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 Charles de Saint-Evremond

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Onuphrius
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Onuphrius


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MessageSujet: Charles de Saint-Evremond   Charles de Saint-Evremond EmptyMar 13 Déc 2011 - 21:16

Charles de Saint-Evremond 235px-Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier

Citation :
Charles Le Marquetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Évremond, ondoyé le 1er avril 1613 et baptisé le 20 janvier 1616 à Saint-Denis-le-Gast et mort le 29 septembre 1703 à Londres, est un moraliste et critique libertin français.
Recherché alors dans la société comme le type de ce qu’on appelait le « galant homme et l’homme honnête », charmant les salons par sa vive causerie et les ruelles par ses madrigaux, tenant le premier rôle chez Ninon de Lenclos, faisant figure aux soupers des gourmets lettrés, il menait une vie entièrement conforme à ses goûts, lorsqu’il tomba dans la disgrâce du roi à la suite de la découverte en 1661 de sa Lettre au marquis de Créqui sur la paix des Pyrénées (1659) critiquant Mazarin.
Obligé de s’exiler vers la fin de 1661, il se réfugie en Hollande, puis en Angleterre où la cour et la ville lui firent très bon accueil. Le roi Charles II l’accueillit avec bienveillance et lui fit une pension de trois cents livres sterling. Il mena une vie d’épicurien, fréquentant l’élite de l’aristocratie et des gens de lettres.

À l’exception de sa Comédie des académistes raillant les suppressions effectuées sur la langue par l’Académie française, ses œuvres furent, de son vivant, diffusées clandestinement. Elles ne furent éditées qu’après sa mort. Par bien des aspects, l’incrédulité et le scepticisme qui transparaissent chez celui qui se définit lui-même comme « un philosophe également éloigné du superstitieux et de l’impie ; un voluptueux qui n’a pas moins d’aversion pour la débauche que d’inclination pour les plaisirs » laissent présager les tendances philosophiques qui caractériseront les Lumières au siècle suivant. Un trait particulier de sa physionomie littéraire est en effet de représenter le critique de profession tel qu’on le trouve au siècle suivant. Ses écrits dénotent une tolérance et une indépendance d’esprit qui en font l’un des principaux représentants du courant libertin du XVIIe siècle. Saint-Évremond y apparaît comme le type même de l’idéal de l’« honnête homme » recherché par son siècle. Dans ses dissertations, généralement courtes, il ouvre des aperçus souvent justes, toujours ingénieux. À la délicatesse, à la sagacité, à la finesse de la raison, il unit la mesure, sans cesser de juger librement d’après ses opinions personnelles. Il émit, dans la Querelle des Anciens et des Modernes, des idées des plus justes : « Il faut convenir, dit-il, que la Poétique d’Aristote est un excellent ouvrage ; cependant il n’y a rien d’assez parfait pour régler toutes les nations et tous les siècles... Si Homère vivait présentement, il ferait des poèmes admirables, accommodés au siècle où il écrirait. Ses poëmes seront toujours des chefs-d’œuvre, non pas en tout des modèles. Ils formeront notre jugement et le jugement réglera la disposition des choses présentes. ».

L’incrédulité religieuse caractérisa cet épicurien bien moins convaincu de l’immortalité de l’âme que de l’authenticité de la bonne chère et ses savantes beuveries. La meilleure de ses œuvres est la Conversation du maréchal d’Hocquincourt avec le père Canaye qui est une merveille d’esprit et de raillerie. Son œuvre historique, les Réflexions sur les divers génies du peuple romain (1663) inspira les théories de Montesquieu. Dans ses opuscules, Saint-Évremond a abordé divers thèmes allant de la littérature dans Sur nos comédies, De quelques livres espagnols, italiens et français, Réflexions sur la tragédie ancienne et moderne et Défense de quelques pièces de Corneille, à l’histoire contemporaine dans Parallèle de M. le Prince et de M. de Turenne. C’est sans conteste dans son abondante correspondance que celui-ci a livré le meilleur d’une pensée marquée au sceau de l’indépendance, du scepticisme, parfois de l’ironie qui refusait tout esprit de système.

Sur les opéra, à Monsieur de Bouquinquant, 1684.

De cette lettre, il ressort plusieurs constats très répandus à l'époque : l'opéra est lassant, le français n'est pas une langue que l'on peut chanter, les Italiens sont de mauvais chanteurs...

Citation :
La langueur ordinaire, où je tombe aux Opera, vient de ce que je n'en ay jamais vû qui ne m'aye paru méprisable dans la disposition du sujet, & dans les Vers. Or c'est vainement que l'oreille est flatée, & que les yeux sont charmez, si l'esprit ne se trouve pas satisfait, mon ame d'intelligence avec mon esprit plus qu'avec mes sens, forme une resistance sur elle aux impressions qu'elle peut recevoir, ou pour le moins elle manque d'y prester un consentement agreable, sans lequel les objets les plus voluptueux mesme ne sçauroient me donner une grand plaisir; une sottise chargée de Musique, de Danses, de Machines, de décorations, est une sottise magnifique, mais toujours sottise, c'est un vilain fonds sous de beaux dehors, où je penetre avec beaucoup de desagrément. Il y a une autre chose dans les Opera tellement contre la nature, que mon imagination en est blessée, c'est de faire chanter toute la Piece depuis le commencement jusqu'à la fin, comme si les personnes qu'on represente, s'étoient ridiculement ajustées à traiter en Musique, & les plus communes & les plus importantes affaires de leur vie.
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Marko
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Marko


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MessageSujet: Re: Charles de Saint-Evremond   Charles de Saint-Evremond EmptyMar 13 Déc 2011 - 22:17

Onuphrius a écrit:

Sur les opéra, à Monsieur de Bouquinquant, 1684.

De cette lettre, il ressort plusieurs constats très répandus à l'époque : l'opéra est lassant, le français n'est pas une langue que l'on peut chanter, les Italiens sont de mauvais chanteurs...

Citation :
La langueur ordinaire, où je tombe aux Opera, vient de ce que je n'en ay jamais vû qui ne m'aye paru méprisable dans la disposition du sujet, & dans les Vers. Or c'est vainement que l'oreille est flatée, & que les yeux sont charmez, si l'esprit ne se trouve pas satisfait, mon ame d'intelligence avec mon esprit plus qu'avec mes sens, forme une resistance sur elle aux impressions qu'elle peut recevoir, ou pour le moins elle manque d'y prester un consentement agreable, sans lequel les objets les plus voluptueux mesme ne sçauroient me donner une grand plaisir; une sottise chargée de Musique, de Danses, de Machines, de décorations, est une sottise magnifique, mais toujours sottise, c'est un vilain fonds sous de beaux dehors, où je penetre avec beaucoup de desagrément. Il y a une autre chose dans les Opera tellement contre la nature, que mon imagination en est blessée, c'est de faire chanter toute la Piece depuis le commencement jusqu'à la fin, comme si les personnes qu'on represente, s'étoient ridiculement ajustées à traiter en Musique, & les plus communes & les plus importantes affaires de leur vie.

C'est vrai que c'est une époque où les livrets étaient souvent ineptes et les mises en scène décoratives et superlatives. Mais il reste l'essentiel qui est la musique. Il a un regard de littéraire plus que de musicien.
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