Montréal

Comme je l'ai mentionné dans le fil de Kenneth White, j'ai visité les environs de Verdun-Lasalle sur le bord de l'eau et ce, du métro De l'Église jusqu'aux rapides de Lachine. J'ai fait cette excursion dans le cadre d'une sortie de groupe en lien avec mon cours de littérature et géographie.

Pour vous dire franc, cette immersion me permet une remise en question de mon regard, de ce que je perçois. Il nous faut nous dénuder de toute propension à rechercher ce qui fait photo.

Dans les environs de l'Île-des-Soeurs et de Verdun, j'étais découragé de voir un tel sur-développement des tours à condos sans aucune espèce de vision et d'harmonie avec le paysage naturel. J'imagine que c'est cette désillusion, combinée au fait que je détestais marcher dans la boue, qui faisait que mon regard était teinté.

Qu'importe, je voulais bien me prêter à l'exercice. Voir un peu ce qui m'a raccroché avec cette beauté parcellaire de ce qui nous reste de paysages naturels en contexte urbain.



Tout juste avant, je venais de voir quelques arbres :



J'ai vu beaucoup de saules pleureurs dans le coin. Dans les environs de Verdun et Lasalle, il y a plusieurs personnes qui s'adonnent à la pêche. L'eau y est peu profonde, et nous pouvons nous diriger vers l'île aux Hérons en marchant dans l'eau (je n'ai pas eu la chance de m'aventurer sur cette île) :



Revenons sur le sentier de ce que j'ai vu :



Comme je n'ai pas atteint la contemplation concrète des rapides de Lachine ce même jour, je vous livre une autre photo de ce qu'il est possible de voir :



Nous avons écouté collectivement un urbaniste de profession nous entretenir au sujet de l'archipel de Montréal et de l'ensemble de ses îles. Il nous expliquait que la volonté politique et la concertation pour des projets en matière de préservation de l'environnement n'étaient pas pour le moment au rendez-vous. Je l'ai senti animé par la nécessité d'agir politiquement et en accord avec les nécessités de tenir compte des changements climatiques qui bouleversent radicalement l'équilibre des îles.

En matière de géographie et d'histoire de Montréal, ce bonhomme-là connaissait son affaire. Si j'étais mûr pour faire un saut en politique municipale, je ferais appel à ses conseils.

Depuis ma visite des rapides de Lachine, j'ai eu l'occasion d'emprunter les routes de l'Ouest de Montréal. Plus jeune, j'avais eu l'occasion de voir les autoroutes 20 et 40 qui font la liaison Montréal-Québec et qui contournent Montréal avant de poursuivre plus loin... ma vision de Montréal consiste d'une île, une ville. Pourtant, il y avait plusieurs municipalités au sein de l'île. Certaines ont fusionné, d'autres ont défusionné et quelques unes se situent toujours dans l'entre-deux. Richard Bergeron était à sa troisième tentative comme candidat à la mairie. Urbaniste de formation, il avait plusieurs idées pour la revitalisation de Montréal. Comme politicien, il passe difficilement la rampe médiatique. Durant la campagne, il parlait de faire revivre les rives du Saint-Laurent à l'Est au sud de la rue Notre-Dame.

Pour ma part, je prendrai le problème un peu différemment. Ma vision est essentiellement du centre de Montréal. Je constate qu'à partir de cette vision, plutôt qu'aux extrémités, nous sommes encerclés par le Mont-Royal. Les chemins de fer, les lignes de métro, les routes et les autoroutes sont tracées de manière à délimiter les villes et les arrondissements entre eux. Si nous regardons le cas de l'autoroute 13, il est possible de dégager une autre vision à partir du développement industriel de Montréal. Les rapides de Lachine ont permis un développement assez particulier des activités maritimes autour de Montréal. Toutefois, je suis attristé par ce qui subsiste des anciens chemins de fers, des autoroutes et de la rue Notre-Dame à l'Ouest. Je ressens qu'il y a une anesthésie qui empêche cette ville de respirer comme elle le devrait.

Plutôt que de migrer vers Montréal, les routes amènent les voyageurs à s'excentrer. Une des réalités du voyageur est bien sûr de se perdre... Toutefois, je vois des délimitations routières qui enclavent et dressent les quartiers et les villes en des entités totalement indépendantes. Il y a bien sûr le facteur linguistique et la question nationale non résolue, mais il me semble que Montréal doit se relever. Une manière de le faire, c'est d'envisager un réaménagement radical de nos perspectives. Il me semble tout à fait incontournable que le transport collectif se développe et qu'on envisage une décroissance du réseau routier existant de manière à réaménager certains coins plus verts et où il ferait bon d'évoluer...

Je mets ici fin à une parenthèse. Je reviendrai un autre jour sur des images de Montréal.

jack-hubert bukowski a écrit:

À Ahuntsic, j'ai passé une bonne partie de mon adolescence (école secondaire) et une partie de ma vie adulte. J'y ai joué au hockey. Je reviens sur ce qui fait la particularité pluraliste du quartier.

Tout d'abord, le premier Adonis, marché d'alimentation libanais, fut fondé sur les lieux. Il y a quelques années, le marché a déménagé et s'est bâti un espace commercial agrandi :



Maintenant, nous pouvons compter plusieurs épiceries Adonis à Montréal et Laval.

Allo Jack, je suis tellement heureuse d'avoir un Adonis amélioré à Laval. Je ne sais plus si tu étais déjà entré dans l'ancien magasin. Il était petit, difficile de s'y promener dans les allées. À present, le nouveau Adonis est semblable à celui de la rue Sauvé. Ce sera plus facile d'y faire rouler la chaise roulante et de profiter des excellents prix sur tout. J'aimerais tellement qu'il vienne sur la rive Nord plus près de chez moi. Ste-Thérèse ou St-Eustache. Mais bon , heureusement que Laval n'est pas si loin non plus.

bulle a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

À Ahuntsic, j'ai passé une bonne partie de mon adolescence (école secondaire) et une partie de ma vie adulte. J'y ai joué au hockey. Je reviens sur ce qui fait la particularité pluraliste du quartier.

Tout d'abord, le premier Adonis, marché d'alimentation libanais, fut fondé sur les lieux. Il y a quelques années, le marché a déménagé et s'est bâti un espace commercial agrandi :



Maintenant, nous pouvons compter plusieurs épiceries Adonis à Montréal et Laval.

 Allo Jack, je suis tellement heureuse d'avoir un Adonis amélioré à Laval.    Je ne sais plus si tu étais déjà entré dans l'ancien magasin. Il était petit, difficile de s'y promener dans les allées.  À present, le nouveau Adonis est semblable à celui de la rue Sauvé.    Ce sera plus facile d'y faire rouler la chaise roulante et de profiter des excellents prix sur tout.   J'aimerais tellement qu'il vienne sur la rive Nord plus près de chez moi.  Ste-Thérèse ou St-Eustache.  Mais bon , heureusement que Laval n'est pas si loin non plus.    
 

C'est bien, bulle... pour ma part, je ne vais plus aussi souvent chez Adonis. J'ai déménagé, donc la succursale que je visite non loin du métro Atwater est un peu «étroite» et un peu minuscule au sens où tu le dis... j'y suis allé une seule fois. Je verrai bien quand je daignerai y retourner... :)

jack-hubert bukowski a écrit:

bulle a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

À Ahuntsic, j'ai passé une bonne partie de mon adolescence (école secondaire) et une partie de ma vie adulte. J'y ai joué au hockey. Je reviens sur ce qui fait la particularité pluraliste du quartier.

Tout d'abord, le premier Adonis, marché d'alimentation libanais, fut fondé sur les lieux. Il y a quelques années, le marché a déménagé et s'est bâti un espace commercial agrandi :



Maintenant, nous pouvons compter plusieurs épiceries Adonis à Montréal et Laval.

 Allo Jack, je suis tellement heureuse d'avoir un Adonis amélioré à Laval.    Je ne sais plus si tu étais déjà entré dans l'ancien magasin. Il était petit, difficile de s'y promener dans les allées.  À present, le nouveau Adonis est semblable à celui de la rue Sauvé.    Ce sera plus facile d'y faire rouler la chaise roulante et de profiter des excellents prix sur tout.   J'aimerais tellement qu'il vienne sur la rive Nord plus près de chez moi.  Ste-Thérèse ou St-Eustache.  Mais bon , heureusement que Laval n'est pas si loin non plus.    
 

C'est bien, bulle... pour ma part, je ne vais plus aussi souvent chez Adonis. J'ai déménagé, donc la succursale que je visite non loin du métro Atwater est un peu «étroite» et un peu minuscule au sens où tu le dis... j'y suis allé une seule fois. Je verrai bien quand je daignerai y retourner... :)

Quand c'est étroit , c'est moins intéressant, à moins d'y aller quand il y a peu de clients. Mais c'est toujours rempli de clients cet endroit.    

Je cite à nouveau une photo que j'avais placée en marge du compte-rendu de mes premières visites a Saint-Henri.

Citation :

Aujourd'hui même, comme je vous le disais en citant l'étude de Catherine Séguin qui nous entretenait à propos du cas de la Place-Saint-Henri et du square Jacques-Cartier, il est difficile de croire que les environs de la Place Saint-Henri furent aménagés ainsi par le passé :



J'ai fait la découverte d'un fil sur un autre forum qui parlait de l'aménagement des principaux axes autoroutiers et de transport collectif autour de Montréal. En parcourant l'ensemble du fil, j'ai fini par conclure que mon goût pour la poésie et l'architecture étaient décuplés en raison d'un manque de jugement pathologique en matière d'aménagement urbain. Entre la Métropolitaine et la rue Sauvé, les résultats sont proprement désastreux :



Apparemment qu'il y aurait des rénovations majeures pour assurer la liaison du train vers Mascouche sur cette même voie... les travaux se font attendre et les dépassements de coûts doivent y être légion encore une fois... Quand nous analysons le cheminement des travaux majeurs sous les années de l'administration de Jean Drapeau, je me dis que ça vaut la peine d'investir le terrain de la politique municipale pour garder une mainmise sur les destinées en matière d'aménagement urbain.

L'autre fois, je vous montrais :

jack-hubert bukowski a écrit:

La librairie Bonheur d'occasion

Maintenant, la librairie se trouve au 1317, avenue Mont-Royal Est, à deux rues de l'ancien emplacement. Pour le moment, il n'y a pas vraiment de photos...

un livre avec de chouettes photos de Julien Coquentin, aux éditions Lamaindonne:

C'est bien que tu montres la photo du livre, topocl. Kenavo a montré quelques photos dans le livre à la page 4 du présent fil.

Pour répondre à la question de Colimasson sur Cartierville, je reprends mon exposé :

Heu... le choix est assez limité côté photos. Je vous donne une carte et des infos...



Cartierville, c'est un ensemble hétéroclite de pâtés de maisons. Ce qu'il est important de savoir, c'est que nous parlons généralement de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville. Pour ma part, j'établis une distinction de base : Ahuntsic n'est pas Cartierville. Quand je jouais au hockey à mon aréna, nous parlions des As d'ABC... pour Ahuntsic-Bordeaux-Cartierville.

Bordeaux est déjà plus «ressemblant» par rapport à une vieille partie de Cartierville. Cartierville est situé en bordure de l'eau de la Rivière des Prairies. Au sud, la voie ferrée délimite d'un côté Ville-Saint-Laurent et Cartierville est au nord de la voie ferrée Montréal-Deux Montagnes (stations du Ruisseau et Bois-Francs). Généralement, nous croyons que Cartierville est délimité par le pont Lachapelle à l'ouest et l'autoroute 15 à l'Est. La réalité est plus complexe. Cartierville longe le bord de l'eau et voisine avec Bordeaux qui est situé à l'est du boulevard de l'Acadie. Bordeaux est minuscule mais ça vaut la peine d'en parler... l'architecture y est particulière.



Nous voyons dans ce segment pictural l'extrémité Est l'ensemble constitué de la prison Bordeaux (ensemble pentagonal) et de l'hôpital Notre-Dame-de-la-Merci. Je vous avais déjà montré une photo l'autre fois... Entre les deux, le boulevard Gouin serpente les environs. Plus à l'ouest, Bordeaux devient Cartierville sur Gouin. Derrière la prison Bordeaux, il y a des rues résidentielles qui voisinent cet univers carcéral (nous voyons une longue rue ainsi qu'un ou deux pâtés de maisons). Maurice Richard a grandi à Bordeaux et vécu sur l'avenue Bois-de-Boulogne. Il jouait au hockey sur la rivière des Prairies.

Je vous disais que l'architecture était exceptionnelle dans les environs. Voici un exemple de Bordeaux :



Donc, il y a une partie qui est désignée l'Ancien Cartierville. Je vous l'apprends en même temps que je l'ai appris, soit donc sur Gouin entre l'autoroute des Laurentides à l'est et la rue Dépatie à l'extrémité ouest, ce qui correspond à l'équivalent de 4-5 rues.

Sur la rue Dépatie plus au Sud, nous pouvons trouver l'école primaire Sainte-Odile. Pour y arriver à partir de Gouin, nous devons traverser le parc Sainte-Odile. C'est un parc assez grand qui définit une bonne part de l'identité de Cartierville. À l'extrémité Ouest de Cartierville, nous pouvons trouver le bois de Saraguay tout juste avant Pierrefonds.



(vue très partielle du parc Sainte-Odile, à partir d'O'Brien)

J'ai un préjugé favorable... j'ai grandi dans les environs et évolué à l'école Sainte-Odile. Disons que comme environnement d'enfance, il est difficile de trouver mieux... le parc est immense, en même temps qu'il est «compact». À l'ouest, la rue O'Brien délimite le parc et à l'est, nous pouvons longer le parc sur la rue Marsan. Au sud, la rue Salaberry est le «boulevard» moderne de Cartierville après le chemin pittoresque de Gouin.

Il y a tellement de parcs dans Cartierville et de longs terrains. Vu que le quartier est assez «ancien», les religieux ont eu le temps d'établir la maison-mère des Soeurs de la Providence. Encore une fois, nous parlons d'un terrain immense.



À Cartierville, il y a également le Manoir Cartierville et le Centre de jour Roland-Major qui accueillent quelques personnes sourdes de l'âge d'or. De nos jours, au Manoir, les Arméniens constituent la principale clientèle de l'établissement qui héberge et prend soin des personnes en perte d'autonomie. Nous avons une importante communauté d'Arméniens dans le coin.



Les parcs, les terrains assez grands et l'architecture particulière en bordure de Gouin, c'est ce qui définit une bonne partie du charme des environs. Mais à mon sens, Cartierville ne serait rien sans ses parcs. Au nord, nous avons le parc Raimbault, plus au sud, nous avons Sainte-Odile, Louisbourg et un peu plus à l'Ouest, nous avons le Bois de Saraguay le parc de Mésy et le parc Beauséjour.

Pour l'anecdote, le pavillon Albert-Prévost qui est plutôt dans un coin retiré de Cartierville sur Gouin Ouest, a déjà vu le psychiatre et plus tard politicien Camille Laurin exercer en ces lieux. L'écrivain Hubert Aquin fut interné au sein de cet établissement quand il prit son envol pour écrire Prochain épisode.



(pavillon Albert-Prévost)

Nous avons également eu le parc Belmont, qui était le principal parc d'attractions de Montréal de 1923 jusqu'à 1983. Aujourd'hui, le parc est disparu... des propriétés immobilières y ont été construites. Le père de l'ancien premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau, Charles-Émile, a administré le parc quelques années.

Comme vous voyez, l'arrondissement a son histoire. Il faut plutôt parler de l'ancienne gloire du quartier de Cartierville. Il y avait un tramway qui faisait la liaison Montréal-Nord-Cartierville. Si Bordeaux a connu son essor, c'est qu'il y a un chemin de fer non loin d'où nous pouvons trouver la petite île déserte, l'Île-Perry. Le pont de l'Île Perry permet aux piétons et aux cyclistes de faire le voyage entre Laval et Montréal sans nécessairement payer un transport en commun.



(Île Perry)



(Pont Île Perry)

Enfin, Cartierville ne serait pas Cartierville si elle n'accueillait pas en son sein l'hôpital Sacré-Coeur. Quand on parle de terrains immenses...

Nostalgie, quand tu nous tiens... je reprends le parcours du récit emprunté par cette même personne qui nous entretient à propos du pays de Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy. Je trouve que le reportage est assez bon et les photos assez bien «léchées» :

Le pays de Bonheur d'occasion

Appréciez encore une fois cette fresque à la particularité de Saint-Henri.

Belles photos. Cela donne un bon aperçu de Saint Henri au fil du temps. J'aime particulièrement la petite maison de Jean Lévesque, qui doit être un personnage d'un livre de Gabrielle Roy? Et j'ai vu qu'il y avait une piste cyclable...Vous faites beaucoup de vélo au Canada?

Pia, Oui, Jean Lévesque est le protagoniste du personnage principal du roman Bonheur d'occasion, Florentine Lacasse. Au début du roman, Florentine tombe amoureuse de ce dernier. Elle finit par se résigner au fil des péripéties, se rabattant sur Emmanuel.

Pour la piste cyclable, oui, le vélo gagne de plus en plus la cote dans les dernières années. Les pistes cyclables se multiplient, le vélo d'hiver se développe et certains accidents impliquant des cyclistes ont inscrit le vélo dans les débats publics au Québec.

Montréal... sera peut-être un jour ma ville. Ma femme et moi sommes en train de nous renseigne pour franchir l'Atlantique et nous installer là-bas. On a de bonnes chances dans les deux ou trois ans à venir.
On aime bien le secteur d'Outremont pour nous loger. Ou entre le canal de Lachine et le St Laurent (secteur de Verdun). Ou le secteur de la Petite Patrie.
Je vous tiendrai au courant !

  

tu pourras toujours nous rejoindre de là-bas Harelde !

et merci pour toutes les explications et les photos Jack !