Rosamond Lehmann

Arabella a écrit:

On se demande d'ailleurs par moments pourquoi je me casse la tête à tenir cette fameuse liste, puisque personne, sauf Kenavo, ne pense à la consulter

Je la consulte aussi hein !

Arabella a écrit:

On se demande d'ailleurs par moments pourquoi je me casse la tête à tenir cette fameuse liste, puisque personne, sauf Kenavo, ne pense à la consulter

Je la consulte mais pas toujours au bon moment! Mais maintenant je sais que c'est plus efficace que la fonction Rechercher!

Arabella a écrit:

On se demande d'ailleurs par moments pourquoi je me casse la tête à tenir cette fameuse liste, puisque personne, sauf Kenavo, ne pense à la consulter

Mais si, mais si il nous sert Arabella!
Avant moins car il n'était pas toujours tenu à jour -ce qui est astreignant, j'en suis bien consciente- mais là je dois dire: chapeau!

Allez on t'encourage...
ton schtroumph me fait trop rire!

aériale a écrit:

ton schtroumph me fait trop rire!

Ah, le Schtroumph grognon, mon préféré, alors je ne rate pas une occasion de le sortir

j'ai lu "Poussière" e j'ai vraiment adoré, le style de l'auteur est vraiment unique, délicat, élégant, elle arrive à dépeindre les sentiments, l'ame aec un tel talent. Lhistoire est vraiment très belle, empreinte d'une certaine nostalgie, de tristesse, évocant une toute autre époque. C'est dommage que les romans de cet auteur soient si peu connus, et assez rare

whiterose a écrit:

j'ai lu "Poussière" e j'ai vraiment adoré, le style de l'auteur est vraiment unique, délicat, élégant, elle arrive à dépeindre les sentiments, l'ame aec un tel talent. Lhistoire est vraiment très belle, empreinte d'une certaine nostalgie, de tristesse, évocant une toute autre époque. C'est dommage que les romans de cet auteur soient si peu connus, et assez rare

c'est bien de reparler de cette auteure sur ce fil
et il me faudrait ressortir un livre d'elle de mes étagères pour voir si je pourrais la lire encore aujourd'hui

Un roman polyphonique, dans lequel nous suivons tour à tour plusieurs personnages, dont les routes se croisent à un moment ou à un autres. Personnages qui d’une façon ou une autre font le bilan de leur vie, et ce bilan n’est guerre réjouissant. Nous commençons avec Grâce, un peu plus de trente ans, mal mariée, pas d’enfants, ne travaillant pas, légèrement dépressive, a tendance à se replonger dans les souvenirs d’avant son mariage, se demandant pourquoi sa vie est devenue ce qu’elle est, où et comment elle a perdu le plaisir de vivre, et tout intérêt pour quoi que ce soit. Son amie, Norah, deux enfants et un mari maussade, fuyant le monde. Elle vit dans le souvenir de son grand amour de jeunesse. La route de deux amies va croiser celle de Hugues, un jeune homme qui vient dans la ville travailler dans l’entreprise de son oncle, où est également employé le mari de Grâce. Hugues est le frère de Claire, une grande amie de Norah du temps d’avant son mariage. Il apporte aux deux femmes une bouffée d’air frais, il semble irradier la joie de vivre et l’enthousiasme, alors pendant des promenades ou excursions à la campagnes, la vie semble reprendre des couleurs. Mais Hugues ne tarde pas à s’échapper et malgré l’image qu’en ont les deux femmes, sa vie n’est pas aussi joyeuse et insouciante qu’il y paraît.

Un livre d’une grande intensité, Rosamond Lehman a le don de capter des personnages complexes et très humains ; chaque protagoniste a un moment d’attention rien qu’à lui, pendant lequel nous apprenons à mieux le connaître et à le comprendre un peu, du coup même les silhouettes antipathiques de prime abord, comme Gérald, le mari de Norah trouve une part d’humanité, et nous comprenons qu’il a sa part de souffrance aussi, et que Norah peut être terriblement blessante sans le vouloir. Rosamond Lehman a vraiment l’art de tisser tous ses fils d’existences éparses, pour un faire œuvre complexe et riche, qui supporte aisément plusieurs lectures, on trouve probablement à chaque fois de nouveaux détails qui avaient échappé à une première approche.

Deux soeurs, Madeleine et Dina se retrouvent, après un long moment de séparation. Nous découvrons à petites touches leur histoire, par des retours en arrière, à différents moments de leurs vies. Elles ont aimé le même homme, Ricky, le mari de Madeleine, qui malgré son amour pour Dina, n'a jamais réussi à quitter sa femme et ses enfants, s'étiolant petit à petit, et somatisant ses indécisions et les conflits intérieurs qu'il n'aura jamais su résoudre.

Rosamond Lehmann trace des portraits tout en finesse de personnages complexes, profondement insatisfaits, à qui leur vie échappe d'une façon ou d'une autre. C'est en même temps, et paradoxalement, très noir, et jubilatoire, parce que cela sonne tellement juste que l'on a la sensation d'être en présence de vraies personnes, comme en pourrait en croiser dans la vraie vie, et non pas de personnages de papiers. Les deux soeurs en particulier sont saisies avec une justesse incroyable, Madeleine qui en rajoute dans la respectabilité, la surface et l'apparence, tout en sentant l'inanité de cette façon de vivre, et Dina qui pousse à l'extreme l'originalité, la marginalisation, l'auto-destruction, comme une autre sorte de fuite en avant.

Cela dit , je trouve le personnage de Ricky moins covaincant, et la longue partie dans laquelle il est au premier plan, m'a du coup parue trop longue. Mais il s'agit vraiment d'une petite réserve, le roman dans son ensemble est vraiment très beau, à déguster lentement, tellement l'écriture de Rosamond Lehmann précise, dense, demande le temps pour être saisie dans toutes ses implications. Pas de superflue, l'auteur nous oblige à aller au coeur des sentiments et des malaises. des êtres.

Je suis en train de lire Le Jour Enseveli, et vraiment pour le moment, je savoure, bien sûr à cause de la justesse des personnages et de leurs relations comme le dit arabella plus haut mais surtout aussi à cause du style magnifique et très subtil. On sent vraiment une progression de l'art de l'écrivain entre Dusty Answer (le premier roman) et celui-là. Il faut que je prenne quelques notes car à chaque fois que je relève quelque chose, je me dis 'Quel grand talent !' puis j'oublie... Je mettrai un post dès que je l'aurai fini, avant fin mai j'espère.

Tu donnes envie. Il faut vraiment que je me mette à "Poussière".

Marko a écrit:

Tu donnes envie. Il faut vraiment que je me mette à "Poussière".

Je vais m'y mettre aussi très bientôt. Si une lecture commune t'intéresse ?

Marko a écrit:

Tu donnes envie. Il faut vraiment que je me mette à "Poussière".

Nezumi a écrit:

Marko a écrit:

Tu donnes envie. Il faut vraiment que je me mette à "Poussière".

Je vais m'y mettre aussi très bientôt. Si une lecture commune t'intéresse ?

Je pense que c'est vraiment un auteur pour toi Marko.

Je n'ai pas encore lu Poussière, mais m'engager dans une lecture commune, je ne sais pas trop, peut être un peu plus tard, parce dans le mois qui vient je risque d'être trop occupée.

Vous m'avez donné envie de lire Le jour enseveli...mais je ne suis pas partante pour une lecture commune...

J'ai bien du mal à finir Le Jour Enseveli, je m'ennuie, c'est long.... Je mettrai un mot dès que j'aurai terminé.

Le jour Enseveli
The Echoing Grove
Rosamond Lehmann

Un homme, deux femmes, voici la trame de l’histoire en quelques mots. L’éternelle histoire… Mais bien sûr avec Rosamond Lehmann, les choses ne sont pas aussi simples. Les deux femmes sont deux sœurs, Dinah et Madeleine et l’homme c’est Rickie, le mari de Madeleine. Rickie et Dinah ont été amants pendant des années, avec des coupures, des ruptures. Puis quelques mois parès la port de Rickie, les deux sœurs, qui ne s’étaient pas parlé depuis des années se réunissent. Leur rencontre constitue la scène d’ouverture, le premier chapitre du livre et c’est une scène assez formidable.

C’est à partir de là que Lehmann tisse à reculons la trame de vie de ce trio infernal, de leurs trois trajectoires qui parfois se recoupent ou sont parallèles. On assiste à leur rencontre, au mariage, à la vie de couple des couples, on comprend comment Rickie est tombé amoureux de Dinah, comment Madeleine survit à son mariage glacial, comment Dinah se détruit ou au contraire s’épanouit dans son petit monde ‘artistique’ et volatile. R. Lehmann explore ses personnages et leurs inter-actions en détail et avec une grande subtilité.

Toutefois, bien que le début du livre soit extrêmement brillant, d’un point de vue littéraire, je trouve qu’au deux tiers on s’essouffle, et que les débats intérieurs de chacun des protagonistes sont longs, très longs, pour tout dire je trouve que le dernier tiers est pesant, j’ai d’ailleurs fini ce livre en scannant les pages du regard plutôt qu’en les lisant.

Dommage, les premiers chapitres sont superbes, et tout spécialement cette scène d’ouverture où les deux sœurs se retrouvent et promènent le chien de Dinah dans le très grand jardin de Madeleine. Celui-ci tombe sur un rat, et les deux sœurs mettent un point d’honneur et beaucoup d’énergie, presque de rage, à faire en sorte de détruire ce rat. Il leur faut éradiquer quelque chose d’extrêmement déplaisant, et les deux n’ont de cesse que de pourchasser ce rat jusqu’à sa mort. C’est une sorte de rituel puissant, un exorcisme pour chasser des années de mensonges, et de souffrance, de ‘péché’ peut-être. Une scène extraordinaire de réconciliation en tous les cas.

Un style subtil, tout en finesse, des changements très adroits de point de vue de narration, du grand art !! (Mais trop long!).