Duch, le maître des forges de l'enfer [Rithy Panh]

Documentaire, sortie sur les écrans le 18 janvier 2012
Réalisé par Rithy Panh, durée 1h 43

Citation :

Sous le régime Khmer rouge, Kaing Guek Eav, dit Duch, a dirigé la prison M13 pendant 4 ans, avant d'être nommé à la tête du S21, la terrifiante machine à éliminer les opposants au pouvoir en place. Quelque 12280 Cambodgiens y trouvèrent la mort. En juillet 2010, Duch fut le premier dirigeant Khmer à comparaître devant une cour de justice pénale internationale, qui le condamna à 35 ans de prison. Il fit appel du jugement. Alors que Duch attend son nouveau procès, Rithy Panh l'a longuement interrogé et a recueilli sa parole...

Film vu pour une occasion un peu spéciale: il reçoit ce week-end lors du livre sur la place le prix "Livre et droits de l'homme", pour son livre écrit en collaboration avec Christophe Bataille L'élimination.

Je n'ai pas ressenti le livre, mais restais ouverte à ses réalisations cinématographiques. De plus ce soir, il a brièvement présenté son livre, et, également répondu à quelques questions.

Je dois dire que les 30 minutes d'interventions du réalisateur, m'ont confortée dans mon impression concernant "l’écrivain": froideur, distance, manque de passion....bref, ça ne démarrait pas très bien....

Si à peine 5 semaines après avoir lu le livre, je peux affirmer, en avoir oublié la quasi totalité, à part l'ennui, et un ressenti présentant des allures d'encéphalogramme plat.......je ne suis pas prête d'oublier ce visage ( celui de Douch), ce personnage cynique, mi-repentant et mi- indifférent.Je ne suis pas prête d'oublier ce tortionnaire affirmant se tourner vers Jésus pour obtenir le pardon, pas prête d'oublier ces propos qui claquent, et clouent sans que l'on puisse à notre tour claquer et clouer au mur le personnage à l'intelligence redoutable, capable d'oublier quand cela arrange ses affaires.

Je ne suis pas prête d'oublier ces aveux, cette confession, pour laquelle le réalisateur reconnait avoir été de temps à autre manipulé durant les entretiens, avoir été naïvement sincère mais réussissant par le montage à prendre le dessus sur Douch pour nous le montrer dans sa vérité....

J'aurais préféré ne pas lire du tout le livre, et garder ainsi intactes mes impressions sur ce documentaire admirable. Seulement voilà, j'ai été "perturbée" tout au long de la projection par les raisons qui m'ont amenées à ne pas sentir le livre.
Rithy Panh est cinéaste, au départ; ceci expliquant peut-être cela. A chacun son mode d'expression, et de témoignage. Visiblement, l'écrit n'est pas le sien.