Vidar Sundstol [Norvège]

Vidar Sundstøl , né en 1963,est un écrivain norvégien, auteur de romans policiers.
Il a grandi à Drangedal dans le Telemark. Il a étudié au Writer’s College de Bø en 1987.
Il a vécu entre la Norvège, les États-Unis, et l’Égypte avant de se consacrer à l'écriture
Son premier livre, Kommandolinjer a été publié en 1987.

Il a écrit la trilogie du Minnesota, dont le dernier tome sort en 2011 en Norvège.

* Terre des rêves (Grasset 2011- Points 2013)
*Seuls les morts ne rêvent pas ( Grasset 2012)
* Corbeaux (Grasset 2013 )

4ème de couverture :

Citation :

Deux frères, deux meurtres, une légende qui les unit...
Au cours d'une de ses rondes, Lance Hansen, un policier des Eaux et Forêts, découvre sur les rives du lac Supérieur un homme nu et prostré. Le FBI se charge de l'enquête, mais Lance Hansen veut en avoir le cœur net. Est-ce vraiment le premier crime dans la région ? Passionné par l'histoire des premiers colons, il mène ses propres recherches et découvre, en fouillant les archives, qu'un autre meurtre a été commis au même endroit, cent ans plus tôt, et que sa famille, d'origine norvégienne, n'y est pas étrangère... Mais si Lance Hansen parle, tout son univers ne risque-t-il pas de s'effondrer ?
Un roman envoûtant sur la solitude et le poids du passé.

Un auteur norvégien qui s’aventure au cœur du Minnesota n’est pas chose courante ; et cela pouvait faire un peu douter du résultat. Et bien non ! Dans ce premier volet d’une trilogie, roman noir et policier à la fois, Vidar Sundstol montre avec beaucoup d’aisance une bonne connaissance des lieux et de l’histoire migratoire de cet état septentrional des Etats –Unis.

Partant d’une découverte macabre faite par un Lance Hansen, l’auteur s’attache à faire revivre l’histoire de cette région, à immerger le lecteur au sein d’une nature attirante, et campe des personnages auxquels on s’attache rapidement. Hansen se voit soudain confronté à son propre passé, et aux mystères de cette communauté dont il détient les archives historiques, et à laquelle il est intimement lié.

Ce policier n’est pas un polar ordinaire au rythme pétaradant. Nous sommes davantage dans le registre (sans que ça en soit au sens littéral du terme) du nature writting dans la mesure où l’environnement, l’Homme au sein de son milieu et de son histoire occupent une large place dans cette histoire. J’ai pensé durant ma lecture aux ouvrages tranquilles et consistants de William Tapply.

N’allez pas chercher dans ce roman une course effrénée au coupable. Les choses bougent à vitesse humaine, sans effet désagréable de longueur, sans ennui. La lecture est aisée et prenante. C’est à regret que l’on voit arriver, trop vite, le terme du roman.

mimi54 a écrit:

Un auteur norvégien qui s’aventure au cœur du Minnesota n’est pas chose courante

tiens, tu n'as jamais regardé The Golden Girls?? Les fameuses histoires de Betty sur le village (fictionnal) St. Olaf situaient les norvégiens au Minnesota... et on peut trouver sur le net:

Citation :

Minnesota is the unofficial Norwegian capital of the United States: More Norwegians live in Minnesota than in any other state

ce n'était donc qu'une question de temps jusqu'à ce qu'un auteur se choisit aussi cet Etat pour situer son histoire

Seuls les morts ne rêvent pas (La trilogie du Minnesota 2)



4ème de couverture :

Citation :

"Et si c'était lui, le mort et les autres, les vivants ? Et qu'il ne pouvait pas les voir parce qu'il se trouvait déjà de l'autre côté du mur invisible de la mort ? Seuls les morts ne rêvent pas. C'était peut-être pour ça qu'il ne voyait pas d'autre être humain qu'un Indien dans de vieux vêtements? Parce que Lance était mort et l'Indien aussi, et que les morts ne voyaient que les morts..."

Un roman envoûtant sur la solitude et le poids du passé, une plongée dans un épisode méconnu de l'histoire américaine — la colonisation scandinave à la fin du XIXème siècle d'une terre peuplée d'Indiens —, la résurgence d'histoires oubliées qui côtoient les mythes qui ont fait l'Amérique, une réflexion sur le temps qui passe et détruit les rêves.

Un personnage pris au piège de sa conscience, mais jusqu'à quand ?

Si le premier volet de la trilogie se voulait pluri- localisé, et dans un contexte humain élargi, ce second volet, déjà plus court, ne met en scène que les deux frères Lance et Andy, et dans un seul lieu : la forêt. Nous avions laissé Lance face à ses interrogations, avec les deux secrets concernant sa famille. Nous assistons à la confrontation des deux frères, qui plus est en milieu hostile et dans les pires conditions qui soient.
Ce second volet n’est pas une résolution, mais au contraire est le roman où Vidar Sundstol va prendre soin de perdre son lecteur, et faire intervenir à plusieurs reprises une petite voix dont on comprendra vite qu’elle concernera l’affaire ancienne qui taraude Lance, celle de swamper caribou, l’indien disparu…
Si le volet précédent était plus ouvert, et aéré, celui-ci, bien que situé en extérieur est davantage enfermé, et pesant. La solitude des lieux et des personnages est flagrante, et préfigure sans aucun doute la résolution finale.

Corbeaux (Trilogie du Minnesota 3)


4ème de couverture :

Citation :

L’hiver, la neige, le froid. Lance Hansen est dans un motel non loin de la frontière canadienne. Sa famille et ses amis le croient en voyage en Norvège, le pays de ses ancêtres qui l’obsède tant, mais il cherche à se faire oublier et craint son frère depuis leur partie de chasse qui a mal tourné.
Lorsqu’enfin il sort de sa torpeur et de sa tanière, le vieil Ojibwa Willy Dupree lui donne la clef du chemin des rêves. Swamper Caribou hante dès lors son sommeil troublé et le mène vers le véritable meurtrier. Mais encore faut-il savoir comprendre la voix des anciens et accepter de regarder vers l’avenir…
Avec un grand talent de conteur, Vidar Sundstøl continue de tisser, dans ce roman sombre et puissant, les histoires du passé et l'enquête qui l'obsède. Lance Hansen trouvera-t-il la paix et parviendra-t-il à régler ses comptes avec sa conscience ?

Au rythme de l’hiver et des étendues arborées, la quête de Lance se poursuit. L’auteur, dans ce dernier volet, met davantage l’accent sur la personnalité tourmentée de Lance, et son désir viscéral de vérité. S’il a bien son idée sur ce qui s’est passé, en aucun cas il ne veut accuser trop vite.

Tiraillée par ses origine ojibwa, il accepte de se laisser guider par l’irrationnel, les vielles coutumes et les vielles croyances. Ainsi, l’attrape- rêve, et l’exhumation du passé familial, lui aussi tourmenté, vont lui permettre une avancée significative, jusqu’à la résolution finale.

Vidar Sundstøl confirme dans ce dernier volet ses talents de conteur que j’avais déjà appréciés dans les autres volumes. Ce dernier, à l’instar du premier est plus extérieur ; il laisse un plus large part à cette nature sauvage et glaciale, sans pour autant négliger l’aspect psychologique. J’ai à ce titre grandement apprécié le développement des relations entre l’oncle et la nièce.
De même que j’ai aimé que l’auteur mettre l’accent sur la réflexion de ses personnages, et en particulier celui de Lance, que sur l’action. Une façon intelligente de contrer une écriture fluide qui en accélère la lecture.