Travail : vous avez dit malaise?

Nicole95 a écrit:

De temps à autre, il faudrait aussi demander l'avis des contribuables sur les états d'âmes de ces privilégiés ...

c'est un peu une bonne blague.... si je compare ma situation matérielle à bac +5 avec une vague équivalence mettons dans l'éduc... la vache, je fais pas mal d'heures mais en étant contractuellement au 35/37/... franchement les jeunes qui passent l'agreg (ou "rien que" le capes) pour manger des nouilles dans une institution qui n'en est plus une...

oui je rigole souvent quand j'entends cracher sur les fonctionnaires à la machine à café (pause quand ils veulent et tout et tout).

Il y a des boulots de merde dans le privé aussi, comme d'hab plus on va vers le bas moins ça le fait, mais le nivellement par le bas et les "privilégiés"... hahaha... autant aller se créer un monde tout rose dans l'espace...

Privilégiés sur quel plan ? L'opposition privé/public est pour moi complètement dépassée de nos jours.
Y'a qu'à voir le nombre de contractuels qui travaillent dans le service public....
Je fréquente des gens qui bossent dans l'hopital public, je n'envie pas leur position.

Pour ceux que ça botte, ce bouquin est vachement bien :
"Accueillir ou reconduire - Enquête sur les guichets de l’immigration" d'Alexis Spire.
Vous allez me dire,le thème principal n'a rien à voir... mais si, il a bossé en tant contractuel dans l'administration française.

Plus qu'une opposition privé/public, c'est plutôt grosse boîte/petite boîte qui est plus pertinente actuellement, il me semble.
Dans la grosse boîte dans laquelle je suis, il y a les mêmes pesanteurs, les mêmes planques que l'on s'imagine traditionnellement dans le service public.
Et il y a toujours des personnes qui bossent, parce qu'elles croient en ce qu'elles font.

Quand tu écris "Privilégié", Nicole95, je suppose que tu veux dire "certain de garder son emploi", même si c'est un truc merdique, et mal payé, et que tu es envoyé à l'autre bout de la France ?
Ou bien que tu as le téléphone gratis ?

Avoir un emploi assuré, une retraite garantie à l'âge de 50/55 ans, oui, aujourd'hui ce sont des privilèges.
Quant aux salaires, ils ne sont plus inférieurs dans la fonction publique et il faut y ajouter les avantages qui ne sont pas négligeables.

Nicole, travailles tu ou as tu travaillé dans la fonction publique ?

privilèges ? : pas de double mois en fin d'année
la retraite ?
1 an par enfant au lieu de 2 dans le privé

quant à la somme allouée il faut savoir qu'au moment où j'ai pris la mienne 2005 comme je travaillais à 80 % (raison de santé) le calcul se fait en tenant compte des divers pourcentage sur la durée totale alors que dans le privé c'est le montant de ton salaire qui permet le compte des trimestres.

d'où perte de plusieurs trimestres en fin de carrière pour le public

Salaires : le 1er indice dans l'E.N pour les personnels administratifs (dont je faisais partie) de l'E.N. était ponctuellement au-dessous du smic et il fallait donc y ajouter un différentiel pour rattraper.

Quant à l'emploi assuré comme le dit Maryvonne il y a beaucoup de précaires dans la fonction publique.

Quant aux syndicats, ils ont le devoir de défendre les salariés.

Julien a écrit:

Bonjour,

Vous parlez tous de choses inutiles et vous oubliez l'essentiel. Je ne veux pas vous donner la réponse pour le moment mais je vous procure le moyen d'y arriver, car si vous répondez à la question suivante vous comprendrez tout :

Qui a intérêt à ce que les médias (aux ordres bien évidemment) parlent constamment des suicides chez FT ?

Beaucoup de précaires dans la fonction publique ? Pouvez-vous me citer le salaire moyen d'un salarié chez FT ?

Inutiles, je ne sais pas... Je dirais que non, a priori...
Faut-il forcément qu'il y ait un intérêt machiavélique quelque part ?
Je veux dire que s'il y avait eu des dizaines de suicides dans ma boîte, que ma RDH me traitait comme moins que rien, j'aurais un peu envie qu'on en parle. On sait que, dans notre société, si on ne fait pas parler de soi dans les médias (en brulant des voitures, menaçant de faire sauter son usine), il ne se passe rien.
D'ailleurs, les responsables de FT l'ont dit : ils vont replacer l'humain en premier (les paroles n'engagent que ceux qui les entendent, bien sûr). Ca veut bien dire que la priorité actuelle, c'est l'économie.
Et on n'en parle pas constamment, des suicides de FT.

Ce dont on parle le plus dans les médias, c'est le football. Coupes d'Europe, première division, même les résultats de deuxième division.

La question est donc posée : qui a intérêt à ce que les médias (aux ordres, bien sûr !) parlent constamment de football ? (une fois sur deux, quand je mets France Infos, j'ai droit au foot).
Du pain et des jeux (panem et circenses) ?

Julien a écrit:

Beaucoup de précaires dans la fonction publique ? Pouvez-vous me citer le salaire moyen d'un salarié chez FT ?

Je ne pense pas qu'on ramenait tout sur FT, au contraire, beaucoup on élargit.
Quant à la précarité dans la fonction publique, oui elle existe.

La plupart de mes potes fonctionnaires ont eu leur premier poste vers 28 ans,
donc j'ai du mal à voir comment il vont prendre leur retraite à 50 (suite au message de Nicole).
Mais si vous avez des bons plans, je suis preneuse.

Moi aussi je peux balancer des questions. Comment définis-tu la précarité ?

Quant au blablas sur les syndicats... oui j'avoue, je tombe dans le cliché de la fonctionnaire glandue qui en plus est syndiquée. Cela fait-il de moi une faignante privilégiée ?
Après, c'est un peu simpliste de laisser croire qu'on rentre dans la fonction publique pour se planquer.
Pour ma part, si j'y suis, c'est que l'Etat a financé mes études. J'y suis liée par contrat (et affectivement aussi, j'aurais bossé bien plus jeune sinon).

Mince, je réponds à des trolls.
Dans le genre, je suis vraiment un boulet.
Pardon.

Vous excuserez l'éventuel flottement dans le fil mais pour la raison exposée dans le message de Maryvonne qui précède : il y a eu un peu de ménage...

sont vidés les trolls donc ?

j'ai plongé aussi.

Bon les contribuables en colères contre les privilégiés étant partis, on peut recentrer le fil sur l'idée de Babelle, le malaise au travail.

Parce que, chez France Télécom où ailleurs, le malaise est perceptible : que trouve-t-on ? Des salariés à qui on demande toujours plus pour être de plus en plus compétitifs face aux pays qui travaillent tellement mieux et plus que les Français. Cette fameuse culture du chiffre si importante.
Or, compétitifs tant qu'il n'y aura pas d'harmonisation mondiale sur les salaires, et le minimas sociaux (je rêve là) on ne le sera jamais.
Compétitif, tant qu'on se dévalorisera systématiquement face aux autres pays, européens ou autres, on ne le sera pas !
On travaille tellement moins que les Allemands (un exemple parmi d'autres).
Quand on va en Allemagne, ceux des parfumés à qui c'est arrivé ne pourront pas me détromper, les travailleurs ont leur retraite bien plus tard, ils ont moins de congés....... Et quand on travaille avec eux, après 17h00, il n'y a quasiment plus personne dans leur bureau. Idem en Ukraine. Alors, je ne parle que des milieux de la finance et des affaires mais c'est une réalité : leurs journées sont mieux organisées que les notres.

ENsuite, pour expliquer le mal être, j'avais lu, mais je n'arrive plus à retrouver la source, qu'une proportion signifiante, voire énorme des français n'avaient pas choisis leur métier par goût, ils le subissaient. Ca, j'avoue que c'est terrible, et quand ça part en vrille, il ne doit plus y avoir grand chose à quoi s'accrocher !

Parce que, n'en déplaise à Troll and co, on ne chosisit pas d'être fonctionnaire, mais on choisit un métier, enseignant dans mon cas. ET la passion du métier, malgré des mises à mal, des découragements, des moments de lassitude aide à tenir.

Quand il n'y a pas cette passion, quand on agite devant vous des objectifs intenables, quand s'accumulent les cadences infenales, les brimades, les frustations et les humiliations par de vagues sous-chefs qui croient détenir le pouvoir, je pense que le désespoir peut amener à des extrémités.

Jeune, pendant 5/6 ans, j'ai vécu comme ça, dans des boîtes sordides avec des sous-chefs sordides et hautains. Sauf que (c'est mon côté rebelle ) je n'ai jamais accepté aucun compromis ni soumission. Et j'envoyais tout ballader (y compris le sous chef à la moindre humiliation).

Mais je savais ce que je voulais, pas de charge, de famille, pas trop d'attache. Ajoutez ça sur moi à l'époque et je crois que je n'aurais pas été loin du désespoir.

culpabilité responsabilité et positive rigolade ? video

Je vous conseille une lecture sur la souffrance au travail qui est excellente :
Marie Pezé : Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés.

Et pour comprendre le problème dans le monde de l'entreprise un livre excellent :

Axel Honeth : La société du Mépris.

Mon premier mémoire portait sur le concept de profil en recrutement et selon mes lectures ce qui semble être un détail dans la procédure d'embauche se révbèle être une des causes du conflit entre entreprise et candidat-futur collaborateur mais aussi l'une des causes de la crise économique des sociétés occidentales.

L'autre grand problème de l'entreprise est de source organisationnelle : le problème de la hiérarchie dans l'entreprise qui créé des décalages progressifs des émotions des employés. Chose déjà engendrée lors de l'embauche et que l'on peut voir dans toutes les entreprises de tailles moyennes et grandes. 2e mémoire de recherche en perspective ^^. Si vous voulez des lectures sur ce sujet je me ferais une joie de vous informer car le monde de l'entreprise et les relations au sein de ces sociétés sont devenues depuis quelques années une obsession pour moi.

les lectures ne sont pas à l'ordre du jour par contre si tu t'en ressens de développer un peu parce que je ne suis pas sûr de saisir. Le profil par exemple qui est un mot porte-manteaux et s'il n'est pas toujours complètement fouillé me semble normatif au moins du point de vue du recruteur et n'est pas complètement anodin.

Je vais vous dire franchement, ces livres sur la "souffrance au travail" ne m'attirent pas le moins du monde. Dans mon cas, il pourrait y avoir des livres sur "la souffrance au lycée" et ça ne m'attirerait pas non plus simplement parce que je trouve ça déroutant ! Soit on aime le lycée et tant mieux, soit on aime pas son travail et tant pis ! Pourquoi l'écrire dans un livre. Généralement, à notre époque, si on travail en cours, à l'université ou autre nous arrivons à un travail qui nous plait; un travail qui nous fait rêver mais il faut se donner les moyens pour réussir certes. Alors si notre travail nous plait, on ne va pas s'en plaindre. Si au contraire, nous étions obligés de faire un travail déplaisant plein de "souffrance", pourquoi ne pas garder ça pour nous? Car là, la souffrance s'étalent et tout le monde se sent obligé de se plaindre ensuite, de rapporter les faits etc... C'est assez compliqué à expliquer...