Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Poésie langues d'Espagne

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coline
swallow
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swallow
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyDim 6 Sep 2009 - 13:55

 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Espant10

On aurait pu tout aussi bien mettre cette poésie sur de fil " ça fait rire les oiseaux"

MARIO BENEDETTI.

NO ESPANTA PÁJAROS

Al espantapájaros no le importa el huerto
más bien lo hastía su obligación gratuita
y además se siente desolado
con su sombrero roto y sus andrajos

al espantapájaros no le importan los pájaros
pero aprecia que alguna mosca candorosa
recorra sus bíceps de madera

en realidad los pájaros se alejan
no porque él los intimide sino
porque viene tormenta
y ésta no es simulacro

Ce n´est pas le potager qui tracasse l´épouvantail
Mais plutôt cette obligation gratuite qui l´exaspère,
de plus, il se sent navré
avec ce chapeau troué et ses haillons

Ce ne sont pas les oiseaux qui le gênent
Il apprecie même quelque naïve mouche
sur ses biceps de bois

en reálité si les oiseaux l´evitent
ce n´est pas qu´il les intimide
mais c´est que l´orage gronde,
et que lui, il ne fait pas semblant.


(Je le traduis de manière rapide et très libre, pour ceux qui ne lisent pas l´espagnol.)
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyLun 7 Sep 2009 - 21:07

Une belle traduction, qui rend bien le ton jeune, neuf, de ce texte.
Oui, les épouvantails font quelquefois bien rire les oiseaux...chez moi, on n'a jamais de cerises...et j'ai déjà mis des épouvantails, plutôt par désir d'intégration que par conviction!
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bix229
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyLun 7 Sep 2009 - 21:35

Il y en avait de très beaux d' épouvantails autrefois...
Qui n' ont jamais effrayé les oisaux... Sont plus malins que ça !

Chaque fois qu' ils en ont l' occasion, les "gens de peu" réalisent
de belles choses ...
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swallow
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyJeu 10 Sep 2009 - 13:26

DOM: Tu as vu ce que je me suis vue obligée de faire avec "simulacro"?
Je vais demander conseil à Jacques Ancet, sûrement aura-t-il une meilleure solution.
Mais je crois que c´est bien parce que Benedetti etait urugayin, un espagnol ne m´aurait pas piegée à ce point pour trouver la traduction.
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swallow
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyLun 14 Déc 2009 - 16:50

X

LETTRE DE LA DIXIÈME ANNÉE (Ramón Gómez de la Serna)

Mes chères hirondelles,

Peu importe que le monde soit en guerre ou en paix, vous vous êtes les mêmes et aujourd’hui c’est vous qui m’évoquez ici celles de là-bas.
Vous montrez que le ciel est une feuille sur laquelle penser, sur laquelle écrire, page éternelle pour la pensée.
Tant que vous flotterez dans le bleu c’est que nous flottons à l’abri des naufrages, bretelles des profondeurs de la terre.
Vous peignez l’air, vous lui faites des accroche-cœurs comme des coiffeuses romantiques.
Vous êtes comme les numéros échappés d’une grande tombola où beaucoup ignorent qu’ils ont gagné, la tombola de vivre en criant ″Hirondelles ! "et en vous voyant comme la chance d’avoir participé.
Quand je vous regarde, je pense que je ne devrais pas dormir pour aimer plus et mieux, pour savoir si l’on m’oublie dans le puits possible de l’infidélité. Vous m’apprenez à veiller, à distinguer ce qui se passe ici-bas, et vous vous jouez des mauvaises pensées, et vous vous amusez gratuitement avec des cris d’allégresse.
Votre mission n’est pas celle des oisillons ou des oiseaux et vous êtes plutôt des employés aux écritures en vacances qui copient la poésie du grand poète, comme des copistes consommés, plaçant votre motif entre deux sonnets du ciel, sonnets nuages qui passent comme dans un récital.
″Le jour n’a pas d’histoire″, articulez-vous de vos sifflements et de vos vols.
Je vous écoute comme si vous écriviez une suite de pensées, les unes plus brèves que d’autres, toutes heureuses et soupçonneuses.
L’hirondelle est une roublardise de la pensée sidérale parmi les hortensias célestes.
Vous corrigez les errata de nos pensées et surtout vous ne voulez pas que nous pensions comptes ni costumes vieux ou neufs.
Vous démêlez, là-haut, les fils emmêlés de l’idéation, et vous nous faites penser à un ruisseau où flottent des brindilles.
Vous ne jouez pas à faire des manifestations politiques mais simplement et innocemment à un cache-cache en masse, à crier et voler comme dans un baptême ou une noce.
Pendant que je vous écris mes lettres je pense à votre manière de mettre le feu à l’inquiétude, en lui brûlant la crinière de vos zigzags.
[...]



Ramón Gómez de la Serna, Lettres aux hirondelles et à moi-même, traduction de Jacques Ancet, André Dimanche éditeur, 2009, pp. 67 et 68
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyVen 25 Déc 2009 - 20:29

Juan Ramón Jímenez. Un texte qui m'a toujours émue. Serait-ce parce que les années passent?
https://www.youtube.com/watch?v=qCfMQgj2Ceo

El viaje definitivo.

Y yo me iré. Y se quedarán los pájaros cantando;
y se quedará mi huerto con su verde árbol,
y con su pozo blanco.

Todas las tardes el cielo será azul y plácido;
y tocarán, como esta tarde están tocando,
las campanas del campanario.

Se morirán aquellos que me amaron;
y el pueblo se hará nuevo cada año;
y en el rincon de aquel mi huerto florido y encalado,
mi espiritu errará, nostalgico.

Y yo me iré; y estaré solo, sin hogar, sin árbol
verde, sin pozo blanco,
sin cielo azul y plácido...
Y se quedarán los pájaros cantando.
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyVen 25 Déc 2009 - 21:03

ERA UN NINO QUE SONABA

Era un nino que sonaba
un caballo de carton.
Abrio los ojos el nino

y el caballo no vio.
Con un caballito blanco

el nino volio a sonar
y por la crin lo cogia...
Ahora no te escaparas !
A penas lo hubo cogido,
el nino se desperto.
Tenia el puno cerrado.

El caballito volo !
Quedose el nino muy serio
pensando que no es verdad
un caballito sonado.
Y ya volvio a sonar.
Pero se hizo mozo
y el mozo tuvo un amor
y a su amada le decia
Tu eres de verdad o no ?
Cuando el mozo se hizo viejo
pensaba : Todo es sonar,
el caballito de verdad.
Y cuando vino la muerte,

el viejo a su corazon
preguntaba : tu eres sueno ?
Quien saba si desperto.

Antonio Machado

J' aime beaucoup Machado. Pardon pour les accents...
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyMar 4 Mai 2010 - 18:23

La plupart du temps, sur le Net, on peut trouver des compilations hasardeuses de "Chansons et proverbes". Plutôt que de vous infliger la totalité de ces chansons, voici les deux extraits qui subissent généralement ce qui me semble relever de la trahison de l'oeuvre de Machado ...




XXIX


Voyageur, le chemin
sont les traces de tes pas
c'est tout; voyageur
il n'y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
Le chemin se fait en marchant
et quand on tourne les yeux en arrière
on voit le sentier que jamais
on ne doit à nouveau fouler.
Voyageur, il n'est pas de chemin,
rien que des sillages sur la mer.


XXX



Qui espère désespère
dit la voix populaire.
Qu'elle est vraie cette vérité !
La vérité est ce qui est vrai
et reste vrai même
si on la pense à l'envers.



(Proverbes et chansons, in Champs de Castille, précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes, et suivi des Poésies de la guerre, NRF gallimard )
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyVen 7 Mai 2010 - 9:41

 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzes_mouettes_nicolas_de_stael-flf


Ce sont les mouettes, mon amour


Ce sont les mouettes, mon amour.
Les lentes, les hautes mouettes.

Mer hivernale. L'eau grise
laisse une tache froide sur les rochers.
tes jambes, tes douces jambes,
attendrissent les vagues.
Un ciel sale se vautre
sur la mer. Le vent efface
le profil des collines
de sable. Les tristes
mares de sel et de froid
copient la lumière et ton ombre.
Elles crient des choses là-haut
que, trop absorbée, tu n'écoutes pas.

Ce sont les mouettes, mon amour.
Les lentes, les hautes mouettes.


Angel Gonzales

(Aspero mundo)

Toile "Les mouettes" de Nicolas de Staël
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptySam 8 Mai 2010 - 15:34

Comme Swallow, Gamoneda appartient à mon panthéon des poètes espagnols, en revanche je n'ai pas la chance de fréquenter Jacques Ancet ... veinarde !  - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Icon_wink



Antonio Gamoneda est un poète espagnol né à Oviedo en 1931, dans la province des Asturies. Ce poète a eu une reconnaissance tardive après le franquisme. Une anthologie espagnole rassemble en 1986 sa poésie écrite entre 1947 et 1986. Elle porte le titre de Edad (Âge). Il reçoit pour ce livre en 1988 le Prix national de Poésie. Il publie en 1992, le Livre du froid (Libro del frio) et en 1995 le Livre des poisons (Libro de los venenos), puis Clarté sans repos (Arden las pérdidas) en 2004, livre majeur. Antonio Gamoneda a reçu le prix Cervantes en 2006. Ce poète à la voix singulière et abrasive, où la mémoire ne laisse plus de repos, se révèle comme l'une des voix éminentes de la poésie espagnole contemporaine, après Federico García Lorca et Miguel Hernández. Elle demeure, malgré les efforts de son traducteur et poète Jacques Ancet, encore inconnue du public français. (Wiki)





 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Brumeducapdc6



Au point où en sont les choses, de quelle clarté perdue
venons-nous ? Qui peut se souvenir de l'inexistence ?
Il serait sans doute plus doux de revenir, mais
nous entrons indécis dans une forêt d'aubépines.
Il n'y a rien au-delà de l'ultime prophétie.
Nous avons rêvé qu'un dieu
nous léchait les mains : nul ne verra son masque divin.
Au point où en sont les choses,
la folie est parfaite.



Antonio Gamoneda

(in " Clarté sans repos")


Dernière édition par Constance le Dim 9 Mai 2010 - 9:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyDim 9 Mai 2010 - 9:35


 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Danielperonvisage3x3


Peut-être



Dans l'assoiffé, l'obscur, le rapide
déchirement du jour
t'es-tu peu à peu changé en autre chose
limitrophe de toi,
pas toi.
Tu ne te
retrouves pas
si tu reviens à tâtons
au corps qui fut le tien,
au lieu ou avait brûlé
jusqu'au blanc du rêve
le métal de l'amour.
Dépose ton visage
qu'à présent tu ne connais plus.
Laisse fuir tes paroles,
libère-les de toi
et passe lentement
sans mémoire et aveugle,
sous l'arc doré
qu'étend là-haut le vaste automne
comme un hommage posthume aux ombres.


José Angel Valente


(Fragments d'un livre futur)

Toile "Visage", de Daniel Peron
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyMar 11 Mai 2010 - 9:07


 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 A-la-rencontre-du-plaisir-on2


Pas aujourd'hui



Je partage avec la nuit sa hâte
du temps, cet impatient passage
circulaire de l'ombre
qui est veille d'une autre ombre
ou cette paresseuse volonté de t'aimer
à partir de demain, lorsque
je t'aurai perdue ainsi que la lumière,
et qu'il ne restera qu'un ultime
délai pour attendre
dans la fugacité du jour à venir.


José Manuel Caballero Bonald

(Discrédit du héros)

Toile "A la rencontre du plaisir", de René Magritte
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyMer 12 Mai 2010 - 9:11



 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 La_vague_1869_Courbet-cgu


Le miroir et l'eau



Le mouvement des flots
Se reconnaît dans les miroirs
Quand ton visage tremble et forge
Le temps sur le vif-argent.
Et quand la mer clame l’absence
De mouettes et de voiliers
Devant la glace se fissure
La ligne du silence.


Ainsi la mort avec la vie
Montre son amour à l’univers
Comme l’eau dans le matin
Où tu te vois plus vieux.
Après être parvenu aux mots
Pour t’expliquer ses mystères,
Tu trouves parmi ses symboles
Ton hiver le plus glacé.

Mais il te reste encore la certitude
D’être ta propre pensée
Et de la vie émiettée
Tu conserves ce souvenir
Du temps où tu marchais sur la plage
Cherchant la mer dans l’exemple
Des confins de ton âme
Comme dans le miroir.


José Ramon Ripoll

Toile "La vague", de Gustave Courbet
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyJeu 13 Mai 2010 - 9:04

Citation :
Álvaro Mutis
Écrivain colombien
Né à Bogota en 1923, Álvaro Mutis est le fils d'un diplomate colombien. Il a été élevé à Bruxelles, dans la langue française et n'a fait la connaissance de son pays qu'à l'âge de seize ans. Il publie son premier livre de poèmes en 1947. Sa poésie, où l'on trouve déjà le personnage de Maqroll el Gaviero, est editée dans presque tous les pays d'Amérique latine et lui a valu de nombreux et importants prix littéraires (le Prix littéraire national de Colombie 1974, le prix Médicis étranger 1989, le prix Prince des Asturies, le Prix Cervantes 2001…).
C'est en 1985 qu'il commence à publier la trilogie romanesque consacrée à son héros favori, romans qui seront, après la France, traduits dans de nombreux pays. Álvaro Mutis vit à Mexico depuis 1956. (Biblio Monde)

Site d'Alvaro Mutis



 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 StphanieClairsoulsplashetf


Sonate


Pour les arbres brûlés après la tourmente.
Pour les eaux boueuses du delta.
Pour ce qui demeure de chaque jour.
Pour le petit matin des prières.
Pour ce que recèlent certaines feuilles
dans leurs veines couleur d’eau
profonde et sombre.
Pour le souvenir de ce bonheur bref
et déjà oublié
qui fut mon aliment de tant d’années sans nom.
Pour ta voix de nacre rauque.
Pour tes nuits où transite la vie
en un galop de sang et de rêve.
Pour ce que tu es aujourd’hui pour moi.
Pour ce que tu seras dans le tumulte de la mort.
Pour cela je te garde à mon côté
comme l’ombre d’un illusoire espoir.


(Les Travaux perdus, in "Et comme disait Maqroll el Gaviero")

Toile "Soulsplash" de Stephanie Clair
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MessageSujet: Re: Poésie langues d'Espagne    - Poésie langues d'Espagne - Page 2 EmptyVen 14 Mai 2010 - 9:12

 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Jaime_Gil_Biedma_colecciones_PAIS-2ww Jaime Gil de Biedma y Alba, poète espagnol né à Barcelone (1929-1990)
C'est un des auteurs parmi les plus significatifs des années 1950 dans son pays. Il naît au sein d'une famille de la haute bourgeoisie castillane. Gil de Biedma étudie le droit à Barcelone et à Salamanque, et obtient une licence universitaire. (Wiki)

Œuvres :

Según sentencia del tiempo (1953).
Compañeros de viaje (Barcelona: Joaquín Horta, 1959).
Moralidades (1966)
Poemas póstumos (1968)
Diario del artista seriamente enfermo (1974), mémoires.






 - Poésie langues d'Espagne - Page 2 Jaime-gil-de-biedma-d6h



Matin d'hier, d'aujourd'hui

C’est la pluie sur la mer.
Devant la fenêtre ouverte
Tu la regardes, la tempe
Contre la vitre.
Image de quelques secondes,
Immobile à contre-jour,
Ton corps différent dans sa nudité
Encore nocturne.
Tu te tournes de mon côté,
Et tu souris. Je pense
A tout ce temps qui a passé
Et mon souvenir se fige.

Jaime Gil de Biedma

(Moralidades, in Anthologie de la poésie espagnole,1945-1990, NRF Gallimard)


Toile "Devant la fenêtre", de Lucien Grandgérard
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