mimi54 Zen littéraire
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| Sujet: Olivier Vanghent Mer 29 Aoû 2012 - 18:35 | |
| Olivier Vanghent, est professeur de lettres modernes, et a 31 ans. L’Entre-sort est son premier roman. L’entre-sort, Olivier VanghentÉditions de l’âge d’homme (6 Septembre 2012) 147 pages 4ème de couverture : - Citation :
- ENTRE-SORT, subst. Masc. : Baraque foraine dans laquelle on expose des monstres.
Roman-baraque, L’Entre-sort donne à voir les monstres de notre société : un homme et une femme, simplement. De ces phénomènes, vous ne verrez que les plaies, vous n’entendrez que les plaintes. C’est suffisant. « L’amour est un journal. Nombreux sont les jours sans ferveur, sans fléau, où l’on doit pourtant griffonner quelque chose. Songe aux journaux, vois comme ils sont creux. C’est que le monde est souvent banal. Songe maintenant que du monde à l’amour, on tombe de sept milliards à deux [...] Je suis militariste depuis que je suis amoureux. Elles me séduisent ces époques d’inquiétude et de fièvres, les bruines sans trêve, les guerres de tranchées. C’est ridicule, je le sais. Quoique sensé. Que dire ? Je voudrais un amour plus odieux. » - Citation :
- «Liquidez-moi comme on vend des bijoux. Il n’y a pas de petites économies. Je veux crever. Vous flairez une démarche égoïste ? Ayez le cœur plus renflé que l’esprit. C’est un acte solidaire. Hors du monde on est pas moins débarrassé d’humanité. Je lègue ma chambre, mon lit, mon subside. Je déserte. Je fais le vide. En rendant l’âme, je libère des fonds. »
Le moins que je puisse dire, c’est qu’il m’a bigrement bousculée. Il y a dans cette écriture un souffle et une énergie puissante. La mort est abordée ici dans ce qu’il y a de plus douloureux. Un homme (Il) face à sa mort, qu’il souhaite plus que tout car il ne lui reste plus que l’esprit alors que le corps ne répond plus ; un homme emprisonné. Il se souvient de ce corps dont il avait la maîtrise, de ce corps qui lui donnait plaisir et sensations. Il n’est plus que l’ombre de lui même Une femme (Elle), sa femme, libre, face à ce dilemme…franchir ou ne pas franchir la pas. Elle comprend mieux que personne. Sa vie ne sera que fuite, déboires judiciaires et enfermement. La liberté change de camp. Ce que l’un gagne grâce à l’autre, l’autre le perd par amour pour l’un. C’est une écriture saccadée, douloureuse qui fait ce roman. Une écriture qui sait se faire lyrique parfois. On y ressent pleinement les impulsions du corps et de l’esprit. Le texte aéré laisse le lecteur à sa réflexion sur ce qui ressort à chaque page : l’euthanasie. Quand il n’y a plus de mots, les pages blanches parlent d’elles-mêmes laissant le lecteur reprendre son souffle. Le vocabulaire est minutieusement choisi. L’auteur va à l’essentiel, un essentiel dense , un essentiel qui vous revient à la face et vous laisse un peu KO. Un livre qui pose plus de question qu’il ne donne de réponse. Un livre qui renvoie le lecteur à sa condition de mortel. Un livre qui remue au plus profond de soi. A ce livre, qui au moment où je l’ai lu, est le premier ouvrage qui ne ressemble à aucun autre, je souhaite de se faire une place au milieu de tous les autres, car il le mérite. | |
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