La mère de Jonathan, Renée, est maniaco-dépressive et bipolaire. Et très mal soignée dans une maison d'accueil à Houston. Il décide d'aller la chercher et de la faire entrer dans un institut près de chez lui, à New York. Elle n'aime pas l'avion, ils feront donc le trajet en voiture. Ensuite, elle logera quelques semaines chez lui en attendant d'emménager dans la maison hospitalisée.
Ce sera un peu comme des petits instants de bonheur à croquer avant d'entrer de nouveau dans une maison d'accueil.
Seulement, en route, Renée perd ses médicaments. Et comme elle est "entre deux médecins", personne ne veut lui en prescrire d'autre.
Documentaire hyper maîtrisé. Un rythme qui balance entre les images du road trip, des images du passé où Jonathan parvient à résumer la vie de Renée, son destin tragique. Où il montre en très peu d'images la douleur de leur vie à tous, mais aussi ces petits instants de bonheur qui flottent partout. Qu'ils chérissent.
Ils ont été séparés, ensemble, sous le même toit, à quelques rues, avec les grands-parents, sans eux. Avec son fils à lui. Avec son mec.
Un enchaînement parfois frénétique, électrique. Ça sent l'urgence du moment à vivre. Et les fissures partout qui se craquellent, qu'on rabiboche, qui menacent.
Un film qui accroche, qui ne s'apitoie pas ni ne dénonce (incroyable son flegme et sa compréhension face aux médecins qui refusent tous en bloc de lui filer une ordonnance). Il montre les difficultés. Il montre l'humanité.
Et il pose la question difficile d'être malade, d'être parent.
Et également celle d'être enfant. Son rôle, son pouvoir, sa force.
Renée est parfois tellement belle qu'on la verrait bien chanteuse folk à sourire à la vie, parfois tellement détruite et craquelée de partout qu'on pense qu'elle est au bout, qu'elle s'effrite et ne se relèvera pas.
Jonathan porte une tristesse palpable.
Une démonstration de rêve époustouflante. Le parallèle avec le
Melancholia de Von Trier est évident. Torturant.
Un film pas facile.
Mais vrai.
Qui remue.