Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Clifford D. Simak

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MessageSujet: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyDim 24 Juin 2007 - 18:45

Clifford D. Simak Simak410
j'ai découvert cette année, cet auteur de SF, aujourd'hui méconnu, il me semble, grâce à Chimère!
La littérature SF classique perd du terrain face aux multiples romans contemporains. Cependant, cette SF classique conserve des caractères encore très actuels. Il est dommage que ces auteurs soient moins lus aujourd'hui.

Voici ce qu'en dit WIKIPEDIA:

"Né le 3 août 1904, Clifford Donald Simak est le fils d'un immigré tchèque, John Lewis Simak, ouvrier agricole, et de Margaret Wiseman, fille d'un propriétaire fermier de Milville dans le Wisconsin aux États-Unis. Il grandit avec son frère Richard dans la ferme que fit construire son père sur les terrains qu'il avait achetés. Dans les souvenirs, sans doute idéalisés, de l'auteur, des hordes d'écureuils apprivoisés et de chiens terriers partagent son enfance. Milville, comme Bridgeport, le village voisin, serviront de décors à nombre de ses récits[1].

Après ses études à l'Université du Wisconsin, il commence à travailler comme instituteur, toujours dans le Wisconsin. Il se marie avec Agnes Kuchenberg le 13 avril 1929 avec qui il aura deux enfants, un garçon et une fille, Scott et Shelley. Ils seraient en partie à l'origine de la vocation de journaliste et d'écrivain de Simak[1]. Pour améliorer l'ordinaire de sa famille, il collabore à plusieurs journaux locaux et il envoie, en 1931, sa première nouvelle de science-fiction Cubes of Ganymede, à Amazing Stories, magazine d'Hugo Gernsback. Elle ne sera pas publiée. Mais The World of the Red Sun le sera, dans Wonder Stories, magazine aussi dirigé par Gernsback. En 1932, trois autres nouvelles de l'auteur sont publiées dans le même magazine et, en juin de la même année, Hellhounds of the Cosmos trouve une place dans les pages de Astounding Stories of Super Science. Ces premières nouvelles sont encore maladroites. Mais plusieurs années de journalisme aideront l'auteur à affermir son style. D'abord journaliste à l'Ivon River Reporter, il en devient le rédacteur en chef. Il prend ensuite la direction du Spencer Reporter à Spencer dans l'Iowa. Puis quelque mois après, il s'occupe du Dickinson Press à Dickinson dans le Dakota du Nord avant de rejoindre le Minnesota en 1937 pour poursuivre sa carrière au Brainerd Dispatch.

Simak commence sa carrière d'écrivain de science-fiction à un âge avancé car, en 1931, il a déjà 27 ans. De plus, en 1933, il interrompt son écriture durant plusieurs années. En effet, Amazing Stories, Wonder Stories et Astounding connaissent au début des années 1930 des difficultés à paraître. La parution d'Astounding est même provisoirement interrompue en 1933. Durant ces années de « silence », il publie tout de même une nouvelle, The Creator dans le fanzine Martel Tales. Cette nouvelle peut paraître aujourd'hui datée. Mais le bouche à oreille qu'elle suscita assura à l'auteur un début de notoriété. Simak s'y attaquait, en effet, à un tabou en s'en prenant à Dieu, chose qui tenait, à l'époque, encore du blasphème[1].

En 1939, Simak commence au journal Minneapolis Star and Tribune. C'est à peu près à la même période (Rule 18 paraît en 1938) qu'il propose des nouvelles au magazine Amazing Stories que John W. Campbell vient de prendre en main. On n’insistera jamais assez sur l'importance de cet éditeur dans l'histoire de la science-fiction. En insistant sur la qualité des textes qu'il choisit, il permet à une science-fiction moins obnubilée par les détails scientifiques de s'épanouir. Sous son aile, des auteurs comme Simak ou Theodore Sturgeon peuvent laisser libre cours à leur fibre humaniste au sein de se qu'on appellera plus tard l'« écurie Campbell » et dont font aussi partie Robert A. Heinlein, Alfred E. Van Vogt ou Isaac Asimov. Entre 1938 et 1943, Simak publie dans Astounding Stories, rebaptisé Astounding Science Fiction, une vingtaine de nouvelle dont City, premier texte de son plus célèbre roman Demain les chiens. Puis, il s'éloigne petit à petit de ce magazine pour se rapprocher d'un autre, Galaxy Science Fiction, dans laquel il publie près d'une soixantaine de nouvelles entre 1941 et 1948.

Sa carrière de journaliste progresse aussi, puisqu'il devient directeur de l'information au Minneapolis Star en 1949 et coordinateur du Minneapolis Tribune's Science Reading Series à partir de 1961.

Il faut attendre le début des années 1950 (et la raréfaction des magazines de science-fiction), pour voir Simak se consacrer en priorité à l'écriture de romans (comme tous les auteurs de science-fiction de l'âge d'or, d'ailleurs). Si Ingénieur du cosmos (Cosmic Engineers) ne fait pas partie des « grands romans » de l'auteur, les suivants sont considéré par beaucoup d'admirateurs comme ses chefs-d’œuvre : Dans le torrent des siècles (Time and Again, 1951), Demain les chiens (City, 1952) et Chaîne autour du soleil (Ring Around the Sun, 1954).

Au carrefour des étoiles (Way Station, 1963) est récompensé par le prix Hugo en 1964. Ce roman met en scène un vétéran de la guerre de Sécession devenu immortel pour « services rendus ». Sa maison sert de gare de triage à des extraterrestres de diverses planètes. Le vieil homme mène une vie bucolique et contemplative et nourrit des relations amicales avec ces extraterrestres qui viennent boire le café chez lui ou emprunter sa tondeuse à gazon comme le ferait n'importe quel voisin[2].

C'est sans doute dans ces romans que l'humanisme de Clifford D. Simak ressort le mieux. Il met en scène des personnages simples, fortement enraciné dans la campagne (soit parce qu'ils y vivent, soit parce qu'ils en viennent) et prône la tolérance. Ainsi, il n'est pas rare que confronté à une rencontre du troisième type, le héros simakien fasse taire son dégoût ou sa peur pour laisser parler son bon sens campagnard. Ou alors, hommes, animaux, extraterrestres et robots vivent sinon en harmonie, du moins en voisins[2]. Peu friand des explications scientifiques, jugeant la technologie dangereuse (même s'il reconnaît qu'utilisée avec éthique, elle peut apporter des changements positifs à l'humanité), Simak préfère s'intéresser à la foi qu'il oppose souvent à la religion ou, du moins, à son détournement par les Églises.

En 1962, Simak abandonne son poste de directeur de l'information au Minneapolis Star pour devenir journaliste scientifique. Il sera récompensé par la Minnesota Academy of Science Award en 1967 pour son travail dans la vulgarisation scientifique.

En 1963-64, à la fin de son époque Galaxy, l'auteur commence une période de transition. Il a abordé et réabordé, voire surexploité ses thèmes de prédilection[1]. Peu de nouveaux textes, mais la reprise d'anciennes nouvelles qu'il publie en anthologie. En 1967, Le Principe du loup-garou (The Werewolf Principle) surprend son public, mais La Réserve des lutins (The Goblin Reservation, 1968) surprend encore plus, car le roman met en scène trolls, goblins, homme de Néanderthal et William Shakespeare.

À partir des années 1970, Simak ne publie plus qu'un texte ou deux par an, se consacrant d'abord à son métier et à ses passions : la pêche, les parties d'échecs, la collection de timbres et la culture des rosiers. Citons parmi sa production de l'époque, À chacun ses dieux (A Choice of Gods, 1972).

Il prend sa retraite du journalisme en 1976 (mais reste dans le Minnesota) et continue à écrire au rythme d'environ un livre par an. Il reçoit cette année-là, le Grand Master Award de la SFWA pour l'ensemble de son œuvre. Parmi ses romans, des idées intéressantes sur les paradoxes temporels (Mastodonia, 1978), ou les robots et la religion (Projet Vatican XVII, 1981).

Simak touche aussi à la fantasy, y apportant, comme il l'avait fait pour la science-fiction, une sensibilité originale. La Réserve des lutins (The Goblin Reservation, 1968) tenait déjà plus de la fantasy que de la science-fiction. Dans Le Pèlerinage enchanté (Enchanted Pilgramage, 1975), il imagine que le Mal domine le monde et le maintien dans une époque moyenâgeuse où les objets sont enchantés. Trolls, lutins, elfes, humains cohabitent et il plaide pour une humanité tolérante où l'acceptation de l'autre, de l'étranger, est la clé d'une philosophie de la vie et du respect. La Planète aux embûches (Special Deliverance, 1982) et Au pays du mal (Where the Evil Dwells, 1982) sont un peu dans la même veine.

En 1985, sa femme meurt après 56 ans de vie commune. Simak s'éteint le 25 avril 1988 au Riverside Medical Center de Minneapolis. Il est enterré au cimetière Lakewood à Minneapolis."


Dernière édition par le Dim 24 Juin 2007 - 20:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyDim 24 Juin 2007 - 18:47

J'ai lu en premier "Demain les chiens":

Il était une fois un monde qui perdit son identité, son essence, ses rêves et son existence. Il était une fois des chiens, qui le soir venu, autour d'un feu, se racontent des légendes issues du fond des âges. Il était une fois....la Terre?
Le roman se présente sous la forme d'un recueil de contes. Mais, sont-ils vraiment des contes ou seulement les chapitres d'une histoire de civilisation perdue?
Au commencement était l'homme. Au commencement était la cité, entité sociale rassurante et motivante, entité qui contribua à l'évolution spectaculaire de l'espèce humaine.
Puis l'homme partagea sa vie avec le chien. Le chien, figure de la fidélité sans faille, rempart contre le danger, oeil dans la nuit, oreille et flair avertissant du danger, gardien des troupeaux mais aussi gardien de son maître.

Avec l'homme vint l'inovation technique et la guerre. Il ne prit pas le bon chemin: il délaissa le psychique pour le technologique. Il construisit, et défit, des civilisations plus brillantes, ou plus meurtrières, les unes que les autres,il créa des robots de plus en plus sophistiqués, il conquit les étoiles, s'installa sur Mars, repoussa sans cesse les frontières inter sidérales, apprit à parler, penser et lire aux chiens pour finalement se replier sur lui-même (dans l'oubli du sommeil éternel) ou s'envoler sur Jupiter afin de goûter aux bonheurs de ne plus être humain.
Les chiens et les robots restèrent, les millénaires passèrent, le nom d'Homme se perdit pour ne devenir qu'une idée, une icône, une divinité. D'ailleurs, l'homme a-t-il vraiment existé un jour?
Ce roman passionnant, extraordinairement moderne, entraîne le lecteur dans un récit au fil des millénaires, pour le promener dans des mondes parallèles, pour lui faire côtoyer des mutants, des extra-terrestres, des animaux doués de parole et de pensée instaurant, avec l'aide des robots éternels, une charte de la Fraternité Animale, et lui faire rencontrer, fugacement, une société étonnante qui est celle des fourmis (cela ne vous rappelle rien?).
Tout change, tout est chamboulé dans ce monde, sauf la maison sur la colline, près d'une rivière à truites, la maison et le robot (majordome répondant au nom de Jenkins) des Webster. Cette famille qui joue un si grand rôle dans la destinée pathétique (quoique...) de l'humanité.

Avec ce roman, Clifford D.Simak lance une formidable réflexion philosophique sur la notion d'humanité, de progrès et laisse apparaître le possible échec d'une société par trop technologique. Il fut publié en 1952 mais à sa lecture il pourrait l'avoir été hier!
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyDim 24 Juin 2007 - 18:54

"Au carrefour des étoiles" (1963)

Après « Demain les chiens », je continue d'explorer l'écriture de Clifford D. Simak. Ce roman a été édité en 1963, traduit en français en 1968 et il n'a pas pris une ride: on suppose que les auteurs de « Men in black » et de « Le guide du voyageur galactique » ont lu, apprécié, intériorisé les écrits de Simak car on y retrouve beaucoup de thèmes qui lui sont chers.
Enoch Wallace vit seul dans une ferme du Wisconsin. Il a connu la guerre de Sécession et est âgé de 124 ans! Comment est-ce possible? Quel secret recelle sa ferme étrange aux fenêtres sans regard, sans voilage, aux murs qui ne vieillissent pas?
Wallace, sort chaque jour pour une heure de promenade, rituel immuable, qui le conduit jusqu'au facteur. Chaque jour, il reçoit magazines scientifiques et journaux, lui, l'homme du XIXè siècle égaré au Xxè. Wallace ne côtoie personne, ne parle qu'au facteur et à une jeune fille sourde et muette, Lucy. Lucy est particulière: un elfe perdu dans une famille de rustres, une jeune fille aux dons de guérisseuse, une jeune fille en harmonie avec la nature (elle guérit même les papillons).
En fait, Wallace côtoie des gens mais des gens très particuliers: des extra-terrestres! Toute la galaxie fait halte dans la ferme de Wallace transformée en auberge, en station intergalactique. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où l'éternelle jeunesse de Wallace et son étrange comportement solitaire attire des observateurs tels que Claude Lewis, agent des Renseignements.

Je me suis très vite demandée si l'histoire n'allait pas sombrer dans un discours convenu, mais Simak a su utiliser certains poncifs du genre à bon escient permettant ainsi au récit de s'intégrer dans une narration palpitante.
Il ne faut pas oublier que l'on est dans les années soixante. La course à la conquête de l'espace bat son plein, les interrogations sur l'existence de vies extra-terrestres foisonnent. « La guerre des mondes » avait déjà fait trembler les foules, les comics regorgeaient de super héros venus d'ailleurs et les progrès techniques et technologiques transformaient peu à peu la vie quotidienne de la planète. Je suis reconnaissante à Simak de ne pas avoir créé d'extra-terrestres terrifiants, mégalomanes et cruels: son roman n'en est que plus conte philosophique. Il aborde, par le biais de la Science-Fiction, des questions essentielles au sujet de l'humanité: la responsabilité de la création, l'imagination, la fraternité si fragile, la civilisation, la culture, la peur de l'autre combinée à la peur de soi-même.

J'ai aimé les Lumineux, venant de Véga, illuminant le monde de leur sublime intelligence. J'ai aimé le caractère éclairé, ouvert de ces personnages improbables unis, au-delà leurs différences, par une fraternité de la tolérance, de l'intelligence les amenant à un degré de civilisation extrêment raffiné où les conflits n'existent plus. J'ai aimé le « deus ex machina », reliant logiquement les divers faits du récits entre eux, l'objet perdu, dérobé, après lequel la Galaxie civilisée (la Terre n'est qu'un embryon de civilisation digne de ce nom car encore sous le joug des conflits guerriers qui la minent) court sans relâche. Ce Graal a besoin d'un Gardien pour qu'il renoue les fils distendus de la fraternité galactique.
La lecture est égayée par les différents cadeaux offerts par les extra-terrestres à Wallace. Ce dernier les entasse, les répertorie dans son musée personnel. Le lecteur se plaît à imaginer les possibles applications de ces objets fabuleux. A travers ces objets hétéroclites, c'est un appel du pied à la tolérance, à l'ouverture d'esprit: si un jour, on découvrait que les humains ne sont pas la seule civilisation évoluée de l'Univers, le postulat réaliste serait qu'une civilisation extra-terrestre pourrait être pacifique, cultivée et tolérante. Elle est aussi égayée par une proposition hallucinante d'ironie faite par Ulysse, un ami extra-terrestre de Wallace, afin de donner une nouvelle chance à l'Humanité: la stupidité, c'est à dire la déficience mentale. L'Humanité perd tous ses savoirs pendant un temps donné, puis recouvre son intelligence afin de se reconstruire plus intelligemment. Mais, le succès ne semble pas être vraiment garanti. « Je peux quand même vous donner un espoir: nous mettons cette méthode uniquement à la disposition des races qui nous paraissent mériter d'être sauvées » (p 155)...à prendre avec des pincettes et circonspection, non?

Quelques extraits:

« Il avait manipulé quelque chose qu'il ne comprenait pas. Et il avait commis un péché plus grave encore: celui de croire qu'il comprenait. Plus précisément, il en avait compris assez pour que la théorie donnât un résultat pratique – mais pas assez, cependant, pour en discerner toutes les conséquences.
Créer, c'est être responsable et Enoch ne pouvait assumer que la responsabilité morale du mal dont il était l'auteur. Or la responsabilité morale ne sert strictement à rien si l'on est incapable de réparer au moins dans une certaine mesure le mal qui a été commis. »
(p 90)

A propos du Talisman:

« Autrefois, toutes les races étaient unies. Des différences, il en existait, naturellement, mais elles étaient surmontées. Il y avait un dessein commun: forger la grande fraternité des intelligences. Nous avions conscience d'être, ensemble, détenteurs d'un prodigieux capital de connaissances et de techniques. En travaillant de concert, en rassemblant tout ce savoir, toutes ces compétences, nous pouvions parvenir à quelque chose d'infiniment plus vaste et plus décisif qu'aucune race oeuvrant seule. Nous avions nos difficultés, nos différents, mais nous avancions. Nous négligions délibérément les animosités mesquines, les querelles médiocres, pour ne nous attaquer qu'aux points d'opposition importants, certains que si nous réussissions à régler les problèmes sérieux, les autres nous apparaîtraient si minces qu'ils s'évanouiraient du même coup. Mais, actuellement, la situation s'est modifiée. On note une tendance à s'attacher aux détails infimes pour les enfler démesurément. » (P 151)

« Furieux contre le destin (mais cela existait-il, le destin?) et furieux d'être confronté à tant de stupidité. Pas seulement la stupidité intellectuelle de la Terre mais aussi celle de la galaxie. Furieux à cause de toutes ces mesquines chicanes qui faisaient obstacle à l'avènement de la fraternité des peuples, de ces querelles dérisoires qui avaient fini par gagner ce bras galactique. Il en allait de la Galaxie comme de la Terre: l'abondance et la complexité des gadgets, la noblesse de la pensée, le savoir et l'érudition pouvaient édifier une culture, pas une civilisation. La vraie civilisation, ce devait être quelque chose d'infiniment plus subtil que le gadget ou l'intellectualisme. » (P 174)

« Je regrette que nous l'ayons effrayé, se contenta de répondre Enoch. Personne ne devrait avoir peur de cela.
C'est de lui-même qu'il a peur, répliqua le facteur. La peur est en lui.
C'est vrai, se dit Enoch. L'Homme a peur. Il a toujours vecu avec la peur. Il a peur. Peur de lui-même. »
(P 211)

« Il n'y aurait pas de paix, de paix véritable, tant qu'un homme fuirait en hurlant sa terreur. Il n'y aurait pas de paix dans la tribu humaine tant que le dernier des hommes n'aurait pas abandonné sa dernière arme – quelle qu'elle soit. Un fusil était la plus modeste des armes terriennes, le plus modeste des signes d'inhumanité de l'homme. Inhumanité dirigée contre l'Homme. Un fusil n'était rien de plus que le symbole de toutes les autres armes encore plus meurtrières qui existaient. » (p 216)

Roman traduit de l'anglais (USA) par Michel Deutsch
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyLun 27 Aoû 2007 - 21:46

J'ai lu en premier et euh en dernier "Demain les chiens" de cet auteur, mais qu'est-ce que j'ai bien aimé ce récit ! J'ai également envie d'aller voir plus loin mais j'ai peur de ne pas continuer par le meilleur...
Que me conseilles-tu en deuxième Chatperlipopette ?
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMar 28 Aoû 2007 - 13:35

Je n'ai lu que demain les chiens, et il m'a fallu un petit temps pour bien entrer dans les récit, comprendre où il voulait en venir... Mais avec un peu de recul je trouve que c'est un livre de science-fiction épatant, car habituellement,(en tout cas ceux que j'ai lu) les livres de science-fiction se constituent d'un seul roman, je veux dire une histoire, qui se déroule sur un laps de temps assez restrein, tandis que demain les chiens couvre un période de plus de 10000 ans si je me rappelle bien. J'avais trouvé ça assez intéressant.
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMar 28 Aoû 2007 - 22:47

Il est vrai que "Demain les chiens" est déroutant côté narration: on ne sait plus parfois qui est qui et où on en est. Mais cet immensité temporelle est agréable et délicieusement surprenante!
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMar 28 Aoû 2007 - 22:52

Chatperlipopette me semble un tantinet distraite ce soir... je repose donc ma question : que me conseilles-tu en deuxième Chatperlipopette ?
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyDim 2 Sep 2007 - 17:26

Après Demain les chiens, je conseillerais la lecture de «Au carrefour des étoiles» ou «Le pecheur».

ToG
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyDim 2 Sep 2007 - 19:53

ToG, je te remercie beaucoup pour avoir pris le relais de Chatperlipopette Rolling Eyes

Je prends note de tes conseils !
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyLun 26 Nov 2007 - 16:33

J'ai eu ma période de cet auteur!! J'aime bien sa Sf qui n'est pas prise de tête. J'avais particulièrement aimé La planète de Shakespeare, Mastodonia et bien d'autres...
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMer 11 Sep 2013 - 20:02

Demain les chiens

Et bien pour mon entrée en science-fiction, c'était un morceau de choix.
Seulement voilà, totalement dépourvu de base en la matière, le compte rendu me paraît plutôt difficile à rédiger. Évidemment il y aurait la solution classique : « Ah ! Le commentaire de Chaperlipopette est vraiment extra, vous n'avez qu'à vous y reporter, je pense tout ce qu'elle a dit ! ». Mais bon c’est  un peu lâche et un peu paresseux. Alors oui, je trouve que le  commentaire de Chaperlipopette est excellent mais je vais essayer de vous en dire un peu plus quand même. Et pourquoi pas, justement, partir de mes a priori sur la science-fiction ?

A priori n°1 :  Bien que je m'en défende (Comme certains disent « je  ne suis pas raciste mais… ») la science-fiction, c'est quand même un peu un sous- genre.
Alors, pas du tout, c'est admirablement bien écrit, en particulier quand on avance dans le livre et qu'on découvre des descriptions de paysages époustouflants où une douce brise vous caresse la nuque, qu’on aborde des mondes qui privilégient le psychique, l'humain et l'affectif, , et de nouveaux modes de vie ( Jupiter, ce monde nouveau, hospitalier et bienveillant, où il n'est plus besoin des mots pour transmettre et être heureux, le royaume des Chiens et sa Fraternité Animale) ou qu’on ressent la nostalgie d'un monde, qui n'était pas forcément le meilleur, mais qui était plus le nôtre, qu’on parle de transmission entre les générations, je trouve dans ce livre un souffle qui le fait vraiment appartenir à la littérature.

A priori n°2 : La science-fiction, cela passe par le mot science, avant celui de fiction.
Et bien je suis complètement à côté de la plaque, la fiction est un élément vital de ce livre, Simak fait preuve d'une imagination débordante, et en même temps parfaitement maîtrisée, pour proposer des découvertes, inventer des mondes possibles humains ou canins, proposer des choix de vie. .

A priori n°3 : La science-fiction, c'est quelque chose de froid, avec des missiles, des guerres intergalactiques, des robots, d’inventions sans intérêt.
Mais au contraire,  les robots sont plus qu’humains, les personnages sont totalement touchants et déchirés. Ils veulent faire pour le mieux, et ils le font parfois maladroitement, mais ils essaient.  Et toute cette histoire est totalement chaleureuse, Simak explique qu’on se la raconte au coin du feu, comme tous les textes fondateurs, les recueils de légendes, ceux qu’on lit et relit , qu’on se passe et enrichit de génération en génération, qui sont un reflet de l’humanité dans ses espoirs, ses désespoirs, ses joies et ses souffrances .
Et puis Simak, en 1952, a quand même inventé Skype et la reconnaissance vocale, c'est bien mieux que des vaisseaux spatiaux

A priori n°4 : La science-fiction est un regard critique sur le monde mais avec un coté manichéen,  Big Brother, rigide en quelque sorte.
Ce livre est tout en nuance, en intelligence et en tolérance, personne n’y est fondamentalement mauvais ou condamnable, il n’y a pas de Vérité mais des tentatives de réponses, tous les personnages sont dans une quête. Parfois celle-ci n’est pas la bonne, mais il y a quand même un espoir de rédemption à la clé., une ouverture à l’autre, un respect.

A priori n°5 : La science-fiction n’est pas pour moi
Si. C’est un livre doux avec de belles histoires et j’aime ça.

Vendu, Heyoka?
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMer 11 Sep 2013 - 20:10

@Topocl : Superbe manifeste ! Et vendu ... dans ma LAL !
Si tu as d'autres lectures que tu évites à cause d'à priori, fonce dentsblanches Je suis preneur d'un commentaire !
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyMer 11 Sep 2013 - 22:05

topocl a écrit:
Seulement voilà, totalement dépourvu de base en la matière, le compte rendu me paraît plutôt difficile à rédiger. Évidemment il y aurait la solution classique : « Ah ! Le commentaire de Chaperlipopette est vraiment extra, vous n'avez qu'à vous y reporter, je pense tout ce qu'elle a dit ! ». Mais bon c’est  un peu lâche et un peu paresseux.
Ça, ça aurait été parfait pour une énigme avec Heyoka comme réponse. rire  


topocl a écrit:
Vendu, Heyoka?
à 100% !

Tu t'es surpassée. bravo
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyJeu 12 Sep 2013 - 8:50

Et l'A priori n°6 ? (Enfin ce n'est peut-être que le mien) : Y'a toujours une bonne grosse morale chiante, légèrement paternaliste, qui donne envie de dire : hé, grand père, si t'allais faire la leçon à Médor.
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MessageSujet: Re: Clifford D. Simak   Clifford D. Simak EmptyJeu 12 Sep 2013 - 8:59

L'a priori n°6 peut être balayé aussi. C'est ce que j'ai aimé justement. Oui, il recherche des choses morales. mais il dit que ce n’est pas simple. Ce que j'ai appelé "pas de Vérité". Il n'est pas dit que les Chiens sont totalement meilleurs que les hommes , ni que les ... (surprise)

Et j'ai oublié de parler du mode de récit. Huit contes , chacun se passant à une époque plus tardive, sur... 10 000 ans; Donc, un récit complètement éclaté mais une continuité parfaite, et des personnages ou lignées de personnages qu'on retrouve. C'est assez complexe, juste ce qu'il faut , et jouissif.
Et chaque conte est introduit par une petite notation explicative apparemment pontifiante mais pleine d'humour caché, ,qui resitue le contexte, et rappelle qu'on ne sait pas si on est dans la légende ou la réalité, et que des exégètes se sont penchés dessus et ne sont pas d'accord, ce qui fait que cela soutient cette impression de pistes ouvertes, de non-prise d'une position systématique.
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