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Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:23
Citation :
Nagisa Ōshima est né le 3 mars 1932 à Kyoto et mort le 15 janvier 2013 à Fujisawa.
Nagisa Ōshima passe sa jeunesse à Kyōto, auprès de sa sœur cadette et de sa mère, qui les élève seule après le décès de son époux en 1938. Accepté à l'université de Kyōto, il en sort diplômé en droit et politique en 1954. Cette même année, il devient assistant de réalisation aux studios de la Shochiku d'Ofuna jusqu'en 1959, auprès notamment, de Masaki Kobayashi, Hideo Oba ou encore Yoshitaro Nomura. Il publie durant cette période des critiques cinématographiques qu'il axe sur la « nouvelle vague » franco-polonaise, la revue des assistants de la Shochiku publie également onze scénarios originaux signés de sa main. Toujours en 1959, soutenu par la compagnie, il tourne son premier film Une ville d'amour et d'espoir ou le Garçon vendeur de colombes. Deux autres lui succèdent immédiatement : Contes cruels de la jeunesse et l'Enterrement du soleil, (1960).
Grâce à un style et des sujets qui amènent un vent de fraîcheur et de renouveau, ces films lui permettent de s'inscrire comme chef de file de la « nouvelle vague » de la Shochiku avec Masahiro Shinoda et Yoshishige Yoshida. En 1960, son film Nuit et brouillard du Japon fait scandale en traitant du renouvellement du traité américano-japonais, de 1960 de ses nombreux impacts politiques et des évènements violents qui en découlèrent. Tourné presqu'à l'insu de la compagnie, celle-ci le retirera de l'affiche après quatre jours. C'est à la suite de ces évènements qu'Ōshima quittera la compagnie pour se lancer dans la production indépendante et dans des activités littéraires variées. En 1961 ses premières productions personnelles démarrent avec le Piège / une Bête à nourrir d'après l'œuvre éponyme de Kenzaburō Ōe.
En 1999 Oshima affirme mettre fin à sa carrière pour cause de paralysie. Hospitalisé en 2012, il meurt d'une infection pulmonaire dans la banlieue de Tokyo, à l'hôpital de Fujisawa, le 15 janvier 2013. Il laisse derrière lui une oeuvre de quelque 50 longs et courts-métrages et téléfilms.
Source : wikipédia
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:27
Filmographie :
1959 : Une ville d'amour et d'espoir aka Le Garçon vendeur de colombes (愛と希望の街, Ai to kibo no machi) 1960 : Contes cruels de la jeunesse (青春残酷物語, Seishun zankoku monogatari) 1960 : L’Enterrement du soleil (太陽の墓場, Taiyo no hakaba) 1960 : Nuit et brouillard du Japon (日本の夜と霧, Nihon no yoru to kiri) 1961 : Le Piège (飼育, Shiiku) 1962 : Le Révolté (天草四郎時貞, Amakusa Shiro Tokisada) 1965 : Les Plaisirs de la chair (悦楽, Etsuraku) 1966 : Violences en plein jour (白昼の通り魔, Hakuchu no torima) 1967 : Carnets secrets des ninjas (忍者武芸帳, Ninja bugeicho) 1967 : À propos des chansons paillardes japonaises (日本春歌考, Nihon shunkako) 1967 : Été japonais : double suicide contraint (無理心中日本の夏, Muri shinju : Nihon no natsu) 1968 : La Pendaison (絞死刑, Koshikei) 1968 : Le Retour des trois soûlards (帰って来たヨッパライ, Kaettekita yopparai) 1968 : Journal d’un voleur de Shinjuku (新宿泥棒日記, Shinjuku dorobo nikki) 1969 : Le Petit Garçon (少年, Shonen) 1970 : Il est mort après la guerre (東京戰争戦後秘話, Tokyo senso sengo hiwa) 1971 : La Cérémonie (儀式, Gishiki) 1972 : Une petite sœur pour l’été (夏の妹, Natsu no imoto) 1975 : The Battle of Tsushima (documentaire) 1976 : L'Empire des sens (愛のコリーダ, Ai no korida) 1978 : L'Empire de la passion (愛の亡霊, Ai no borei) 1983 : Furyo (戦場のメリークリスマス, Senjo no/Merry Xmas, Mr Lawrence) 1986 : Max mon amour (マックス、モン・アムール, Makkusu, mon amuru) 1991 : Kyoto, My Mother's Place 1999 : Tabou (御法度)
Mes préférés : Contes cruels de la jeunesse, Le petit garçon, L'obsédé en plein jour, Il est mort après la guerre, Une petite soeur pour l'été, Furyo, Max mon amour ...
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:35
La ville de l'amour et de l'espoir (1959). Héraut de la Nouvelle vegue japonaise, Oshima rompt d'emblée avec ses prestigieux aînés, tant dans la forme -montage cut très brutal- que sur le fond : préoccupations sociales plus que psychologiques. Le film fait se confronter deux mondes aux antipodes l'un de l'autre : celui de riches entrepreneurs et celui d'une famille vivant d'expédients. L'intrigue est minimale et le film dépasse à peine une heure, ce qui n'empêche pas Oshima de réaliser un véritable manifeste politique, en véritable rebelle à l'ordre établi et face à la société de consommation.
Contes cruels de la jeunesse (1960). Portrait au scalpel d'une jeunesse déboussolée et désillusionnée, dans une société vouée toute entière au culte de l'argent. Un film radical qui reste une oeuvre maîtresse dans l'oeuvre d'Oshima.
L'enterrement du soleil (1960). Film très noir. Une guerre des gangs dans des taudis innommables où s'accumulent meurtres, suicides, viols et autres tendresses du même genre. Métaphore du Japon de l'après-guerre et portrait des délaissés du développement économique, le film d'Oshima parvient à une certaine poésie, au milieu des immondices.
L'obsédé en plein jour (1966). Après Le piège et Le révolté (pas vus) et Les plaisirs de la chair (lointain dans mon souvenir), L'obsédé en plein jour marque l'apparition d'un nouvel Oshima, plus abstrait, dans un récit éclaté qui explore l'âme noir de l'humain sans céder au morbide. Epoustouflant sur la forme, le film magnétise durablement, un peu à la manière du Providence de Resnais.
Dernière édition par traversay le Mer 16 Jan 2013 - 21:21, édité 2 fois
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:36
Oshima, suite .... Fin des années 60, il tourne une série de films qui sont autant de brûlots politiques.
A propos des chansons paillardes au Japon (1967). Bal(l)ade entre Eros et Thanatos. Sur fond de manifestation contre la guerre au Vietnam, cette oeuvre au scénario erratique, existentialiste, est difficile à appréhender sans une bonne connaissance de l'histoire du Japon. Du Godard, en un peu plus lisible, et encore...
Eté japonais : double suicide (1967). Titre trompeur. Ce film aux allures de fable post-apocalyptique, fascine par son nihilisme. Une nymphomane, un suicidaire, des yakuzas, un étranger peuplent cette allégorie d'un Japon déshumanisé et désincarné. Le tout filmé comme un gigantesque jeu de rôles.
La pendaison (1968). Un film sartrien contre la peine de mort. Dommage que ce soit aussi opaque.
Le retour des trois soûlards (1968). Complètement débridé. Loufoque, burlesque, un happening permanent où le cinéaste arrête soudain son film et reprend depuis le début avec des scènes identiques. Inutile de chercher à comprendre le fin mot du scénario. A la limite, on peut le prendre comme une sorte de "Help" halluciné.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:37
Journal d'un voleur de shinjuku (1968). Oshima en 68, influence évidente : Godard. Film déstructuré, qui cite Genet, Miller et Lenine. Obsession du sexe et de la dialectique. Un vrai b(r)ouillon de culture, brillant par endroits mais le plus souvent fastidieux.
Le petit garçon (1969). Le plus direct et pas le moins dérangeant des films d'Oshima de la fin des années 60. S'inspirant de faits réels (un enfant de dix ans simule de faux accidents de voiture), le cinéaste réalise une oeuvre sèche et brutale qui renvoie la société japonaise à ses propres dérives.
Il est mort après la guerre (1970). Oshima abandonne son cinéma expérimental pour un film flottant entre réalité et fiction. Erotisme et militantisme ont toujours voix au chapitre mais passent cette fois au second plan derrière une intrigue aux reflets poétiques. Un vrai trip.
La cérémonie (1971). Film hiératique et complexe, assez confus, où planent les ombres de l'immédiat après-guerre, époque de honte et d'affliction pour les japonais. Un peu trop théâtral pour séduire.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mar 15 Jan 2013 - 23:40
Une petite soeur pour l'été (Nagisa Oshima, 1972) Comme un film de vacances qui tranche avec le reste de la production d'Oshima. La recherche de paternité, théme principal du récit, ne semble qu'un prétexte pour déambuler dans l'île d'Okinawa, si différente du Japon "intérieur". Ludique, joyeuse, libertaire, pittoresque, une oeuvre sans tabou où une jeune fille de 15 ans boit du saké cul sec, où un tueur bavarde au soleil avec sa future victime, où une femme hésite à désigner le géniteur de sa fille en présence de deux anciens amants etc. Le film le plus détendu d'Oshima et l'un de ses meilleurs, également.
Invité Invité
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mer 16 Jan 2013 - 20:21
J'aime beaucoup Tabou (Gohatto), 1999, un film fascinant que j'ai vu plusieurs fois, mais je connais plutôt mal le reste de son oeuvre.
Citation :
Kyoto, 1865, le Shinsengumi sélectionne de nouvelles recrues en faisant combattre les candidats contre le meilleur guerrier de la milice : Sôji Okita. Lors de cette sélection, deux samourai sont retenus : Hyozo Tashiro et Sozaburô Kanno dont la beauté androgyne attire tous les regards et notamment celui de Tashiro qui s’éprend très rapidement de lui. Nagisa Oshima lève le tabou de l’homosexualité dans cette milice régit par des règles strictes, et où la fascination exercée par Sozaburo est telle qu’elle sème la confusion et crée des jalousies et des rumeurs.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Nagisa Oshima Jeu 17 Jan 2013 - 11:14
Quant à L'empire des sens, c'est trop loin dans ma mémoire
En revanche, je me souviens très bien de Max, mon amour. Drôle et provocateur.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Nagisa Oshima Dim 17 Jan 2016 - 22:38
Furyo (1983)
Avec Tom Conti, Ryūichi Sakamoto, David Bowie, Takeshi Kitano
Le fameux film avec son capitaine Yanoi/Ryūichi Sakamoto qui dirige un camp de prisonniers et se retrouve fasciné à l'excès par un nouvel arrivant, le major Celliers/ David Bowie. Au delà de cette iconique relation homosexuelle latente il y a un choc de cultures et une ambiance dérangeante. Une ambiance qui tient beaucoup à la menace que font planner le capitaine Yonoi et le sergent Hara/Takeshi Kitano sur les prisonniers.
La fascination morbide, les fixations bushidesques qui peinent à masquer une cruauté et une peur palpable de la mort ou de ce qui pourrait se cacher derrière les apparences font des prisonniers des sortes de cobayes de la confrontation des japonais avec leurs démons intérieurs. D'où ce culte guerrier exacerbé qui flirte dangereusement avec l'homosexualité ?
Il ne faut pas non plus oublier l'interprète de tout ça le lieutenant-colonel Lawrence/Tom Conti (juste parfait), connaisseur de la culture et de la langue japonaises ce qui lui permet de parler avec Yonoi et Hara mais aussi (ou surtout ?) de négocier comme il le peut un moindre mal pour les prisonniers.
Le versant occidental du choc des cultures qui peut avoir l'air plus raisonnable bien que pas tout à fait, si on considère des traits de caractères communs avec le capitaine Hicksley/Jack Thompson qui a l'air de vivre pour s'accrocher avec beaucoup d'orgueil par, pour et avec le règlement militaire, prend de l'épaisseur avec le passé de Celliers. Une façon de revenir autrement vers une image de la virilité à mettre dans la balance avec sur l'autre plateau une question morale et une question de valeurs qui finalement traversent tout le film dont une autre qualité est de mettre en oeuvre le temps. Sans forcément aller vers une rédemption ou une conclusion évidente.
Un film complexe, efficace aussi bien que conservant à la fois des zones d'ombres et un côté démonstratif appuyé. A l'image peut-être de cette idée que Bowie et Sakamoto seraient le film alors qu'il est plus que ça ?
A voir (ou revoir) en tout cas.
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mer 20 Jan 2016 - 16:22
Très bonne suggestion, animal !!
Pas facile d'entrer dans cet univers d'ultra-violence, avec la surenchère terrifiante de la langue japonaise qui ne connait (dans ce film) que le cri ou le chuchotement. Pas de demi-mesure non plus dans la confrontation entre deux modes de penser la mort, l'honneur, l'orgueil quand on est militaire japonais ou britannique. Les personnages sans être des caricatures défendent farouchement leur individualité, le hiératique Yonoï, jeune chef de camp très maquillé, Celliers et sa rébellion à jamais adolescente, Hara la brute attachante et Lawrence qui tente par tous les moyens de faire le lien entre culture japonaise et occidentale (arrivant souvent à la triste conclusion que tout le monde, dans les circonstances guerrières, a tort).
J'ai trouvé la tension du film très dure à supporter et en même temps parfois tellement exacerbée qu'elle en devient absurde. Je n'ai pas tout compris aux raisons qui ont amené Celliers (D. Bowie) devant un tribunal ; certains rituels japonais, ce hiératisme incroyable, cette rigueur des hommes toujours contrebalancée par l'ivrognerie, la filouterie voire l'humanité profonde me semble l'expression presque parfaite de la 'japonité' ; tandis que le sens de l'étiquette, l'honneur british et une certaine idée de l'irrévérence convienne nt sans doute aussi parfaitement à l'idée de l'occident.
En tout cas, je sors de ce film (c'est vraiment l'impression que j'ai, d'avoir été plongée dans un bain de sueur, de soleil éclatant, de miasmes et de folies guerrières dont on échappe un peu groggy) à la fois intriguée par la manière dont la mort est ici agitée devant les hommes comme un foulard rouge et en même temps un peu brisée par tant de tensions. Certaines scènes du film particulièrement surréelles donnent à penser que les soldats (les furyo) pour échapper aux mauvais traitements, à la faim et à la peur ne peuvent qu'inventer des manières d'être obsessionnelles ou un peu folles.
Une scène particulièrement captivante durant laquelle on voit Celliers mimer une conversation pendant laquelle il se rase, petit déjeune et fume, nous rappelle d'ailleurs aussi la poésie des corps, l'élégance des gestes, la sournoise capacité du mime à donner en partage quand les hommes ne parlent pas la même langue. [A noter au passage que David Bowie avait suivi des cours de mime avec Lindsay Kemp, un des élèves du Mime Marceau… ça aide grandement !)]
Oh et quelqu'un pourrait-il m'expliquer le symbole de la mèche de cheveu coupée par Yonoï sur la tête de Celliers. S'agit-il d'une manière de s'approprier un peu de la force de celui qui vous a battu (et qu'il faut faire brûler sur son autel au Japon) ? D'un simple souvenir saisi sur la tête de l'aimé ? D'un trophée (érotique?) ? Ou suis-je complètement dans l'erreur ?
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mer 20 Jan 2016 - 20:44
pas facile à interpréter ou alors en se retranchant derrière l'amour compliqué ? Celliers, sorte d'anti-Yonoi qui ne flanche pas et n'a pas l'air de douter, c'est le type qui achève de ou fait flancher tout court Yonoi dans son culte de lui-même (à travers les imageries simples etc.), en plus de la fascination immédiate ?
mélange de souvenir et de trophée mais d'une défaite ? ... ou par ricochet d'une remise en question de certains fondements de l'affirmation de soi qui peut être vue comme une victoire ? on en revient certainement à l'altérité qui joue un rôle dans l'amour/fascination je pense.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mer 20 Jan 2016 - 22:06
et tu tentes Le pont de la rivière Kwai après ?
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Nagisa Oshima Mer 20 Jan 2016 - 23:54
C'est sa blondeur qui le fascine. Ce qu'elle renvoie d'exotisme, de l'Occident, de son désir homosexuel refoulé et inacceptable. Il veut s'approprier de sa lumière et conserver ce qui le caractérise le plus comme un souvenir amoureux. Il l'aime et le désire mais c'est l'ennemi qu'il faut éliminer malgré soi. Et avec d'autant plus de cruauté que le désir est refoulé. Cette mèche qu'il prélève est un peu comme le seul geste de tendresse qu'il s'autorise. On pourrait dire que c'est le seul acte sexuel du film. En tout cas je le vois comme ça.
Par contre je n'aime pas le choix de Bowie. Je le trouve tout le temps faux. Ce n'était pas un bon acteur de mon point de vue. Et la scène que tu cites m'est pénible à chaque fois tellement je le trouve mauvais. Mais il voulait confronter 2 pop stars de l'époque. Sakamoto et Bowie. La rencontre était intéressante. Mais je regrette ce choix.
La scène d'humiliation en flash back durant l'enfance est assez troublante également.
Mon meilleur souvenir est le démarrage du film quand la musique commence. Je me souviens encore de la jouissance que ça m'a procuré. Sakamoto a fait un super boulot. Et à 15 ans ce que cette histoire raconte m'avait beaucoup troublé et fasciné.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Nagisa Oshima Jeu 21 Jan 2016 - 7:17
c'est clair qu'entre Bowie et Conti il n'y a pas photo, après le film joue beaucoup de l'aspect et des manières extraterrestres du personnage, plus fondu dans la masse ça aurait été différent. Sakamoto aussi fait un personnage outrancier non ?
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Nagisa Oshima Jeu 21 Jan 2016 - 11:43
Marko a écrit:
C'est sa blondeur qui le fascine. Ce qu'elle renvoie d'exotisme, de l'Occident, de son désir homosexuel refoulé et inacceptable. Il veut s'approprier de sa lumière et conserver ce qui le caractérise le plus comme un souvenir amoureux. Il l'aime et le désire mais c'est l'ennemi qu'il faut éliminer malgré soi. Et avec d'autant plus de cruauté que le désir est refoulé. Cette mèche qu'il prélève est un peu comme le seul geste de tendresse qu'il s'autorise. On pourrait dire que c'est le seul acte sexuel du film. En tout cas je le vois comme ça.
Merci pour cet éclairage, Marko, qui me parait tout à fait convaincant.
Je voulais justement mettre deux photos du film, l'une de Bowie et l'autre de Sakamoto pour montrer combien le premier est lumineux et solaire alors que le second est plongé dans le noir et les ténèbres.
Et je suis aussi d'accord avec animal pour envisager certaines scènes outrancières comme si elles étaient tirées d'un délire onirique, d'un conte cruel dans lequel Celliers serait un faune et Yonoï un ogre chétif... Il y a comme une sorte de sacralisation des actions dans ce film qui lui donne une dimension quasi mythologique...
Quant au Pont de la rivière Kwaï, je l'ai lu quand j'étais toute pitite et j'aimerais bien le relire un jour...