Guillaume Nicloux

La religieuse de Guillaume Nicloux

Citation :

XVIIIe siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté.

En son temps, l'adaptation de La religieuse par Rivette avait provoqué un beau scandale. Il n'y aura aucun risque que celle de Guillaume Nicloux suscite une telle réaction quoique les fanatiques de Diderot puissent se sentir lésés par cette version en partie infidèle, notamment dans son dénouement. Exit la charge anticléricale, reste ici le portrait d'une jeune femme qui lutte pour sa liberté et contre les conventions sociales du XVIIIe siècle. Cet aspect là est convaincant, grâce à une interprète, Pauline Etienne, pleinement investie dans son rôle. Mais si la bande-annonce laissait espérer une certaine fièvre et un réel dynamisme de mise en scène, c'est hélas loin d'être le cas. La réalisation se veut sobre mais elle est compassée à l'opposé de l'esprit de révolte qui anime la nonne malgré elle. Obligées de surjouer, Louis Bourgoin et Isabelle Huppert font ressortir la fadeur générale d'une oeuvre où l'émotion n'affleure que rarement. Franchement décevant.

traversay a écrit:

Franchement décevant.

Peut-on attendre grand chose d'un film de Guillaume Nicloux ?

traversay a écrit:

La religieuse de Guillaume Nicloux

Citation :

XVIIIe siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté.

En son temps, l'adaptation de La religieuse par Rivette avait provoqué un beau scandale. Il n'y aura aucun risque que celle de Guillaume Nicloux suscite une telle réaction quoique les fanatiques de Diderot puissent se sentir lésés par cette version en partie infidèle, notamment dans son dénouement. Exit la charge anticléricale, reste ici le portrait d'une jeune femme qui lutte pour sa liberté et contre les conventions sociales du XVIIIe siècle. Cet aspect là est convaincant, grâce à une interprète, Pauline Etienne, pleinement investie dans son rôle. Mais si la bande-annonce laissait espérer une certaine fièvre et un réel dynamisme de mise en scène, c'est hélas loin d'être le cas. La réalisation se veut sobre mais elle est compassée à l'opposé de l'esprit de révolte qui anime la nonne malgré elle. Obligées de surjouer, Louis Bourgoin et Isabelle Huppert font ressortir la fadeur générale d'une oeuvre où l'émotion n'affleure que rarement. Franchement décevant.

Je l'ai vu cet après-midi également... et je te trouve encore bien tendre. Je n'ai pas du tout aimé, commentaire plus développé à venir...

Guillaume Nicloux a déjà commis de mauvais films ? (je ne connais pas du tout...)

Je comptais aller le voir, merci à vous, je vais économiser 2h

colimasson a écrit:

Je l'ai vu cet après-midi également... et je te trouve encore bien tendre. Je n'ai pas du tout aimé, commentaire plus développé à venir...

Bon sang mais courrez voir le Camille Claudel de Bruno Dumont plutôt que de voir ce truc. Dumont est en train de devenir un des meilleurs réalisateurs du monde et ce qu'il a fait est magnifique.

La Religieuse de Guillaume Nicloux n’est pas un personnage profond et réaliste auquel il sera donné de s’attacher. C’est bien simple : dans 50% de ses apparitions à l’écran, on la voit en train de dormir ; dans les 50 autres %, on la voit en train de pleurer, de geindre et de gémir par monosyllabes. Et cette complainte malheureuse est portée par une actrice qui peine à prendre son rôle au sérieux (peut-être n’a-t-elle pas tort d’ailleurs). Son texte est récité comme une poésie, le ton forcé, et ses mimiques se résument à des froncements de sourcils grotesques.


L’adaptation du roman de Diderot semble avoir pâti de raccourcis et d’ellipses qui rendent le film souvent incohérent. Certaines explications font défaut, sans doute parce que Guillaume Nicloux s’intéresse peu à ses personnages et ne cherche pas à rendre leur comportement légitime aux yeux du spectateur. Ainsi, si la première intégration de la Religieuse au couvent se solde par un échec et un retour au bercail parce qu’elle y a été envoyée contre son gré, on aurait pu imaginer que sa seconde entrée au couvent, volontairement accepté cette fois, se serait déroulé différemment ; mais non, on a l’impression de revivre la même scène, ce qui aurait pu nous être épargné sachant que ce film pèche par ailleurs par sa longueur.


Comme je trouve que cette pensée de Nietzsche convient bien à de nombreux films, je l’applique particulièrement au cas de la Religieuse :



Ici, Guillaume Nicloux s’avilit en se roulant dans la boue de la misère et du désespoir. Il en rajoute des tonnes : dès le premier jour de son entrée au couvent, Suzanne menace d’être détruite par une religieuse « possédée », puis la Mère meurt, projetée dans un puits, ensuite ce sont des brimades, des humiliations, du chantage sexuel… Certes, cela a pu exister, mais l’accumulation et la rapidité de la succession de ces évènements à l’écran semblent uniquement justifiées par l’envie de choquer le spectateur –tout du moins de provoquer en lui de petits remous de dégoûts censés l’ébranler du haut de son confortable fauteuil de cinéma. Mais cela ne marche pas. Parce qu’on s’ennuie, parce que rien n’est crédible, parce que les personnages ne semblent pas humains ni même vivants, il peut bien leur arriver tous les malheurs du monde : ceux-ci ne suffiront pas à dissiper notre honte de nous être avili en même temps que Guillaume Nicloux.

églantine a écrit:

colimasson a écrit:

traversay a écrit:

La religieuse de Guillaume Nicloux

Citation :

XVIIIe siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté.

En son temps, l'adaptation de La religieuse par Rivette avait provoqué un beau scandale. Il n'y aura aucun risque que celle de Guillaume Nicloux suscite une telle réaction quoique les fanatiques de Diderot puissent se sentir lésés par cette version en partie infidèle, notamment dans son dénouement. Exit la charge anticléricale, reste ici le portrait d'une jeune femme qui lutte pour sa liberté et contre les conventions sociales du XVIIIe siècle. Cet aspect là est convaincant, grâce à une interprète, Pauline Etienne, pleinement investie dans son rôle. Mais si la bande-annonce laissait espérer une certaine fièvre et un réel dynamisme de mise en scène, c'est hélas loin d'être le cas. La réalisation se veut sobre mais elle est compassée à l'opposé de l'esprit de révolte qui anime la nonne malgré elle. Obligées de surjouer, Louis Bourgoin et Isabelle Huppert font ressortir la fadeur générale d'une oeuvre où l'émotion n'affleure que rarement. Franchement décevant.

Je l'ai vu cet après-midi également... et je te trouve encore bien tendre. Je n'ai pas du tout aimé, commentaire plus développé à venir...

Guillaume Nicloux a déjà commis de mauvais films ? (je ne connais pas du tout...)

Oh ? J'ai bien aimé ...... Pauline Etienne est bouleversante dans son rôle et l'image est superbe !!!! [/b[b]]Pour moi un bon moment ...........

J'aurais aimé également que ce soit un bon moment mais que veux-tu, à partir du moment ou plusieurs détails me dérangent, c'est foutu pour tout le reste...
Mais tant mieux si tu as pris du plaisir à voir ce film !

J'ai bcp aimé la Religieuse également. Il est vrai que Pauline Etienne est épatante dans son rôle.

Valley of Love

Guillaume Nicloux tente une expérience risquée avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert dans leur propre rôle. Les deux acteurs forment un couple reconstitué après des années de séparation, entamant un pèlerinage symbolique dans le parc national de la vallée de la Mort, sur la trace d'un fils disparu.

J'ai malheureusement trouvé le film assez pénible à suivre. Nicloux cherche sans succès une ligne directrice et les incursions dans un registre presque fantastique, dans l'humour noir sont autant d'échecs. Depardieu et Huppert (souvent hors-sujet par son jeu très artificiel) sont livrés à eux-mêmes et la répétition des confrontations provoque une certaine lassitude tant la réalisation, à force de creuser maladroitement un malaise, fuit toute sincérité. Les dialogues tournent alors régulièrement à vide, la plainte d'une chaleur excessive représentant un leitmotiv sacrificiel.

Valley of Love apparait donc comme un exercice de style désincarné, dont la trame musicale (The Unanswered Question de Charles Ives), artificiellement intégrée à l'intrigue, ne peut que surligner un mystère absent.

C'est bien ce que je redoutais et ce qui me freinait pour le voir.

Valley of love


Un curieux film qui tient beaucoup de l'auberge espagnole et qui est de nature à diviser radicalement les spectateurs. On est en droit de trouver ça complètement artificiel et vide comme on peut se laisser emporter par cette tranche de vie aux frontières de la réalité et du fantasme. Ce sont Isabelle et Gérard avec des échos à leur vécu mais ce ne sont pas vraiment  Huppert ou Depardieu, ce dernier signant d'ailleurs ironiquement un autographe "Bob de Niro". Le titre est en anglais et transforme la mort en amour. On ne voit presque rien (hallucinations caniculaires?) mais on peut aussi penser avoir vu quelque chose. Croire ou ne pas croire au miracle. Rester prosaïque ou devenir mystique. Imaginer ce jeu de piste comme un geste d'amour d'un fils qui pardonne et réunit ses parents pour mieux les libérer. Imaginer aussi que ce jeu de piste puisse être en fait un geste d'amour de Gérard inventé pour Isabelle. Isabelle qui se sent la plus coupable d'avoir abandonné son enfant, d'avoir fui l'enterrement. Isabelle que Gérard aime encore et qu'il a besoin de revoir alors que lui-même est en danger... Auberge espagnole donc mais qui m'a malgré tout plutôt ému parce que je n'ai jamais vu Depardieu aussi simple et touchant, sans effets. Huppert est parfois artificielle  comme elle l'est souvent mais elle a aussi des moments de fêlure et, malgré ses fausses larmes habituelles, elle parvient aussi à nous toucher.

Curieux film effectivement mais que j'ai malgré tout regardé sans ennui et avec une certaine tendresse pour ces personnages qui nous racontent leur amour perdu et les déceptions de leur vie dans cette vallée de la mort qui est comme un seuil (la plupart des personnages secondaires et des situations suggèrent une menace sourde et un climat mortifère). Avec des questions sans réponses comme le titre du morceau de Charles Ives qui invite au mystère et à l'attente.  C'est pas si mal!

Ce que vous en dites me conforte dans l'idée qu'il vaut mieux que je passe mon chemin.

Même Marko n'arrive pas à être enthousiaste, c'est dire.

églantine a écrit:

Arabella a écrit:

Même Marko n'arrive pas à être enthousiaste, c'est dire.

Je crois quand même en dire du bien mais il ne plaira pas à tout le monde c'est évident