Margarethe von Trotta

Citation :

Margarethe von Trotta (née le 21 février 1942 à Berlin) est une actrice, réalisatrice et scénariste de cinéma allemande.

Hier soir sur Arte, j'ai découvert un film très beau et bouleversant.

Ce film c'est Rosenstrasse de Margarethe Von Trotta, réalisé en 2003.

Durant la période nazie, Ruth risqua sa vie pour obtenir la libération de son époux juif. Un film émouvant, trois fois primé à Venise, qui réhabilite un épisode oublié de la résistance allemande.

À New York, les Weinstein sont réunis pour les obsèques du mari de Ruth. Déconcertée par sa mère, qui tient à respecter les rites du deuil juif orthodoxe, Hannah se voit opposer un refus concernant son mariage avec Louis, un Sud-Américain. Durant les funérailles, elle rencontre pour la première fois une parente éloignée de Ruth qui lui révèle un pan inconnu de la vie de sa mère. Selon elle, Ruth a échappé de peu à la déportation, grâce à l'aide d'une bienfaitrice, Lena Fischer. Se faisant passer pour une historienne américaine, Hannah décide de rendre visite à cette femme...



Devoir de mémoire
À travers les recherches d'Hannah, Margarethe von Trotta met en lumière une page ignorée de la résistance allemande : ces femmes "aryennes" qui mirent tout en oeuvre pour sauver, souvent au péril de leurs vies, celles de leurs époux juifs emprisonnés par les nazis. Mélangeant petite et grande histoire, multipliant les allers-retours entre les années 40 et nos jours, ce film, servi par une élégante photographie et une pléiade d'acteurs excellents - notamment Katja Riemann, magistrale - orchestre subtilement le devoir de mémoire et les moments d'émotion pure.

Source : www.arte.tv

dommage, arte rediffuse généralement dans la semaine la plupart des films proposés; mais celui-là, non

Merci Malorie d'avoir ouvert un fil sur ce très beau film que j'ai découvert moi aussi jeudi dernier.

Hannah Arendt

Citation :

La controverse dépeint Hannah Arendt durant les quatre années (1960-64) pendant lesquelles elle a fait le compte-rendu, écrit, et supporté l’accueil violent réservé à son travail sur le procès d’Adolf Eichmann: le célèbre criminel de guerre nazi enlevé par les israéliens en Argentine puis jugé et condamné à mort à Jérusalem. Arendt a écrit « Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal» tout d’abord sous forme d’une série en cinq parties pour le New Yorker, avant d’être publié en livre. Ce rapport a immédiatement provoqué un scandale international.

Le film vient de sortir en Allemagne. Je viens de le voir et il est vraiment très bien fait. Il parle d’un épisode de sa vie où elle suit le procès d’Eichmann pour le New Yorker et les réactions violentes qu’elle recueillit à la suite de son article. Il présente pas mal d’extraits du procès-même d’Eichmann qui fut filmé en entier.

J’émets quelques réticences envers les flashbacks sur son affaire / les controverses qu’elle a eues avec le philosophe Heidegger. C’était inutile à mon avis.

Par ailleurs Barbara Sukowa est une excellente actrice mais elle n’a rien de la façon plutôt calme et réfléchie de la vraie Hannah Arendt. Par instants le jeu de l’actrice devient trop pathétique.

Maintenant je réfléchis si je ne vais pas relire le livre de Hannah Arendt sur le procès d’Eichmann, j'avais lu les articles du New Yorker à leur sortie. Les années ont passé…

La bande-annonce du film passe sur allociné.

Pour les germanophones parmi les Parfumé je recommende cette excellente interview de Hannah Arendt faite en 1964. Sur YouTube elle a été découpée en plusieurs parties (72 minutes au total).

Maline a écrit:

Hannah Arendt

Citation :

La controverse dépeint Hannah Arendt durant les quatre années (1960-64) pendant lesquelles elle a fait le compte-rendu, écrit, et supporté l’accueil violent réservé à son travail sur le procès d’Adolf Eichmann: le célèbre criminel de guerre nazi enlevé par les israéliens en Argentine puis jugé et condamné à mort à Jérusalem. Arendt a écrit « Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal» tout d’abord sous forme d’une série en cinq parties pour le New Yorker, avant d’être publié en livre. Ce rapport a immédiatement provoqué un scandale international.

Le film vient de sortir en Allemagne. Je viens de le voir et il est vraiment très bien fait. Il parle d’un épisode de sa vie où elle suit le procès d’Eichmann pour le New Yorker et les réactions violentes qu’elle recueillit à la suite de son article. Il présente pas mal d’extraits du procès-même d’Eichmann qui fut filmé en entier.

J’émets quelques réticences envers les flashbacks sur son affaire / les controverses qu’elle a eues avec le philosophe Heidegger. C’était inutile à mon avis.

Par ailleurs Barbara Sukowa est une excellente actrice mais elle n’a rien de la façon plutôt calme et réfléchie de la vraie Hannah Arendt. Par instants le jeu de l’actrice devient trop pathétique.

Maintenant je réfléchis si je ne vais pas relire le livre de Hannah Arendt sur le procès d’Eichmann, j'avais lu les articles du New Yorker à leur sortie. Les années ont passé…

La bande-annonce du film passe sur allociné.

Pour les germanophones parmi les Parfumé je recommende cette excellente interview de Hannah Arendt faite en 1964. Sur YouTube elle a été découpée en plusieurs parties (72 minutes au total).

Je ne sais pas trop comment mais ça en a amené du monde dans la salle ! du coup je l'ai vu d'en bas, premier rang, ce n'est pas l'idéal (sauf pour les genoux). Ne connaissant rien au personnage ou à l'histoire (à part l'avis de maline ci-dessus) je me suis retrouvé à la fois partagé et intéressé devant ce film. Classicisme sujet à performance, juste un brin plat et pesant en contraste avec la vitalité frénétique de l'actrice principale et les écueils de la pensée résumée par des phrases clés et des moments charismatiques. Néanmoins un humour vif lui aussi et de solides seconds rôles soutiennent cet ensemble qui se permet d'aborder des thèmes pas forcément évidents ou pas forcément évidents à actualiser, même s'il est probable que l'histoire et les événements étant faits ça aide. ça entraine aussi un certain positivisme préfabriqué sans gâcher l'intérêt ou les qualités de la mise en avant de la démarche intellectuelle et de ses limites et contraintes une fois confrontées au dehors et de la question de ce qu'on en fait de la démarche.

Je ne sais pas s'il y a de quoi faire six caisses du film, mais c'est un film non négligeable et européen.

J'ai pensé, un peu sur le même sujet quand même à La mer à l'aube de Volker Schlöndorff (on ne s'écarte pas trop non plus) qui aurait ma préférence (un peu le même sujet mais pas le même chemin).

Bon... J'irai voir Hannah Arendt quand il arrivera chez moi, merci animal !

animal a écrit:

Maline a écrit:

Hannah Arendt

Citation :

La controverse dépeint Hannah Arendt durant les quatre années (1960-64) pendant lesquelles elle a fait le compte-rendu, écrit, et supporté l’accueil violent réservé à son travail sur le procès d’Adolf Eichmann: le célèbre criminel de guerre nazi enlevé par les israéliens en Argentine puis jugé et condamné à mort à Jérusalem. Arendt a écrit « Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal» tout d’abord sous forme d’une série en cinq parties pour le New Yorker, avant d’être publié en livre. Ce rapport a immédiatement provoqué un scandale international.

Le film vient de sortir en Allemagne. Je viens de le voir et il est vraiment très bien fait. Il parle d’un épisode de sa vie où elle suit le procès d’Eichmann pour le New Yorker et les réactions violentes qu’elle recueillit à la suite de son article. Il présente pas mal d’extraits du procès-même d’Eichmann qui fut filmé en entier.

J’émets quelques réticences envers les flashbacks sur son affaire / les controverses qu’elle a eues avec le philosophe Heidegger. C’était inutile à mon avis.

Par ailleurs Barbara Sukowa est une excellente actrice mais elle n’a rien de la façon plutôt calme et réfléchie de la vraie Hannah Arendt. Par instants le jeu de l’actrice devient trop pathétique.

Maintenant je réfléchis si je ne vais pas relire le livre de Hannah Arendt sur le procès d’Eichmann, j'avais lu les articles du New Yorker à leur sortie. Les années ont passé…

La bande-annonce du film passe sur allociné.

Pour les germanophones parmi les Parfumé je recommende cette excellente interview de Hannah Arendt faite en 1964. Sur YouTube elle a été découpée en plusieurs parties (72 minutes au total).

Je ne sais pas trop comment mais ça en a amené du monde dans la salle ! du coup je l'ai vu d'en bas, premier rang, ce n'est pas l'idéal (sauf pour les genoux). Ne connaissant rien au personnage ou à l'histoire (à part l'avis de maline ci-dessus) je me suis retrouvé à la fois partagé et intéressé devant ce film. Classicisme sujet à performance, juste un brin plat et pesant en contraste avec la vitalité frénétique de l'actrice principale et les écueils de la pensée résumée par des phrases clés et des moments charismatiques. Néanmoins un humour vif lui aussi et de solides seconds rôles soutiennent cet ensemble qui se permet d'aborder des thèmes pas forcément évidents ou pas forcément évidents à actualiser, même s'il est probable que l'histoire et les événements étant faits ça aide. ça entraine aussi un certain positivisme préfabriqué sans gâcher l'intérêt ou les qualités de la mise en avant de la démarche intellectuelle et de ses limites et contraintes une fois confrontées au dehors et de la question de ce qu'on en fait de la démarche.

Je ne sais pas s'il y a de quoi faire six caisses du film, mais c'est un film non négligeable et européen.

J'ai pensé, un peu sur le même sujet quand même à La mer à l'aube de Volker Schlöndorff (on ne s'écarte pas trop non plus) qui aurait ma préférence (un peu le même sujet mais pas le même chemin).

"Comment regarder une femme dont l'activité principale est la pensée ?" C'est la question à laquelle Margarethe Von Trotta s'est efforcée de répondre dans Hanna Arendt, portrait d'une philosophe, et d'une femme, à travers le procès d'Eichmann qui lui a inspiré son célèbre rapport sur "la banalité du mal", aujourd'hui reconnu et incontesté mais à l'époque violemment rejeté par la grande majorité de ses amis intellectuels et, bien entendu, voué aux gémonies par l'Etat d'Israël. Le film est donc davantage centré sur le procès fait à Hannah que sur celui d'Eichmann même s'il est le déclencheur de l'opprobre qu'elle a subi. D'où la volonté de Margarethe Von Trotta de montrer longuement Hanna Arendt dans son milieu new yorkais et de revenir sur ses années d'étudiante marquées par sa fascination amoureuse et intellectuelle pour Heidegger avant la rupture. C'est passionnant mais en grande partie gâchée par la lourde mise en scène de la réalisatrice dont la subtilité n'a jamais été le fort. Le sujet est cependant suffisamment puissant et l'interprétation de Barbara Sukowa tellement fascinante qu'on peut passer outre les défauts de fabrication. Certes, le film idéalise quelque peu la personnalité de la philosophe dans sa posture "seule à détenir la vérité face aux béotiens qui l'entourent" mais la comparaison Arendt = femme à la pensée indépendante contre Eichmann = homme falot sans autre idée construite que celle d'obéir, tient parfaitement la route. Et le monologue final, véritable invitation aux générations futures à réfléchir et à s'exprimer librement en négligeant les discours formatés est particulièrement saisissant.

Je me joins à ce qui a été dit sur ce film. J'ai aimé Barbara Sukowa, trouvé que ce film soulevait des questions intéressantes (je ne connaissais pas ni le personnage ni l'histoire non plus) et cela m'a donné envie d'en savoir plus, de lire les écrits d'Hannah Arendt. J'ai tout de même trouvé certaines longueurs, disons que ce film m'a demandé une grande concentration puisqu'à la fois j'essayais de comprendre le sens de tout cela et cela soulevait une réflexion bien sûr et prosaïquement, le film étant en VO j'essayais d'entendre ce qui se disait en plus de lire, exercice intéressant pour moi car le film est à la fois en anglais/américain et en allemand donc une bonne gymnastique de l'esprit.

Je vais lire Eichmann à Jérusalem. Déjà. ça fait des années que j' y pense sans l' avoir fait. Et puis la correspondance d' H. A. aussi. Rien de mieux que d' en venir aux textes d' abord...

Je viens de le voir rue st André des Arts à St Michel. Nous étions 5 dans le cinéma. Mais ça doit faire quelques temps qu’il est sorti en France.
Ce qui m’a intéressée, c’est comme les années 60 sont retranscrites dans le film. Les costumes, les coiffures les gens qui fument en cours ou après un accident cérébral. A cette époque, on fumait, on buvait et on mangeait et on avait le cholestérol qui explosait (Emission sur « les Tontons flingueurs »de Georges Lautner). Je ne dis pas que c’était bien ou pas. Je dis juste que c’était comme ça.
J’ai aimé voir qu’elle aimait profondément son mari et à quel point ils étaient proches. Pas de drame, beaucoup de tendresse.
J’ai aimé aussi les conversations passionnées où on refaisait le monde.
Ce qui m’a le plus intéressée, c’est le quiproquo qui peut exister quand quelqu’un philosophe et décortique d’une façon objective, sans se laisser submerger par ses sentiments (chose qu’on lui a beaucoup reproché) et sans à priori un événement comme ce procès lié à la shoah. De montrer que dans la souffrance les gens ne peuvent plus rationnaliser les choses. Comme tous les amis qu’elle a perdu à cause de son article.