Une place sur la terre [Fabienne Godet]

Une place sur la terre - de Fabienne Godet

Antoine est photographe, plutôt marginal et plutôt doué mais revenu de la vie (on n'en saura pas plus) dont la philosophie revient à tenir jusqu'au lendemain, et voir les choses venir en attendant l'étincelle. Il y croit tellement qu'un soir l'illumination survient, quelques notes de musique échappées de la fenêtre voisine, du Chopin joué fiévreusement par une jeune inconnue.  Saisissant à la volée des clichés de la belle, il va se retrouver témoin d'un acte fou qui va bouleverser son quotidien..

J'y suis allée sans à priori, juste pour voir Poelvoorde dans un autre régistre et à ce niveau, je n'ai pas été déçue. Son jeu est tout en retenue (ça fait du bien) et celui de la jeune fille (Ariane Labed) l'est tout autant sinon plus. La cinéaste a joué sur leurs contrastes (l'exaltation intérieure d'Elena- le caractère désabusé de Poelvoorde) et leur ressemblances (deux taiseux, à la sensibilité d'écorchés) Deux beaux portraits dont on ne peut que deviner les blessures car rien n'est jamais clairement expliqué et c'est tant mieux. Une fin qui aurait mérité d'être plus courte au lieu de cette morale un peu trop appuyée, mais bon, c'est selon chacun. Mention spéciale au directeur de la photographie qui a totalement respecté l'esprit du film. Délicat et sobre (sauf sur la fin) un petit film au charme discret à se regarder tranquillou...



.

Aeriale a écrit:

Une place sur la terre - de Fabienne Godet

Antoine est photographe, plutôt marginal et plutôt doué mais revenu de la vie (on n'en saura pas plus) dont la philosophie revient à tenir jusqu'au lendemain, et voir les choses venir en attendant l'étincelle. Il y croit tellement qu'un soir l'illumination survient, quelques notes de musique échappées de la fenêtre voisine, du Chopin joué fiévreusement par une jeune inconnue.  Saisissant à la volée des clichés de la belle, il va se retrouver témoin d'un acte fou qui va bouleverser son quotidien..

J'y suis allée sans à priori, juste pour voir Poelvoorde dans un autre régistre et à ce niveau, je n'ai pas été déçue. Son jeu est tout en retenue (ça fait du bien) et celui de la jeune fille (Ariane Labed) l'est tout autant sinon plus. La cinéaste a joué sur leurs contrastes (l'exaltation intérieure d'Elena- le caractère désabusé de Poelvoorde) et leur ressemblances (deux taiseux, à la sensibilité d'écorchés) Deux beaux portraits dont on ne peut que deviner les blessures car rien n'est jamais clairement expliqué et c'est tant mieux. Une fin qui aurait mérité d'être plus courte au lieu de cette morale un peu trop appuyée, mais bon, c'est selon chacun. Mention spéciale au directeur de la photographie qui a totalement respecté l'esprit du film. Délicat et sobre (sauf sur la fin) un petit film au charme discret à se regarder tranquillou...

J'aime bien ton commentaire Aeriale et suis entièrement d'accord avec ce que tu dis.

Aeriale a écrit:

Une place sur la terre - de Fabienne Godet

Antoine est photographe, plutôt marginal et plutôt doué mais revenu de la vie (on n'en saura pas plus) dont la philosophie revient à tenir jusqu'au lendemain, et voir les choses venir en attendant l'étincelle. Il y croit tellement qu'un soir l'illumination survient, quelques notes de musique échappées de la fenêtre voisine, du Chopin joué fiévreusement par une jeune inconnue.  Saisissant à la volée des clichés de la belle, il va se retrouver témoin d'un acte fou qui va bouleverser son quotidien..

J'y suis allée sans à priori, juste pour voir Poelvoorde dans un autre régistre et à ce niveau, je n'ai pas été déçue. Son jeu est tout en retenue (ça fait du bien) et celui de la jeune fille (Ariane Labed) l'est tout autant sinon plus. La cinéaste a joué sur leurs contrastes (l'exaltation intérieure d'Elena- le caractère désabusé de Poelvoorde) et leur ressemblances (deux taiseux, à la sensibilité d'écorchés) Deux beaux portraits dont on ne peut que deviner les blessures car rien n'est jamais clairement expliqué et c'est tant mieux. Une fin qui aurait mérité d'être plus courte au lieu de cette morale un peu trop appuyée, mais bon, c'est selon chacun. Mention spéciale au directeur de la photographie qui a totalement respecté l'esprit du film. Délicat et sobre (sauf sur la fin) un petit film au charme discret à se regarder tranquillou..

C'est une belle rencontre entre un homme amer et vieilli avant l'âge (Poelvoorde, impressionnant) et une jeune femme solaire (Ariane Labed, magnifique). Ce sont les âmes plus que les corps qui sont au coeur de cette relation filmée avec pudeur et délicatesse par Fabienne Godet bien qu'elle commence sous le signe du voyeurisme. Si l'interprétation est parfaite et le ton très juste, la réalisatrice peine à donner de l'épaisseur à une intrigue stagnante. Une place sur la terre se focalise peut-être trop sur les failles de son personnage masculin alors que la jeune femme reste mystérieuse, dans un rôle nettement moins "travaillé" par le scénario. Le film est en clair obscur avec le mérite de rester en deçà de ce que nous montre en général le cinéma en matière de sentiments. Un mérite qui peut aussi être interprété comme un manque, c'est selon.

Pas commenté mais je n'aime pas beaucoup ce film non plus ...

traversay a écrit:

Aeriale a écrit:

Une place sur la terre - de Fabienne Godet

Antoine est photographe, plutôt marginal et plutôt doué mais revenu de la vie (on n'en saura pas plus) dont la philosophie revient à tenir jusqu'au lendemain, et voir les choses venir en attendant l'étincelle. Il y croit tellement qu'un soir l'illumination survient, quelques notes de musique échappées de la fenêtre voisine, du Chopin joué fiévreusement par une jeune inconnue.  Saisissant à la volée des clichés de la belle, il va se retrouver témoin d'un acte fou qui va bouleverser son quotidien..

J'y suis allée sans à priori, juste pour voir Poelvoorde dans un autre régistre et à ce niveau, je n'ai pas été déçue. Son jeu est tout en retenue (ça fait du bien) et celui de la jeune fille (Ariane Labed) l'est tout autant sinon plus. La cinéaste a joué sur leurs contrastes (l'exaltation intérieure d'Elena- le caractère désabusé de Poelvoorde) et leur ressemblances (deux taiseux, à la sensibilité d'écorchés) Deux beaux portraits dont on ne peut que deviner les blessures car rien n'est jamais clairement expliqué et c'est tant mieux. Une fin qui aurait mérité d'être plus courte au lieu de cette morale un peu trop appuyée, mais bon, c'est selon chacun. Mention spéciale au directeur de la photographie qui a totalement respecté l'esprit du film. Délicat et sobre (sauf sur la fin) un petit film au charme discret à se regarder tranquillou..

C'est une belle rencontre entre un homme amer et vieilli avant l'âge (Poelvoorde, impressionnant) et une jeune femme solaire (Ariane Labed, magnifique). Ce sont les âmes plus que les corps qui sont au coeur de cette relation filmée avec pudeur et délicatesse par Fabienne Godet bien qu'elle commence sous le signe du voyeurisme. Si l'interprétation est parfaite et le ton très juste, la réalisatrice peine à donner de l'épaisseur à une intrigue stagnante. Une place sur la terre se focalise peut-être trop sur les failles de son personnage masculin alors que la jeune femme reste mystérieuse, dans un rôle nettement moins "travaillé" par le scénario. Le film est en clair obscur avec le mérite de rester en deçà de ce que nous montre en général le cinéma en matière de sentiments. Un mérite qui peut aussi être interprété comme un manque, c'est selon.

Marko a écrit:

Pas commenté mais je n'aime pas beaucoup ce film non plus ...

Je rejoins Aériale sur ce film, et m'éloigne donc du ressenti de Traversay et de Marko.

J'ai trouvé qu'il avait du charme et je me suis laissée porter par cette rencontre entre deux âmes écorchées vives. Peu de dialogue (ce que j'apprécie en général), beaucoup de non-dits, de pudeur, de silence et d'élégance. On devine plus qu'on ne voit. On peut reprocher peut-être une attention trop soutenue de la part de la réalisatrice à l'égard du personnage masculin, quelques plans serrés inutiles et redondants même si Poelvoorde excelle dans ce rôle de personnage désabusé. On sent aussi parfois que le scénario a été remanié en cours de route, favorisant quelques ellipses comme celle concernant Margot, cette jeune femme toxicomane hébergée dans un foyer de jeune fille. Une furtive apparition qui aurait demandé plus de développement, une sorte de miroir déformant d'Eléna sans doute. J'ai beaucoup apprécié également l'absence totale de voyeurisme dans ce film, ce qui n'était pas gagné d'avance puisque beaucoup de choses se passent à travers l'oeil aiguisé du photographe. Mention spéciale aussi pour le jeune Max Baissette de Malglaive que imprègne la pellicule. Pas un chef-d’œuvre donc mais un film qui a du charme et qui a su toucher une petite corde sensible.

Aeriale a écrit:

Une place sur la terre - de Fabienne Godet


J'y suis allée sans à priori, juste pour voir Poelvoorde dans un autre régistre et à ce niveau, je n'ai pas été déçue. Son jeu est tout en retenue (ça fait du bien) et celui de la jeune fille (Ariane Labed) l'est tout autant sinon plus. [...] Deux beaux portraits dont on ne peut que deviner les blessures car rien n'est jamais clairement expliqué et c'est tant mieux.

sentinelle a écrit:

Je rejoins Aériale sur ce film, et m'éloigne donc du ressenti de Traversay et de Marko.

J'ai trouvé qu'il avait du charme et je me suis laissée porter par cette rencontre entre deux âmes écorchées vives. Peu de dialogue (ce que j'apprécie en général), beaucoup de non-dits, de pudeur, de silence et d'élégance. On devine plus qu'on ne voit. [...] J'ai beaucoup apprécié également l'absence totale de voyeurisme dans ce film, ce qui n'était pas gagné d'avance puisque beaucoup de choses se passent à travers l'oeil aiguisé du photographe. Mention spéciale aussi pour le jeune Max Baissette de Malglaive que imprègne la pellicule. Pas un chef-d’œuvre donc mais un film qui a du charme et qui a su toucher une petite corde sensible.

Je l'ai vu moi aussi...Et mon ressenti est assez proche de ceux d'Aériale et Senti. J'essaierai d'être plus précise...