Souvenir, souvenirs

Vous avez lu ou vous avez entendu parler de " Je me souviens " de Georges Perec...
Au delà du livre et du projet littéraire, c'est le travail de la mémoire qui
me plait.

Se souvenir, c' est comme marcher dans une foret et soudain, déboucher dans une clairière.
La clairière est plus ou moins grande, plus ou moins éclairée.

Ce qui me plait aussi, c'est la volonté qu'on a de se souvenir. De conserver un moment, de le prolonger, de le sauver de l'oubli.
Mais il ne suffit pas de solliciter sa mémoire... Nos souvenirs sont là, stockés quelque part... Les recapturer n'est pas facile...

Et parfois ils viennent à nous, spontanément, par flash back, associés à
quelque fait... A un parfum, à une image, à une association d'idées.
A un brin de lavande oublié dans une commode.
Au reve de la nuit délivré de l'inconscient, et qui nous laisse perplexe, étonné ou émerveillé.

- Je me souviens que Caravan de Duke Ellington était une rareté discographique et que pendant des années, j'en connus l' existence sans l' avoir jamais entendu.

- Je me souviens Que Warren Beatty est le petit frère de Shirley McLane.

- Je me souviens que j' étais abonné à un club du Livre et que le premier livre que j'ai achté chez eux était bourlinguer.

- Je me souviens de Robert Mitchum quand il dit : Children dans La nuit
du chasseur.

Georges PEREC - Je me souviens.

Depuis que je suis ici, je n'arrete pas de me souvenir. Et vous, de quoi vous souvenez-vous ?
Spontanément...
Ou en faisant appel à votre mémoire...

Je me souviens du goût des fraises du bois que mon grand-père se mettait à chercher pour moi lors de nos promenades

et je me souviens du goût des noix qu'il avait trouvé lors de ses promenades quand j'étais à l'école et ne pouvait pas l'accompagner. Il me les avait ouverts et mis dans un petit bol.. prêt à manger..

et je me souviens de mon grand-père qui ressemblait à Hermann Hesse, ce que je ne constatais que des années plus tard, quand il ne vivait déjà plus.

bix229 a écrit:

Vous avez lu ou vous avez entendu parler de " Je me souviens " de Georges Perec...
Au delà du livre et du projet littéraire, c'est le travail de la mémoire qui
me plait. Se souvenir, c' est comme marcher dans une foret et soudain, déboucher dans une clairière. La clairière est plus ou moins grande, plus ou moins éclairée. Ce qui me plait aussi, c'est la volonté qu'on a de se souvenir. De conserver un moment, de le prolonger, de le sauver de l'oubli. Mais il ne suffit pas de solliciter sa mémoire... Nos souvenirs sont là, stockés quelque part... Les recapturer n'est pas facile...
Et parfois ils viennent à nous, spontanément, par flash back, associés à
quelque fait... A un parfum, à une image, à une association d'idées.
A un brin de lavande oublié dans une commode. Au reve de la nuit délivré de l'inconscient, et qui nous laisse perplexe, étonné ou émerveillé.

- Je me souviens que Caravan de Duke Ellington était une rareté discographique et que pendant des années, j'en connus l' existence sans l' avoir jamais entendu.

- Je me souviens Que Warren Beatty est le petit frère de Shirley McLane.

- Je me souviens que j' étais abonné à un club du Livre et que le premier livre que j'ai achté chez eux était bourlinguer.

- Je me souviens de Robert Mitchum quand il dit : Children dans La nuit
du chasseur.

Georges PEREC - Je me souviens.

Depuis que je suis je n'arrete pas de me souvenir. Et vous, de quoi vous souvenez-vous ?
Spontanément...
Ou en faisant appel à votre mémoire...

Intéressant ce fil , j'y reviendrai

Je me souviens du premier mot que j'ai réussi à lire. L'émerveillement
Je me souviens du temps passé à éplucher des noix fraîches, Kenavo! Et de leur goût.
Je me souviens de ma première garde au Samu, de tous ces morts et blessés graves, et de moi qui pleurais répétant comme Anna Karina dans je ne sais plus quel film de Godard, qu'est ce que je vais faire, je ne sais pas quoi faire... Et de la gentillesse des pompiers..

Marie a écrit:

Je me souviens du temps passé à éplucher des noix fraîches, Kenavo! Et de leur goût.

j'ai regardé pour le mot - noisette.. chez mes grands-parents seulement des noisettes.. plus tard j'ai faits connaissance avec des noix.. et j'adore encore les éplucher

Je me souviens qu'enfant, j'aimais enfuir ma tête dans l'oreiller de ma mère lorsque celle-ci partait pour l'hôpital. Besoin de m'enivrer de son odeur. C'est drôle mais j'ai l'impression que je ne sentirai plus rien maintenant... nous perdons l'odorat au cours du temps, c'est d'un triste !

Je ressens ce que tu dis Sentinelle.
Avec le temps, on a l'impression que tout s' émousse un peu : les sensations, les émotions, les sentiments, la curiosité...

Mais le souvenir les avive et peut etre les transforme aussi et les bonifie.

Quand je me souviens volontairement - et je le fais souvent -, j'essaye de choisir ce qui me parait positif, joyeux,
créateur, passionné.
Et alors, forcément, le souvenir est un mélange de réalité sublimée et de nostalgie.
Nous sommes la somme de nos actes et je pense aussi que nous sommes aussi le résultat ce que nous n'avons pas fait, pas été.
De ce que nous aurions pu etre.
La somme de nos désirs et de nos regrets.
De nos projets, réalisés ou non.
Nous sommes en creux et en relief.
Je suis à peu près certain que ce que la mémoire nous restitue est une belle infidèle mais infiniment précieuse.

Un doux souvenir, je suis au jardin de mes parents.
il fait beau, il fait chaud.
je coupe et mange des petites fèves jaunes.
quel agréable souvenir.
À l'instant même , je me revois à cet endroit.
le lieu est le même.

Spoiler:

D' accord Bulle : on va faire comme si on était autour d'un feu à la veillée.

J' aimerai aussi que tu parles de tes racines italiennes... Ici ou ailleurs...
Pourquoi pas dans les chroniques...

bix229 a écrit:

Je ressens ce que tu dis Sentinelle.
Avec le temps, on a l'impression que tout s' émousse un peu : les sensations, les émotions, les sentiments, la curiosité...
Mais le souvenir les avive et peut etre les transforme aussi et les bonifie.
Quand je me souviens volontairement - et je le fais souvent -, j'essaye de choisir ce qui me parait positif, joyeux, créateur, passionné.
Et alors, forcément, le souvenir est un mélange de réalité sublimée et de nostalgie.
Nous sommes la somme de nos actes et je pense aussi que nous sommes aussi le résultat ce que nous n'avons pas fait, pas été.
De ce que nous aurions pu etre.
La somme de nos désirs et de nos regrets.
De nos projets, réalisés ou non.
Nous sommes en creux et en relief.
Je suis à peu près certain que ce que la mémoire nous restitue est une belle infidèle mais infiniment précieuse.

IL y a des choix que j'aurais changé, des choix qui ont détruit quelque chose au passage.
j'aime bien ce que tu proposes , ce retour en arrière.

Je me souviens de nos jeux faits de pas grand-chose : un ballon, un papier avec un crayon, des osselets...

Je me souviens du pot de lait rempli que nous tentions de balancer sans en renverser une goutte.

Je me souviens de promenades dans la forêt non loin, en bandes de camarades, des cygnes qui venaient chaque année nous rendre visite.

Je me souviens que j'ai eu une enfance et que j'en suis souvent très nostalgique. C'était le bon temps, mais je ne le savais pas forcément.

bix229 a écrit:

Je ressens ce que tu dis Sentinelle.
Avec le temps, on a l'impression que tout s' émousse un peu : les sensations, les émotions, les sentiments, la curiosité...

Mais le souvenir les avive et peut etre les transforme aussi et les bonifie.

Quand je me souviens volontairement - et je le fais souvent -, j'essaye de choisir ce qui me parait positif, joyeux,
créateur, passionné.
Et alors, forcément, le souvenir est un mélange de réalité sublimée et de nostalgie.
Nous sommes la somme de nos actes et je pense aussi que nous sommes aussi le résultat ce que nous n'avons pas fait, pas été.
De ce que nous aurions pu etre.
La somme de nos désirs et de nos regrets.
De nos projets, réalisés ou non.
Nous sommes en creux et en relief.
Je suis à peu près certain que ce que la mémoire nous restitue est une belle infidèle mais infiniment précieuse.

C'est beau ce que tu dis là Bix

Je crois que les souvenirs se présentent sous diverses formes :

- Ceux qui surgissent spontanément, sans qu'on sache toujours pourquoi.
Sous forme de flashes et qu'on peut avoir envie de fixer en les écrivant.

- Ceux qu' on parvient à mettre au jour en sollicitant notre mémoire.

- Ceux qui se matérialisent par association d'idées ou d' images ou de
sons... à partir de ce qui est écrit dans les messages.

- Ceux qui nous paraissent énigmatiques parce qu'obssessionnels,
rémanents... ou pour toute autre raison.

Je découvre à l'instant ce fil très particulier et me permets de glisser un texte écrit il y a trois ans environ,que je vous libre tel quel.

Je me souviens(emprunt à Georges Perec version Perock)


Sur une idée de Georges Perec.

Je me souviens de la pochette vinyl d'Aftermath des Stones mon premier album de bachelier,mon premier album tout court.Mais de cela le blog de la Comtesse a déjà parlé.

Je me souviens de mon cahier-hit-parade,50 titres mensuels,où figura un jour The sounds of silence que j'attribuais à Simon et Edgar Funkel.

Je me souviens que quand Salut les copains a disparu des ondes,Pierre Lattes a voulu faire vivre Périphérik sur ces mêmes ondes,sans succès malgré l'indicatif de Chicago Transit Authority(reprise de I'm a man du Spencer Davis Group)

Je me souviens qu'un titre sur deux nommait San Francisco:California dreaming,Let's go to San Francisco,San Franciscan nights,San Francisco.Je me souviens que tous les groupes anglais tentaient l'aventure californienne un peu comme les cinéastes d'Allemagne et d'Europe Centrale quittaient l'Europe entre 33 et 40.

Je me souviens que ce n'était pas pour les mêmes causes.

Je me souviens qu'Alan Price avait quitté les Animals et que ça m'embêtait.

Je me souviens qu'en terminale la seule fille un peu rock n'est restée qu'une semaine en m'empruntant 3 super 45 tours.

Je me souviens d'avoir réussi à n'être ni étudiant ni travailleur pendant 5 mois ce qui m'a laissé le loisir d'acheter le premier A whiter shade of pale au moins 6 heures avant les copains.

Je me souviens d'un couple préhistorique chantant I got you babe.

Je me souviens d'avoir couru pour ne pas rater le dernier train après Hendrix à l'Olympia.

Je me souviens du Quartier Latin où passait Monterey Pop.

Je me souviens d'avoir inventé Got to take par les Bloo-Bloos pour coincer les frimeurs prétendant connaître le rock mieux que moi.Quelle insolence!

Je me souviens avoir cru un court moment à l'anticonformisme de la Côte Ouest avant de comprendre que si l'on est des millions à être anticonformistes...vous me suivez?

Je me souviens que se profilaient mes 20 ans et ça me faisait pleurer.Ca le fait toujours d'ailleurs.

Je me souviens des Monkees,groupe fabriqué déjà et,un comble,pas si mal.

Je me souviens des premières errances de Wim Wenders et d'une redécouverte de l'Allemagne avec Amon Düul et Kraftwerk.

Je me souviens de Suzanne et Leonard et je me souviens que vous êtes au courant pour Suzanne et moi.

Je me souviens que Martine aimait Bach mais pas Blood,Sweat and Tears.

Je me souviens avoir fredonné les Kinks en montant la garde.

Je me souviens de chansons sans intérêt mais délicieuses dont celle-ci à laquelle vous n'échapperez pas.

https://www.youtube.com/watch?v=did2PTV3UTE Allez!Clic!

Je me souviens qu'avec des choses comme L.A.Woman ou In the court of the Crimson King cela devenait vraiment sérieux.

Je me souviens des Mods et des Rockers,des Who et des Small Faces,de Manfred Mann très bon et de ce groupe bubble-gum dont je crois toujours être le seul Français à pouvoir citer le nom par coeur(Dave Dee,Dozy,Beaky,Mick and Tich).

Je me souviens de Nino Ferrer qui chantait trois chansons en première partie d'Hugues Aufray.

Je me souviens d'avoir promis de ne pas ennuyer les plus jeunes avec le bon vieux temps.

Je ne me souviens pas d'avoir tenu une promesse quelconque.

Très musicaux, les souvenirs de Bellonzo!
Je me souviens , chez ma grand-mère, d'une chanson de Francis Lemarque , intitulée Quand un soldat.
A un moment, les paroles disent: le ciel regarde partir ceux qui vont mourir au parc à danser. Je me demandais bien ce qu'était un parc à danser, où les soldats mouraient. J'ai bien mis une vingtaine d'années à comprendre que c'était: au pas cadencé ..je comprends très vite
Quant un soldat ici