La petite Venise d'Andrea Segre

La petite Venise d'Andrea Segre

Citation :

Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce amitié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d'un mauvais œil leur complicité naissante...

Comme souvent, les traducteurs français ont trahi le titre original du film "Io sono Li", en le transformant en La petite Venise. Or cette première fiction d'Andrea Segre se situe dans la lagune vénitienne et on n'y aperçoit presque aucune vue de carte postale, ni l'ombre d'un touriste. Cela n'empêche pas la lumière du film d'être magnifique, avec cette omniprésence de l'eau qui vient parfois inonder les cafés jusqu'à la hauteur du genou (superbes scènes). La petite Venise conte la rencontre improbable entre un vieux pêcheur d'origine slave et d'une jeune chinoise qui a une dette à rembourser à la mafia de son pays. Une histoire d'amitié tendre et simple, dans l'échange d'une solitude contre une nostalgie, victime des rumeurs et des préjugés. Andrea Segre a choisi de laisser la violence et le racisme hors-champ, préférant se concentrer sur une communion d'âmes, brève et chaleureuse. Il peut être reproché quelques menues choses au film : sa lenteur, une sentimentalité qui n'est pourtant pas mièvre, une fin abrupte, quoique émouvante, une grande peine succédant à un bonheur immense. Le genre d'oeuvres que l'on peut qualifier de jolie et touchante, dans l'effleurement des sentiments, sans que ses qualificatifs aient quoi que ce soit de négatif. Tout au contraire.

traversay a écrit:

La petite Venise d'Andrea Segre

Citation :

Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce amitié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d'un mauvais œil leur complicité naissante...

Très joli petit film, tout en douceur, qui parle de poésie et d'une certaine Venise loin des clichés. On y voit l'envers du décor, les pêcheurs de la lagune arrimant leurs filets et les bistrots sans age où ils viennent y traîner leur solitude. C'est l'histoire toute simple et toute chaste entre une Li désarmée et fragile et d'un pêcheur plus très jeune. Rien n'est appuyé, le cinéaste les laisse vivre comme si la caméra n'existait pas, il s'attarde sur les quais gorgés d'eau et les paysages noyés ou à perte de vue (superbes scènes de danse sur la plage qui entrecoupent parfois le récit) L'impression d'un monde en mutation, implacable, au milieu duquel quelques âmes s'en échappent, faisant revivre pour un temps qui leur est compté une part de rêve et d'écoute à l'autre. Il y a beaucoup de nostalgie, de sentiments non dits ou à peine frôlés, et des plans d'une beauté à tomber tant ils parlent d'eux mêmes. Tout cela gorgé d'une musique qui colle à l'atmosphère vaporeuse de ce conte sorti d'ailleurs. Un petit bijou je vous dis!

Aeriale a écrit:

traversay a écrit:

La petite Venise d'Andrea Segre

Citation :

Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce amitié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d'un mauvais œil leur complicité naissante...

Très joli petit film, tout en douceur, qui parle de poésie et d'une certaine Venise loin des clichés. On y voit l'envers du décor, les pêcheurs de la lagune arrimant leurs filets et les bistrots sans age où ils viennent y traîner leur solitude. C'est l'histoire toute simple et toute chaste entre une Li désarmée et fragile et d'un pêcheur plus très jeune. Rien n'est appuyé, le cinéaste les laisse vivre comme si la caméra n'existait pas, il s'attarde sur les quais gorgés d'eau et les paysages noyés ou à perte de vue (superbes scènes de danse sur la plage qui entrecoupent parfois le récit) L'impression d'un monde en mutation, implacable, au milieu duquel quelques âmes s'en échappent, faisant revivre pour un temps qui leur est compté une part de rêve et d'écoute à l'autre. Il y a beaucoup de nostalgie, de sentiments non dits ou à peine frôlés, et des plans d'une beauté à tomber tant ils parlent d'eux mêmes. Tout cela gorgé d'une musique qui colle à l'atmosphère vaporeuse de ce conte sorti d'ailleurs. Un petit bijou je vous dis!

traversay a écrit:

Le genre d'oeuvres que l'on peut qualifier de jolie et touchante, dans l'effleurement des sentiments, sans que ses qualificatifs aient quoi que ce soit de négatif. Tout au contraire.

Aeriale a écrit:

Très joli petit film, tout en douceur, qui parle de poésie et d'une certaine Venise loin des clichés. On y voit l'envers du décor, les pêcheurs de la lagune arrimant leurs filets et les bistrots sans age où ils viennent y traîner leur solitude. C'est l'histoire toute simple et toute chaste entre une Li désarmée et fragile et d'un pêcheur plus très jeune. Rien n'est appuyé, le cinéaste les laisse vivre comme si la caméra n'existait pas, il s'attarde sur les quais gorgés d'eau et les paysages noyés ou à perte de vue (superbes scènes de danse sur la plage qui entrecoupent parfois le récit) L'impression d'un monde en mutation, implacable, au milieu duquel quelques âmes s'en échappent, faisant revivre pour un temps qui leur est compté une part de rêve et d'écoute à l'autre. Il y a beaucoup de nostalgie, de sentiments non dits ou à peine frôlés, et des plans d'une beauté à tomber tant ils parlent d'eux mêmes. Tout cela gorgé d'une musique qui colle à l'atmosphère vaporeuse de ce conte sorti d'ailleurs. Un petit bijou je vous dis!

Je partage votre tendresse pour ce film pudique et délicat qui va droit au coeur même s'il n'est pas sans maladresses et artifices scénaristiques. Mais on les oublie volontiers tellement l'impact émotionnel est immédiat. Mélange de néoréalisme et de mélodrame qui n'a pas malgré tout l'intensité solaire et le rythme de la mise en scène de Crialese auquel on peut penser un peu (pour l'humanisme et la dimension poétique dans cette rencontre entre des cultures différentes). Un peu trop linéaire alors qu'il semble vouloir épouser les flux et reflux de la mer comme la stagnation de la lagune. Il y a de très belles idées poétiques pas trop démonstratives (un peu quand même) et des personnages attachants. Par contre l'attitude hostile soudaine des habitants est maladroitement amenée et caricaturale. La fin est également forte mais trop fabriquée. Il cherche trop à raconter une "belle" histoire avec les petites notes de piano qui vont avec.

Restent ces paysages superbes qui nous font voyager, cette émotion à fleur de peau qui fait du bien, et ces 2 acteurs magnifiques déjà entrevus chez Jia Zhangke et Kubrick (le propriétaire du magasin de costumes qui prostituait sa fille dans Eyes Wide Shut c'était lui!!!). Et j'ai versé ma larme à la fin

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, il se trouve que j'ai partagé ce film avec une copine de la chorale rencontrée là par hasard

Un film tout en douceur, et posé, bien accompagné au piano. J'ai aimé la lumière qui lui donne quelque chose de spécial. Le temps semble se figer pour mettre nos personnages à l'abri du tumulte extérieur . La poésie est partout. On en ressort apaisé.