Looper [Rian Johnson]

Looper de Rian Johnson

Citation :

Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Et si Looper était un véritable film d'auteur dissimulé sous les habits d'un récit de SF avec machine à remonter le temps et vertiges à la H.G Wells ou Philip K. Dick ? L'argument fantastique est certes engageant et les premières scènes d'action nous promettent un suspense à couper au couteau. Mais, outre le fait que le film s'empêtre quelque peu dans une confusion spatio-temporelle, l'intérêt se déplace peu à peu vers de nouveaux enjeux alors que les fusillades se font plus rares et la réflexion plus riche. On est bien entendu dans le registre du "qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre" mais l'approfondissement psychologique des personnages, les choix cruciaux qu'ils sont amenés à prendre, donnent une vraie épaisseur au film qui, tout en les respectant, transcende les règles du produit hollywoodien manufacturé. Il y a un supplément d'âme dans ce Looper qui ne loupe pas sa cible. Et les promesses d'un réalisateur qui a les moyens de se démarquer des blockbusters auxquels il n'est pas forcément destiné.

traversay a écrit:

Looper de Rian Johnson

Citation :

Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Et si Looper était un véritable film d'auteur dissimulé sous les habits d'un récit de SF avec machine à remonter le temps et vertiges à la H.G Wells ou Philip K. Dick ? L'argument fantastique est certes engageant et les premières scènes d'action nous promettent un suspense à couper au couteau. Mais, outre le fait que le film s'empêtre quelque peu dans une confusion spatio-temporelle, l'intérêt se déplace peu à peu vers de nouveaux enjeux alors que les fusillades se font plus rares et la réflexion plus riche. On est bien entendu dans le registre du "qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre" mais l'approfondissement psychologique des personnages, les choix cruciaux qu'ils sont amenés à prendre, donnent une vraie épaisseur au film qui, tout en les respectant, transcende les règles du produit hollywoodien manufacturé. Il y a un supplément d'âme dans ce Looper qui ne loupe pas sa cible. Et les promesses d'un réalisateur qui a les moyens de se démarquer des blockbusters auxquels il n'est pas forcément destiné.

Je suis moins enthousiaste qu'une presse quasi unanimement euphorique. Le film vaut le déplacement mais m'a semblé déséquilibré. Son principal atout est son côté à l'ancienne qui crée un maximum d'effets avec un minimum de moyens. On est au croisement de la SF, du western et du fantastique avec un soupçon de métaphysique façon Chris Marker (toute proportion gardée!). La première partie m' a un peu ennuyé avec ce rythme trop épileptique qui ne colle pas avec l'ambition plus auteuriste de l'ensemble. Ces allers-retours temporels m'ont lassé. C'est trop long et artificiellement alambiqué. Par contre à partir de la rencontre entre les 2 personnages principaux le film prend son envol et le dernier tiers dans la maison est vraiment formidable. Il y a surtout un petit gamin hallucinant, dépassé par un pouvoir qu'il ne peut contrôler et qui permet au film d'acquérir une dimension très puissante. Je sais que lorsqu'il sortira en DVD je reverrai ce dernier tiers en zappant tout le reste.

traversay a écrit:

Looper de Rian Johnson

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Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Et si Looper était un véritable film d'auteur dissimulé sous les habits d'un récit de SF avec machine à remonter le temps et vertiges à la H.G Wells ou Philip K. Dick ? L'argument fantastique est certes engageant et les premières scènes d'action nous promettent un suspense à couper au couteau. Mais, outre le fait que le film s'empêtre quelque peu dans une confusion spatio-temporelle, l'intérêt se déplace peu à peu vers de nouveaux enjeux alors que les fusillades se font plus rares et la réflexion plus riche. On est bien entendu dans le registre du "qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre" mais l'approfondissement psychologique des personnages, les choix cruciaux qu'ils sont amenés à prendre, donnent une vraie épaisseur au film qui, tout en les respectant, transcende les règles du produit hollywoodien manufacturé. Il y a un supplément d'âme dans ce Looper qui ne loupe pas sa cible. Et les promesses d'un réalisateur qui a les moyens de se démarquer des blockbusters auxquels il n'est pas forcément destiné.

Tout comme traversay, j'en sors plutôt convaincu. La description des méandres temporels du récit semble parfois trop mécanique et conceptuelle, mais Rian Johnson s'empare de son sujet avec une intensité et une conviction qui emportent l'adhésion. Looper séduit par son ambiance, son sens de l'épure à travers l'utilisation des champs de maïs comme décor lancinant.
Au-delà du face à face attendu entre Willis et Gordon-Levitt, le film interroge la fragilité d'une transmission et d'un lien entre les générations. L'unique personnage féminin interprété par Emily Blunt apporte alors une contradiction touchante et ne se réduit pas à être un simple faire-valoir. Gordon-Levitt s'éloigne en permanence de son double plus âgé, le repousse pour tenter de se réinventer un futur et retrouver une liberté perdue : la présence spectrale, presque figée, de l'acteur est particulièrement juste même si le maquillage imposé pour ressembler à Willis représente une contrainte excessive.

Avadoro a écrit:

traversay a écrit:

Looper de Rian Johnson

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Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Et si Looper était un véritable film d'auteur dissimulé sous les habits d'un récit de SF avec machine à remonter le temps et vertiges à la H.G Wells ou Philip K. Dick ? L'argument fantastique est certes engageant et les premières scènes d'action nous promettent un suspense à couper au couteau. Mais, outre le fait que le film s'empêtre quelque peu dans une confusion spatio-temporelle, l'intérêt se déplace peu à peu vers de nouveaux enjeux alors que les fusillades se font plus rares et la réflexion plus riche. On est bien entendu dans le registre du "qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre" mais l'approfondissement psychologique des personnages, les choix cruciaux qu'ils sont amenés à prendre, donnent une vraie épaisseur au film qui, tout en les respectant, transcende les règles du produit hollywoodien manufacturé. Il y a un supplément d'âme dans ce Looper qui ne loupe pas sa cible. Et les promesses d'un réalisateur qui a les moyens de se démarquer des blockbusters auxquels il n'est pas forcément destiné.

Tout comme traversay, j'en sors plutôt convaincu. La description des méandres temporels du récit semble parfois trop mécanique et conceptuelle, mais Rian Johnson s'empare de son sujet avec une intensité et une conviction qui emportent l'adhésion. Looper séduit par son ambiance, son sens de l'épure à travers l'utilisation des champs de maïs comme décor lancinant.
Au-delà du face à face attendu entre Willis et Gordon-Levitt, le film interroge la fragilité d'une transmission et d'un lien entre les générations. L'unique personnage féminin interprété par Emily Blunt apporte alors une contradiction touchante et ne se réduit pas à être un simple faire-valoir. Gordon-Levitt s'éloigne en permanence de son double plus âgé, le repousse pour tenter de se réinventer un futur et retrouver une liberté perdue : la présence spectrale, presque figée, de l'acteur est particulièrement juste même si le maquillage imposé pour ressembler à Willis représente une contrainte excessive.

C'est un bon film, d'un réalisateur intéressant (Brick en 2005, sorte de film qui serait l'adaptation d'un livre de Chandler dans un lycée américain, avec l'enquêteur ado qui se comporte un peu comme Mitchum ou Bogart dans ces films où le spectateur a toujours dix raisonnements de retard sur le héros, il y a même la scène de tabassage habituelle ; et puis Une arnaque presque parfaite en 2008, ovni ludique avec Rachel Weisz, auquel on accroche... ou vraiment pas).
De ses deux films précédents, on retrouve son goût du concept, de l'atmosphère, et de la voix "off".

L'histoire est bien tordue, c'est un plaisir. Par contre, ce que je n'ai pas compris, c'est comment tout le monde était au courant dès qu'une exécution se passe mal. Là, ça m'échappe totalement.

Mais j'aime beaucoup les conceptions diverses - dans leurs conséquences pratiques - que l'on rencontre dans les films sur le thème du retour dans le temps, du "que se passerait-il si...". Ah, les conséquences de la réécriture de l'Histoire en marche... la mémoire qui évolue...
Et les moyens "corporels" de communication ! La scène vers le début est assez frappante, d'ailleurs...
Et je suis bien d'accord, l'image est très belle, aussi (dans la deuxième partie, la ferme, tout ça). Le acteurs sont très bien, y compris le gosse qui paraît si mature...

En sortant du cinéma, j'entend un type qui téléphone.
"Alors, tu comprends le looper, eh bien il se retrouve face à lui-même".
Je ne suis pas sûr que ça puisse s'expliquer simplement, comme ça, au téléphone.

Looper.

En regardant ce film, j'ai eu l'impression d'être une vache regardant un train passer.
Pas d'ambiance, pas de palpitation, pas de tension (c'est quand même une chasse à l'homme...), trop de déjà vu (l'impression réelle d'avoir des copié-collé d'autres films), et suspens en dessous de zéro (on sait absolument tout ce qu'il va se passer).
L'univers SF de Looper est quasi inexistant (et le peu qu'il y a a déjà été sur-exploité dans des dizaines de films).

Cela dit, je ne me suis pas ennuyée. C'est passé comme c'est venu. Ce sera aussi vite oublié.

Il y a quand même ce gamin génial.

Marko a écrit:

Il y a quand même ce gamin génial.

Oui, il est bon, c'est vrai et c'est assez rare pour le souligner.