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| Bob Rafelson | |
| | Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Bob Rafelson Ven 15 Fév 2013 - 22:20 | |
| Bob Rafelson (1933 - ) extrait de sa biographie (très synthétique : figure du cinéma indépendant américain, producteur et réalisateur, Easy Rider, Nicholson, ...) : - Citation :
- En compagnie des quatre membres du groupe, munis d’un magnétophone ainsi que d’une quantité de produits illicites, ils enregistrent toutes les idées passant dans leurs têtes embrumées. Résultat : un collage surréaliste parodiant à peu près tout ce que le cinéma américain compte de genres. Déroutant même les fans du groupe, le film est accueilli avec fébrilité aussi bien par la critique que le public. En 1969, Bob Rafelson co-fonde avec Bert Schneider la société de production BBS et place Jack Nicholson au casting d’Easy Rider, manifeste libertaire de Dennis Hopper dont il est le producteur. Contre toute attente, le film devient en peu de temps l’emblème de la contre-culture américaine et du Nouvel Hollywood. A noter que le directeur de la photographie Laszlo Kovacs, à l’origine de cette lumière si particulière dans Easy Rider, est choisi par Rafelson pour quelques-uns de ses films suivants.
Il faut attendre 1971 et sa seconde réalisation Cinq pièces faciles pour que Rafelson connaisse sa première reconnaissance publique. Récit autobiographique et flânerie emblématique de la jeune garde hollywoodienne, le film ne démontre ni ne raconte rien, sinon l’errance de protagonistes en proie à un vide existentiel dont ils ne semblent pas avoir conscience. Célébré par la critique, le succès public est au rendez-vous. L’occasion aussi pour Jack Nicholson de connaître le premier rôle majeur de sa carrière. On ne change pas une équipe qui gagne : l’année suivante, l’acteur rempile avec le réalisateur pour le tournage de The King of Marvin Gardens (1972). Vidé de tout ce qui pourrait le rattacher à un genre, le film est certainement l’œuvre de Rafelson la plus radicale. Le cinéaste y rejetant toute trace de spectacle, en découle une presque totale absence de progression narrative, amenant à tort la critique comme le public à bouder le film. plus de lecture : allocine.frFilmographie en tant que réalisateur : 1968 Head 1970 Five Easy Pieces 1972 The King of Marvin Gardens 1976 Stay Hungry 1981 The Postman Always Rings Twice 1987 Black Widow 1990 Mountains of the Moon 1992 Man Trouble 1996 Blood and Wine 1998 Poodle Springs (TV Movie) 2002 No Good Deed filmographie en tant que producteur : 1966-1968 The Monkees 1969 Easy Rider (uncredited) 1971 The Last Picture Show (uncredited) 1973 The Mother and the Whore (uncredited) Five Easy Pieces (1970) De Bob Rafelson, avec Jack Nicholson, Karen Black, Susan Anspach" I move around a lot, not because I'm looking for anything really, but 'cause I'm getting away from things that get bad if I stay."Bobby travaille sur les puits de pétrole et quand il rentre boit des bières ou sort s'amuser avec son collègues et leurs amies, femmes, ou d'autres filles... Mais il est nerveux, comme s'il n'était pas à sa place et ne supportait pas son entourage trop... con ? Il faut dire que Rayette (Karen Black), sa compagne, a tout de la bécasse. Un archétype de serveuse rêvant d'être chanteuse. On découvre vite que derrière ses apparences modestes Bobby cache vaguement une éducation et un passé de musicien, issu d'une famille aisée de musiciens, on ne sait pas trop pourquoi il a pris ses distances. Hésitant à disparaitre, il retourne tout de même voir soir père mourant... réunion de famille distante, maladroite, avec des imprévus qui finalise la collision des deux mondes. Celui de l'américain vidé du cerveau mais peut-être pas si mauvais et celui d'une culture affirmée mais sans doute trop mauvais, cassant, tout aussi factice à sa manière. Et Bobby tire la gueule et grince des dents ne s'y retrouvant nulle part. Très solide dans ses personnages très interprétés, très grinçant et pieds dans le plat dans sa description des mesquineries comme du malaise, le film est très légèrement bancal, presque un peu trop. Il est pourtant difficile de résister à ce long malaise et à un sentiment d'injustice intrinsèque que l'on partage du côté coupable. La dérive du "y en a marre" en images, en banalités écrasantes, en obligations... en culpabilité, en doute. C'est un assez chouette film, qui ne remonte pas le moral mais touche assez juste (ça compense).
Dernière édition par animal le Dim 3 Nov 2013 - 20:57, édité 2 fois (Raison : ajout bio et filmo) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bob Rafelson Dim 3 Nov 2013 - 20:32 | |
| The King of Marvin Gardens (1972) Un type raconte des histoires à la radio, en fait des variantes assez sombre de sa propre histoire. Le jour où commence le film, jour qu'on imagine pareil à beaucoup d'autres malgré le fait que d'entrée le film fausse les chemins de l'imagination, son frère lui demande de venir de Philadelphie à Atlantic City. Ça n'a pas l'air de l'enchanter mais il y va. Comité d'accueil bizarre de grandeur fauchée suivie d'une visite à la prison... suivi d'un long intermède sur le boardwalk en inter-saison. Hôtel de luxe et plans improbables derrière des histoires louches pour acheter une île de l'archipel d'Hawaï et y monter un casino. Le grand frère (Bruce Dern) mène la danse avec ses deux acolytes (une jeune femme et sa belle-mère) entre deux prises de têtes plus ou moins alcoolisées et le petit frère (Jack Nicholson) rumine et semble reculer devant ce rêve partagés de gamins. Sublimes images de László Kovács entre le vide de la ville et de gigantesques et assez oppressants panneaux publicitaires. Drôle d'histoire de frère, dans un registre tendu mais pas dénué de tendresse, elle est loin mais elle est là, une drôle d'histoire sur fond d'images qui se délitent, de faux rêves qui deviennent menaçants. On pourrait toujours trouver que Nicholson en fait beaucoup mais ça passe assez vite pour laisser place à son ennui visible, un agacement mal défini et puis ses passages de monologues ou tentatives d'enregistrements sont très réussies. J'ai retrouvé le jeu des apparences et l'approche "compliquée" de la famille (la fin est belle aussi) qui apparaissent déjà dans Five Easy Pieces. Finalement les images retranscrivent bien le trouble, elles sont très belles les images mais elles ne sont pas calmes. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bob Rafelson Jeu 7 Nov 2013 - 21:49 | |
| Quelques images : - - - - - - - - - | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Bob Rafelson Jeu 7 Nov 2013 - 23:08 | |
| Merci, animal. J'ai dû parler de Rafelson quelque part, j'aime bien ce cinéaste, qu'on a un peu vite oublié. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bob Rafelson Ven 8 Nov 2013 - 6:16 | |
| il a été cité (j'ai retenté la recherche) mais ça doit être tout. j'avais bien aimé Five Easy Pieces mais en en ayant vu un deuxième je crois que j'aime plus les deux. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Bob Rafelson Mar 1 Mar 2016 - 9:18 | |
| Je viens de visionner Five easy pieces. Il y a quelque chose d'assez moderne dans le traitement du film. Nous passons du point de vue masculin à une critique féministe possible... Le personnage principal incarné par Jack Nicholson démontre l'absurdité d'en rester au niveau des apparences. Nous pourrions considérer le film comme d'inspiration assez beat et contre-culturelle dans la mesure où le personnage principal est un «drop-out» de la société. Il déclare volontiers son je-m'en-foutisme face à la perspective de garder son job et par le fait même, il voit la duplicité à laquelle il a fait face quand il s'aperçoit que quelqu'un qu'il connaît est reconnu coupable de vol. Multipliant les conquêtes, Bobby Dupea est plutôt indifférent envers ses semblables et il représente tout du parfait individualiste en proie aux gestes autodestructeurs et dépréciant autrui. Il est tellement obnubilé par le sexe qu'il oublie ce qu'il poursuit dans la vie, pour prendre les travers de la vie moderne effrénée. Il préfère laisser en plan toute idée de s'établir pour reprendre la route, en butte contre toute idée de tradition et de stabilité.
Comparativement, les personnages féminins m'apparaissent évoluer sous la coulpe du personnage principal. Il y a une certaine idée de résistance et de musique qui transparaît à travers les propos qui s'échangent de part et d'autre, mais le sexe s'y consomme toujours autant sans vergogne. Il faudra bien sûr une figure qui vient mettre un haro sur la domination masculine, mais Bobby Dupea se prend toujours autant d'envie de fuir et se dérober à la société de consommation. Quoi qu'il en soit, cette conscience désenchantée fut bien traitée sous l'angle filmique et ça nous change beaucoup des belles fins à la Hollywood... | |
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| Sujet: Re: Bob Rafelson | |
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| | | | Bob Rafelson | |
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