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| Detachment [Tony Kaye] | |
| | Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Mer 1 Fév 2012 - 22:13 | |
| Detachment de Tony Kaye - Citation :
- Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement...
Detachment n'est pas qu'un film sur l'enseignement en milieu difficile, son ambition de traiter de la misère existentielle tous azimuts, si tant est que cela en soit le thème identifiable, lui donne un aspect hétéroclite qui n'en facilite pas la lecture. La seule chose certaine est que le pessimisme est de rigueur et que deux suicides encadrent le cheminement du professeur remplaçant qu'incarne Adrien Brody avec son intensité habituelle. Le rôle d'un type détaché, certes, mais bienveillant (jusqu'à accueillir une très jeune prostituée chez lui) et vaguement moraliste, qui fait ce qu'il peut, déjà qu'il trimballe avec lui un lourd passif émotionnel. Le scénario est chargé, la mise en scène n'est pas non plus d'une grande légèreté. Tony Kaye essaie à peu près tout : des flashbacks façon clip, des confessions face à la caméra, des envolées poétiques, des collages, des zooms approximatifs ... Une certaine idée du chaos ambiant, illustrée de manière démonstrative. Bienvenue dans une zone d'inconfort maximal ! Bien évidemment, à force vous saouler de coups, le film touche parfois juste. Certaines scènes ont un accent de vérité indéniable. Elles sont cependant trop peu nombreuses et noyées dans un pot au feu de sentiments et d'agissements dont on a du mal à retenir autre chose qu'une immense cacophonie (catatonie ?).
Dernière édition par traversay le Jeu 2 Fév 2012 - 14:46, édité 1 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Dim 5 Fév 2012 - 19:00 | |
| - traversay a écrit:
Detachment de Tony Kaye - Citation :
- Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement...
Detachment n'est pas qu'un film sur l'enseignement en milieu difficile, son ambition de traiter de la misère existentielle tous azimuts, si tant est que cela en soit le thème identifiable, lui donne un aspect hétéroclite qui n'en facilite pas la lecture. La seule chose certaine est que le pessimisme est de rigueur et que deux suicides encadrent le cheminement du professeur remplaçant qu'incarne Adrien Brody avec son intensité habituelle. Le rôle d'un type détaché, certes, mais bienveillant (jusqu'à accueillir une très jeune prostituée chez lui) et vaguement moraliste, qui fait ce qu'il peut, déjà qu'il trimballe avec lui un lourd passif émotionnel. Le scénario est chargé, la mise en scène n'est pas non plus d'une grande légèreté. Tony Kaye essaie à peu près tout : des flashbacks façon clip, des confessions face à la caméra, des envolées poétiques, des collages, des zooms approximatifs ... Une certaine idée du chaos ambiant, illustrée de manière démonstrative. Bienvenue dans une zone d'inconfort maximal ! Bien évidemment, à force vous saouler de coups, le film touche parfois juste. Certaines scènes ont un accent de vérité indéniable. Elles sont cependant trop peu nombreuses et noyées dans un pot au feu de sentiments et d'agissements dont on a du mal à retenir autre chose qu'une immense cacophonie (catatonie ?).
Traversay est un peu dur je trouve. J'ai aimé ce procédé et ce montage foutraque, ça colle bien avec le propos : des vies avec des tas de fissures partout, qui se rencontrent, se bousculent, se font du bien ou du mal, s'entendent, se disputent, ne se comprennent pas. Chaque personnage a sa personnalité propre qui ramène toute sa subjectivité à la face de l'autre. Ce sont comme les œuvres de Meredith (une des élèves) : des copiés-collées, des photos avec de la peinture, des griffures, des grattés, du noir, du blanc, du gris. Du Vide. Ce film a du coup un rythme très particulier, très fort aussi, toujours en tension, et dans le Sombre. Il est clair qu'il n'y vraiment pas beaucoup de lumière d'optimisme dans Detachment. Et je trouve que si le regard pousse un peu loin dans le glauque (y'en a pas un qui a une vie "cool"), ça reste très réaliste, juste des traits bien grossis, bien creusés dans le vif des blessures. C'est un film à voir. Mais en étant sûr d'avoir le moral pour le supporter ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Detachment [Tony Kaye] Mer 8 Fév 2012 - 19:49 | |
| J'aime beaucoup ce film et je trouve la plupart des critiques officielles injustement sévères même s'il n'est pas sans défauts évidemment. Je partage le ressenti de Queenie et j'ai été souvent secoué même si je percevais bien les ficelles mélodramatiques a priori un peu grossières et artificielles mises en oeuvre. L'envie initiale de résister (légèrement) devant cette accumulation de situations sombres et désenchantées qui ont quelque chose de théorique et de sur-stylisé dans la mise en scène. Sauf que... Detachment est encadré par 2 citations. La première évoquant le détachement spirituel et l'absurdité inhérente à l'oeuvre de Camus ("L'étranger" et "La chute" en tête), la seconde le début de La chute de la Maison Usher d'Edgar Poe qui sert de métaphore ("La maison Usher est un état d'âme" nous rappelle-t-on) à l'enseignant joué par Adrian Brody face à ses élèves à la dérive. Il s'agit bien du récit d'une chute, d'un effondrement à la fois d'un personnage sur lui-même et d'un pan de société où des gamins sont laissés à l'abandon par leurs parents et livrés à leur propre autodestruction. La déliquescence systématique qu'il dépeint n'est pas caricaturale mais volontaire comme un chant élégiaque de dévastation et de désenchantement profond. C'est finalement l'univers subjectif de cet homme qui s'identifie à la dérive de ces gamins dont il partage les mêmes blessures originelles. Et c'est là que le film devient beau par cette reconnaissance qui se fait entre les principaux adolescents de l'histoire et cet homme qui leur tend un miroir, leur donne l'illusion d'un espoir, avant que lui-même ne puisse reconnaître que son impuissance. Il est un vecteur d'amour et de renouveau puis le reflet de cette incapacité à combler les brèches. Tout cela étant montré à travers une mosaïque d'images qui tendent toutes vers ce naufrage. Tout le monde est embarqué dans la chute à l'image de cet autre enseignant qui a le sentiment d'être devenu étranger au monde qui l'entoure, invisible pour les autres, dans une angoisse existentielle absolue. ça n'est pas rien de suggérer tout ça même si certains effets faciles auraient pu être évités. Ce film nous happe et ne nous lâche pas. J'en suis sorti troublé et bouleversé. Pendant toute la journée d’automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel, j’avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit, — mais, au premier coup d’œil que je jetai sur le bâtiment, un sentiment d’insupportable tristesse pénétra mon âme. Je dis insupportable, car cette tristesse n’était nullement tempérée par une parcelle de ce sentiment dont l’essence poétique fait presque une volupté, et dont l’âme est généralement saisie en face des images naturelles les plus sombres de la désolation et de la terreur. Je regardais le tableau placé devant moi, et, rien qu’à voir la maison et la perspective caractéristique de ce domaine, — les murs qui avaient froid, — les fenêtres semblables à des yeux distraits, — quelques bouquets de joncs vigoureux, — quelques troncs d’arbres blancs et dépéris, — j’éprouvais cet entier affaissement d’âme, qui, parmi les sensations terrestres, ne peut se mieux comparer qu’à l’arrière-rêverie du mangeur d’opium, — à son navrant retour à la vie journalière, — à l’horrible et lente retraite du voile. C’était une glace au cœur, un abattement, un malaise, — une irrémédiable tristesse de pensée qu’aucun aiguillon de l’imagination ne pouvait raviver ni pousser au grand. (Edgar Poe, La chute de la Maison Usher) | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 9 Fév 2012 - 10:49 | |
| Pour info j'ai retrouvé la citation qui est au début du film. Elle est tirée de Noces de Camus: «Jamais je n’avais senti, si avant, à la fois mon détachement de moi-même et ma présence au monde.» | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 9 Fév 2012 - 11:09 | |
| OH MON DIEU la seconde photo me donne des palpitations...
(le film ne passe pas chez moi, je suis verte...) | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 9 Fév 2012 - 11:13 | |
| Laquelle de photo ?
Stun film à passer en salle de classe ??! | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 9 Fév 2012 - 11:35 | |
| en fait c'est la 3ème de Marko.
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 15 Mar 2012 - 10:21 | |
| Detachment (2012) Detachment pourrait laisser craindre le pire. Son thème fait frissonner : l’éducation en zone difficile. Attention, attention. Entre larmoiement ou roublardise assumée, de quel mauvais côté le film risque-t-il de pencher ? Arrivera-t-il à dépasser le commun de maintes autres réalisations abordant le sujet en proposant un regard différent ? A craindre : la caricature de personnages paumés, isolés, mal dans leur peau, ou le discours démago d’un professeur qui croit avoir tout compris. Le début n’est pas très convaincant et donne du mal à y croire. La démonstration semble soufflée directement à la tête du spectateur. Dans une volonté de nous décrire les caractéristiques morales qui font d’Henry Barthes un enseignant qui croit encore à sa mission rédemptrice, les scènes éloquentes bombardent l’écran en moins de deux. On voit Henry Barthes déambuler, seul, l’air dur et mélancolique, au milieu de paysages désenchantés, se confrontant à des caïds qui veulent lui faire la peau mais auxquels il échappe grâce à la persuasion de ses paroles. En d’autres temps, en d’autres lieux, il aurait parfaitement incarné le rude cow-boy qui chemine, de ranchs en ranchs, pour faire la peau à tous les voyous pilleurs d’or. Mais bientôt, on comprend que ces scènes peu convaincantes servaient seulement à plonger le spectateur dans l’ambiance. L’immersion aurait pu se faire avec un peu plus de douceur, mais la réalisation cherche plutôt à malmener le pauvre innocent devant son écran. Le rythme ne faiblit jamais. Ce qui surgit ensuite sur l’écran est de plus en plus glauque. La destruction se prépare dans la joie et la bonne humeur. Certains la confondent d’ailleurs, avec « liberté » et « plaisir ». Les autres ne savent pas comment en limiter les dégâts. Ils ne savent pas non plus s’ils doivent en limiter les dégâts, et parfois ils n’ont même plus envie de faire le moindre effort. L’héroïsme que l’on aurait pu craindre de voir comme une idéalisation du rôle du professeur s’étiole aussitôt. Henry Barthes et la clique de collègues qui l’accompagnent ont chacun développé, dans leur singularité, leur mode d’expression, de relâchement et de compassion propres. Leur manière de craquer est également très personnelle. Ainsi, Detachment ne se limite pas à filmer Henry Barthes dans son milieu. On le suit également une fois que les cours sont finis, dans son petit appartement, dans la chambre d’hôpital de son père, dans ses souvenirs d’une enfance loin d’être idéalisée. Bref, après le boulot éreintant, la joie n’est pas au rendez-vous non plus dans la vie privée. Mais Henry Barthes a l’air de s’en foutre. Non pas que rien ne l’atteigne, ou que son personnage soit mal campé, mais parce qu’il a su se bâtir une forteresse mentale qui le protège de la plupart des agressions extérieures. Ce qui ressemble d’abord à une soumission ou à une négation de soi-même devient rapidement une force. A travers maints exemples tirés de la littérature, Henry Barthes essaie de transmettre ce message à ses élèves, mais aussi à ceux qu’il rencontre à l’extérieur de l’établissement et qui, d’une manière ou d’une autre, finissent par être liés à lui. Detachment n’est pas misérabiliste. D’accord, les situations sordides s’enchaînent les unes à la suite des autres et donnent parfois un sentiment d’écrasement peu confortable, et Henry Barthes lui-même paraît sur le point de se noyer à plusieurs reprises, mais il essaie malgré tout de rester maître de son existence, que cela l’entraîne ou non à faire les choix adéquats. Henry Barthes et un personnage qui doute et qui se pose sans cesse des questions. Il essaie de trouver des explications à l’échec de l’école, et s’il accuse ouvertement la négligence des parents dans leur rôle d’éducateur, le reste du film nous montre clairement que d’autres hypothèses sont lancées. Qu’en est-il du rôle des média, des diktats imposés aux femmes, de l’effritement des valeurs familiales et sociales, de la pauvreté, du chômage, du désinvestissement des professeurs ? Même si Henry Barthes n’accuse jamais directement ces éléments, tous sont évoqués au moins dans une scène du film. Envie que le film ne se termine jamais, pour qu’il continue à brasser avec puissance questions et réflexions qui s’étendent plus généralement sur le paradigme de notre société moderne en elle-même. Le combat mené par Henry Barthes, contre lui-même et contre un système qui inculque de fausses valeurs à ses plus jeunes âmes, est d’autant plus beau qu’il devient de plus en plus éthéré, dans une transfiguration qu’illustre parfaitement cette phrase de Camus : « Jamais je n’ai senti, si avant, à la fois mon détachement de moi-même et ma présence au monde » . | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Dim 18 Mar 2012 - 9:20 | |
| Enfin vu. Chouette. Je regrette juste les confessions avec les cheveux gras qui m'ont un peu ennuyées.
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Dim 18 Mar 2012 - 10:12 | |
| - Maryvonne a écrit:
- Enfin vu. Chouette. Je regrette juste les confessions avec les cheveux gras qui m'ont un peu ennuyées.
Et qu'on ne comprend pas d'où elles sortent, ce qu'elles font là. Jpensais qu'à la fin, on aurait une explication : où est-il...? etc... mais rien. Bizarre. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Jeu 29 Aoû 2013 - 19:38 | |
| Vu aussi en DVD
Coli ce n'est pas son père qu'il visite à l'hopital, c'est son grand-père.
Un film assez dur avec des scènes vraiment très fortes. ça m'a remuée un peu (même beaucoup) et même si les situations vécues par Henry (aussi bien personnelles que professionnelles) sont assez éloignées de mon expérience, on est touché par cet homme et ces adolescents à la dérive. L'interprétation d'Adrian Brody y est pour beaucoup, le procédé de filmage un peu similaire à Requiem for a dream accentue l'effet de "chaos" auquel fait allusion Henry.
On aimerait croire au "détachement" du professeur comme bouclier, mais c'est d'un pessimisme effarant. Je devrais peut-être éviter ce genre de film avant la rentrée scolaire. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Ven 30 Aoû 2013 - 8:11 | |
| - darkanny a écrit:
Je devrais peut-être éviter ce genre de film avant la rentrée scolaire. C'est clair que ce n'est peut-être pas le moment idéal ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Dim 1 Sep 2013 - 21:21 | |
| - darkanny a écrit:
Coli ce n'est pas son père qu'il visite à l'hopital, c'est son grand-père.
Merci pour la précision. Et c'est clair que le rapprochement de la façon de filmer avec Requiem for a dream expliquerait pas mal de choses, notamment l'effet troublant qui découle de sa vision... | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] Sam 7 Sep 2013 - 9:28 | |
| Tu m'as donné envie de le voir Darkanny (et moi j'ai pas de rentrée prévue), il est dans mes brouillons depuis. Faut que je m'y mette. | |
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| Sujet: Re: Detachment [Tony Kaye] | |
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| | | | Detachment [Tony Kaye] | |
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