Le monde de Charlie [Stephen Chbosky]

Le monde de Charlie de Stephen Chbosky

Citation :

Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un "loser". En attendant, il reste en marge - jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

Le buzz était bon et il avait raison. Le monde de Charlie est la première bonne surprise cinématographique de 2013. Une chronique adolescente de plus ? Oui, mais différente, délicate, plus sombre que gaie. Le film que Stephen Chbosky a adapté de son propre livre se distingue en premier lieu par ses qualités d'écriture. Même dans les passages obligés des années lycée -rébellion, drogue, rock, drague, dépression-, le scénario ne tombe jamais dans la facilité, dans un ton amer et mélancolique relevé de pointes d'humour acides. La mise en scène est fluide et élégante. L'interprétation sensible du trio composé de Logan Lerman, Emma Watson et Ezra Miller est de l'ordre du sans faute. Le monde de Charlie, sans éviter tous les poncifs du film d'initiation, mission quasi impossible, se révèle touchant, lucide et nostalgique de cet âge des possibles.

Celui-là est sorti à Cergy.
Ce sera sans doute mon premier film de 2013, dès mon retour de congés demain.

Le monde de Charlie.

Ce film est Fa.Bu.Leux !
Traversay le dit : il y a tous les ingrédients d'un film de teenagers comme on en a vu des centaines, et pourtant... Pourtant... Il y a une saveur original dans ce film. D'abord il prend le parti de la tendresse, de l'évolution tranquille, des relations entre les personnages. Il ne dévoile rien de superflu, et rien trop vite. Il est sombre dans le fond, et avec une légèreté dans la forme. Du coup, pas de pathos, pas de mélo. Et pourtant, ça aurait pu peser trois enclumes cette histoire.

Rarement un film avec une atmosphère aussi bien rendu autour de l'adolescence, grâce aux acteurs évidemment, avec toute leur retenue, leurs peurs, et ces fois où ils osent. Où ils se plantent aussi et où ils réussissent.
Des sourires démentiels qu'ils faisaient naître sur mes lèvres.

La musique est tout simplement incroyablement approprié, toujours ! Même l'éculée Heroes de Bowie a un vrai sens, avec sa dose de cliché et sa dose de sincérité propre à tout tube quand il nous touche, propre à l'adolescence. Aux besoins de symboles forts.

Le rythme du film est incroyablement tenu, pas un moment où l'attention tombe. Le montage et la réalisation accrochent le spectateur, on est tenu parce qu'on savoure les scènes, parce qu'on ne sait jamais comment elles vont finir, parce qu'il y a plein de paramètres de toutes sortes qui sont pris en compte, parce qu'il y a des secrets, des bouts de flash back insérés qui laissent un goût doux-amer dont on ne sait quoi faire (et dont on cherche la clé tout le long du film).

Les acteurs sont absolument géniaux. Ils ne surjouent pas les ado survoltés, déchirés, révoltés. Ils sont ce que l'on a pu tous être à 16/18 ans. Leurs jeux sont fins, tout en regards, en sourire, en gestes, et en mots.

Parce que les dialogues sont parfaits, aussi.
Pas de grandes phrases pour faire film d'ado cultes. Pas de longs discours inutiles et ronflants. Juste les mots qu'il faut quand il faut.

J'ai failli passer à côté de ce film.
J'avais un doute.
J'aimais le sujet.
J'ai lu l'avis de Traversay, j'ai tenté.
J'ai Tellement Bien Fait !

Hé, si ce n'est pas évident : j'ai adoré ce film !

Et une scène qui est tellement parfaite ! (Bon il en manque quelques bouts de débuts mais ça donne une petite idée)

J'ai aimé, avec tout de même quelques réserves qui sont probablement liées au matériau littéraire d'origine. Les rebondissements du scénario me semblent parfois gratuits, forcés, et je n'ai pas été convaincu par l'évocation des "visions" de Charlie, de son trauma d'enfance et du détour auprès du milieu médical. C'est une surenchère dramatique qui me semble inutile alors que le film émeut grâce à sa simplicité et à sa fluidité.
Je rejoins Queenie sur l'importance d'une ambiance qui apporte beaucoup. Elle permet d'éviter l'excès de discours, de ne pas tomber dans les profils psychologiques caricaturaux. L'appropriation d'une fragilité, d'une solitude planante est indispensable à chacun mais cette démarche est aussi une ouverture vers l'autre. Le rendu émotionnel n'est pas démagogique et les scènes marquent par leur dimension à la fois euphorique et lucide. L'interprétation du duo Ezra Miller/Emma Watson est très convaincante pour saisir une complicité, un mouvement et Logan Lerman se joint au groupe avec aisance.

Queenie a écrit:

Le monde de Charlie.
Hé, si ce n'est pas évident : j'ai adoré ce film !

Ca fait plaisir à voir un tel enthousiasme

traversay a écrit:

Queenie a écrit:

Le monde de Charlie.
Hé, si ce n'est pas évident : j'ai adoré ce film !

Ca fait plaisir à voir un tel enthousiasme

Bande d'affreux! Ma liste de films à voir augmente alors que je manque de temps! Et il faut que j'y aille avant qu'ils quittent l'affiche.

Avadoro a écrit:

J'ai aimé, avec tout de même quelques réserves qui sont probablement liées au matériau littéraire d'origine.

Ce qui veut dire que tu l'as lu, et que, forcément, la différence entre les deux laisse un goût de pas assez approfondi ?

Avadoro a écrit:

Les rebondissements du scénario me semblent parfois gratuits, forcés, et je n'ai pas été convaincu par l'évocation des "visions" de Charlie, de son trauma d'enfance et du détour auprès du milieu médical. C'est une surenchère dramatique qui me semble inutile alors que le film émeut grâce à sa simplicité et à sa fluidité.

Pour les visions, je te suis, un petit peu.
Au début du film, on se demande ce que c'est. On s'attend à de vraies visions, puis c'est réalisé d'une façon que l'on dirait juste des souvenirs qui remontent à la surface, qui prennent un peu trop de place au moment où ils surviennent mais sans plus.
Par contre, vers la fin, j'ai trouvé intéressante la perte de mémoire et le "déclic" du touché de cuisse. Je pense que le traitement des visions auraient dû être traité de manière plus radical comme ces moments. Mais... difficile j'imagine de trouver cet équilibre, parce que Charlie, jusqu'à ces moments se "portent bien" et se contrôle.

Le détour médical ne m'a pas du tout semblait être de la surenchère dramatique. C'est dans la suite logique des choses. Et en plus, encore une fois, la réalisation permet de ne pas larmoyer sur le sort du personnage principal. Sûrement grâce à ce montage de scènes et cette voix off qui rationalise.

Allez, je lui accorde quelques petites imperfections, mais c'est tout !

Queenie a écrit:

Avadoro a écrit:

J'ai aimé, avec tout de même quelques réserves qui sont probablement liées au matériau littéraire d'origine.

Ce qui veut dire que tu l'as lu, et que, forcément, la différence entre les deux laisse un goût de pas assez approfondi ?

Non, je ne l'ai pas lu...je voulais dire que mes réserves provenaient sans doute d'éléments déjà dans le roman (étant donné qu'il s'agit de l'adaptation par l'auteur).

Je me sens immortel.

J'ai adoré ce film malgré les mêmes réserves qu'Avadoro concernant l'aspect traumatique un peu artificiel et inutile. Mais peu importe... c'est un film intelligent et très bien construit qui va droit au cœur. J'ai versé ma larme plus d'une fois et je me suis tellement reconnu dans ce personnage de Charlie que c'en était très troublant. Film magique sur l'adolescence comme il y en a peu. À voir et à revoir. Gros coup de cœur.

Yeah !

J'étais hésitante... je le suis beaucoup moins ! Le film passe en salle dans deux semaines, si mes horaires me le permettent j'irais le voir !

Oui, c'est vraiment pas mauvais du tout, une bonne surprise.
Apparemment, le livre est plus explicite que le film quant à la tante Helen (cf http://www.imdb.com/title/tt1659337/faq )

Bon, finalement, l'était pas pour moi...


Enième teen-movie américain, Le monde de Charlie essaie tant bien que mal de se forger une petite personnalité en se donnant une touche grave, justifiée par un méli-mélo d’évènements fondateurs tragiques : viol, épilepsie et mort au premier-plan. On se doit donc d’être sérieux, et de ne pas prendre les aventures vécues par Charlie à la légère. Même si, dans le fond, elles ne méritent rien de plus. Car pour le reste, tout sent le déjà-vu, avec un arrière-goût de dépassé qui rendrait presque la chose kitsch si elle n’était pas aussi convenue. Les plus grandes histoires se jouent au cours des bals de fin d’années et autour d’un plateau-repas de self, leur dénouement facilité par les caractères stéréotypés de chaque personnage.


Charlie, qui avait apparemment un problème en début de film –on ne sait pas trop lequel car il n’apparaît jamais clairement et ne semble pas non plus très handicapant (épilepsie, hallucinations ?)-, surmonte toutes ses difficultés comme par erreur, restant toujours passif et se cachant derrière une armada d’amis charismatiques et tendres comme des chérubins. A la fin du film, après un semi-assoupissement, on retrouve Charlie en pleine exaltation, heureux comme un pou dans une jungle de cheveux crades, débinant avec emphase une morale qui combine les vertus du mérite, de l’amour et de l’amitié. Un peu trop sirupeux pour qu’on croit vraiment au monde de Charlie…

Beaucoup de films traitent (de) la dépression... Celui-là touche juste, malgré quelques facilités, quelques clichés : j'ai personnellement été content de les trouver pour sortir du film. Logan Lerman est parfait, sans doute parce qu'il ne cherche pas à reproduire, par ingénuité ou par expérience, je ne sais pas, mais bravo à lui.