Fédor Dostoïevski [Russie]

J'ai commencé il y a un mois environ (j'ai un peu honte de cette lenteur..) Crime et Chatiment. Je mets du temps mais très sincèrement c'est un livre qui mérite d'être savouré lentement. C'est la psychologie des personnages et la modernité de l'écriture qui m'interesse le plus dans ce livre.

Très bonne pioche pour ce bouquin !

Oui, Crime et Châtiment est un livre passionnant, il fait parti de mes trois préférés de l'auteur, avec L'Idiot, et Les frères Karamazov.

Je viens de terminer L'Idiot, et il m'a vraiment fait une grande impression. Autant dans la description du cadre sociétal - délicieuse à mon goût - que dans la façon dont les intrigues sont menées, beaucoup d'intelligence et de force (lyrisme est très à-propos).
Je n'ai pas réussi à m'en détacher pendant deux jours.

Quant-à ce que dit Queenie plus haut à-propos du choix de la traduction, il suffit souvent d'un coup d'oeil pour s'en rendre compte, langage par trop actualisé ou noms propres systématiquement francisés... Très très dommage.

Quoiqu'il en soit je vais investir très bientôt!

Arabella a écrit:

Oui, Crime et Châtiment est un livre passionnant, il fait parti de mes trois préférés de l'auteur, avec L'Idiot, et Les frères Karamazov.

Désolé pour mon ignorance, mais pourriez-vous me résumer l'histoire de l'Idiot et des Frères Karamazov, car je ne les connais pas ? J'ai déjà lu Crime et Châtiment que j'ai adoré pour les mêmes raisons que vous: la psychologie poussée des personnages, mais également un avant-goût d'existentialisme me semble-t-il.

HeronBlanc a écrit:

Arabella a écrit:

Oui, Crime et Châtiment est un livre passionnant, il fait parti de mes trois préférés de l'auteur, avec L'Idiot, et Les frères Karamazov.

Désolé pour mon ignorance, mais pourriez-vous me résumer l'histoire de l'Idiot et des Frères Karamazov, car je ne les connais pas ? J'ai déjà lu Crime et Châtiment que j'ai adoré pour les mêmes raisons que vous: la psychologie poussée des personnages, mais également un avant-goût d'existentialisme me semble-t-il.

...Heron blanc...Serait-ce les dernières angoisses avant les oraux du bac français, dis ?

PS: désolée je ne peux t'aider...tout celà est beaucoup trop loin pour moi

HeronBlanc a écrit:

Désolé pour mon ignorance, mais pourriez-vous me résumer l'histoire de l'Idiot et des Frères Karamazov, car je ne les connais pas ? J'ai déjà lu Crime et Châtiment que j'ai adoré pour les mêmes raisons que vous: la psychologie poussée des personnages, mais également un avant-goût d'existentialisme me semble-t-il.

J'ai parlé, ainsi que d'autres membres, de l'Idiot un peu plus haut, tu peux regarder . Pour les frères Karamazov, je ne l'ai pas lu en entier, juste le premeir tome,mais en gros c'est l'histoire de plusieurs frères, qui ont tous des caractères assez différents, et dont le père est assez...tyrannique. L'un de ces frères va l'assassiner. Voilà, en gros, tout ce que je peux t'en dire , je me rappelle aussi que le plus jeune des frères, Aliocha, occupe une place à part dans l'histoire puisque c'est un religieux, ou en tout cas un croyant très fervent, et qu'il est très naïf et que c'est cela qui le caractérise le plus.
Voilà, je laisse le soin à d'autres parfumé(e)s de compléter éventuellement ...

aériale a écrit:

HeronBlanc a écrit:

Arabella a écrit:

Oui, Crime et Châtiment est un livre passionnant, il fait parti de mes trois préférés de l'auteur, avec L'Idiot, et Les frères Karamazov.

Désolé pour mon ignorance, mais pourriez-vous me résumer l'histoire de l'Idiot et des Frères Karamazov, car je ne les connais pas ? J'ai déjà lu Crime et Châtiment que j'ai adoré pour les mêmes raisons que vous: la psychologie poussée des personnages, mais également un avant-goût d'existentialisme me semble-t-il.

...Heron blanc...Serait-ce les dernières angoisses avant les oraux du bac français, dis ?

PS: désolée je ne peux t'aider...tout celà est beaucoup trop loin pour moi

Oh, l'oral, tout comme le bac anticipé, est derrière moi, je suis désormais en vacances Et merci à Fantaisie Héroïque pour ses précisions!!

J'arrive peut être trop tare, je crois que Fantaisie Héroïque a déjà répondu. En fait HeronBlanc, ce ne sont pas trop les intrigues en elle-même qui sont importante chez Dostoïevski mais les personnages, avec une extraordinnaire richesse d'analyse, et puis aussi une vision du monde de l'homme, une métaphysique. Les livres de Dostoïevski sont aussi très difficiles à résumer car les personnages sont extrêment nombreux et que des intrigues secondaires se greffent au récit principal.

Si on s'en tient à la descrption du récit factuel, Les frères Karamazov est l'histoire d'une famille composée d'un père et de ses trois fils. Le père est tyrannique et parfaitement abject. Il est assassiné par un de ses trois fils. Il y a là pendant un moment quelque chose qui ressemble à un roman policier, il y a un suspens, un faux coupable. Mais encore une fois c'est les personnages qui sont essentiels, et les interragations métaphyques sont particulièrement nettes à cause de la présence de religieux, entre autres le starost Zassima, dont le rôle entre autres est d'obliger les personnages à se poser la question du sens de leur vie et des valeurs qui les guident.

L'idiot a déjà été parfaitement bien résumer par Fantaisie dans son commentaire de lecture?

Quelqu'un à-propos connaît l'adaptation qu'en a fait Kurosawa [de L'Idiot]?
J'ai beaucoup apprecié tout ce que j'ai pu voir dur réalisateur et suis très curieux d'en savoir plus.

L'Idiot version Kurosawa est un chef-d'oeuvre... dans la mesure où l'on peut en juger vraiment.
Les versions diffusées en France font seulement 3 heures ; je ne crois pas que la version de 4 heures soit disponible.
Or, la durée, c'est vraiment ce qu'il faut pour une adaptation de Dosto : il faut le temps d'étudier la psychologie et l'évolution.
Parce que, par exemple, il ne reste rien, mais vraiment rien, de Crime et châtiment dans la version de Pierre Chenal (1935) avec Pierre Blanchar qui en fait des tonnes (du Pierre Blanchar, quoi) ou dans Les Frères Karamazov version Fedor Ozep (1931).

Des différentes adaptations de Dosto que j'ai vues, c'est l'Idiot de Kurosawa qui en garde le mieux l'esprit, qui ne trahit pas l'oeuvre.

Kurosawa a beaucoup d'affinités avec Dostoïevski, et avec la littérature russe en général (Dersou Uzala, les Bas-Fonds...)

Kurozawa admirait beaucoup Shakespeare et Dostoievski...

L'influence de Dostoievski est présente dans plusieurs de ses films.

Directement ou non

Même très jeunes, nous comprenons tout d’un texte de Dostoïevski, à notre manière bien sûr, et avec nos capacités du moment, à partir de nos expériences qui sont toujours plus vastes par leur retentissement intérieur que par ce que l’on peut en juger de l’extérieur. Dostoïevski est d’autant plus lisible qu’il consent au débordement et accepte que règnent des zones d’ombre, pour ne pas dire de ténèbres. Sa lecture m’a offert le soulagement de voir que des personnages pouvaient être discordants, se conduire de manière subtile, nuancée, apparaître comme des êtres intelligents, sophistiqués, brillants, nous faire rêver, et, tout à coup, se comporter comme des bouffons atroces qu’on piétine et qui demandent à l’être. Cette délivrance éprouvée à lire Crime et châtiment, Les Nuits Blanches, Les Frères Karamazov ou L’idiot, tenait à ce qu’au fil des pages le sol pouvait se dérober, qu’on pouvait s’exalter sur un système y renoncer. Quelle découverte ! Il était donc possible d’évoluer hors de contrôle dans d’immenses étendues d’obscurité et cela faisait partie du mouvement même de la vie !

Chantal Thomas, Chemins de sable

Et cela me donne envie de découvrir cet auteur

kenavo a écrit:

Chantal Thomas, Chemins de sable

Et cela me donne envie de découvrir cet auteur

au moins, elle, elle a réussi

Queenie a écrit:

kenavo a écrit:

Chantal Thomas, Chemins de sable

Et cela me donne envie de découvrir cet auteur

au moins, elle, elle a réussi

La Douce

Citation :

4e de couverture
"Figurez-vous un mari dont la femme, une suicidée qui s’est jetée par la fenêtre il y a quelques heures, gît devant lui sur une table. Il est bouleversé et n’a pas encore eu le temps de rassembler ses pensées. Il marche de pièce en pièce et tente de donner un sens à ce qui vient de se produire."
Dostoïevski lui-même définit ainsi ce conte dont la violence imprécatoire est emblématique de son œuvre. Les interrogations et les tergiversations du mari, ancien officier congédié de l’armée, usurier hypocondriaque, retrouvent ici — grâce à la nouvelle traduction d’André Markowicz — une force peu commune.

Lors de la lecture du livre de Chantal Thomas Chemins de sable il y a quelques semaines, j’avais déjà eu l’envie de lire un livre de Dostoïevski.
Le choix du livre est arrivé lors de ma lecture du livre Un amant de fortune de Nadine Gordimer.
Elle a pris une phrase de ce livre que je trouvais extraordinaire – et je voulais connaître le livre autour de cette phrase

Citation :

.., j’ai décidé de retarder notre avenir aussi longtemps que possible, ..

C’est drôle comme une telle phrase peut changer de sens dans un livre de Nadine Gordimer, se situant dans l’Afrique de nos temps.. et d’origine d’un livre de Dostoïevski qui ne peint non pas seulement une toute autre histoire mais où on se retrouve dans une mentalité, une société, un siècle différent…

Lors de la lecture on ne peut faire autre que de créer un ‘monstre’ de ce mari qui aurait mieux fait de s’acheter un chien au lieu de vouloir briser sa solitude en se mariant avec une fille.. une enfant en fait. Il a 40 ans, sa femme en a 16. Et donc il essaie de l’apprivoiser, de la dompter, de la dominer surtout. Et vu la différence d’âge, sa situation comme homme dans une société méprisant les femmes et surtout détenteur de l’argent à cause duquel la jeune fille a initialement donné son accord pour ce mariage – c’est seulement une question du temps quand il brisera sa volonté.

Il y arrive – mais change aussitôt d’attitude et la réaction de sa jeune femme qui s’en suivra – il ne pouvait pas le prévoir - mais il ne me reste plus qu’à le plaindre..
Quel gâchis de vie, quel malheur de rencontre – et après quelques mois avec son « jouet » il se retrouve seul..

Une 60e de page pour prendre plaisir à une écriture que j’ai envie de poursuivre…