Michel Régnier

Michel Régnier a réalisé de nombreux films documentaires dans les trois Amériques, en Europe, Afrique et Asie, traitant notamment d'urbanisme, d'éducation, de santé, de développement et de conflits socio-politiques. Il est membre de Citoyens du Monde et la plupart de ses films et livres s'inscrivent dans la poursuite d'une meilleure compréhension Nord-Sud. C'est après plus d'une quinzaine de séjours au Japon, dont le dernier au lendemain et sur les lieux du séisme qui, en 2011, a ravagé les côtes du nord-est de Honshu, qu'il a achevé la rédaction de Seize tableaux du Mont Sakurajima

Source: éditeur

Seize tableaux du Mont Sakurajima

Citation :

Présentation de l'éditeur
Ce roman est d'abord celui d'une famille japonaise sur cinq générations. Menuisiers, puis chasseurs de cétacés dans le Pacifique - là où "les baleines dorment dans les rêves des baleiniers" -, chasseurs de bonites, et enfin conducteur de tramway, ce "messager du travail et des fatigues de la cité".
Entre l'éruption du volcan Sakurajima, en janvier 1914, dans le sud du Japon et le tsunami qui dévasta la côte orientale au printemps 2011, un siècle d'épreuves a marqué la famille Kooriyama.
Colère de la nature et folie des hommes. Mais aussi, au lendemain des désastres, la dignité, le courage, la ténacité des hommes et des femmes aux marches des temples comme à la poursuite d'une vie meilleure.
C'est devant seize tableaux dédiés au mont Sakurajima que Takeru le conducteur de tramway se remémore les époques, les drames, les espoirs d'une famille à l'image de tant d'autres. Amour de la terre et de la mer. Passions des coeurs, aux destins si fragiles dans le pays tant le pays tant aimé. Le Japon des Koriyama est une éternelle aurore dans la nuit ou le silence des hommes

Cela faisait bien longtemps que je n'étais autant émue d’une lecture.

Etonnée je suis aussi de la connaissance de l’auteur concernant ce pays, ces us et coutumes, la langue, les mets... c’est extraordinaire et ajoute une qualité au texte qui n’est pas à négliger.

On suit donc cinq générations de cette famille entre 1914 et 2011 et en plus d’un bon roman on apprend pas mal de choses sur le Japon.

Très bien écrit, passionnant, intéressant et avec un ton qui donne une très belle « mélodie » à ce roman.



un extrait

Tant mieux s'il est bien! Il attend dans ma PAL. Avec tant d'autres... - soupir -

nezumi a écrit:

Tant mieux s'il est bien! Il attend dans ma PAL. Avec tant d'autres... - soupir -

Et oui! C'est sans fin

J'espère juste que mon AAL (Armoire à Lire) bourrée à craquer ne va pas subitement s'effondrer comme celle de Mimi car elle est à côté de mon lit.
Je vais lui faire un contrôle technique.

nezumi a écrit:

Tant mieux s'il est bien! Il attend dans ma PAL. Avec tant d'autres... - soupir -

je suis assez certaine que tu vas aimer..
il a une belle écriture pour se glisser dans un récit qui redonne une image convaincante du Japon
né en France, habitant depuis 30 ans au Canada, j'aurais pû mettre son fil dans la littérature japonaise, tellement ce livre s'accorde avec les voix de ce pays

et fait attention à l'armoire!!

Seize tableaux du mont Sakurajima

Malgré un sujet intéressant et une construction astucieuse (une exposition de tableaux fait resurgir les souvenirs d'un personnage), j'ai abandonné la lecture de ce livre à son tiers. Déjà le style fleuri, dans le genre désuet charmant, me dérangeait un peu et ne me faisait pas penser à de la littérature japonaise, mais c'était un inconvénient mineur. C'est plutôt la complaisance envers la chasse à la baleine apparaissant plus ou moins nettement entre les lignes qui avait commencé à m'agacer.

Arrivée à ce passage j'ai décidé de ne pas poursuivre:

Citation :

Au milieu des années 1960, la Commission baleinière internationale (CBI) prohiba la chasse au rorqual bleu dans l’océan Austral. La Grande-Bretagne et la Norvège en avaient jusque-là décimé chacune trois fois plus que le Japon, car les Européens ne chassaient cette baleine que pour son huile, tandis que les Japonais en utilisaient traditionnellement toute la chair pour se nourrir. Si les Scandinaves consommaient en partie la viande rouge des cétacés capturés près de leurs côtes, ils rejetaient à la mer toute celle des grandes baleines bleues de l’Antarctique, jugeant son transport trop coûteux. D’année en année, les écologistes et les bien-pensants d’Occident multiplièrent leurs pressions, jusqu’çà leur fameux slogan « Sauvons les baleines ». Peu leur importaient les quelques millions de morts silencieux au Tibet, au Bangladesh, en Afrique Noire, en Amazonie ; l’avenir des baleines était leur mission sacrée, alors qu’une chasse rationnelle en assurait déjà la survivance. Et était-ce leur goût pour les statuettes d’ivoire qui engourdissait la voix des mêmes philanthropes face au massacre des éléphants, en réel danger d’extinction ?
On n’entendit jamais ces lamentos dans la péninsule d’Oshika. On apprit simplement que le Japon était un grand incompris de la planète. Sans doute son dynamisme, ses succès technologiques et industriels, trois décennies après la ruine, suscitaient-ils la jalousie de quelques pays donneurs de leçons. La fourmilière nippone était un insolent modèle.
(p.93-94)

Je ne sais pas quel point de vue ce passage reflète, d'où mon malaise... Celui des personnages principaux, baleiniers ? Cela pourrait se comprendre car cette chasse est leur gagne-pain et cette industrie (car c'est une pêche industrielle et non plus traditionnelle qui existe dans les années 60, avec des navires-usine) fait vivre leur région.
Ou celui de l'auteur ? Est-il attaché aux Japonais (il est marié à une Japonaise) au point de verser dans la caricature et la mauvaise foi dans sa description des écologistes ? Ce n'est pas clair.

Dans le doute je n'ai plus eu envie de continuer, même si j'aurais aimé suivre l'histoire de cette famille.

nezumi a écrit:

Je ne sais pas quel point de vue ce passage reflète, d'où mon malaise... Celui des personnages principaux, baleiniers ? Cela pourrait se comprendre car cette chasse est leur gagne-pain et cette industrie (car c'est une pêche industrielle et non plus traditionnelle qui existe dans les années 60, avec des navires-usine) fait vivre leur région.
Ou celui de l'auteur ? Est-il attaché aux Japonais (il est marié à une Japonaise) au point de verser dans la caricature et la mauvaise foi dans sa description des écologistes ? Ce n'est pas clair.

Dans le doute je n'ai plus eu envie de continuer, même si j'aurais aimé suivre l'histoire de cette famille.

je comprends ton abandon, c'est tout à fait le moment que j'ai moi-même aussi pensé de mettre ce livre de côté, mais ma curiosité de savoir plus a vaincu

Oui c'est dommage ces lignes douteuses, d'autant que les droits d'auteurs du roman sont versés aux sinistrés du tsunami, ça reste quand même un beau geste.