Jean Vautrin

Citation :

Jean Vautrin, de son vrai nom Jean Herman, est un écrivain, réalisateur de cinéma, scénariste et dialoguiste français, né le 17 mai 1933 à Pagny-sur-Moselle. Il a exercé durant plusieurs années dans le cinéma sous son vrai nom avant d'adopter son nom de plume en littérature.
source: Wikipedia

Je n'ai pas vu de lien sur cet auteur à la langue truculente dont les romans sont jubilatoires sans être superficiels. Il a d'ailleurs obtenu le prix Goncourt 1989, pour "Un grand pas vers
le bon Dieu", un prix bien mérité. L'histoire de trois générations de cajuns, ces pionniers qui ont quitté la France pour s'installer en Louisiane.

"Fils de piégeur, Raquin sortait d'une famille où on avait souvent marié première et seconde cousines. Dans les temps reculés, c'était pas bien la mode de s'épailler trop loin pour lier amitchié d'amour et la jeunesse faisait jamais arien pour mécontenter ses parents qui choisissaient pour elle. "

En ce moment, je termine "les années Faribole", le quatrième tome d'une saga, quatre soldats :  des tranchées de 1914 au Paris des années folles

" Qu'importe ! A l'heure historique où la guerre s'arrête pour nos quatre soldats français, l'angelot au carquois bien rempli semble le mieux placé pour devenir le principal invité nécessaire au
festin de la vie ! En bonne logique, il est partout. Avec son apparence de bébé Cadum, un clair soleil au fond des yeux, il sied à merveille à tous ceux qui envahissent les rues pour fêter la victoire. La joie est universelle . Eros monté sur tous les socles de la capitale décoche ses flèches en plein coeur de ceux qui se promènent, se regardent, s'étreignent. Sa légèreté, son allégresse, sa gourmandise, son exubérance, le rebondi de ses jolies fesses, sa légitimité submergent les corps en jachère. Envolé, cafard ! Oubliées, grises mines ! Dans le monde entier, le 11 novembre est salué par des explosions de joie.

Soupir unanime ! C'est FI-NI !

Clémenceau :  "1918 ! C'était idiot !...C'était fou ! .........mais il y avait quelque chose....un peu de grandeur.....Le temps que nous vivons est une abjection. "

" Jugement partial, on s'en doute. Le temps coule en défaveur du vieux lutteur. Dans un élan magnifique, l'ingénieuse société nouvelle est en marche ! Elle taquine
l'indépendance. Elle tend la main aux abîmés, elle paie des dommages de guerre. Elle accorde une pension aux éclopés. Elle retrousse très haut les jupons pour mieux travailler. Elle
raccourcit ses cheveux. Elle assouplit ses cols durs. Elle jette aux orties ses fixe-chaussettes. Elle délie les idées. Tout de suite ! Tout de suite ! Qu'on n'ait pas le temps de faire ouf !
Les jeunes classes retournent au balthazar de la vie ! Le soir ? A la bamboule ! Le matin ? Au boulot ! Partout où c'est nécessaire, les hommes, les femmes des années Faribole inventent de nouveaux modes d'existence. Ils secouent la poussière des malles anciennes. Ils parlent. Ils calfatent. Ils disent qu'il faut arranger les petites choses.
Tout marche à l'électrique ! "

Avec la vie Ripolin, dans les années 80; il décrivait la vie au jour le jour avec son fils autiste profond

simla a écrit:

Oui, Jean Vautrin, un dialoguiste recherché du cinéma français des années 80, le passable (avec Yves Boisset), la facture honnête-moyennasse (l'Entourloupe) et le somptueux (Garde à vue).

Citation :

Jean Vautrin, de son vrai nom Jean Herman, est un écrivain, réalisateur de cinéma, scénariste et dialoguiste français, né le 17 mai 1933 à Pagny-sur-Moselle. Il a exercé durant plusieurs années dans le cinéma sous son vrai nom avant d'adopter son nom de plume en littérature.
source: Wikipedia

Je n'ai pas vu de lien sur cet auteur à la langue truculente dont les romans sont jubilatoires sans être superficiels. Il a d'ailleurs obtenu le prix Goncourt 1889, pour "Un grand pas vers
le bon Dieu", un prix bien mérité.

J'ai relu cet hiver "un grand pas vers le bon Dieu", Goncourt fort mérité, en effet !
On se balade chez les paysans du bayou au XIXème et on arrive à La Nouvelle Orléans pour assister à l'éclosion du Blues et du Ragtime, vécus par un insider. Non je ne dévoile pas l'histoire.
Tout d'accord avec toi, Simla, "langue truculente [...] jubilatoire sans être superficiel".

Une grande folie de mots, livre époustouflant parce que dépassant le pittoresque, ne vous perdez pas dans les méandres d'eau boueuse et limoneuse, laissez-vous faire, écoutez Vautrin envoyer la musique littéraire. Vous aurez votre dose d'hémoglobine, de fureur, de thrill, de violence, d'images fortes, de caractères.

En fait, non.
Non ce n'est pas ça que j'ai envie de dire de ce livre, plutôt ça:

Spoiler:

J'ai envie de te répondre : " et le bon temps roulait...."

Décès de Jean Vautrin, hier, à l'âge de 82 ans.

Je me souviens que Billy Ze Kick avait été une petite révolution dans ma vie de jeune lectrice (avec Queneau...). Et que le tobozo était devenu un terme générique qui me permettait de parler de sexe devant n'importe quel adulte sans qu'il le sache... jouissif, si j'ose dire...

En remontant le fil, je me dis qu'il faudrait bien le relire ce foutu Vautrin !

Ah...j'apprends cette triste nouvelle qui n'aura pratiquement aucun écho dans la presse, sans doute !

Même si c'est un âge raisonnable pour mourir, je trouve toujours triste la disparition d'un écrivain qui m'a enchantée, amusée, réjouie... en lisant ses romans.

Bye bye        

Peut-être Jean Vautrin pourrait réunir quelques-uns d'entre nous autour d'une lecture, à partager ensemble ? (Billy ze Kick, Un grand pas vers le Bon Dieu, ou ce que vous voudrez !)

simla a écrit:

Ah...j'apprends cette triste nouvelle qui n'aura pratiquement aucun écho dans la presse, sans doute !

Pourquoi n'en aurait-on pas parlé dans la presse ? Le Monde, Libération, Le Point, le Figaro, Le Nouvel Obs, l'Express en ont parlé (au moins sur leur site Web), et la liste n'est pas exhaustive.

Tu m'en vois ravie ! Evidemment, ici, en Nouvelle Calédonie, sa notoriété n'est pas la même et de toute façon, les gens lisent peu.

Il y a quand même quelques écrivains,je pense à Robert Merle et Henri Troyat qui sont morts dans une quasi indifférence si je me souviens bien.

simla a écrit:

Tu m'en vois ravie ! Evidemment, ici, en Nouvelle Calédonie, sa notoriété n'est pas la même et de toute façon, les gens lisent peu.

Il y a quand même quelques écrivains,je pense à Robert Merle et Henri Troyat qui sont morts dans une quasi indifférence si je me souviens bien.

J'avais failli ajouter que le journal Sud-Ouest en avait parlé aussi, mais je n'avais pas vérifié les journaux de Nouvelle Calédonie...
Il y a parfois certains décès qui "tombent mal", qui sont éclipsés par d'autres événements (par exemple, Prokofiev est mort le même jour que Staline...)

Sigismond a écrit:

Peut-être Jean Vautrin pourrait réunir quelques-uns d'entre nous autour d'une lecture, à partager ensemble ? (Billy ze Kick, Un grand pas vers le Bon Dieu, ou ce que vous voudrez !)

Je suis partante.

J' aimais bien Vautrin mais au point de lire d' autres livres de lui. En tout cas pas en ce moment. Trop peu disponible. et ça vaut pour
la plupart des LC... Et je le regrette !

Je relirais volontiers "un grand pas vers le bon Dieu" que j'avais beaucoup aimé, mais pour le moment, je déménage et tous les livres sont en carton...je retiens néanmoins l'idée !

Dire qu'il m'a fallu deux ans pour voir qu'il y avait un fil sur Jean Vautrin, - et sur surtout qu'il avait écrit un roman sur la vie des cajuns ! Merci Simia et Sigismond pour ces extraits et pour vos commentaires.

Oui pour un LC et pour "Un grand pas vers le Bon Dieu". Mais pour juillet-août ? (Mais "Les années Faribole" me fait également de l'oeil. Difficile de choisir...)

Juillet-août, je ne sais si j'aurai déballé mes précieux bouquins....

Dans le journal local, rien sur la disparition de Jean Vautrin, mais à ma grande surprise un petit panneau à la biblio en faisant état...évidemment, lorsque j'ai parlé de cet auteur à la bibliothécaire, elle ne connaissait pas...misère