Jean Marie Gourio

Biographie:

Citation :

Ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Jean-Marie Gourio est surtout célèbre pour ses Brèves de comptoir, best-seller vendu à plus de un million d'exemplaires. Mais il a prouvé qu'il était également un romancier puissant, lyrique et érudit. Depuis Chut !, paru chez Julliard en 1998, et vendu à 35 000 exemplaires, il a publiéL'Eau des fleurs (1999), dont l'adaptation cinématographique, La vie est à nous, réalisée par G. Krawczyk et interprétée par Éric Cantona, Josiane Balasko et Sylvie Testud, est sortie en 2005, ainsi qu'Apnée (2005), Alice dans les livres (2006), et Un café sur la Lune (2011

-Sex toy-



Autant prévenir de suite, ce roman nage dans le glauque et le cru le plus total. Il m'a fallu un petit bout de temps pour me faire à cette écriture hâletante, qui ose tout jusqu'à l'insoutenable. J'ai plusieurs fois failli laisser tomber d'ailleurs, tant la nausée me guettait. Et pourtant, quelque chose me retenait, entre le dégoût et l'envie de savoir...

On est plongé dans les pensées de Didrie, jeune adolescente de 13 ans cherchant confusément quelque chose sur quoi s'appuyer. Entre un père falot et une mère fuyant le quotidien, Didrie se perd, Didrie est mal...Elle a depuis un moment délaissé les bancs du lycée pour retrouver sa bande, et use son temps entre beuveries et surfing sur le net où des images pornos défilent jusqu'à l'ivresse. Cet univers l'écoeure et l'obsède à la fois, elle finit par ne voir que le pervers dans le regard des hommes, jusqu'à son propre père dont elle se persuade qu'il est comme les autres. Dans ce magma sordide, seuls sa petite soeur qu'elle adore et son amoureux Frankie représentent une lueur de pureté, rempart bien fragile lorsque le monde autour vacille.

Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas rompre le suspense de ce roman absolument noir qui, une fois passé le premier tiers, m'a tenue sans rémission. Jean Marie Gourio se fond littéralement dans le psychisme de cette gamine et on bascule avec elle dans cet effroyable descente aux enfers où le réel n'a plus prise. Un univers déconnecté de tout, happé par le virtuel qui devient la norme et où les notions de bien ou de mal sont vidées de sens. Sex toy frappe comme un uppercut, j'en suis sortie groggy. C'est violent, étouffant, extrême jusqu'à l' insupportable, mais cela dit bien le principal: L'enfer tout proche lorsque les repères s'effondrent. Terrible!

Sex toy
Livre lu en avant-première , sur épreuves non corrigées, donc sans 4ème de couverture, ni notes de l’éditeur….une surprise totale, bien que le titre soit assez évocateur….. ( et donc sans choix délibéré de ma part....ce qui a son importance, car vu le titre, jamais ,je n'aurais eu idée de lire un ouvrage pareil )
Je vais être lapidaire, et succincte. Je n'ai pas pu, ni voulu aller au-delà de la page 44 tant ce texte est mal écrit, vulgaire, très souvent pornographique (en tout cas selon mes propres critères de la chose). Visiblement, sex toy, est le pseudo d'une adolescente de 13 ans qui est la narratrice. Peut-être est-ce dans l'air du temps que de faire parler ces jeunes comme cela; il est certain que l'auteur veut choquer le bourgeois. Le fait d'avoir collaboré à Charlie hebdo et hara-kiri explique en grande partie la prose particulière de ce monsieur, qui n'est absolument pas pour moi. Voilà un auteur pour lequel je ne me battrai pas pour lire les autres ouvrages.

Pour moi le summum du sordide, de l'immonde; pas pu, pas voulu.

Dommage Mimi que tu n'aies pas poussé plus loin que ce langage choc. Comme toi je n'aurais sans doute pas lu ce bouquin s'il n'avait pas fait partie de la pré-sélection, en même temps ce genre de récit est utile car il nous permet une ouverture sur des sphères qui nous sont totalement étrangères d'habitude.

Certes la langue est crue, parfois vulgaire dans le sens où Gourio nomme les choses du sexe par leur nom, sans détour. En même temps ce langage fait partie de celui de certains groupes d'adolescents livrés à eux mêmes, il ne faut pas se voiler la face. Idem pour leurs occupations, leurs saouleries jusqu'à tomber, leurs jeux pervers sur les sites de rencontres, tout cela doit exister et même si l'auteur pousse au max sa démonstration, je persiste à penser qu'elle peut être éclairante. Et surtout passé la mise en place de l'intrigue (voire un peu plus) le suspense devient diaboliquement intenable.

Je ne suis pas sûre de relire Gourio, ce dont je suis sûre par contre c'est de me souvenir de l'histoire, et ça ça compte.