficile qu’il ne l’a pas comprise ? Peut-il trouver du réconfort ailleurs que dans l’alcool et la solitude ?
C’est un roman simple mais puissant, on est vraiment plongé dans la vie du village et dans la mentalité de ceux qui y vivent.
Le site officiel de Sainte-Croix : http://www.sainte-croix.ch/.