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| Georges Duby | |
| | Auteur | Message |
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Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 18:19 | |
| Georges Duby (1919-1996) Né à Paris de parents artisans, il poursuit des études au lycée de Mâcon, puis à l’université de Lyon. Il est reçu à l’agrégation d’histoire, enseigne dans le secondaire, puis devient assistant à l’université de Lyon, prépare une thèse à la Sorbonne sous la direction de Charles-Edouard Perrin, sur La Société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise, est soutenue en 1949, puis devient professeur à l’université d’Aix. Dès sa thèse, les centres d’intérêts qui vont marquer tous ses travaux sont présents : le moyen âge évidemment, l’intérêt pour un territoire, la géographie humaine, mais aussi l’histoire des mentalités, le goût des vastes synthèses incluant le politique, le culturel, le spirituel, un regard global. En 1970 il est nommé professeur au collège de France, il y restera en poste jusqu’en 1991. En 1987, il est élu à l’Académie française. Il apparaît régulièrement dans des émissions télévisées, ses ouvrages sont édités et diffusés, et il assure le rôle d’animateur et de directeur de vastes éditions collectives (France rurale, France urbaine, Histoire de la vie privée, Histoire des femmes…..). Œuvres : 1953 La Société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise (Armand Colin) 1953 Recueil des Pancartes de l’abbaye de La Ferté-sur-Grosne 1955 “Le Moyen Âge. L’expansion de l’Orient et la naissance de la civilisation occidentale” 1958 Histoire de la civilisation française (en collaboration avec R. Mandrou) (Armand Colin) 1962 L’Économie rurale et la vie des campagnes dans l’Occident médiéval. Essai de synthèse, perspectives de recherches, 2 vol; 1966 Fondements d’un nouvel humanisme (Skira) 1966 L’Europe des cathédrales (Skira) 1967 Adolescence de la chrétienté occidentale (Skira) 1967 L’an mil (Julliard) 1973 Guerriers et paysans. Le premier essor de l’économie européenne, VIIe-XIIe siècles (Gallimard) 1973 Hommes et Structures du Moyen Âge (Mouton) 1973 Le dimanche de Bouvines (Gallimard) 1973 Le procès de Jeanne d’Arc (en collaboration avec A. Duby) (Gallimard) 1976 Saint Bernard. L’Art cistercien 1976 Le temps des cathédrales, l’Art et la Société, 980-1420 (Gallimard) 1977 Le temps des cathédrales 1978 Atlas historique (Larousse) 1978 Les Trois Ordres ou l’Imaginaire du féodalisme (Gallimard) 1979 L’Europe au Moyen Âge, Art roman, Art gothique (Flammarion) 1980 Dialogues avec Guy Lardreau (Flammarion) 1981 Le Chevalier, la Femme et le Prêtre. Le mariage dans la société féodale (Hachette) 1984 Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde (Fayard) 1985 Histoire de la vie privée. De l’Europe féodale à la Renaissance 1987 Histoire de la France : le Moyen Âge (Hachette) 1988 L’Histoire de Paris par la peinture (en collaboration avec Guy Lobrichon) (Belfond) 1988 Mâle Moyen Âge : De l’amour et autres essais (Flammarion) 1989 La sculpture, du Ve au XVe siècle (Skira) 1991 L’Histoire continue (Odile Jacob) 1992 Images de femmes (Plon) 1992 Passions communes, en collaboration avec Bronislaw Geremek et Philippe Sainteny 1993 La Chevalerie (Librairie académique Perrin) 1995 An 1000, an 2000, sur les traces de nos peurs 1995 Dame du XIIe siècle. I. Héloïse, Aliénor, Iseut et quelques autres. 2, Le souvenir des aïeules. 3, Ève et les prêtres 1996 Féodalités | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 18:20 | |
| Le temps des cathédrales. L’art et la société 980-1420. Le sous-titre explicite bien le propos de Georges Duby : il s’agit de parcourir l’art du moyen âge (à l’exclusion du haut moyen âge) mais en reliant l’évolution de cet art à l’évolution de la société, de ses représentation, de ses valeurs. Le texte est d’une grande densité, il vaut mieux connaître déjà cette époque, avoir en tête les dates, et une certaine connaissance des personnages, car Georges Duby cite un certain nombre d’événements ou personnes, mais ne les explicite pas. Le texte est découpés en trois périodes, avec ses spécificités et particularité, même si tout est toujours en mouvement, en perpétuel changement et évolution. La première période qui va de 980 à 1130 est intitulée Le monastère. C’est dans ces derniers que s’est réfugié l’art, suite à la dislocation de l’état sous les poussés de diverses invasions (vikings, hongroises, sarrasines). L’art est une offrande à Dieu, un Dieu terrible, le monastère est un lieu de prière pour apaiser ce Dieu, c’est d’ailleurs le seul lieu de prière, les moines étant les intermédiaires indispensables. Et les offrandes de riches seigneurs et chevaliers (illettrés) affluent pour permettre aux moines de remplir leur office dans des conditions dignes de Dieu. L’art roman et Cluny (et tous les monastères fondés sous sa bannière) en sont les symboles les plus représentatifs. La période de 1130- 1280 est intitulée La cathédrale. Dans cette époque, les seigneurs locaux, ont quelque peu perdus de leur superbe, le pouvoir royal s’est réaffirmé, la croissance de la population, des facteurs économiques ont permis l’essor des villes, une autre forme de production des richesses. L’art demeure néanmoins pour l’essentiel un art liturgique, au service de Dieu, et géré par les clercs. Et se manifeste dans l’éclosion des cathédrales gothiques, dans lesquelles Dieu est lumière. Un dieu moins terrible, plus humain, et qui accepte la participation des croyants non clercs à la prière et à la liturgie, même si c’est encore comme des figurants de second plan. La troisième période qui va de 1280 à 1420 est intitulée Le palais. L’art quitte le domaine de Dieu et investit celui des hommes. Paradoxalement, le XIVem siècle est un siècle de régression sur de nombreux plans, guerres, épidémies, famines, un grand recul démographique. La richesse quitte de plus en plus le grand domaine rural pour se concentrer dans les villes, et en tout premier lieu italiennes. Les mécènes de l’art ne sont plus les mêmes, et ils n’ont plus les mêmes demandes. L’art, comme la société s’individualise, ne s’adresse plus à une collectivité, et se laïcise. En partie grâce à des philosophes comme Guillaume d’Ockham, qui pose que l’homme ne peut atteindre Dieu que par un acte de foi, une adhésion de l’âme à des vérités indémontrables, mais qu’il ne peut comprendre le monde que par ce qui dans ce dernier est susceptible d’observation directe, d’un raisonnement à partir de l’expérience. Ce qui ouvre la voie à une approche scientifique. Ce petit texte ne donne pas réellement la richesse de ce livre, mais je ne me sens pas capable de faire mieux, sauf à passer vraiment énormément de temps. Une lecture d’une grande richesse à laquelle il faut revenir plusieurs fois. | |
| | | SCOman Envolée postale
Messages : 102 Inscription le : 08/06/2012 Age : 38 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 18:24 | |
| La bibliographie ci-dessus oublie l'un de ses ouvrages les plus connu, Le Dimanche de Bouvines, publié en 1985, qui est très intéressant.
Sinon j'ai Guillaume le Maréchal qui m'attend dans ma bibliothèque, il faudra que je m'y mette un jour. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 18:27 | |
| La bibliographie provient du site de l'Académie Française et c'est la plus complète que j'ai trouvée. Le dimanche de Bouvines est bien présent, mais daté de 1973. Peut être qu'il y a eu plusieurs éditions ? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 19:46 | |
| - Arabella a écrit:
- La bibliographie provient du site de l'Académie Française et c'est la plus complète que j'ai trouvée. Le dimanche de Bouvines est bien présent, mais daté de 1973. Peut être qu'il y a eu plusieurs éditions ?
Grand format : 1973 ; version poche (complété, nouvelle introduction, ou bien tout identique ? je ne sais pas) : 1985. (et : ressorti du grand format : 2005... suivi d'une version poche en 2008). | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Georges Duby Jeu 23 Aoû 2012 - 19:52 | |
| Merci eXPie. Les livres de Duby ont connu en effet de nombreuses rééditions. | |
| | | SCOman Envolée postale
Messages : 102 Inscription le : 08/06/2012 Age : 38 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Georges Duby Mar 9 Oct 2012 - 18:37 | |
| Guillaume le Maréchal, de Georges DubyOn ne présente plus Georges Duby, éminent médiéviste qui fut membre de l’Académie française et professeur au Collège de France. Son Guillaume le Maréchal retrace la vie du chevalier anglais éponyme, un des tournoyeurs les plus célèbres de son temps. S’appuyant pour l’essentiel sur les ouvrages de Sydney Painter, Anton Friedmann et surtout sur l’édition réalisée en 1891-1901 par P. Meyer de l’ Histoire de Guillaume le Maréchal, récit d’environ vingt mille vers datant du XIIIe siècle, Georges Duby analyse avec une grande précision les codes de la chevalerie et le fonctionnement des liens féodaux ayant cours au XIIe siècle. Or il s’avère que destin hors norme de Guillaume le Maréchal aura pour nombre de ses pairs valeur du meilleur des exemples. « Juchée sur la prouesse, soutenue d’une part par la loyauté, d’autre part par la sagesse, voici la chevalerie, et le plus haut ordre qu’ait fait Dieu. Dans ces assises, de vaillance rassemblée autour du roi capétien, premier lieutenant de Dieu sur la terre, Guillaume le Maréchal, le plus preux, le plus loyal et le plus sage, se trouve proclamé le meilleur des chevaliers. » (p. 34). Issu de petite noblesse, Guillaume profita de sa proximité avec la maison royale d’Angleterre et de ses dons extraordinaires de jouteur pour bâtir sa renommée et sa richesse. Au fur et à mesure que ses prises de tournois s’accumulaient (chevaux, argent, biens matériels), il put faire montre de générosité envers ses hommes les plus dévoués et se gagner de précieux appuis au sein de la haute noblesse. Ce que montre bien l’auteur, c’est que le chevalier féodal, s’il voulait s’élever socialement, devait à la fois se rendre incontournable au sein de la maison de son suzerain et choisir le camp du vainqueur. Servant tour à tour les intérêts d’Henri II, d’Henri le Jeune, de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, il termina sa vie comme Régent d’Angleterre du jeune Henri III, pour lequel il put une dernière fois se distinguer en remportant la bataille de Lincoln, mettant fin en 1217 aux prétentions françaises sur le royaume d’outre-Manche. La noblesse combattante de cette époque est en permanence sujette aux liens de vassalité contractés envers tel ou tel seigneur. Mais ce lien féodal s’avère encore plus fort que le respect dû au pouvoir royal, signe que les allégeances personnelles et intérêts familiaux possèdent encore la force inaltérable de la parole donnée, se transformant au besoin en bras armé du suzerain. Si le baron ou comte du XIIe siècle cherche en permanence à nouer des alliances via le mariage de sa progéniture, c’est pour consolider toujours plus encore le réseau de ses obligés. Si possible tout en essayant de se rapprocher au plus près des familles les plus influentes et prospères. De fait, le vrai pouvoir du chevalier réside avant dans l’usage combiné de sa libéralité et de sa bravoure. Étonnante alliance de l’apparat et de l’épée dont su profiter Guillaume le Maréchal, cadet sans avoir devenu riche homme et baron. Laissons pour conclure la jolie plume de Georges Duby résumer cette trajectoire ascendante : « Ce fut à cette excellence et à elle seule, qu’il dut de s’élever si haut. Grâce à ce grand corps infatigable, puissant, habile dans les exercices cavaliers, grâce à cette cervelle apparemment trop petite pour entraver par des raisonnements superflus le naturel épanouissement de sa vigueur physique : peu de pensées, et courtes, un attachement têtu, dans sa force bornée, à l’éthique très fruste des gens de guerre dont les valeurs tiennent en trois mots : prouesse, largesse et loyauté. » (p. 185-186). A l’instar de l’excellent Dimanche de Bouvines, du même auteur, Guillaume le Maréchal mérite de figurer dans la bibliothèque de toute personne intéressée par cette période du Moyen Âge. | |
| | | simla Envolée postale
Messages : 249 Inscription le : 10/01/2013 Age : 74 Localisation : Nouvelle calédonie
| Sujet: Georges Duby Sam 12 Jan 2013 - 5:05 | |
| J'ai le livre grand format " le dimanche de Bouvines" édité en 1973. Je suis en train de le lire. c'est bien, mais il ne faut pas essayer de retenir tous les noms des protagonistes....je m'y perds un peu parfois Néanmoins, comme toujours avec Duby, très intéressant et très bien écrit. J'ai terminé récemment Guillaume le Maréchal, super Cet auteur a eu le mérite de faire quelques ouvrages de vulgarisation...heureusement...car il en a fait d'autres beaucoup plus ardus et s'adressant, je pense, aux initiés | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 12 Jan 2013 - 10:30 | |
| Et que penser de Dumézil ?
Jamais lu. Mais j'aimerais des avis, merci. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 12 Jan 2013 - 15:27 | |
| Duby est un des meilleurs historiens médiévistes. Et en plus, la plupart de ses livres ses livres se lisent comme des romans.
C' est le cas de L' An mil, Guerriers et paysans, Guillaume Le Maréchal, Dames du XIIe siècle (une révalation concernant des femmes de l' époque, Héloise, Yseut, Eleanor...)
Il avait participé aussi à une série historique pour la télé sur les paysans qui était vraiment passionnante. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 12 Jan 2013 - 20:51 | |
| - tina a écrit:
- Et que penser de Dumézil ?
Jamais lu. Mais j'aimerais des avis, merci. Très différent Dumézil. Je vais peut être lu ouvrir un fil. Quand j'aurais eu le temps de lire un autre de ses livres. Mais je pense que cela pourrait t'intéresser. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 12 Jan 2013 - 21:09 | |
| Dumézil a ouvert à lui seul un domaine entier qu' on a du mal à classer. Parcequ' il s' est occupé de l' histoire des civilisations, notamment Rome et la Grèce, les Scythes à travers les religions et les mythes, les mentalités... Bref, c 'est tout un univers, plein de références et de notes. Des ouvrages érudits qu' on a parfois du mal à lire sans préparation. En tout cas moi. Mais c' est quelqu' un d' important et d' original. Et on en a quand meme pas mal comme lui, en France. | |
| | | Héloïse68 Envolée postale
Messages : 142 Inscription le : 28/07/2016 Age : 56 Localisation : Liège, Belgique
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 30 Juil 2016 - 18:21 | |
| - bix229 a écrit:
- Duby est un des meilleurs historiens médiévistes. Et en plus, la plupart de ses livres ses livres se lisent comme des romans.
C' est le cas de L' An mil, Guerriers et paysans, Guillaume Le Maréchal, Dames du XIIe siècle (une révalation concernant des femmes de l' époque, Héloise, Yseut, Eleanor...)
Il avait participé aussi à une série historique pour la télé sur les paysans qui était vraiment passionnante. Duby a aussi ses détracteurs parmi les médiévistes. On lui reproche d'avoir trop dépassé son champs de recherche et d'avoir osé lancer des ponts entre les périodes médiévales et l'époque contemporaine (c'était un grand admirateur de l'art du XX° et il le faisait savoir). Comme souvent avec le Moyen-Age on ne peut se contenter d'un seul point de vue. Panovksy est tout autant battu en brèche. Mais c'est vrai que Duby est un monstre sacré mais, comme en ce qui concerne la collection La Nuit des Temps de Zodiaque, c'est une vision d'une époque à un moment donné. Et l’époque médiévale offre chaque jour ses découvertes et de nouveaux éclairages. Imaginez-donc un église romane sans tympan sculpté mais avec des fresques peintes sur sa façade, comme c'était récurant aux XII°-XIII°! C'était une idée qui était presque impensable il y a 60 ans. Et pourtant... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Georges Duby Sam 30 Juil 2016 - 19:50 | |
| Il écrit bien, Duby. Il rend vraisemblable ce qu' il raconte. Un peu comme Michelet. | |
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| Sujet: Re: Georges Duby | |
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| | | | Georges Duby | |
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