Blue Ruin [Jeremy Saulnier]

Blue Ruin

Mélange des genres pour un film de vengeance/traque/survival existentiel. Avec un SDF sur le sentier de la vengeance un peu gore qui repasse par la case présentable et une petite famille façon cauchemar de l'amérique profonde avec un arsenal dans sa maison au fond des bois.

Et une bagnole pourrie bleue, est-ce elle le titre du film ? Pas impossible que le réalisateur est voulu (pari réussi ?) créer une nouvelle icône (décadente) automobile du cinéma... Parce que finalement on ne sait pas trop pourquoi ce film, qui n'est pas génial, mais qui est plutôt bon, bigrement efficace, halluciné et juste un peu à côté de la plaque. Hyper calculé et travaillé et avec "genre(s)" mais jamais trop pour que ça agace. Jamais trop non plus pour se transformer en ovni filmique (c'est vachement moins autre que Bellflower par exemple)... mais c'est pas mal, c'est bien fait, ça fonctionne, ça peut être marrant par moments mais ça reste sombre. Et ça évite les discours.

J'avais un doute. Plutôt une bonne surprise !

Blue Ruin



Je tiens à remercier Animal, sans son commentaire plussoyé par Chymère, je ne serais jamais allée voir ce film. Etant légèrement déconnectée des sorties ciné, j'étais passée à côté...
Et ça aurait été bien dommage.

Son aspect modeste, ces personnages complètement crédibles, paumés, fracturés, et cette montée presque tranquille et inexorable vers la vengeance et la violence, sont parfaitement menés.

Peu de moyen mais un vrai sens du cadrage, de la couleur, et des lieux. Le bleu, omniprésent, qui pose une atmosphère mélancolique, sombre et solitaire (le blues !).

L'acteur principal est très touchant, et campe parfaitement le gars comme tout le monde, qui garde tellement de frustration, de colère et de douleur en lui, que ça rejaillit. Puis, qui tente, juste maladroitement de sauver sa peau et celle de sa famille.

C'est agréable de voir un film de vengeance et violent qui a su garder l'aspect humain plutôt que l'aspect sanguinolent et les effets d'action (mais le film n'est pas mou pour autant).

On retrouve, en effet, un côté Bellflower, et également The Battery, je trouve.

J'aime vraiment beaucoup cet autre cinéma de genre.

Tu m'étonnes !