Miss Bala [Gerardo Naranjo]

Miss Bala de Gerardo Naranjo

Citation :

Au Mexique, pays dominé par le crime organisé et la corruption. Laura et son amie Uzu s’inscrivent à un concours de "Miss Beauté" à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d’un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d’Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police, pour demander de l’aide. Mais elle est alors livrée directement à Nino, le chef du cartel de narcotrafiquants, responsable de la fusillade. Kidnappée, et sous la menace, Laura va être obligée de rendre quelques "services" dangereux pour rester en vie.

Une jeune femme se trouve au mauvais endroit, au pire moment. Cela ne pardonne pas à Tijuana, plus connue pour ses narcotrafiquants que pour sa cathédrale. L'histoire de Miss Bala est inspirée d'une histoire vraie, presque anodine dans le nord du Mexique, rongé par le trafic de drogue et la guerre entre les gangs et la police. Nerveux comme un pou, le film de Gerardo Naranjo n'a guère de temps à consacrer à la psychologie de ses personnages ni pour expliquer tous les tenants et aboutissants de son sombre scénario. C'est efficace, abrasif, tellement ancré dans une réalité évidente pour les mexicains que le film oublie au passage certains éléments qui seraient utiles à notre compréhension. Un bon point pour son réalisme documentaire, un mauvais pour le peu d'efforts du réalisateur à nous faire comprendre les agissements des uns et des autres et la relative passivité de l'héroïne (la fille, pas la poudre), par ailleurs bien interprétée par Stephanie Sigman. La mise en scène est froide, clinique, peu encline à céder à l'émotion. C'était sans doute le but recherché.

Miss Bala (Gerardo Naranjo)

Un portrait sombre et étouffant d'un engrenage, et ce parcours désespéré d'une jeune femme atteint vite un point de non-retour. Témoin de la corruption d'une société, d'une violence aveugle, son regard se brise face à la contemplation de sa propre déchéance.
Gerardo Naranjo saisit sur le vif un portrait sinistre du Mexique, l'envers d'un décor aux paillettes télévisuelles étrangement irréelles. Un quotidien entrevu semble exister entre ces deux extrêmes, mais la force du discours tient à sa virulence et à sa crédibilité malgré l'absence de nuances. La mise en scène est solidement efficace...si elle n'offre que peu de place aux personnages, c'est en cohérence avec un scénario qui insiste sur une dérive destructrice et anonyme.

traversay a écrit:

Miss Bala de Gerardo Naranjo
Une jeune femme se trouve au mauvais endroit, au pire moment. Cela ne pardonne pas à Tijuana, plus connue pour ses narcotrafiquants que pour sa cathédrale. L'histoire de Miss Bala est inspirée d'une histoire vraie, presque anodine dans le nord du Mexique, rongé par le trafic de drogue et la guerre entre les gangs et la police. Nerveux comme un pou, le film de Gerardo Naranjo n'a guère de temps à consacrer à la psychologie de ses personnages ni pour expliquer tous les tenants et aboutissants de son sombre scénario. C'est efficace, abrasif, tellement ancré dans une réalité évidente pour les mexicains que le film oublie au passage certains éléments qui seraient utiles à notre compréhension. Un bon point pour son réalisme documentaire, un mauvais pour le peu d'efforts du réalisateur à nous faire comprendre les agissements des uns et des autres et la relative passivité de l'héroïne (la fille, pas la poudre), par ailleurs bien interprétée par Stephanie Sigman. La mise en scène est froide, clinique, peu encline à céder à l'émotion. C'était sans doute le but recherché.

Effectivement un film très efficace qui ne s'encombre pas de démonstration ni d'explication, mais qui nous plonge dans le terrible engrenage où se retrouve enfermée une jeune fille à priori innocente, placée là au mauvais moment. Très vite la violence s'installe et dès lors le piège se referme sur elle, hors duquel il lui est quasi impossible de se libérer. C'est sur ce point que j'ai un peu tiqué, comment expliquer autrement que par la manipulation morale, le fait qu'elle revienne presque toujours d'elle même se refugier sous la coupe de son bourreau? Une réalité si éloignée de la nôtre qu'elle peut paraitre extrême et pourtant on y croit complètement, contre toute logique habituelle, tant la mise en scène est convaincante. Miss Bala ou l'enfer sous les paillettes, a de quoi nous glacer d'effroi!



(Avec l'avis d'Avadoro ça fait trois: on peut ouvrir un fil! Merci les modos)

Le réalisateur ne s’embarrasse pas de fioritures, ni de sentiments. Tout est brut de décoffrage, lourd, effrayant.Il fallait bien cela pour donner au spectateur un vision réaliste de ce pays rongé par les trafics, la corruption, et la violence.
Âmes sensibles s'abstenir, les images sont parfois remplies de cruauté, et de cynisme.

Un film que ne serais pas allée voir en première intention.Parfois le hasard fait bien les choses!!