Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Kōji Wakamatsu

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MessageSujet: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 11:51

Kōji Wakamatsu  S_661110

Kōji Wakamatsu, de son vrai nom Takashi Itō, est un réalisateur japonais né en 1936 dans la préfecture de Miyagi.

Après avoir été renvoyé du lycée agricole dans lequel il étudiait à la suite d'une bagarre, il décide de rejoindre Tokyo à l'âge de 17 ans. Il pratique différents métiers avant de se retrouver en prison pendant cinq mois à la suite d'une rixe. C'est à la suite de cet incident qu'il rejoint les Yakuza. C'est par ce biais qu'il découvre le monde du cinéma en surveillant les plateaux de tournage pour le compte de son organisation. Il fait ses débuts dans le pinku eiga, genre érotique japonais. Ses films sont souvent très politiques et traitent des rapports de domination, qu'il soit homme/femme, étatique, ou autre. Réalisateur radical, il s'intéresse au mouvement d'extrême gauche japonais, ainsi qu'à la cause palestinienne. Il produisit également le controversé L'Empire des sens de Nagisa Oshima en 1976. Il est également considéré comme « le réalisateur le plus important ayant émergé du pinku eiga » et « l'un des plus grands réalisateurs japonais des années 1960 ».

On peut voir ici une interview réalisée en 2010 à l'occasion d'une rétrospective de la Cinémathèque.


Dernière édition par MezzaVoce le Ven 21 Sep 2012 - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 11:53

J'ai découvert Wakamatsu avant-hier soir avec Quand l'embryon part braconner. C'est un film magnifique et bouleversant.

Kōji Wakamatsu  37700010

Après un flirt poussé, Yuka accepte de monter dans l'appartement de Sadao, son employeur. Celui-ci la drogue à son insu [pas tout à fait à son insu, en fait], l'attache, la fouette, l'insulte et finit par lui raconter la dispute qu'il a eue avec sa femme insoumise et aujourd'hui défunte. Lorsque Yuka se réveille et découvre les marques qui recouvrent son corps, elle rentre dans une rage folle. Sadao tente d'abord de la raisonner, puis, incapable de résister à ses pulsions sadiques, il reprend ses sévices sur la jeune femme. Mais l' "esclave" va peu à peu se rebeller.

Réalisé en 1966 par Kōji Wakamatsu, bouillonnant orfèvre du
pinku eiga, genre cinématographique japonais des années 60 assimilé à du cinéma érotique que le réalisateur s'est réapproprié pour expérimenter formellement - s'inspirant notamment de l'esthétique de la Nouvelle Vague - et pour faire passer des messages politiques, « Quand l'embryon part braconner est un film extrême, provocant et délirant. C'est surtout un film d'une sidérante beauté plastique, porteur par ailleurs d'une charge subversive à retardement » (Le Monde). Le film, sorti en salles en France pour la première fois en 2007, a été frappé d'une interdiction aux moins de 18 ans, provoquant un véritable tollé dans l'opinion publique.

Je précise quand même : pas une seule image "pornographique". Les cadrages sur les corps sont relativement pudiques (en comparaison avec ce qu'on peut voir aujourd'hui dans de nombreux films grand public) et l'action la plus sexuelle se trouve au début du film sous la forme d'un baiser passionné. L'interdiction aux moins de 18 ans n'est donc justifiée que par la violence, surtout d'un personnage masculin envers un personnage féminin. Et c'est bien dommage car le film est justement bâti sur le thème de l'inversion de la domination : la violence est utilisée par l'homme, faible et terrifié, qui souhaite désespérément regagner le ventre de sa mère (j'avoue que cette partie de la réflexion m'a un peu agacée) ; et cette violence se retourne à la fin contre celui qui s'y livre.

Je me demande d'ailleurs si Bruno Dumont ne s'est pas inspiré de ce film pour réaliser son terrible Twentynine Palms, ce dernier ayant été interdit seulement aux moins de 16 ans. Peut-être le noir et blanc paraît-il plus subversif... scratch


Dernière édition par MezzaVoce le Ven 21 Sep 2012 - 12:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 12:20

Bonne idée ce fil Very Happy Je n'ai entendu parler de Wakamatsu qu'au moment de la sortie du film Le Soldat Dieu. Les sujets de ses films semblent marqués par un intérêt certain pour la perversité et les relations d'emprise réciproque. Piscine sans eau a un sujet très proche de celui de Quand l'embryon... Comme il y a des coffrets de ses films j'irai y jeter un œil.


Dernière édition par Marko le Ven 21 Sep 2012 - 12:46, édité 1 fois
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Queenie
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 12:35

Et j'ai un coffret chez moi que je n'ai jamais pris le temps d'ouvrir.
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 12:45

Queenie a écrit:
Et j'ai un coffret chez moi que je n'ai jamais pris le temps d'ouvrir.
Bravo!! rire
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 12:52

Je n'ai guère vu que Le Soldat Dieu.
Je copie/colle l'impression que ce film m'avait laissé:

Citation :
Un peu déçu, je dois dire.
Au Masque et la Plume, quelqu'un a parlé de beauté formelle... pas de quoi fouetter un chat. L'image en elle-même pue le numérique, et le numérique pas beau.
Où est la beauté formelle ? Franchement, ils étaient sous substance ?
Bref, l'histoire en elle-même, le point de départ, c'est donc pendant la Seconde Guerre Mondiale, un lieutenant est gravement blessé, il est renvoyé chez lui, dans un coin paumé de la campagne. Il est amputé des bras et de jambes, il arrive pour ainsi dire pas à parler (il fait des "bbrrrglmllml"), il est défiguré, mais est un héros, un Soldat Dieu.
Bien sûr, sa famille est consternée.
Les bons passages, c'est quand cet homme tronc est tiré à travers le village, raide sur son petit truc à roulettes, habillé en militaire.
A part ça, il mange (beaucoup), il dort (beaucoup), et il veut toujours faire l'amour avec sa femme. Ces scènes sont rudement bien faites, les trucages sont bons.
Voilà, c'est tout.
Sa femme est sur le point de craquer, bien sûr, c'est difficile pour elle, elle aurait préféré qu'il ne revienne pas...

Le problème du film, c'est que, d'accord, ça critique la guerre, c'est mal la guerre, OK. Sans doute est-ce plus difficile au Japon, mais il ne faut pas en rajouter !
Au Masque et la Plume, ils ont dit que le film n'était pas sorti au Japon : il semble (j'ai cherché sur internet) que c'est faux. Ils ont joué les pros, du genre "qu'est-ce que je m'y connais sur la situation socio-politique du Japon", mais en fait (comme moi), je crois bien qu'ils n'y connaissent pas grand chose.
De plus, le film me semble être largement inspiré de la nouvelle d'Edogawa Rampo, La Chenille (à lire dans le recueil La Chambre Rouge), très largement supérieure au film (la nouvelle est impressionnante, pas le film). Et ils ne l'ont pas dit.

Sur un thème similaire, j'ai nettement préféré L'Ange Rouge (de Yasuzo Masumura), ou Johnny Got his gun (Dalton Trumbo), qui sont deux vrais films, avec un vrai réalisateur. Et j'ai aussi un petit peu pensé à Ju Dou (de Zhang Yimou).

En résumé : L'actrice principale est très bien, et l'acteur qui joue l'homme tronc est très bon aussi.
Mais la réalisation moyenne, l'image moche. Et il n'y a pas de scénario, juste un point de départ, qui se veut provocateur. Ca aurait dû être un court-métrage. 1h20, c'est trop.
J'en suis désolé. Le Masque et la Plume et moi, on n'a pas vu le même film.

Il faudra donc que j'en vois d'autres, notamment Quand l'embryon part braconner...
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 13:06

Quel titre !
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 19:09

Marko a écrit:
Quel titre !
Si tu parles de Quand l'embryon part braconner, je le trouve aussi très beau, étrange et poétique. Le DVD contient une préface de Lucile Hadzihalilovic, qui dit :

Citation :
L'embryon du titre, c'est l'homme, celui qui souffre de n'être plus le foetus pas encore chassé du paradis, pas encore expulsé du ventre de sa mère, de la grotte aux stalactites comme il l'appelle si joliment.
Il souffre de cette condition absurde d'être né. Le film s'ouvre sur cette lamentation du livre de Job : "Périsse le jour où je suis né. Pourquoi ne suis pas mort dans le ventre de ma mère ?… Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles."

Il ne faut pas être particulièrement sensible aux coups de fouets. Qui ne sont que cinématographiques, mais... l'empathie, les neurones-miroirs, toussa-toussa... pale

Enfin, j'ai très envie d'en voir d'autres (des films de Wakamatsu... pas des coups de fouets).
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 21 Sep 2012 - 19:37

Elle est bien Lucile Hadzihalilovic. J'espère qu'elle refera un film après son si beau "Innocence".
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyJeu 18 Oct 2012 - 23:07

Citation :
Décès accidentel du réalisateur japonais Koji Wakamatsu

Le réalisateur japonais Koji Wakamatsu est décédé mercredi soir à 76 ans à Tokyo, victime d'un accident de circulation, a annoncé sa maison de production.

Renversé vendredi par un taxi dans le quartier très animé de Shinjuku, le cinéaste avait été hospitalisé et est décédé quelques jours plus tard, a précisé Kazuya Shiraishi, un responsable de sa maison de production.

Source : Le Point


Il se rendait à une projection, je crois.
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyJeu 18 Oct 2012 - 23:16

Il faut absolument que je regarde Quand l'embryon part braconner pour l'occasion. Reste à le trouver ...

Il y a des coffrets sur amazon.
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyVen 19 Oct 2012 - 10:02

Ah ben mince ! On venait juste de faire connaissance, lui et moi. pale

J'ai vu Va va vierge pour la deuxième fois...

Une jeune fille est violée sur le toit d'un immeuble par une bande de voyous, sous les yeux d’un jeune homme resté à l’écart, qui semble impuissant. Le lendemain matin, elle se retrouve seule avec le jeune homme, resté à ses côtés, et découvre qu’il a lui aussi été victime de brimades. Tous deux se lient d’amitié et se rejoignent dans leur envie d’en finir avec une vie qui n’est que désespoir et humiliations…

... et Le soldat Dieu.

Je ne suis pas vraiment entrée dans le Va va vierge, malgré son indéniable poésie (il y a quand même une époustouflante descente de cage d'escalier, que je me suis repassée plusieurs fois par plaisir). Le deuxième est en revanche bouleversant, d'autant que Wakamatsu y manie un humour acéré.

J'ai très envie de voir United Red Army.
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MessageSujet: Re: Kōji Wakamatsu    Kōji Wakamatsu  EmptyDim 21 Oct 2012 - 17:36

Les secrets derrière le mur.
(1965)

Une cité-dortoir. HLM aux appartements exigus, avec de proches vis-à-vis. Des incursions à l'intérieur, à découvrir des bouts d'existence de certains des habitants de ce lieu. Cloisonnement, étouffement, peur, colère et envies se mêlent à une sexualité qui s'éveille, qui se déploie.

Wakamatsu filme les corps au plus près, des plans où la peau prend toute l'image, où les doigts semblent s'attarder, essayer d'attraper la vie, la liberté, échappatoire.
Ce film n'est pas facile à regarder, il prend le spectateur complètement en otage, l'enferme avec lui dans ce monde étriqué d'après-guerre où les Japonais se sentent vaincus, détruits, humiliés, seuls. Où la mort rôde, est presque attractive à côté de la vie insupportable du quotidien.
Une femme au foyer qui s'ennuie entre ces quatre murs. Ne sait comment se sortir de cet état.
Un étudiant qui refuse de sortir pour aller à son école de prépa, et au lieu de passer ses heures à étudier, l'occupe à mâter des revues érotiques, à observer les voisins (et surtout la voisine d'en face, avec son amant), et à harceler sa sœur.
Un jeune révolutionnaire qui voit ses rêves effondrer devant lui.

Une violence contenue en chacun qui explose parfois.
Wakamatsu arrive parfaitement à recréer cette ambiance, les doutes, les angoisses, et la perte des repères d'une société qui a été détruite, qui se reconstruit avec de nouveaux modèles.

Je croyais que Wakamatsu était un réalisateur très sulfureux, comme Oshima (L'empire des sens), mais il est plus ténu, plus discret, et s'attache bien plus aux corps morcelés auxquels les personnages tentent de trouver un appui, que des scènes crues, vives, et parfois dures à regarder.
Ici, l'insoutenable gronde à l'intérieur, en permanence. Menace. Surgit. Tue.
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