Jennifer Egan

Jennifer Egan, née le 7 septembre 1962, est une romancière américaine.
Elle est auteur de nouvelles, dont un certain nombre a été publié dans les magazines The New Yorker, Harper's, Zoetrope All-Story et Ploughshares.
Son roman Qu'avons-nous fait de nos rêves ? (A Visit From the Goon Squad) remporte le prix Pulitzer de l'œuvre de fiction en 2011.

Bibliographie en français
• La Parade des anges, [« Invisible Circus »], trad. de Hugues Leroy, Paris, Belfond, coll. « Les étrangères », 1995
• L'Envers du miroir, [« Look at Me »], trad. de Julie Sibony, Paris, Belfond, coll. « Les étrangères », 2003, 500 p.
• Qu'avons-nous fait de nos rêves ?, [« A visit from the goon squad »], trad. de Sylvie Schneiter, Paris, Stock, coll. « La cosmopolite », 2012, 384 p.

source wikipedia

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A visit from the Goon Squad / Qu’avons-nous fait de nos rêves?

Citation :

Présentation de l'éditeur
Sasha a une petite trentaine. Elle vivote à New York, après avoir quitté son poste d’assistante de production dans une grande maison de disques. On la découvre sur le canapé de son psychothérapeute, tentant de régler son problème de kleptomanie et de remettre de l’ordre dans sa vie. Sans amis, sans travail, elle est une âme solitaire et prédatrice. Bennie, lui, a la quarantaine passée. Ancien producteur star des Conduits, un groupe de rock emblématique, il se contente désormais d’éditer des tubes insipides. Divorcé, il essaie d’entretenir des liens avec son fils, sans trop y parvenir. Déprimé, il n’arrive même plus à avoir la moindre érection.
D’une écriture acérée, Jennifer Egan nous plonge dans la conscience et l’histoire de ces deux personnages dont les chemins un jour se sont croisés. Jeune homme timide, Bennie se passionna pour le punk, dans un San Francisco débridé. Adolescente au tempérament fougueux, Sasha partit pour Naples afin d’oublier des parents destructeurs. Une foule de personnages jalonnent leur existence, qu il s’agisse de Lou Kline, le mentor allumé de la bande, ou de l’oncle de Sasha, un homme au bord du gouffre.
Ces histoires de vie s’enchaînent, des personnalités très fortes se dégagent, une véritable tension naît autour de leurs destinées. En restituant le passage du temps et les aléas du désir, Jennifer Egan ausculte notre capacité à avancer et à devenir ce que nous sommes, sans rien nier du passé.

J’ai vu sur le fil avec nos lectures du mois que Marie est en train de lire ce livre et j’ai réalisé que je n’ai pas encore ouvert le fil après ma lecture.

Un petit mot concernant le titre en anglais : goon squad peut se traduire par un groupe de casseurs, bien que pour la plupart des gens décrits dans ce livre, ce sont surtout des souvenirs du passé qui leur rendent visite.

Tout comme pour Olive Kitteridge d'Elizabeth Strout, j’adore ce genre de livre : une sort de nouvelles qui composent un roman. Bien que chez Elizabeth Strout la plupart avaient un lien avec le personnage principal, tandis qu’ici il y a un petit groupe de gens tout à fait différent autour de Bennie et au début de chaque chapitre on doit un peu chercher qui est en train de parler mais si on suit bien le tout, on devine après quelques lignes et c’est toujours fascinant de trouver un autre angle, une autre vue d’un personnage. Même si on saute aussi dans le temps.

Cela m’a rappelé un patchwork qui se compose de petits bouts de tissus différents, mais qui résulte par après dans un tout bien joli.

Ce genre de composition n’est peut-être pas pour tout lecteur, mais ceux qui se laissent emporter par son écriture et son talent de raconter, devraient adorer.

Sur ma liste d'attente, kena ...

traversay a écrit:

Sur ma liste d'attente, kena ...

ah j'espère que tu vas aimer, je l'ai trouvé assez ingénieuse avec sa méthode de connecter certains fils de l'histoire..

Ah, kena, tu as aimé, ce livre ! Moi bof......

J'avais lu ce livre de Jennifer Egan il y a deux ans pendant l'été et franchement je garde une impression de confusion, voire d'ennui diffus de cette lecture que j'avais cependant terminée. Le sujet central ne manquait pas d'intérêt mais je l'ai trouvé dilué dans le livre. Bref, cette lecture faite avait aussitôt été oubliée, du coup je n'en avais pas parlé, surtout que je ne voyais pas la traduction apparaître à l'horizon. J'avais trouvé que cette construction éclatée enlevait de la force au propos et qu'elle ne le servait pas. C'était plutôt décevant pour un prix Pulitzer, du moins à mon sens.

Je suis curieuse de l'avis des autres parfumés.

domreader a écrit:

Ah, kena, tu as aimé, ce livre ! Moi bof......

c'est peut-être parce que j'aime bien les nouvelles?
Même si on doit faire attention aux liens entre les personnages des différents chapitres, en quelques sortes ils sont construits comme des nouvelles et sous cet aspect j’ai vraiment aimé.
D’où peut-être aussi ton désintérêt, il n’y a pas de « dynamique » appartenant à un seul personnage du livre, mais cela se « disperse » un peu.. j’y ai trouvé mon plaisir, oui

Il est sur ma liste d'attente aussi.

Qu'avons nous fait de nos rêves ?

Premier contact avec le livre, un bel objet, une jolie édition comme souvent avec La Cosmopolite de chez Stock. Cette collection donne vraiment beaucoup de plaisir au lecteur.
Deuxième contact, un roman ? C'est la question qui très vite m'est arrivée à l'esprit. Plutôt une collection de nouvelles reliées entre elles, certes, mais par un fil tenu : les années 70, la musique, l'ambition, la jeunesse d'une groupe de jeunes qui s’apprêtent à mordre dans la vie... et la vie qui emporte tout ça, mélange, redistribue les cartes. Les "faibles" semblent céder, courber l'échine, les " forts" font front, ou semblent le faire. Mais au final Bennie, mélomane passionné est devenu producteur de musique qui ne produit que des bouses, des " hits" dans l'air du temps. Sasha, son assistante, semble s'être remis d'une jeunesse dévoyée.... Les personnages sont très crédibles, il y a des trouvailles de l'auteur qui donnent beaucoup d'épaisseur aux personnages. (bennie, hypocondriaque qui prévient une éventuelle maladie en épaississant son café avec des paillettes d'or, d'or véritable).
Mais les chapitres qui se succèdent ne forment pas une unité, on sent le projet improbable, restituer les ravages du temps et ses effets sur les désirs. Plus que le roman, qui donc manque d'unité, les nouvelles sont très réussies ; la plume acérée de Jennifer Egan rend formidablement les parcours de ces individus, parfois en haut, parfois fondu dans la masse, empêtres dans leurs faiblesses, les compromissions qui les ont menées là où ils sont. Pas un roman, donc, mais un déferlement de vie, sans morosité, plein de rythmes. Comme un retour de l'irrévérence à un moment où on n'y croyait plus.

Petite faiblesse, mais pas dans beaucoup de nouvelles chapitres, les moments où Jennifer Egan se laisse aller à raconter la vie future des personnages secondaires rencontrés en quelques lignes ( Du style Sasha ne savait pas que le jeune ado deviendrait..., se marierait, aurait 3 enfants, et irait vivre....).
A part ça, un bon moment de plaisir, de lecture.

Steven a écrit:

Qu'avons nous fait de nos rêves ?
Mais les chapitres qui se succèdent ne forment pas une unité, on sent le projet improbable, restituer les ravages du temps et ses effets sur les désirs. Plus que le roman, qui donc manque d'unité, les nouvelles sont très réussies ; la plume acérée de Jennifer Egan rend formidablement les parcours de ces individus, parfois en haut, parfois fondu dans la masse, empêtres dans leurs faiblesses, les compromissions qui les ont menées là où ils sont. Pas un roman, donc, mais un déferlement de vie, sans morosité, plein de rythmes. Comme un retour de l'irrévérence à un moment où on n'y croyait plus.

Je me sens proche de l'avis de Steven. Moins enthousiaste que kena et plus séduit que domreader, donc.

Jennifer Egan est une conteuse généreuse. Dans Qu'avons-nous fait de nos rêves ?, elle imbrique des morceaux de vie les uns dans les autres, sur plusieurs décennies, traçant le portrait, à différents âges, d'une quinzaine de personnages, au moins. Généreuse et trop gourmande car son récit, on a envie de dire "ses" récits, forme une sorte de roman choral un soupçon trop touffu et dense. Un peu à la manière de La ronde de Schnitzler, chaque personnage passe le relais au suivant, en bousculant la chronologie au passage. Et comme Jennifer Egan est très maligne, du premier plan, on les retrouve souvent au second, par la suite. C'est une mosaïque ou un puzzle romanesque, comme on voudra, qui oblige le lecteur à ne pas perdre le fil, mais c'est bien la moindre des choses. Ces destins croisés, les rêves de jeunesse, les désillusions de l'âge adulte, sont racontés d'une plume alerte, incisive et tranchante. Un style qui ne ronronne jamais avec, vers la fin, un étonnant journal intime sous forme de PowerPoint. Jennifer Egan a un réel talent d'écriture et d'évocation (celle du San Francisco underground des années 70 est stupéfiant). Elle a mis énormément d'éléments dans Qu'avons nous fait de nos rêves ? Si elle domestique sa fougue et simplifie ses intrigues, elle risque fort de devenir un écrivain indispensable dans l'avenir.

contente de lire vos avis

traversay a écrit:

Elle a mis énormément d'éléments dans Qu'avons nous fait de nos rêves ? Si elle domestique sa fougue et simplifie ses intrigues, elle risque fort de devenir un écrivain indispensable dans l'avenir.

en effet, je te rejoins là-dessus.. en tout cas un auteur à suivre

Bon, mon envie de lire ce livre ne faiblit pas.
Merci de vous commentaires.

domreader a écrit:

je garde une impression de confusion, voire d'ennui diffus de cette lecture que j'avais cependant terminée.  Le sujet central ne manquait pas d'intérêt mais je l'ai trouvé dilué dans le livre. Bref, cette lecture faite avait aussitôt été oubliée. J'avais trouvé que cette construction éclatée enlevait de la force au propos et qu'elle ne le servait pas. C'était plutôt décevant pour un prix Pulitzer, du moins à mon sens.

Mon avis rejoindra tout à fait celui de Domreader tout en respectant les autres avis, plus généreux envers ce roman malgré quelques réserves de Steven et Traversay.

Le seul point sur lequel je ne serai pas du tout d'accord c'est lorsque vous parlez de nouvelles. Je n'ai pas du tout le sentiment que l'on se trouve devant des "nouvelles" qui auraient donc un début, une fin. Ici ce sont bien des chapitres qui ont des résonnances entre eux. Rien n'est achevé de leur part du récit lorsqu'ils se terminent.

Qu’avons-nous fait de nos rêves ?

Prix Pulitzer 2011.

Une lecture désarmante où apparaît de façon trop évidente la construction artificielle et volontaire. Elle m’a laissée à distance.

Dommage car au fil de ce récit il y a bien au moins un personnage à la personnalité et à l’histoire duquel je me suis attachée.
Sasha, assistante de production solitaire avec laquelle débute le roman tandis qu’on la découvre à trente ans, chez un psychothérapeute, essayant de soigner sa kleptomanie.
On la retrouvera de loin en loin au fil des pages, dans des passages qui la concernent directement, ou dans le souvenir plus ou moins vague d’autres personnages. Et notamment à travers l’évocation qu’en fait son oncle, mandaté pour la retrouver par ses parents qu’elle a fuis. On assiste aux retrouvailles touchantes de ces deux êtres fragiles, liés par les souvenirs et une tendresse réciproque, elle à ce moment-là adolescente paumée dans Naples.

Il y a bien aussi Bennie, 40 ans, producteur de disques sans succès, alors qu’il a édité des stars au début de sa carrière. Divorcé, déprimé, saupoudrant son café de paillettes d’or pour retrouver sa libido défaillante.

Autour de ces deux- là, une galaxie de personnages apparaissent, disparaissent, ayant des liens parfois entre eux qu’on se prend sans cesse la tête à rétablir. Car outre leur nombre incalculable et le peu d’éléments finalement dont on dispose sur chacun dans un récit éclaté se déroulant sans chronologie, cette lecture est éreintante.
Lou Kline et sa cocaïne, Rhea la punkette accablée par ses taches de rousseur, Jules, Alice, Stefanie, Rolph…
Tout ce petit monde évolue dans l’univers de la musique.

Ce roman pour dire quoi ?
Que le temps passe et qu’il est dur d’essayer de s’accrocher à ses illusions de jeunesse… Ou encore que certains trimballent une destinée lourde à porter dès leur plus jeune âge, handicapante à vie…Et aussi que l’on n’oublie rien vraiment tout à fait…

Jennifer Egan a voulu surprendre par la forme de son roman. Elle intègre même carrément tout un chapitre en Powerpoint. (Sommes-nous encore en littérature ?...)

L’auteure avait de grandes ambitions en plaçant son roman sous l’influence de Proust qu'elle cite en exergue:« les lieux fixes, contemporains d'années différentes, c'est en nous-même qu'il vaut mieux les trouver ».

Apparemment ce roman a plu puisqu’il a reçu le Prix Pullitzer et souvent un bon accueil des critiques.
Je ne peux m’empêcher de le trouver snob, « branchouille »…décevant et insipide. Tout en reconnaissant que l’on y voit surgir parfois de beaux moments d’humanité et de mélancolie.

J’ai mis du temps à le lire. Il ne m’en restera pas grand-chose si ce n’est le souvenir de cette lecture laborieuse que j’ai voulu toutefois mener à son terme.

Et, pauvre coline, qu'as tu dit à l'amie qui te l'a offert?

C'est en le feuilletant hier que j'ai réalisé que oui, j'avais lu ce roman.. 
C'est dire ce qu'il en reste...

topocl a écrit:

Et, pauvre coline,  qu'as tu dit à l'amie qui te l'a offert?

Encore rien à ce jour puisque nous ne nous sommes pas revues de tout l'été! Nous n'habitons pas la même ville.
J'y mettrai les formes mais je serai honnête.