Derrière la colline [Emin Alper]

Derrière la colline d'Emin Alper

Citation :

Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.

traversay a écrit:

Derrière la colline d'Emin Alper

Citation :

Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.

Je me demandais si cela vaut le coup. Ton commentaire me donne envie.

Arabella a écrit:

traversay a écrit:

Derrière la colline d'Emin Alper

Citation :

Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.

Je me demandais si cela vaut le coup. Ton commentaire me donne envie.

Je le vois bien aussi pour animal, Marko, sentinelle et d'autres, il n'y a pas de raison. Seule condition : être en bonne forme et concentré

traversay a écrit:

Derrière la colline d'Emin Alper

Citation :

Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.

J'ai beaucoup aimé ce film, c'est vrai que l'on pense (car on a le temps de penser durant le film ! mais pour ma part j'aime ce "rythme" lent, ces silences où l'on s'imprègne ainsi des lieux, de l'atmosphère, ah ! ces paysages d'Anatolie) au Désert de Tartares avec ce sentiment d'attente, mais aussi il me semble à certains films de Nuri Bilge Ceylan comme Il était une fois en Anatolie ou Nuages de mai. Certains passages m'ont aussi rappelé Dans la brume électrique .

Je n'ai pas eu l'impression pourtant que le film basculait dans le fantastique, tu penses peut-être aux visions de Zafer (d'où mon lien avec le film de Tavernier) mais on sait vite qu'il est malade, et il me semble qu'il n'y a pas de doute quant aux auteurs des coups de feu et à leurs motifs, bien de conflits doivent naître de situations similaires.

Un très beau film vraiment, dans un style bien particulier cependant .

Derrière la colline

Me voilà rassuré je n'ai pas trop pensé à Nuri Bilge Ceylan et ai pu profiter de beaux paysages non trafiqués. L'approche n'est d'ailleurs pas tant paysage que lieu, et ce de façon assez western. Mais c'est plutôt à Oncle Boonmee que j'ai pensé avec les bruits de la nature et les moments tranquilles... qui cachent d'autres choses. D'ailleurs presque trop malin pour être honnête la façon de montrer et monter cette petite histoire, presque une fable (ça aussi c'est western) pas sans morale et pas sans amusement. Toujours est il que la sauce prend très bien autour de pas grand chose avec des confrontations de générations, de ville et campagne et en brouillant quelques pistes du côté des modes de vie et de la cellule familiale (comme on dit). Et la peur de l'autre, l'utilisation de cette peur et la bizarre présence des soldats.

ça ne paye pas de mine mais c'est terriblement bien ficelé (à un ou deux excès éventuels, notamment celui de jouer sur le flou narratif, mais doit on vraiment se plaindre ?). Taillé pour plaire et impressionner sans doute mais c'est réussi et ça ressemble comme deux gouttes d'eau à un pas mauvais moment de cinéma !

(Une fois de plus j'ai bien fait de suivre ce qui se raconte par ici...).

Ce sera jeudi pour moi. Ce qui me fait presque peur, c'est cette unanimité, trois avis positifs de suite.

Marko ?

Arabella a écrit:

Ce sera jeudi pour moi. Ce qui me fait presque peur, c'est cette unanimité, trois avis positifs de suite.

Marko ?

Il ne passe pas encore à Lille malheureusement.

Un premier film des plus prometteurs. Une façon de prendre son temps pour filmer des paysages splendides, mais inquiétants aussi par moments. Un lieu hors du temps. Et l'histoire familiale aussi est hors du temps. Avec la cellule familiale patriarcale. Et les antagonismes et luttes de pouvoir, les rancoeurs qui couvent. Et les nomades, mythiques en partie, mais pas complètement, il y a bien les chèvres. Le flou entre ce qui est complètement réel et pas, est assez habilement maintenu, pour laisser une part d'ombre (les soldats que le fils halluciné n'est pas le seul à voir), même si l'histoire est assez limpide au final presque jusqu'à la fin. Quelques petits maniérismes dans la façon de filmer, des petites longueurs, quelques petites facilités narratives, mais le film fonctionne vraiment bien, et je dirai presque de mieux en mieux tout au long, avec des acteurs plus vrai que nature. Une bonne surprise, et un réalisateur à suivre.

Pas encore en salle à Nancy....ou déjà plus en salle.....

Comme s'est sorti la semaine dernière, cela m'étonnerait qu'il ne soit plus en salle.
Peut être un peu plus tard. Mais ce n'est pas sûr que ce soit un film pour toi.