Il est né le 29 Novembre 1970 à Talence. Fils d’un coiffeur devenu entre temps frappeur de monnaies et d’une secrétaire de direction qui lui transmettra sa passion pour la dactylographie il passe son enfance et l’ensemble de sa scolarité dans la douceur du bassin aquitain. Là, il obtient un baccalauréat d’arts plastiques, puis une licence d’études cinématographiques. Tour à tour livreur de pizzas, manœuvre, télévendeur de listes de mariage, il devient assistant réalisateur à 26 ans, réalisateur à 32 avant de trouver un éditeur à 33 qui publie son premier roman,
La Jeune Fille et le Cachalot. Suivront un recueil de nouvelles et d' autres roman.
Éditions : Albin Michel (Mars 2013)
Nombre de pages : 288
ISBN : 978 2 226 24825 1
Et le perdant est…. Un Road Movie déjanté dû à une rencontre improbable ou comment se mettre dans la panade sans en avoir l’intention (heureusement !!!)…
Vincent Coste a un travail, une femme (enceinte), un logement, une famille qui l’aime. On pourrait utiliser le raccourci tant galvaudé « Tout pour être heureux »… Mais tout un chacun sait bien que « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » ? Ce serait sans compter sur l’imagination débridée et sans fin d’un Sébastien Gendron déchaîné….
On aimera ou on n’aimera pas, il me semble que ce roman supportera difficilement la demi-mesure quoique…
Notre homme va donc se retrouver à chercher un travail, histoire de maintenir son statut social et, d’accessoirement, prouver à son épouse qu’il se prend en mains.
Il est donc embauché par une société de distribution de prospectus, pas de quoi pavoiser lorsqu’on a voulu être pianiste professionnel, mais au moins, il n’est pas à la rue, ni au chômage et il devrait recevoir un semblant de salaire pour peu qu’il respecte les consignes données par son employeur, à savoir, bien mettre les publicités dans les boîtes aux lettres de la zone qui lui a été allouée ….
Tout ceci en attendant de trouver mieux, cela s’entend….
Ceci c’est la version lisse et expurgée d’un livre qui n’en aurait pas été un sans la coïncidence qui met notre pauvre héros en face de Carell Lanusse, embauché par le même patron….
Nous allons nous retrouver avec deux losers sur les bras car le duo va vite être face à des événements qu’ils gèreront en accumulant les erreurs, Carell emmenant Vincent toujours plus loin, toujours plus bas….
Il est nécessaire, si l’on veut prendre du plaisir, de lire cet opus au second degré sinon on pensera très vite que l’on a à faire à deux dépravés et que c’est une « honte d’oser écrire des choses pareilles » faisant, en quelque sorte, une banalisation de la violence.
Car des morts, des blessés et du sang, il y en a à foison dans les pages qui racontent l’épopée de ces deux êtres en perdition. Vincent, sans trop savoir pourquoi, est monté dans la voiture de Carell et tout est parti de là. De kilomètres en kilomètres (l’intitulé des chapitres nous dit la plupart du temps le kilométrage parcouru), la spirale infernale deviendra de plus en plus profonde, de plus en plus rapide car lorsqu’on commence à être en marge de la société il est difficile de s’arrêter….
Les personnages enchaineront les erreurs, les bêtises (et pas des petites) jusqu’à la conclusion … On pourra penser que l’auteur aurait pu écourter ou rallonger son texte à souhait car il suffisait de mettre une entrevue de plus ou de moins …. Sur ce point là le dosage (du nombre de pages) est le bon.
N’est pas Donald Westlake qui veut… Le trait m’a semblé parfois un peu lourd… et c’est sans doute dommage. Je n’ai pas ri autant que j’aurais pu le faire. Je reconnais malgré tout que l’écriture est acérée, mettant en dérision des actes qui sont graves dans les faits, mais qui, présentés comme ils le sont, portent à rire. Je pense aussi qu’il est plus difficile de faire rire que le contraire et l’écrivain a un talent indéniable (où est-il allé chercher tout ça ?,) les dialogues sont savoureux et amusants. Il glisse régulièrement des références musicales ou cinématographiques et cela étoffe le propos …
De plus, si on va plus loin que la musculation des zygomatiques, ce livre nous montre combien est fragile cette barrière qui sépare la normalité d’une vie « dérangée » (dans tous les sens du terme). Il suffit de peu pour passer de l’autre côté et une fois qu’on y est, on prend goût à certaine forme de « liberté » se moquant de tout ce qui semblait nous entraver dans le monde des « bien pensants….
Une playlist accompagne la lecture, on la découvre à la fin (sauf si on a commencé le livre par les dernières pages…). Il aurait été intéressant de la mettre en valeur de façon différente..
Une lecture originale qui détend, parfaite pour les transports cet été (mais ne suivez pas les idées de l'auteur ;-)