traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Yuri Herrera [Mexique] Jeu 12 Avr 2012 - 11:01 | |
| Yuri Herrera est né à Actopan, en 1970. Il a étudié les sciences politiques puis la création littéraire à l'université du Texas. Il est docteur en langue et littérature hispanique. Il édite la revue littéraire El perro. Il enseigne la narration et la théorie littéraire dans les universités de Mexico et de Charlotte, en Caroline du Nord. Son premier roman Trabajos del reino, en 2003, est décrit par Elena Poniatowska comme "une entrée par la porte d'or dans la littérature mexicaine." Il a publié une deuxième fiction en 2009 : Señales que precederán al fin del mundo. Les travaux du royaume (Gallimard, 2012) est son premier livre traduit en français. | |
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traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Yuri Herrera [Mexique] Ven 13 Avr 2012 - 12:04 | |
| Les travaux du Royaume - Citation :
- Lobo est un chanteur traditionnel, un troubadour, qui, un soir, dans une taverne, croise le chemin d’un Roi dont l’autorité et la puissance l’éblouissent au point de changer le cours de son existence.
Original, prenant, frustrant. Le premier roman du mexicain Yuri Herrera, enfin traduit en français (il date de 2003), est un conte médiéval chargé d'allégories pour décrire la réalité du Mexique d'aujourd'hui, celle des narcotrafiquants, barons de la drogue, dont certains sont devenus des héros populaires avec des aventures complaisamment déclinées dans des romans policiers tout à leur gloire. Dans Les travaux du Royaume, nous trouvons donc L'Artiste (le trouvère), Le Roi (le chef du cartel), L'Héritier, La Fillette (la prostituée), Le Joaillier, Le Traître, Le Journaliste, La Sorcière, Le Gringo ... bref, toute une cour des miracles qui chante les louanges du seigneur, quand elle n'intrigue pas contre lui, lequel, entre deux bacchanales, offre des cadeaux à son peuple, renforçant son image de protecteur des pauvres. En moins de 120 pages, Yuri Herrera pastiche avec verve et ironie les us et coutumes de ce microcosme mélangeant tradition narrative du Moyen-âge et événements on ne peut plus modernes et violents. La fable est transparente, soit, mais la greffe prend dans ce court récit (moins de 120 pages), témoignage accablant d'une société dominée par des règles sanglantes, par les relations équivoques entre artistes, journalistes, politiques, etc, et mafieux tout puissants. Bel exercice de style qui laisse un peu sur sa faim à cause de sa brièveté et donne envie de lire le deuxième roman de Herrera, qui évoque l'immigration clandestine vers les Etats-Unis, publié en 2009 au Mexique. Vite, une traduction ! | |
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