Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Miguel de Unamuno [Espagne]

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eXPie
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MessageSujet: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyDim 30 Sep 2012 - 21:02

Miguel de Unamuno
(Bilbao, 29/09/1864 - Salamanque 31/12/1936)
Miguel de Unamuno [Espagne] Unamun10

"Miguel de Unamuno figure parmi les plus grands écrivains de l'Espagne de son époque, dont il est particulièrement représentatif : il est décrit comme un homme de passions animé par de multiples contradictions, ce qui en fait un personnage assez typique de l'Espagne de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
En 1888, à l'âge de 24 ans, Miguel de Unamuno postule au poste de professeur de basque qui est octroyé à Bilbao par la députation forale de Biscaye. [...] Unamuno n'obtient pas le poste. Il part ensuite pour Salamanque et, entre 1891 et 1901, il devient professeur de grec à l'université de Salamanque.
En 1897, il traverse une crise religieuse provoquée par une maladie cardiaque dont son Journal intime porte le témoignage. La perte de Cuba lui apparaît comme le symbole du déclin de l'Espagne et devient le point de départ de la Génération de 98, mouvement d'écrivains qui se donnaient pour mission la régénérescence culturelle de leur peuple et qui réunit à côté d'Unamuno, Valle Inclan, Antonio Machado ou encore Juan Ramón Jiménez.

Il occupe les fonctions de recteur de l'université de Salamanque à partir de 1900, mais se voit destitué de sa charge en 1914 en raison de son hostilité envers la monarchie. Ses articles virulents lui valent d'être contraint de s'exiler aux îles Canaries en 1924.
La chute de Primo de Rivera provoque son retour six ans plus tard, en 1930. Il retrouve alors son poste de recteur lors de la proclamation de la République. Élu député, il livre un dernier combat contre tout pouvoir dictatorial lors d'une grande cérémonie franquiste (le jour de la fête de la Race espagnole) où il prononce un discours resté célèbre. Il répond au professeur Franciso Maldonado qui attaque les nationalismes basque et catalan et s'en prend à l'évêque de Salamanque et au général Millan Astray (fondateur de la légion étrangère espagnole). Il manque d'être lynché. Il ne devra son salut qu'à l'épouse de Franco, Doña Carmen Polo, qui le prit par le bras et le raccompagna jusque chez lui.

Il meurt assigné à résidence alors qu'il avait initialement accueilli favorablement le coup d'État de Franco." (Wikipedia)


Dernière édition par eXPie le Dim 30 Sep 2012 - 21:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyDim 30 Sep 2012 - 21:03

Miguel de Unamuno [Espagne] Unamun11

Le Roman de Don Sandalio, joueur d'échecs (Don Sandalio, jugador de ajedrez - pourquoi ne pas indiquer le titre original dans le livre ? ça ne coûte pourtant pas bien cher en encre -, décembre 1930). Traduit de l'espagnol par Yves Roullière en 1997. Editions du Rocher. 94 pages.

La nouvelle commence par une citation du Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert : "Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer."
Très bien. La bêtise, vaste sujet (comme le disait Einstein : "Il y a deux choses d'infini au monde : l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers je n'en suis pas très sûr.")

Puis vient un prologue :
Citation :
"Il y a peu, j'ai reçu une lettre d'un lecteur inconnu de moi, puis la copie d'une partie d'une correspondance qu'il avait eue avec un de ses amis ; celui-ci lui racontait la rencontre qu'il avait faite d'un certain Don Sandalio, joueur d'échecs, et il lui en retraçait les caractéristiques." (page 11).
Ce lecteur inconnu cherche à fournir à l'écrivain des arguments ou sujets pour un roman.
Et on commence.
La première entrée du journal date du 31 août 1910.
Citation :
"Me voilà, cher Felipe, dans ce coin paisible de la côte, et au pied des montagnes qui se regardent dans la mer ; là où personne ne me connaît et où je ne connais, grâce à Dieu, personne. Je suis venu, comme tu le sais, pour fuir la société de nos dits prochains et semblables, chercher la compagnie des vagues de la mer et des feuilles des arbres, qui bientôt rouleront comme celles-ci.
Un nouvel accès de misanthropie ou, mieux, d'anthropophobie, tu le sais m'a attiré là, car je crains davantage les hommes que je ne les déteste." (page 13)

L'auteur du journal ne supporte donc plus la bêtise, ce qui est bien malheureux si l'on veut vivre en société. Même dans le coin reculé où il est allé, il ne fréquente quasiment plus personne.
Mais :
Citation :
"Et puis, pourquoi ne pas te le dire ? Cela fait si longtemps que je n'ai pas entendu une seule bêtise ! Or on ne peut vivre ainsi, à la longue. Je vais succomber, je le crains." (page 19).

Voilà donc que notre héros devient sociétaire d'un cercle : il va lire les journaux, ou plutôt observer les gens lire les journaux. Et regarder des parties de cartes.
Et il va jouer aux échecs avec un certain Don Sandalio, homme de peu de paroles, ce qui plaît bien à notre héros. Il va alors arriver quelque chose - rien de sensationnel - et notre héros, plutôt que de chercher à connaître les faits, va volontairement les fuir pour s'inventer son histoire (bien maigre) à lui.

Alors, c'est long. Notre héros déteste la bêtise, la marque des hommes, on a bien compris. Il parle de lui (comme disait le personnage de Waldo Lydecker, dans Laura, le film de Preminger : "In my case, self-absorption is completely justified. I have never discovered any other subject quite so worthy of my attention."), et de quelques théories plus ou moins fumeuses :
Citation :
"Je ne sais quel écrivain obnubilé, comme d'autres, par le problème du sexe disait que la femme est un sphinx sans énigme. C'est possible ; mais le problème le plus profond du roman, bref du jeu de notre vie, n'est pas dans la question sexuelle, pas plus qu'elle n'est une question d'estomac. Le problème le plus profond de notre roman, du tien, Felipe, du mien, de celui de Don Sandalio, est un problème de personnalité, d'être ou de ne pas être, et non de manger ou de ne pas manger, d'aimer ou d'être aimé ; notre roman, celui de chacun d'entre nous, et de savoir si nous sommes davantage que des joueurs d'échecs, de l'hombre, de la mouche, du cercle [...]" (page 84).
Je coupe, parce que, à part la remarque misogyne et un peu facile (on pourrait écrire une vacherie similaire à propos de l'homme), le reste m'ennuie copieusement.

L'épilogue s'interroge sur la réalité des faits : qui est qui, les faits sont-ils travestis, etc. Pour tenter de donner une profondeur rétrospective, bien sûr.
Il ne faut vraiment pas s'attendre à ce que le jeu d'échecs ait une grande importance (on n'est malheureusement pas chez Zweig ou dans La Défense Loujine de Nabokov).


Une nouvelle trop longue, qui s'étire, se répète (les gens sont majoritairement des crétins, oui, très bien, mais Flaubert donnait des exemples, pour ne pas dire des catalogues de bêtises, ici on reste dans les généralités) et qui semble n'avoir pas grand chose à dire.
Elle n'a pas dû faire la gloire de l'auteur, ou alors il y a un message caché, des allusions fines et subtiles à la situation politique de l'Espagne de 1930, mais alors cela m'a totalement échappé.


Dernière édition par eXPie le Dim 30 Sep 2012 - 22:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyDim 30 Sep 2012 - 21:07

Je ne connaissais pas, et ton commentaire ne donne pas vraiment envie de découvrir. Peut être d'autres Parfumés ont lu cet auteur et ont des impressions plus favorables ?
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyDim 30 Sep 2012 - 21:14

J'espère, parce qu'il est théoriquement un des plus grands écrivains espagnol.
Mais il est peut-être plus grands par ses essais que par son oeuvre romanesque ou poétique ?

On peut trouver des contes et nouvelles chez Folio, "Des yeux pour voir et autres contes".
Peut-être sont-ils plus marquants...
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyDim 30 Sep 2012 - 21:16

Ca fait beaucoup de peut être. Je vais attendre des avis plus affirmatifs. Parce qu'en attendant, j'ai largement de quoi m'occuper.
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 0:00

Je n' ai pas vraiment apprécié son oeuvre romanesque, mais il y a des choses interessantes dans Le Sentiment tragique de la vie et aussi La Vie de Don Quichotte et de Sancho Panza.

Mais ce qu' il y a de plus magnifique chez lui, c' est le discours qu' il eut le courage de prononcer dans son université de Salamnque face au général franquiste Millan Astray qui injuriait la Catalogne et le Pays Basque, le tout ponctué de Viva la muerte !

J' ai copié le texte de ce discours sur le fil Personnages désespérés.
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 7:12

bix229 a écrit:
Je n' ai pas vraiment apprécié son oeuvre romanesque, mais il y a des choses interessantes dans Le Sentiment tragique de la vie et aussi La Vie de Don Quichotte et de Sancho Panza.

Mais ce qu' il y a de plus magnifique chez lui, c' est le discours qu' il eut le courage de prononcer dans son université de Salamnque face au général franquiste Millan Astray qui injuriait la Catalogne et le Pays Basque, le tout ponctué de Viva la muerte !

J' ai copié le texte de ce discours sur le fil Personnages désespérés.

Ah oui, ici.

Il est catégorisé "grand écrivain", mais cette grandeur n'est apparemment pas située du côté de son oeuvre romanesque...
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 7:46

D'après ce que dit Bix, cette étiquette semble lui être attribuée plutôt à cause de son positionnement politique, son courage. Et bien je vais passer sur son oeuvre romanesque alors.
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 10:34

Arabella a écrit:
Ca fait beaucoup de peut être. Je vais attendre des avis plus affirmatifs. Parce qu'en attendant, j'ai largement de quoi m'occuper.

PAF
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 17:30

J'ai un préavis très favorable pour cet auteur.

Il y a longtemps, j'avais lu Don Manuel, martyr, une nouvelle d'un prêtre qui, selon ses propres impressions, perd la foi: il n'arrive plus à prononcer la partie du Credo parlant de la resurrection des morts. Cela ressemble un peu - peut-être je me trompe - à Bernanos?! D'autres avis sont bienvenus!

bix229 a écrit:
Je n' ai pas vraiment apprécié son oeuvre romanesque, mais il y a des choses interessantes dans Le Sentiment tragique de la vie et aussi La Vie de Don Quichotte et de Sancho Panza.

J'ai lu pareillement "La vie de Don Quichotte..." Bien sûr, on peut y voir un pur oeuvre d'interprétation littéraire de l'autre grand Miguel, mais ce livre est une pure jubiltaion - au moins c'est ce que je retiens après une vingtaine d'années encore. Enormement aimé alors! Et cela m'a aidé de voir dans le Don Quichotte plus que de l'absurde pur, mais l'éventualité d'un désir infini qui cherche sa source et son but.

J'ai encore dans ma PAL le livre "Brouillard, dont on dit aussi du bien:

Ce roman de l'Espagnol Miguel de Unamuno a connu un retentissement international dans les années vingt, grâce au grand " découvreur " français Valery Larbaud
Dans Brouillard, Unamuno invente un personnage à la Pirandello, Augusto Pérez, personnage médiocre et aboulique, trompé par une femme intéressée ; abandonné par elle, il se retournera contre son créateur, lui demandant des comptes, pour finir par se suicider, ce qui est la seule façon d'éprouver sa liberté
La vie quotidienne et provinciale, avec ses préjugés, donne une dimension extraordinaire aux propos d'Unamuno, dont le goût du paradoxe est une forme d'esprit fort et de révolte sociale. Véritable Dupont espagnol, précurseur, même, du Roquentin de Sartre - à défaut de Nausée, il vit dans le Brouillard -, Augusto Pérez est victime de l'auteur qui en a fait une marionnette et un être velléitaire à qui tout échappe, l'amour, la gloire et finalement la vie : " Qu'es-tu maintenant ? s'interrogeait le romancier en 1935 (dans la préface qu'il écrivit à la veille de la "guerre civile"). Qu'est devenue ta conscience ? Qu'advient-il de ce qui a été ? La conscience c'est le brouillard, c'est la légende, c'est la vie éternelle "

(Présentation de l'éditeur)
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 18:23

Merci Tom Leo, ça me donne preque envie de relire le texte sur le Quichotte... et Le Quichotte lui-meme. Voilà un livre et un personnage (mais Sancho a aussi son importance et meme Rossinante et l' ane, sans parler de Dulcinée ...) qui a fait penser, imaginer, écrire, intepréter, rever plus que quiconque... Et ce n' est pas fini !
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 19:13

Queenie a écrit:
Arabella a écrit:
Ca fait beaucoup de peut être. Je vais attendre des avis plus affirmatifs. Parce qu'en attendant, j'ai largement de quoi m'occuper.

PAF
DANS TA FACE !

J'ai tenté...

Bon, il faudra que je refasse un essai (s'il faut tout faire soi-même... mais Queenie, si tu veux bien te dévouer, je n'y vois pas d'objection dentsblanches )
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MessageSujet: Re: Miguel de Unamuno [Espagne]   Miguel de Unamuno [Espagne] EmptyLun 1 Oct 2012 - 19:24

eXPie a écrit:
Queenie a écrit:
Arabella a écrit:
Ca fait beaucoup de peut être. Je vais attendre des avis plus affirmatifs. Parce qu'en attendant, j'ai largement de quoi m'occuper.

PAF
DANS TA FACE !

J'ai tenté...

Bon, il faudra que je refasse un essai (s'il faut tout faire soi-même... mais Queenie, si tu veux bien te dévouer, je n'y vois pas d'objection dentsblanches )

(Non. Jsuis l'arbitre, je compte les points c'est tout : Miguel de Unamuno 0 Arabella et eXPie 2)
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