Áron Tamási [Transylvanie]

Áron Tamási (1897- 1966)

Biographie tirée de l'excellent site Littérature Hongroise : http://litteraturehongroise.fr/

Áron Tamási est né le 20 septembre 1897 dans une famille nombreuse paysanne, au cœur des montagnes de Transylvanie. Très vite il ressent le besoin de quitter ce milieu et il entreprend des études de droit et de commerce qui le conduiront à New York entre 1923 et 1926. C’est au États-Unis qu’il commence à écrire, notamment des nouvelles évoquant sa terre natale. De retour en Hongrie, d’abord à Koloszvár [Cluj] puis à Budapest, il rencontre rapidement un succès critique et acquière une grande popularité en Hongrie, le décidant à se consacrer entièrement à l’écriture. Auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre, son œuvre tombe en désuétude dans les vingt dernières années de sa vie. Son chef d’œuvre demeure les romans de la trilogie Ábel, et surtout Ábel dans la forêt profonde (1932). Il meurt à Budapest le 26 mai 1966.

Áron Tamási fait partie des écrivains « paysans », une tendance littéraire très répandu en Hongrie au côté des écrivains dit « citadins ». Pourtant il se distingue de ses pairs très naturaliste et objectif par un style plus romantique, voire fantastique (cf. Les Métamorphose du diable à Csík, histoire grivoise et folklorique). Mais ses écrits ne donnent pas moins pour autant une image précise de la vie des habitants des montagnes de Transylvanie, et il s’attache avec passion à décrire les difficultés des paysans et des bûcherons de la région. Du reste, il est vrai que le principal intérêt de ses nouvelles est l’atmosphère poétique qui s’en dégage. Le lecteur ne peut qu’être charmé par la beauté et la fraîcheur des paysages, l’action est menée tantôt en dilettante, tantôt avec une rigueur dramatique et chaque personnage symbolisent le désir de vivre et d’exister.


Deux livres de lui sont disponibles : Abel dans la forêt profonde et Etoiles de Transylvanie, tous les deux chez l’éditeur Héros-Limite.

Abel dans la forêt profonde

Un jeune homme, fils de paysan part devenir garde forestier pour le compte d’une banque. Il se retrouve seul ou presque (avec quelques animaux) et confronté à la nécessité de survivre dans la nature, à gérer son stock de bois à vendre, à se prémunir des convoitises et de l'agressivité des uns et des autres. Il se tire de toutes les difficultés grâce à sa bonne humeur, à un humour caustique, mordant sans forcement être méchant, une grande présence d’esprit dans toutes les situations. Sous une forme de récit populaire, presque de conte, l’auteur nous donne sa vision du quotidien d’un pauvre jeune Hongrois en Transylvanie devenue roumaine suite au traité de Trianon. Une culture particulière, en train de disparaître.

Le style très personnel de l’auteur, fait de ce livre quelque chose de profondément original. Drôle et tragique à la fois, il conte d’une façon vivante et truculente, une vie que l’on pourrait décrire d’une façon triste et tragique. Peu d’événements heureux arrivent à notre pauvre Abel, qui ne perd pas pour autant sa truculence. L’humour comme arme contre le malheur.

Rien d’étonnant que ce livre ait suscité l’intérêt de Ramuz qui révisa le texte de la première traduction de ce roman en français paru dans les années 40 en Suisse.

J'ai aussi beaucoup aimé ce livre à la fois grave et léger avec cette pointe d'étrangeté que l'on retrouve chez d'autres auteurs hongrois. Tout est improbable et pourtant on se laisse entrainer par Abel avec grand plaisir car au fond il dit l'essentiel.

Très heureuse de voir que tu apprécies la littérature hongroise silou.

Celui-là, ça fait longtemps que je le guette ! Seul le prix m' a fait remettre... C' est un livre qui semble avoir eu un succès durable...

Mais c'est une très belle édition, chez un petit éditeur qui soigne les livres.

Arabella a écrit:

Mais c'est une très belle édition, chez un petit éditeur qui soigne les livres.

C' est vrai, une jolie édition, mais depuis que vous avez parlé de Tamasi, Silou et toi, Amazon a augmenté le prix de 2 E. Sans doute les lecteurs après avoir lu vos commentaires, se sont-ils rués sur le livre ! Je plaisante, bien entendu, mais ils sont coutumiers du fait, Amazon...

Il n'y a donc pas de prix unique du livre ? (réduction maxi 5 %). Le prix suivrait-il le cours du franc suisse ?
J'ai acheté (20 euros) Abel l'été dernier dans une librairie de Perpignan où je suis entrée jeter un oeil (mauvaise habitude pour ma bourse mais que je n'arrive pas à perdre, même en vacances, quand je vois une librairie "sympathique").
C'est un échange entre le libraire et une cliente enthousiaste qui a attiré mon attention, j'ai voulu savoir de quel livre il s'agissait et je suis repartie avec.
Pour les achats en ligne, sur le site de Gibert il y a souvent des occasions intéressantes et de bonne qualité, on peut touver un livre d'occasion 2 jours après sa sortie, j'en ai parfois achetés, ils ne semblent même pas avoir été ouverts...

silou a écrit:

Il n'y a donc pas de prix unique du livre ? (réduction maxi 5 %). Le prix suivrait-il le cours du franc suisse ?
J'ai acheté (20 euros) Abel l'été dernier dans une librairie de Perpignan où je suis entrée jeter un oeil (mauvaise habitude pour ma bourse mais que je n'arrive pas à perdre, même en vacances, quand je vois une librairie "sympathique").
C'est un échange entre le libraire et une cliente enthousiaste qui a attiré mon attention, j'ai voulu savoir de quel livre il s'agissait et je suis repartie avec.
Pour les achats en ligne, sur le site de Gibert il y a souvent des occasions intéressantes et de bonne qualité, on peut touver un livre d'occasion 2 jours après sa sortie, j'en ai parfois achetés, ils ne semblent même pas avoir été ouverts...

Tu as de bonnes lectures, Silou, je veux dire, pas le tout venant.... Quelles sont tes sources ?

bix229 a écrit:

Arabella a écrit:

Mais c'est une très belle édition, chez un petit éditeur qui soigne les livres.

C' est vrai, une jolie édition, mais depuis que vous avez parlé de Tamasi, Silou et toi, Amazon a augmenté le prix de 2 E. Sans doute les lecteurs après avoir lu vos commentaires, se sont-ils rués sur le livre ! Je plaisante, bien entendu, mais ils sont coutumiers du fait, Amazon...

Certain que c'est Amazon ?

Parce que depuis que la tva est passée à 7.7% (le 1er avril 2012), quelques éditeurs ne se sont pas gênés pour, dans la foulée, faire gonfler leurs prix.

Les deux sont possibles (la TVA et la variation des prix). M' étonnerait qu' ils puissent appliquer la TVA du jour au lendemain chez Amazon. D' après les libraires, c' est vraiment un travail de romain pour changer les prix et l' étiquetage des livres. Et chez Amazon, il y a du stock ! Mais les libraires qui travaillent avec Amazon l' ont peut etre fait...

Bix a écrit:

Quelles sont tes sources ?

Je n'en ai pas vraiment, je farfouille pas mal, par exemple le n° automne hiver de la revue Siècle 21 (littérature et société) était consacré à la renaissance des Balkans. Pour la littérature hongroise et japonaise, il y a des sites assez bien documentés, la littérature italienne, là c'est ma première passion depuis que j'ai étudié il y a bien longtemps l'italien au lycée et puis en cherchant un peu à partir d'un livre qu'on aime, on trouve d'autres personnes qui l'ont aimé et qui parlent d'autres livres... La rencontre avec Ongaro s'est faite suite à la lecture de la critique de Martine Laval dans Télérama, elle m'a fait découvrir quelques auteurs hors des sentiers battus, dommage qu'elle ne tienne plus son blog.
Je suis également les auteurs qui ont été présentés dans le cadre des Belles Etrangères, mais je n'ai pas trouvé de traces de rencontres cette année.
Comme beaucoup, je parcours à la bibliothèque les revues littéraires classiques et quand il y a un article qui retient mon attention, je creuse un peu plus.
Et depuis peu j'ai des sources Parfumées...

Alors, Silou, on a en commun la passion pour la littérature italienne...!

Alléché par vos commentaires je me suis procuré les 2 livres de cette belle maison d'édition.

Etoiles de Transylvanie démarre très bien aussi avec une ambiance qui pourrait rappeler les films de Bela Tarr. Je sens que je vais me laisser absorber. J'aime beaucoup cette écriture.

Il se pencha au-dessus de son verre, comme s'il était chargé de vider le monde. Une guêpe se posa sur le goulot de la bouteille, mais, d'un souffle, il la chassa sous la table, avec une telle force que la taille fine de la guêpe se démit.
- Le temps a la crève, dit-il en se frottant les paumes de mains.
Il ne souffrait autour de lui le moindre être vivant qui respirât. Il ne permit même pas à son compère Gaspar d'approcher sa table à tréteaux. Il rejeta son chapeau en haut de son crâne, ses cheveux moites de sueur lui tombaient sur le front, voilà comment il but son tord-boyaux. Il avait commencé, il est vrai, par le vin, mais cela n'eut pas plus d'effet que s'il avait bu de l'eau bénite. Alors qu'avec l'eau-de-vie, son chagrin étincela rudement. Il avait l'impression que plus rien n'avait de pouvoir sur lui, que même la bonne parole de son aimable curé glissait sur lui. Voilà comment le grand Sicule, autrefois assidu à la messe, devient un païen invétéré.

(...)

Tamas Szasz laissa échapper des mots de révolte.
- Rentrer pour la nuit! Par les temps qui courent, le repos est bon pour les oiseaux, les trépassés et le gibier tapis dans la forêt! Et pour monsieur le notaire, Laszlo Csordas, qui a retourné sa veste! Pourtant c'est lui qui m'a envoyé à la guerre en remplissant ma besace de belles paroles! Et maintenant, après la guerre, je n'ai ni toit, ni Dieu dans les ténèbres! Il n'y a que le ciel, peint en noir!

Etoiles de Transylvanie est aussi dans ma PAL..