Sugar Man [Malik Bendjelloul]

-Sugar Man-




Avec
Sixto Díaz Rodríguez, Stephen Segerman, Dennis Coffeyplus

Film GB/ Suédois.

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J'ai cherché partout le commentaire de Queenie à qui je dois cette découverte, mais sans succés. Peut-être en a t'elle parlé uniquement sur le fil musique, où j'avais posté aussi cet air qui donne le titre du film, air sur lequel j'ai un jour immédiatement flashé. Ce film-documentaire, magnifiquement bien ficelé, est l'histoire de ce chanteur Sixto Rodriguez, surnommé Jesus, d'origine mexicaine, dont le parcours fut d'une incroyable ironie.



Au début des années 70 Rodriguez, un ouvrier pauvre de Détroit, enregistre ses deux premiers albums. Du folk rock à texte plus que subtil, dont l'univers rappelle celui de Bob Dylan, qu'enrichit sa voix chaude. Superbe. Bizarrement le succés ne suit pas, son label sombre, et plus personne n'entend parler de lui. Le type se serait immolé sur scène et un voile de mystère parachève la légende. Fin du premier round.



Très loin de là, en Afrique du sud et sans qu'il le sache pourtant, son image est devenu une icône. En plein Apartheid dans un pays privé de culture US et fermé à toute contestation, ses titres sont une déflagration. Son album Cold fact se vend sous le manteau à plus de 500 000 exemplaires, le succés est foudroyant mais l'inconnu subsiste. Qu'est-il devenu?



La troisième partie est le récit de cette enquête menée par un de ses fans aidé d'un journaliste, et je ne vous la révèlerai pas de peur de gâcher la magie de ce film-docu, qui m'a passionnée de bout en bout et a gardé jusqu'à la fin toute son aura. Jesus ressuscité? Fable réelle ou réalité fictionnelle? Ce qui est sûr c'est que l'homme fascine, autant par son humilité que par son talent. Et puis moins on en sait, plus pure est l'émotion, donc un seul conseil, courez y s'il passe encore.. Un vrai petit kif ce film !!!

..............................Mais écoutez surtout

Aeriale a écrit:

J'ai cherché partout le commentaire de Queenie à qui je dois cette découverte, mais sans succés.

Queenie en a parlé sur https://parfumdelivres.niceboard.com/t7457p766-coup-de-coeur-du-jour
Mais je crois que c'est tout.

Ah ben voilà, merci Expie!

Je n'étais sûre de rien, elle a en fait juste eu des echos et je sais que sur le coup j'avais râlé de l'avoir raté, ne pensant pas à un réel rapport avec la chanson qui m'avait tant marquée.

Pour le plaisir, deux autres superbes que l'on peut entendre bien sûr dans le film





Coline pourrait aimer je pense, et toi aussi Expie!

Jolie découverte ! La journée commence bien merci

Cool pour ce film que je n'ai pas eu le temps d'aller voir finalement...
(oui je n'avais parlé que de la musique).

Plus qu'à attendre la sortie dvd, et une occasion de le voir !

Aeriale a écrit:

-Sugar Man-

Vu... il y a quelques semaines... Et mouais, bon...
En fait l'engouement autour de ce film, c'est juste l'histoire du bonhomme. Mais une fois qu'on la connaît, voir le documentaire n'apporte pas grand chose (quelques belles images de la ville ouvrière tristoune qu'est Détroit et une itv du producteur dont on sent l'arrivisme et la fourberie à plein nez).

Donc...
Dommage que le réalisateur est suivi la banalité formelle des documentaires classiques. Le rythme est plan-plan (des itv à gogo, des on dits, des images floutées de Sixto Rodriguez).

Bon, ça a permis à un artiste de sortir de l'ombre, et d'avoir sa revanche sur le monde impitoyable du business. Bémol : ceux que je connais qui sont allés le voir en concert ont confirmé ce qui circule : le pauvre Sixto n'a plus de souffle, chante faux, et ne tient pas le rythme d'un concert.
Ça en deviendrait presque malsain d'aller l'acclamer.

Oh quel dommage, tu n'as pas été embarquée!

Je pense que tu connaissais effectivement trop l'histoire de ce type, ce qui n'était pas mon cas. J'y suis allée à l'aveuglette, et la construction m'a séduite au contraire. Bien aimé ce mélange de docu, reportages sur cette ville qu'est Détroit (ville qui me fascine, il semble presque qu'elle ait une âme) et sur l'histoire de cet artiste, que superposent  les images d'animation sur ces morceaux qu'il a créés.

L'ensemble m'a touchée, le personnage un peu lunaire, totalement hors du système qu'est resté Sixto Rodriguez. Et bien sûr le producteur pourri (où est passé tout cet argent, ça parait surréaliste) qui personnifie l'inverse.

Bref, un petit film à part, on aime ou pas!

Le Monde a écrit:

"Sixto Rodriguez sur scène : il lui sera beaucoup pardonné

[...] Les mythes, pour notre bonheur et notre désarroi, s'avèrent parfois à la hauteur du mythe. On l'a compris tout à l'heure en voyant Sixto Rodriguez arriver sur scène, torché comme un prince, épaulé précautionneusement jusqu'au centre du plateau, où, debout devant une foule avide de le découvrir en chair et en os, il a enfoncé son chapeau noir jusqu'à ses grosses lunettes noires, avant de balancer sa main gracieuse sur les cordes de sa guitare... C'est là que le massacre a commencé. Charge aux accompagnateurs de cacher les accords arythmiques et dissonants. "Interéssant, sourira flegmatique l'un des musiciens anglais réunis pour l'occasion. Nouveau, en tous cas."

Avouons-le : l'homme bousillera sur scène jusqu'à ses plus beaux tubes.

[...]

"C'est le mec en colo, qui joue faux de la guitare près du feu mais ne veut absolument pas la lâcher", se marre un ingrat. "Le jour où on m'annoncera Mick Jagger en chaise roulante, fais-moi penser à dire non", dit son copain.
[...]
Et tant pis si le cinéma a simplifié l'histoire pour mieux la magnifier ; tant pis si, sur scène, il joue faux. L'époque réclame des héros positifs.

Pendant que la foule hurle un rappel ; que, backstage, le crew de musiciens discute de l'attitude à adopter pour la fin du set ; Sixto, soutenu par les épaules, continue de gratter sur sa guitare débranchée comme un enfant turbulent que rien ne saurait distraire de son voyage. Les plus mauvais concerts peuvent aussi s'avérer des moments d'exception."

Le Monde, ici.
J'aime bien la phrase de conclusion.

Il a fait de chouettes titres, n'empêche.