Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Ménandre [Grèce]

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colimasson
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MessageSujet: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyLun 9 Juil 2012 - 10:18

On va faire baisser la moyenne d'âge des auteurs de cette catégorie du forum avec Ménandre, auteur comique grec de la fin du 4e siècle av. J.-C.

Attention les yeux, une photo du monsieur :

Ménandre [Grèce] 220px-11
Quelques détails sur sa carrière artistique :
Citation :
Citation :


Comme Aristophane, il commença sa carrière théâtrale très jeune. Sa première pièce, La Colère, serait datée de 321 av. J.-C. Il aurait écrit environ cent-huit comédies3 dont huit auraient remporté les Grandes Dionysies (la première fois avec le Dyscolos en 316 av. J.-C.). Les ressorts de ses comédies sont l’argent et la galanterie. Basées sur des intrigues compliquées, elles tournent souvent à la farce. Elles valent surtout par la qualité de l’observation et la souplesse expressive de la langue.

Sur ses relations :

Citation :
Homme aimable, cultivé, aimant se frotter le corps d’essences rares, soignant son maintien et souscrivant probablement aux théories de son ami Épicure, il entretint des relations parfois orageuses avec de nombreuses maîtresses, parmi lesquelles Thaïs, Nannion et surtout Glycéra qui fut peut-être courtisane et dont le nom fut donné à plusieurs des héroïnes de ses pièces. D’un point de vue politique, il eut maille à partir avec Démétrios Ier Poliorcète quand celui-ci prit le pouvoir à Athènes, après avoir renversé Démétrios de Phalère4 que Ménandre avait eu l’imprudence de soutenir.

Sur sa reconnaissance au temps de l'Antiquité :

Citation :
Dans l'Antiquité, Ménandre est un véritable modèle culturel. Des documents archéologiques montrent un bon nombre d'affiches de ses comédies. Il est étudié dans les écoles, spécialement pour sa rhétorique.

Il devient un modèle de la comédie latine en influençant Plaute et Térence qui, en grande partie, imitent et adaptent les intrigues de Ménandre. Lors de son voyage en Grèce, Térence traduit cent-huit de ses comédies, semble-t-il.

Source : Wikipédia

C'est à lui que l'on doit la fameuse expression :

"Mieux vaut se taire que parler pour ne rien dire."

Un autre lien pour approfondir le sujet : Ici
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyLun 9 Juil 2012 - 10:25

Théâtre (4e siècle av. J.-C.)

Ménandre [Grèce] 97822511

Après des siècles et des siècles, Ménandre a perdu toute sa réalité d’être humain : il ne représente plus que son œuvre, tournant majeur de la comédie grecque antique. Après de nombreuses exploitations de ce que l’on appelle aujourd’hui la Comédie Ancienne, apparaissent peu à peu de subtiles variations qui constitueront les caractéristiques de ce que l’on nommera plus tard la Comédie Nouvelle. Lire les pièces de Ménandre permet d’en obtenir un bon aperçu puisqu’il fait partie des principaux auteurs de ce genre que nous connaissons encore.

Le Théâtre de Ménandre regroupe ses pièces parmi celles qui ont réussi à traverser les siècles depuis presque deux millénaires et demi. Il s’agit déjà d’une preuve irréfutable sinon de leur qualité, du moins de leur pertinence –mais une pertinence confirmée au fil des âges est forcément un signe de qualité. Certaines pièces nous sont parvenues dans leur intégralité : nous pouvons citer « Le Bourru » ou « Le Bouclier »… D’autres sont fragmentaires. Parfois, il n’en reste qu’une ébauche de quelques lignes. L’ouvrage n’oublie pas d’inclure ces extraits qui nous renseignent d’une part sur la productivité de Ménandre, d’autre part sur la récurrence des thématiques et la similarité des constructions d’intrigue.

En effet, Ménandre écrit des pièces comme Queneau se livre à ses exercices de style : toutes se conforment à une problématique qui varie peu. Le mariage espéré par l’un ou l’autre des personnages pourra-t-il se concrétiser ? Les obstacles sont financiers ou familiaux. Les manières d’y remédier trouvent un peu d’originalité puisque la ruse des personnages est souvent sollicitée et s’accompagne d’une inventivité et d’une absence de valeurs morales qui leur font construire des scénarios précurseurs du plus alambiqué des vaudevilles !

Un exemple de ces histoires à imbroglios :

Citation :
« L’esclave est là pour lui expliquer que le voisin est en fait dupé par son fils qui lui a dit que la courtisane était aimée par l’autre garçon et que lui-même désire épouser la fille du voisin, récemment reconnue. Le vieillard accepte alors de payer la somme prétendument réclamée par la courtisane comme remboursement du prêt, et cela, pour que la ruse qu’il a réclamée antérieurement soit parfaite, par l’intermédiaire de son propre fils ! »
(Le Bourreau de soi-même)

La Comédie Nouvelle serait plus policée, plus correcte que la Comédie Ancienne ? Elle reste toutefois encore brute de mœurs et de paroles, ceci avec le plus grand naturel qu’il soit. Certes, la lecture de Ménandre ne froissera pas les esprits, mais il serait injuste de passer sous silence les multiples provocations et injures que se lancent les personnages. La brutalité va de pair avec l’imprévisibilité et crée des situations dont le comique frôle souvent l’absurde. Moschion a un problème ? Qu’à cela ne tienne, il suffit de le régler d’un bon coup de poing. Lorsque les dieux sont invoqués dans ces querelles de chiffonnier, on franchit aisément le burlesque.

Citation :
NICERATOS : […] Déméas
Est un bousier. Par Poséidon et par les dieux, il lui en cuira
De sa grossièreté.

Autre signe qui nous prouve que Ménandre n’est pas si policé qu’on voudrait bien nous le faire croire : il assigne aux esclaves des positions qui les détachent de leurs rôles minables habituels en les amenant à contester la hiérarchie établie. Grâce à eux, l’action prend des tournures moins réglementaires. Parce qu’ils ont peut-être l’habitude de fréquenter les chemins de traverse plutôt que les voies royales, leur manière de raisonner sème le trouble et propose une vision des choses peu orthodoxe. L’esclave, représentant de la vie privée, nous permet également de constater le glissement opéré entre la Comédie Ancienne et la Comédie Nouvelle : si la première se déroulait surtout dans les espaces publics et politiques, la seconde ne se préoccupe absolument pas des affaires qui peuvent être au centre des préoccupations du Forum. Ici, la vie se limite au cercle du privé, à la sphère des parents et des amis, et cela suffit amplement. Les nœuds et implications de ces seuls liens sont déjà assez enchevêtrés pour qu’une nouvelle sorte de difficultés ne vienne se rajouter au reste. D’ailleurs, cette complexité des intrigues qui n’hésite pas à confondre les identités, ne tarde pas à lasser. De pièce en pièce, on a souvent l’impression d’être confronté à la même trame. Pas de grande surprise quant à la problématique et à son dénouement. Heureusement, Ménandre se rattrape et se fait partiellement pardonner en variant les modes de résolution de ses problématiques. Ce que l’on aurait pu prendre pour un manque d’originalité ne serait peut-être qu’une manière pour Ménandre de réfléchir à la diversité de la vie, que prouvent les multiples variations qu’il propose à la résolution d’un seul et unique problème. A moins qu’il ne s’agisse, plus prosaïquement, de plaire au spectateur tout en lui évitant la lassitude propre à la confrontation répétée de ce qui a failli n’être qu’une seule et même pièce de théâtre…


Source d'inspiration pour Céline ? Wink

Citation :
SMICRINES : […] Pour les gens sensés,
Il n’y a qu’une vertu devant l’absurdité : la fuite, toujours.
(L’Arbitrage)


Quelques autres extraits alléchants...

Citation :
HABROTONON : […] On dirait un misérable philosophe
A le voir avec son air sombre de triple malheureux.


Citation :
CNEMON : […] Mais voyez leur façon de sacrifier, à ces brigands !
Les bourriches qu’ils apportent, les bonbonnes. Ce ne sont pas les dieux
Qui les préoccupent, mais eux-mêmes. L’encens, voilà une pieuse offrande.
C’est comme la galette d’orge : tout profit pour le dieu quand le feu
Toute entière la consume. Mais, avec eux, c’est le croupion
Et la poche de fiel, des morceaux immangeables, que les dieux
Se voient offrir ; tout le reste, ils l’engloutissent.
(Le Bourru)
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyLun 9 Juil 2012 - 10:30

Dans l'ouvrage que je viens de lire, Alain Blanchard écrit une introduction qui nous éclaircit sur certains aspects de l'oeuvre de Ménandre.
Quelques extraits :

Citation :
« On est amené à faire ainsi une observation capitale : dans les comédies de Ménandre, tous les personnages peuvent faire rire ou sourire, sauf un, et ce personnage, c’est la jeune première. […] Esclavage et prostitution risquent d’être son avenir. Bref, sans cesse est rappelée, à cette occasion, la précarité de la condition féminine. Ce qui achève alors de désarmer la malignité éventuelle du spectateur, c’est que la jeune première est vertueuse. Ce qui est particulièrement touchant, c’est que toujours, au fond de son malheur, elle aspire, avec humilité, à un avenir meilleur. Le spectateur ne peut que le lui souhaiter, et elle devient ainsi un guide vers le bonheur. »

C'est vrai, mais ce personnage de la jeune première est en même temps toujours très fade. Si elle est protégée du rire moqueur des spectateurs, il est difficile de trouver le moindre intérêt à son existence (sinon dramatique...) attentif

Alain Blanchard invoque Vuilledin à propos de la fonction du rire dans la comédie de Ménandre :

Citation :
« Abandonnée à son cours normal, la colère exige un châtiment qui donne satisfaction à la demande de la faculté de sentir. En revanche, frustrée si elle s’arrêtait au mépris, cette dernière doit trouver une issue et sa chute soudaine se frayer accès à notre conscience. Le rire est précisément cette sanction que nous donnons à l’illusion. Il est la punition subjective et symbolique qui s’attache à l’illusion méprisée, puisque notre colère tombée a renoncé à un châtiment objectif et réel. »

Et en conclusion, une tentative de définition de l'oeuvre d'art réussie ?

Citation :
« Dans l’œuvre d’art réussie, la confusion qui est celle de notre vie de tous les jours cède à la clarté des lignes ; les forces de désordre sont dominées et la diversité la plus grande se résout finalement dans l’unité. »

Pourquoi pas... Je la trouve plutôt pertinente !
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyLun 9 Juil 2012 - 14:37

J'ai prévu de l'acheter un de ces jours ce Ménandre. Il m'intrigue.
Avec Terence aussi.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyLun 9 Juil 2012 - 16:09

C'est un auteur très intéressant pour l'histoire du théâtre, représentant le plus célèbre de la nouvelle comédie attique, une comédie de moeurs, qui a pratiquement évacuée le choeur, dont le comique repose sur des types : père sévère, jeune premier amoureux, mais aussi l'avare, le lâche... L'amour y a une place très importante. Largement repris pas Plaute, il a ainsi traversé les siècles, et influencé la comédie occidentale post Renaissance. Il n'y a qu'à voir tout ce qui reste de cette conception de comédie chez Molière.
Merci pour le fil Colimasson.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMar 10 Juil 2012 - 22:07

Un certain nombre de ses pièces ont été reprises par des auteurs ultérieurs je crois...

Ca pourrait être intéressant de faire une lecture comparée Wink
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMar 10 Juil 2012 - 22:19

Plaute a énormément repris, et d'autres auteurs de l'époque, mais comme la plupart de texte de Ménandre et d'autres auteurs ont disparus, faire des comparaison est très périlleux. En fait, ce qui a subsisté de Ménandre dans le théâtre occidental, c'est uniquement par le truchement de Plaute, parce que les textes de Ménandre que nous avons maintenant ont été retrouvés relativement récemment, avant tout était perdu.
Si tu veux faire des lectures comparées, ce qui me viendrait spontanément à l'esprit ce serait La marmite de Plaute et L'avare de Molière. L'une est très clairement inspirée de l'autre. Et on sait que Plaute a tellement repris chez Ménandre, on cite dans ce cas précis Le trésor, mais le texte de cette pièce n'est pas parvenu jusqu'à nous...
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMar 10 Juil 2012 - 22:24

Et ce qui serait vraiment intéressant comme comparaison, Coli, c'est de lire Aristophane. Là c'est vraiment une toute autre conception de la comédie, et personnellement je la trouve infiniment plus drôle et subversive.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMar 10 Juil 2012 - 22:38

En parlant de littérature comparée, j'ai justement découvert Ménandre à travers ce cours. Le bourru, étudié en parallèle du Misanthrope de Molière et de Timon d'Athènes de Shakespeare. Comme on dit, j'ai kiffé !

Je crois que tu m'avais déjà parlé d'Aristophane. Faut que je le mette dans un coin de ma LAL, mais je ne sais pas par quel côté de son oeuvre attaquer...
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMar 10 Juil 2012 - 23:03

colimasson a écrit:
En parlant de littérature comparée, j'ai justement découvert Ménandre à travers ce cours. Le bourru, étudié en parallèle du Misanthrope de Molière et de Timon d'Athènes de Shakespeare. Comme on dit, j'ai kiffé !

Je crois que tu m'avais déjà parlé d'Aristophane. Faut que je le mette dans un coin de ma LAL, mais je ne sais pas par quel côté de son oeuvre attaquer...

Pour Aristophane, je n'ai pas fini de t'en parler. dentsblanches

C'est intéressant ce que tu dis sur la littérature comparée, et c'est vrai que l'on voit les lien entre les trois pièces que tu cites, mais une seule chose m'embête, il me semblait que toutes les pièces de Ménandre étaient perdues à la fin de l'Antiquité, et qu'on on en retrouvé un petit nombre qu'au début du vingtième siècle. Et je pensais que Molière et Shakespeare n'ont donc pu y avoir accès, sauf citations et résumés. Peut être que tu peux m'apporter des précisions là-dessus ?
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMer 11 Juil 2012 - 3:18

Arabella a écrit:
C'est intéressant ce que tu dis sur la littérature comparée, et c'est vrai que l'on voit les lien entre les trois pièces que tu cites, mais une seule chose m'embête, il me semblait que toutes les pièces de Ménandre étaient perdues à la fin de l'Antiquité, et qu'on on en retrouvé un petit nombre qu'au début du vingtième siècle. Et je pensais que Molière et Shakespeare n'ont donc pu y avoir accès, sauf citations et résumés. Peut être que tu peux m'apporter des précisions là-dessus ?
Effectivement :

Citation :
À la fin du xixe siècle, Ménandre n’était connu que par de nombreuses citations plus ou moins brèves et disparates, par quelques anecdotes d’authenticité douteuse et par les adaptations latines fort libres du poète comique Térence. Le xxe siècle fut le siècle de Ménandre qui est devenu un des fleurons de la papyrologie littéraire. En effet, les papyri d'Oxyrhynque nous ont rendu six comédies complètes ou largement conservées : Le Dyscolos (Δύσϰολος) ou L’Atrabilaire, dont la publication en 1958 a relancé les études ménandréennes, L'Arbitrage (Ἐπιτϱέποντες), La Samienne (Ἡ Σαμία), La Femme à la boucle coupée (Ἡ πεϱιϰειϱομένη), Le Bouclier (Ἡ ἀσπίς) et Les Sicyoniens (Οἱ Σιϰυώνιοι). Des fragments papyrologiques moindres appartiennent à d’autres comédies perdues (Le Fantôme, La Femme possédée par la divinité, etc. ). C'est ce qui a valu au poète une bibliographie très abondante tout au long de la seconde moitié du xxe siècle.
(source : wikipedia).

L'inspiration de Molière et Shakespeare a donc forcément dû être indirecte (Plaute et Terence).

Concernant Aristophane, j'avais lu une pièce il y a bien longtemps, j'avais hésité entre deux traductions, et j'ai opté pour celle en folio Victor-Henry Debidour, mais j'avais moyennement accroché, c'était très bouffon, avec un vocabulaire volontairement très parlé, très loin de la version chez Flammarion, plus littéraire.
Je ferai une autre tentative.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMer 11 Juil 2012 - 21:33

En effet, la redécouverte de Ménandre a été ultérieure à l'écriture des pièces de Molière et de Shakespeare. eXPie a très bien résumé la situation Wink
Mais je ne pense pas que cela rende la comparaison moins intéressante... au contraire, les points communs dégagés entre les pièces, puisqu'elles ne se sont pas influencées mutuellement, peuvent éventuellement être considérés comme des "vérités générales" ? Il s'agit peut-être d'un rapprochement rapide, mais pourquoi pas après tout.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMer 11 Juil 2012 - 22:18

Vérité générale me convainc qu'à moitié. Pour la pièce de Shakespeare, par exemple, il y a des sources antiques, je pense à Plutarque. Faudrait voir si ces sources n'ont pas de liens avec Ménandre, parce que les anciens se copiaient les uns les autres sans aucun problème. Donc un contenu proche de ce que voulait dire Ménandre peut être arrivé par un autre canal aux auteurs plus tardifs.
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MessageSujet: Re: Ménandre [Grèce]   Ménandre [Grèce] EmptyMer 13 Fév 2013 - 12:03

Ménandre – théâtre


J’ai lu l’édition de poche.
Il est toujours fascinant de découvrir des textes fragmentaires.
Cela témoigne de leur ancienneté et de leur fragilité.
Première approche de Ménandre donc, avec la conscience de l’abîme du temps qui nous sépare.
Et pourtant, quelle vivacité et quelle actualité dans ses textes !
On croirait entendre un copain récitant, dans la pièce d’à côté.

Je n’ai pas la compétence pour analyser l’histoire littéraire antique, alors je ne livre que des impressions.
D’abord, on case Ménandre dans la case d’auteurs de comédies, mais il ne faut pas s’attendre à des situations forcément comiques. Il y a de la morale, de l’austérité aussi. Egalement, de la profondeur.
Au-delà des poncifs basés sur les quiproquos, les cachotteries ou les farces, on reste dans un registre plutôt sérieux et méditant sur la condition humaine.
Avec l’omnipotence des dieux, l’inconstance de la fortune et les vices humains définitivement indécrottables (ladrerie, misanthropie, cupidité…).
Il y a de très beaux morceaux, comme celui dédié à Athènes, qui rend toute la fierté et l’affection des citoyens de l’époque pour leur ville phare.

On dit que Ménandre inaugure le théâtre de « scènes de mœurs », se déroulant dans la sphère privée, sentimentale et familiale. Mais je trouve qu’il dépasse un cadre aussi étroit. Certes, il ne disserte pas sur la chose publique, mais son style allusif embrasse pas mal de réflexions, même s'il n'est pas engagé (comme Aristophane).

J’ai trouvé l’ensemble très brillant, bien enlevé et évidemment, on ne peut que rêver de le voir en représentation.

Dernière remarque : l’auteur lui-même était connu pour aimer les femmes, son théâtre reste avant tout un superbe hymne à l’amour.
coeur
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