Philippe Corentin

Source WIKIPEDIA:


"Philippe Corentin (pseudonyme de Philippe Le Saux, né le 16 février 1936 à Boulogne) est un auteur et illustrateur français pour la jeunesse.

Après une enfance quimpéroise, il publie des dessins en 1968 dans une revue, L'Enragé, et se lance dans le dessin d'humour. Il commence par illustrer ses nouvelles puis devient l'un des auteurs/illustateurs de jeunesse les plus appréciés et commentés.

Son humour, que servent un trait gouailleur et une narration malicieuse, aide à surmonter les angoisses comme la peur du loup (Patatras, 1994), la peur dans le noir (Papa !, 1995), les relations avec les autres (Mademoiselle tout-à-l'envers, 1989 ; Pipioli la terreur, 1990)..."


ricochet-jeunes.org:

Citation :

"Philippe Corentin est né à Boulogne le 16 février 1936. Il passe son enfance à Quimper. Philippe Corentin est en fait un pseudonyme, il s’appelle en réalité Philippe Le Saux. C’est un auteur et un illustrateur autodidacte qui tient une place atypique parmi les auteurs de l’édition jeunesse. Il se met au dessin d’humour en 1969 puis aux nouvelles. Il décide enfin d’illustrer ses nouvelles. Ses premiers dessins paraissent en 1968 dans « L’Enragé ». De nombreux prix sont venus récompenser son travail.



Philippe Corentin est une figure à part de la littérature jeunesse. Ses livres s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Ces personnages sont hilarants et dégagent la notion de l’absurdité dans son œuvre ce qui, rappelle ses influences surréalistes tant dans le texte que dans l’image.

Ses personnages mêlent les animaux et les humains créant ainsi une interaction entre les deux mondes. Les animaux empruntent des traits de caractères aux humains, portent également des habits. Philippe Corentin détourne également les personnages principaux de contes( le père noël, le petit chaperon rouge, le loup) et fait éclater les stéréotypes de ces icônes de la littérature jeunesse. Il détourne les personnages traditionnels pour les rendre absurde et sympathique, en un mot, humain.

L’illustration est caractérisée par la richesse visuelle tant dans les couleurs que dans les lignes. Les textes jouent avec des mots. Les noms de personnages sont drôles et insolites.
Les thèmes font références au monde enfantin et à ses imaginaires. Philippe Corentin détourne en fait les thèmes du monde enfantins. Il n’apprécie pas trop que l’on assimile son travail à de la pédagogie. Comme il aime à dire : « J’essaie de faire rire les enfants, c’est tout. Ca les enquiquine, le pathos « gnangnan cucul » que le soir on leur lit au lit pour les endormir (plus tard, à la seule vue d’un livre ils somnoleront). C’est le contraire qu’il faut faire : il faut les réveiller avec des histoires qui les font rire. Les enfants adorent les chatouilles, alors chatouillons-les dès le matin avec des livres guili-guili. Moi, je fais des livres guili-guili. »

Par Charles FORTIN , étudiant en DUT métiers du livre à l’IUT Paris (27/2/2001)

Je ferai des chroniques dès que possible (d'ici la fin de la semaine) sur ses albums.

Depuis le temps que je devais vous parler d'un album de Corentin! Et que vous étiez comme soeur Anne à ne rien voir venir
Je dois avouer que tous les albums de cet auteur sont excellents et j'ai bien du mal à choisir parmi eux!
J'ai une tendresse toute particulière pour "Patatras"

C'est l'histoire d'un loup pas très malin (d'ailleurs quand on le voit, on sait qu'il n'a pas inventé le fil à couper le beurre, le pôvre ) qui est la risée de tous les lapins du coin. D'ailleurs, ils ne cessent de lui faire les pires tours pendables: le coup non pas de la peau de banan, mais de la carotte au milieu du chemin histoire que Patatras fasse un beau soleil!
Le plus rigolo est que le texte est en léger décalage par rapport à l'image: l'ouverture stipule que le loup n'a pas l'air content du tout "Il a méchamment faim!", "Il n'aime rien ni personne" [/color[color=blue]]"c'est un méchant, un vrai méchant, non mais!"
Bien entendu, personne ne l'aime. Comme il a très faim, une faim de loup méchant, il entre dans le terriers des lapins, qui filent tous se cacher....sauf un qui est resté aux cabinets (un livre à la main, si mes souvenirs sont bons - l'album est resté à l'école - ). Patatras le suit, tente de le rattraper pour le boulotter mais voilà qu'une fois arrivé dans la salle de séjour....Surprise!!!
Je vous garantis l'étonnement des loupiots à la prmeière lecture de l'histoire car dans une histoire de loup aux grandes dents la peur va crescendo!
La saveur de Corentin est dans son style de dessin (on reconnaît, même si on n'a lu qu'un seul et unique album de Corentin, immédiatement ses loups et ses lapins!). Elle se trouve également dans le vocabulaire qu'il utilise ainsi que dans la syntaxe très très proche de celle employée par les jeunes enfants: u exemple parmi tant d'autres "Oh l'autre!", expression typique de Corentin. C'est un régal sans cesse renouvelé, à chaque album.
Il y a deux ans, j'ai travaillé avec mes petits élèves de Petite Section (les 3/4 ans) sur la comparaison de deux univers d'auteurs/illustrateurs jeunesse: Philippe Corentin et Claude Boujon. Très vite, les enfants ont su dire qui avait écrit et dessiné tel ou tel album!!! Il faut dire que ce sdeux auteurs sont facilement reconnaissables mais l'exercice fut concluant et d'une richesse extraordinaire pour tout le monde (les élèves comme la maîtresse!).
Bref, un auteur jeunesse "valeur sûre" et indémodable!

J'ai des auteurs jeunesse de prédilection et Philippe Corentin en fait partie. J'aime, en particulier, sa manière de dessiner les loups: ils ont les rondeurs enfantines, le vocabulaire des enfants, font des bêtises et on l'art d'être ridicule ce qui atténue la caractère sauvage de loup de base. Je ne résiste pas au plaisir de vous parler d'un autre personnage du monde des méchants, l'ogre! Ce dernier subit le même sort que le personnage du loup: une apparence des plus amusantes qui ne ferait presque pas peur (il tient quand même un fusil cet ogre!)




Un ogre revient de la chasse avec un loup, une petite fille et un gâteau. Pour rentrer dans son château, il doit faire traverser la rivière à tout ce petit monde et sa barque n'a que deux places! A partir de là, c'est la cascade de problèmes à résoudre: le loup a envie de manger la petite fille, cette dernière souhaite goûter au gâteau: comment faire pour que ces trois proies terminent dans l'estomac de l'ogre? Un vrai dilemme est posé à l'ogre qui doit résoudre cette inconfortable situation-problème...c'est là que les compétences en mathématiques et en logique s'avèrent utiles ;-) La solution? Vous l'aurez en lisant ce délicieux album de Corentin qui sait si bien mettre en joie ses lecteurs, qu'ils soient petits ou grands!




Certes, cet album peut sembler difficile d'accès à un jeune enfant de 3 ans: le fait de se projeter dans les déplacements en barque ne sont pas évidents mais les illustrations, d'un humour savoureux, le portent dans la dynamique du récit (j'ai lu cet album dans ma classe de Petite Section de Maternelle, en milieu d'année scolaire, et l'engouement a été extraordinaire!). Bien sûr, les enfants plus âgés goûteront au sel du problème de logique posé à l'ogre et se régaleront à la lecture des apartés de l'auteur qui donne son avis sur les situations vécues par les protagonistes de l'histoire et fait ses commentaires sur la personnalité de ces derniers.


Les têtes des personnages, croquées par Corentin, sont extraordinaires d'expressivité et le trait de l'auteur doté d'un humour dont on ne se lasse pas (ah! les habits des loups et des ogres sont homériques!). Si je vous dis que cet album fait partie des incontournables dans une bibliothèque, penserez-vous que j'exagère?

J'aime beaucoup ce loup un peu Benêt qu'on retrouve dans plusieurs albums de Philippe Corentin. Mais ma préférence va aux séries avec Zigomar, surtout "Zigomar n'aime pas les légumes" (où l'on retrouve le gâteau de "l'ogre, le loup, la petite file et le gâteau") où les illustrations accompagnent à merveille le cauchemar.
Dans le même genre il y a aussi "Papa !" qui met en scène deux cauchemars (?) successifs, celui d'un petit garçon qui a mangé trop de tarte aux pommes et celui d'un petit monstre (ça pose d'ailleurs la question : QUi est le monstre puisque chacun des personnages appelle "Papa, il y a un monstre dans mon lit !") qui dort dans le même lit que le garçon. Ce livre fait la joie de mes filles chaque fois que je leurs lis.

Oh làlàlà Steven, tu ne saurais mieux me faire craquer les titres que tu cites, je les lis et relis avec mes élèves! Ce Zigomar est un sacré zig qui mérite une petite chronique!
Ce serait bien que nous nous y "collions" afin d'enrichir ce fil! Promis, je le fais mercredi soir en rentrant de ma réunion parisienne!

Zigomar le merle apparaît dans deux albums de Philippe Corentin à chaque fois en compagnie de Pipioli la souris : « L’Afrique de Zigomar » et « Zigomar n’aime pas les légumes ». Dans les deux albums les personnages gardent leurs caractéristiques : Zigomar est dans le rôle de celui qui sait, qui peut aider, apprendre à Pipioli et tant pis s’il lui arrive de se tromper ! Il sait !
Pipioli déclenche les « aventures » par ses souhaits farfelus : aller en Afrique comme les hirondelles ou voler comme … les lapins !
L’Afrique de Zigomar »
« Pourquoi je ne peux pas aller en Afrique moi ? C’est cette question qui déclenche l’histoire. Cette question que se pose Pipioli qui veut suivre son amie Ginette l’hirondelle. Et qui peut l’amener ? Zigomar, le merle qui sait tout peut tout : « Ecoute petit : où une hirondelle va, Zigomar peut aller ».
Ils partent donc emmenant une grenouille (?) ave ceux.
Sauf que… l’Afrique que Zigomar nous fait découvrir est un enchantement, un monde en blanc où ils échappent de peu à des lions !!! À des crocodiles !!!!
Les illustrations de Corentin donnent vie à cette Afrique-là et on retrouve l’expressivité que ce génial illustrateur donne à tous ses personnages.
Finalement, pour ne pas mourir de …. Ils doivent rentrer chez eux !
Zigomar n’aime pas les légumes
Zigomar et Pipioli sont les héros malheureux de cet autre album. C’est encore Pipioli qui déclenche l’histoire : « Pipioli faillit se cogner à un oiseau qui faisait du rase-mottes. Un oiseau dans lequel il lui sembla bien avoir reconnu un lapin. » Si un lapin peut voler, pourquoi pas une souris ! Le professeur est tout indiqué ! Mais rien ne se passe comme il faut et… c’est la chute ! Les arbres deviennent vivants et voici Pipioli et Zigomar prisonniers du peuple des légumes. Philippe commence une autre histoire à l’intérieur de l’histoire, une nouvelle histoire où les légumes sont désopilants et parlent un langage bien à eux :
« Hissonr i golo ! »
« Keskon leurfé ? »
« Fez onlé envie négrette ! »
Pour s’en sortir un seul moyen ! Mentir ! ….
Vous l’avez deviné j’aime Philippe Corentin qui est un très grand auteur de littérature de jeunesse et plus que ça. Ses histoires sont souvent simples mais derrière on trouve un humour décalé. En parallèle au texte on trouve des illustrations qui contredisent le texte comme si elles échappaient au lecteur et … à l’auteur. Chaque album est une mine de trouvaille qu’on peut lire et relire pour l’épuiser. L’auteur ne se prive pas d’user du langage des enfants : « On fait la bagarre ! », « Mon plus préféré », « Oh ! L’autre ! »
C'est vrai qu'on retrouve dans cet auteur le surréalisme qu'on pouvait retrouver chez Queneau ou Perec. Un surréalisme mélé d'absurde et de poésie.. Je crois que les auteurs de littérature pour la jeunesse sont avant tout des poètes !
Merci à Chatperlipopette pour ce fil sur Corentin et pour la rubrique Littérature pour la jeunesse !

Merci steven pour ce bel article J'y retrouve tout le bien que j'en pense de ces albums!
Il y a une chose relativement récurrente chez Corentin: la manière de relater et de mettre en image les rêves. En effet, dans "Zigomar n'aime pas les légumes", il y a une grande partie de l'histoire qui se déroule pendant l'évanouissement de Pipioli.
Dans "Les deux goinfres", il y a encore rêve....mauvais rêve du à l'abus de gâteaux. Sa manière de le faire sentir au lecteur: une infime variation dans le traitement des couleurs. Infime mais perceptible malgré tout.

Oui, le rêve est présent dans ces albums. Et dans "Zigomar n'aime pas les légumes", le monde du rêve et le monde du réel sont bien distinct graphiquement. Mais il y a des "entre-deux", des moments où les deux mondes se mélangent comme quand on trouve les personnages des carottes qui apparaissent avant l'évanoiussement de Pipioli. A la fin on doute aussi, car Pipioli parle le langage des légumes.... Des passerelles entre les deux mondes

tout simplement

Quand on aime, c'est bien connu on ne compte pas! J'aime, faut-il encore le rappeler, Philippe Corentin et son univers tendre et humoristique.


Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de deux personnages récurrents Zigomar et Pipioli: le merle et le souriceau, un duo extravagant.


L'album en question est "L'Afrique de Zigomar". C'est la fin de l'été, l'hirondelle, amie de Pipioli, prépare son paquetage pour la migration vers la chaleur de l'Afrique. Pipioli aimerait bien partir avec elle et découvrir l'Afrique, seulement l'hirondelle est trop petite pour le transporter sur son dos. Comment faire? Elle lui liste des oiseaux migrateurs: le coucou, mais comme il voyage de nuit, Pipioli ne verrait rien du paysage; les oies, mais comme elles volent trop haut, il serait mort de froid avant d'arriver; il reste bien les cigognes mais elles ont un inconvénient de taille que Pipioli n'écoute pas et constate en arrivant chez elles....ce sont des mangeuses de souris!!! Pipioli n'a que le temps de s'enfuir. Il est démoralisé, croise Zigomar, le merle, et lui explique son souci. Bien entendu, Zigomar a la solution: il embarque Pipioli et zou! en route pour l'Afrique car Zigomar, le sacré zig, sait comment se rendre en Afrique pardi! Pipioli prépare ses affaires et monte sur le dos de Zigomar (au passage, ils embarquent une petite grenouille, animal souvent présent dans les illustrations de Corentin....le petit détail clin d'oeil, humoristique et un peu surréaliste).


Le sel de l'histoire réside dans le décalage du texte avec les images: Zigomar et ses amis croisent oies, canards, et autres migrateurs mais ne vont pas dans la même direction qu'eux! ce qui intrigue Pipioli. Ce dernier devient de plus en plus septique lorsqu'ils aperçoivent les premiers animaux....ses questions agacent Zigomar qui menace de débarquer tout le monde (non mais!). L'éléphant est un morse, les singes les pingouins, l'indigène devant sa maison l'esquimeau devant son igloo et le lion....l'ours blanc! Car très vite, on comprend que Zigomar a pris la direction du Nord et non celle du Sud et arrive au Pôle Nord et non en Afrique!


Il est amusant de ne pas montrer les illustrations à partir de la scène du départ en Afrique: ainsi le décalage humoristique prend toute sa saveur. Notre ami Zigomar, fidèle à lui-même, est hâbleur, fanfaron jusqu'au bout: il est d'une mauvaise foi extraordinaire...archétype du môme pénible et agaçant au possible que l'on a tous rencontrer un jour.


Un album qui donne des envies d'ailleurs et de découvertes grâce à des personnages étonnants et drôles...un vrai bonheur!

4ème de couverture

Citation :

"Chez nous, ce qu'il y a de bien c'est que tout le monde mange à la même table. Même les animaux." Celui qui parle et qui présente avec une certaine ironie cette assemblée bigarrée n'est pas celui qu'on pense. Ce n'est ni le maître ni la maîtresse, mais le chat roux de la maison. Il faut dire que le matou à la langue bien pendue est un brin jaloux du nouvel arrivant : un chien surnommé Machin Chouette, qui lui a pris sa place à table, refuse d'aller chercher le sel et passe son temps à se prélasser dans le fauteuil du salon. Bref… ces deux-là s'entendent comme chiens et chats. Qui va céder son territoire ?

Hilarant !