Jon Mc Gregor

Citation :

Jon McGregor est un écrivain britannique né en 1976 aux Bermudes. Il grandit dans le Norfolk et vit actuellement à Nottingham.
Son premier roman, If Nobody Speaks of Remarkable Things remporte le Prix Somerset-Maugham en 2003.

-Même les chiens-
Traduit de l'anglais par Christine Laferrière.



Un cadavre est transporté à la morgue. Autour de ce fait sordide (un homme retrouvé mort chez lui durant les fêtes de de Noël) se retrouvent les voix de ceux qui l'ont connu, ses amis de beuveries, des junkies qui trouvaient chez ce Robert détruit depuis le départ de sa femme et de sa fille, un semblant de réconfort, un toit et une entraide dans leur misérable existence. Dany, Ant, Steve, Laura et bien d'autres forment le choeur de ces laissés pour compte qui ne se survivent que dans l'attente de la prochaine injection, du prochain deal, de la bonne veine à trouver. L'auteur construit son récit halluciné à partir de cette idée. C'est le mort qui conduit l'ensemble, les vivants se révélant autour de lui pour raconter leur parcours jeté là brutalement, par des phrases hâchées, interrompues, dans un langage parlé et un style nerveux difficile à suivre qui m'a lassée rapidement.

Un monde invisible (au début on ne sait pas qui est ce nous qui voit tout entend tout) restitué au plus vrai et qui ne nous épargne rien de la déchéance et de l'horreur de ces shoot. Des voix qui se croisent, nous interpellent au gré des manques et autres divagations. C'est un texte très dur, Jon McGregor ne cherche ni à les excuser ni à les diaboliser, mais il nous montre une réalité. J'avoue que j'ai enormément peiné à les suivre et je ne retiendrai de cette plongée en eaux troubles que le basculement, l'instant où ces vies se sont fracassées, mais surement pas ces descriptions de prises de drogue ni de découpe du corps lors de son autopsie, dans lesquelles l'auteur se complait. Amateurs de descentes en enfer ce texte est pour vous, les autres mieux vaut passer.

Une critique plus élogieuse du Monde ici

Tout est dit dans le commentaire d'Aeriale.
J'ai eu du mal à discerner qui raconte dans cette triste histoire, qui voit les choses, par qui les impressions nous parviennent ou encore quand les moments ont eu lieu. Mais après quelques pages on comprends que le milieu où cela se passe n'est pas très structuré, dominé par l'errance, la solitude, l'alcool ou la drogue. L'écriture veut en rendre l'atmosphère.
Le personnage que j'ai suivi un petit tiers du livre est engagé dans une croisade afin d'informer la fille du macchabée de la mort de ce dernier mais aussi pour trouver de la dope. Il est dans un état de confusion, plein de réminiscences et de souvenirs de plans défonce. Accompagné pas sa chienne, il nous emmène dans un milieu extrême et glauque qui est là sous nos yeux et que le plus souvent on se refuse de voir. La plongée dans une misère sociale.
Un livre certainement bien écrit même si c'est assez difficile.
Les pages que j'en ai lues et le commentaire précédent confirmant mon impression, je n’aurais certainement pas le courage d'en arriver au bout...