J'ai lu Amours.
L'auteur a des talents de conteuse : en phrases simples, elle pose le cadre, l'ambiance, on y est. Et c'est agréable.
La conjugaison, au présent, appuie la clarté du récit, installe une écoute.
Et puis le cadre posé, les personnages imaginés, ça se gâte à mes yeux.
Le récit commence à s'engager et pour moi, De Récondo n'y excelle pas autant, littérairement parlant. Au moment où ses personnages se trouvent face à la question de l'amour, c'est sa maladresse qui est plus visible.
Comme si
là où commencait son imagination
et finissait son rôle de simple peintre,
sa maitrise narrative disparaissait.
Une bonne conteuse, une mauvaise écrivaine ? Un truc comme ça.
Parce que j'ai trouvé, passée l'exposition du cadre, qu' il y avait des maldonnes lexicologiques, des tournures de dialogues qui me semblent trop modernes pour l'époque (en même temps je l'ai pas vécue, ok), des contextualisations emotionnelles super clichées.la description, toujours simple, devient bateau quand elle touche au vocabulaire émotionnel.
Ceci dit, mis à part cette opinion péjorative,
il n'y a pas moins des sujets que j'ai trouvé drôlement culottés, abordés. Une mauvaise écrivaine mais qui si elle prenait plus de temps pour poser ses objectifs deviendrait redoutable ?
Intérêt véritable et singulier de 3 points :
-celui , tragique, du nourisson qui se meurt par faute de soin adéquat, super bien décrit.
-celui de la paralysie émotionnelle (la mère adoptive le vit, un court moment, suffisant pour mettre en danger l'enfant),
-et celui, de loin le plus intéressant, à mon avis, de l'hébétitude d'un environnement humain face à une autorité hystérique.
Ces pages là sont précises, grâce à son style sobre, et d'autant plus efficaces.
Mais la romance prend le dessus sur ces trois points, et harlequin s'en vient. La tenue du récit devient inexistante, ça fait : harlequin. Vraiment.
Comme à chaque fois que je lis d'une traite un roman
que je trouve faible,
j'ai reçu avec beaucoup d'intérêt certains traits, noyés dans la masse.Pourtant.
Ces 3 points ci-dessus.
Ah, et la fin, ouh làlà.
Romantique-poussiéreuse-les-grands chevaux. Super régressive cette romance.
Il y a pourtant de bien grâves pierres hardiment semées.