Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Hanna Krall [Pologne]

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bix229
Parfum livresque
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MessageSujet: Hanna Krall [Pologne]   Hanna Krall [Pologne] EmptyMer 11 Mar 2009 - 21:29

Hanna Krall [Pologne] Krall14

Hanna Krall est née en 1937 à Varsovie.

Journaliste jusqu' en 1981, puis scénariste, notamment pour Kieslowski, elle a d' abord été interdite de publication dans son pays, la Pologne.
Elle est actuellement traduite dans 15 langues.

Hanna Krall fait partie d' une école spécifiquement polonaise d' écrivains qui utilisent le reportage. Leurs récits retracent des destinées individuelles fondées sur des faits, des personnages réels et dans le cas de Hanna Krall des survivants de la Shoah...

Elle s'en explique ainsi :

Je ne sais pas vraiment où se termine le journalisme et où commence la
littérature.
Plus exactement, où se termine le reportage. Car je suis reporter.
Le reportage est pour moi un moyen de décrire le monde.
Pour de très nombreux critiques, seule la littérature inventée est considérée comme valable. La seule valable.

Si je m' évertue à répéter que je suis reporter, c' est pour souligner
l' authenticité de ce que j' écris.
On reste trop souvent persuadé de l' infériorité du document.

Bibliographie :

- Les Retours de la mémoire, A. Michel, 1993

- Prendre le Bon Dieu de vitesse, Liana Lévi, 1993

- Le Sous-locataire, Ed. de l' Aube, 1994

- Preuves d' existence, Autrement, 1998

- Là-bas, il n' y a plus de rivière, Gallimard, 2000

- Le Roi de coeur, Gallimard, 2006

- Tu es donc Daniel, Ed. Interférences, 2008


Dernière édition par bix229 le Ven 13 Mar 2009 - 19:36, édité 2 fois
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bix229
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MessageSujet: Hanna Krall   Hanna Krall [Pologne] EmptyMer 11 Mar 2009 - 22:31

Pari tenu en tout cas pour le livre que je viens de lire : Danse aux noces
des autres.

Hanna krall fait des reportages, mais en remontant le temps, celui de la Shoah et de la Pologne où presque tous les juifs périrent dans les camps
d' extermination.
Hanna Krall écrit des phrases sobres, très sobres. Elle écrit avec pudeur et
retenue. Une pudeur qui tient à distance l' émotion pour lui donner plus de
force.

Ce livre est un martyrologe individuels de gens très ordinaires qui périrent
dans les conditions qu' on sait.
Chaque récit -ou presque- évoque ces gens dans leur vie quotidiene passée et leur rend hommage. Avec la discretion qui était la leur.

Hanna Krall est elle juive elle-meme ?
Ou bien exprime t-elle la honte pour son pays où flottent encore des relents d'antisémitisme comme le film de Lanzman, Shoah l' a montré ?

En tout cas, le temps de la lecture au moins, elle les sauve de l' oubli,
et c'est très bien ainsi.

A Izbica, Blatt voulut me montrer plusieurs choses...
Nous nous attardames un peu sur la grande place du village.

Au milieu se tenait Idèle qui battit du tambour avec entrain. Il était chargé de lire les communiqués des autorités locales.
La dernière fois qu' il battit du tambour, en septembre 1939, ce fut pour appeler la population à bien couvrir les fenetres à cause des bombes.
Il est mort au camp de Belzec...

Après la place, nous nous aventurames dans les ruelles adjacentes.
Nous débouchames juste devant la maison de Ryfka, surnommés "Quelle
heure est il ?".
Ryfka, quelle heure est-il ? criaient les enfants. Elle leur donnait l' heure
exacte sans jamais se tromper.
Un jour, un juit était venu d' Amérique. Il était vieux, laid et riche. Il

regarda Ryfka. Il apprit qu'elle était la fille de feu le rabbin.
Il lui ordonna de bien se coiffer et l' épousa.
Les habitants d' Izbica furent alors obligés de reconnaitre qu' après le
mariage, Ryfka était devenue une jolie femme, ne rappelant en rien la
folle d'avant.
Elle mit au monde un enfant. Ils sont morts au camp de Sobibor.

Danse aux noces des autres, p. 68-69
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kenavo
Zen Littéraire
kenavo


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MessageSujet: Re: Hanna Krall [Pologne]   Hanna Krall [Pologne] EmptyMer 11 Mar 2009 - 22:42

Pour la première fois j'ai remarqué le nom de Hanna Krall il y a quelques semaines dans mon journal préféré Le Jeudi -
j'ai retrouvé le commentaire sur le Net:


Une question de survie

Corina Ciocârlie
Le Jeudi


Avec «Le Roi de cœur», Hanna Krall signe un beau roman d'amour hanté par la déportation, comme un film passé au ralenti où les gens reviendraient d'Auschwitz en murmurant «Hé! oh!, hé là!, croquons la vie tant qu'on est là…».

Contrairement au talent, le succès attend souvent le nombre des années. Hanna Krall est née en 1937 à Varsovie. Journaliste jusqu'en 1981, puis scénariste – pour Krzysztof Kieslowski, entre autres –, elle a été interdite de publication en Pologne, avant d'être traduite dans quinze langues. En novembre 2008, elle était l'une des invitées de marque des «Belles étrangères» (qui fêtaient leurs vingt ans), alors qu'elle venait de recevoir à Dortmund le prestigieux Ricarda-Huch Preis (dont le précédent lauréat avait été, en 2005, un certain Orhan Pamuk).
Du côté de Varsovie, le reportage littéraire – qui a reçu ses titres de noblesse de Ryszard Kapuscinski – a le vent en poupe: d'après l'avis des experts, il s'agirait même d'une sorte d'«exception polonaise», consistant à creuser dans la matière factuelle pour en extraire des pépites narratives, à mi-chemin entre document et fiction.

Noir sur blanc

«Pour de très nombreux critiques, s'emporte Hanna Krall, seule la littérature inventée, fictionnelle, romanesque est considérée comme valable. Si je m'évertue à répéter que je suis reporter, c'est pour souligner l'authenticité de ce que j'écris.»
Le Roi de cœur est, justement, un roman dont les personnages semblent avoir bel et bien existé. Des clichés de petit format parsèment le texte: des visages souriants, des regards confiants ou inquiets, pour la plupart éteints depuis longtemps. Et puis, page 165, une note de l'auteur précise: à propos d'«Izolda R., j'ai écrit un reportage intitulé "Un roman pour Hollywood" (dans les Retours de la mémoire, éd. Albin Michel, 1993). Il peut être considéré comme l'esquisse de ce livre».
Dans cet univers-là, découpé en brefs plans-séquences, il y a deux catégories de gens: côté cour, ceux qui ne peuvent pas se montrer à cause de leur accent juif épouvantable; côté rue, les personnes de bonne apparence qui parlent couramment le polonais. Izolda est une jeune femme de Varsovie qui, pendant toute la guerre – et toute l'odyssée qui s'ensuit –, n'a qu'une idée: sauver son mari Shayek, s'assurer qu'il reste vivant, en dépit du ghetto, des rafles, du typhus, des tortures ou des attaques aériennes.

Plus belle la vie

La réussite est dans le ton discret, léger, presque badin, pour dire les pires des naufrages, les plus lâches des compromis: il – ou elle – voulait sauver sa vie et celle de ses proches, «c'est évident, chaque mouchard juif avait quelqu'un à sauver. La question qu'il faut se poser, c'est à quel prix on sauve. Mais est-ce qu'on se pose des questions quand il faut sauver des vies?».
L'amour, la mort, les abris, les camps, tout cela n'est au fond qu'un jeu périlleux, sans fin et sans pardon, où l'on ne cesse de tirer de mauvaises cartes de pique tout en guettant le roi de cœur.
À la fin de la guerre, quand Shayek et Izolda se retrouvent, il l'enlace doucement et elle attend: «Dans un instant, je vais ressentir une joie immense, se dit-elle. Je serai sûrement comblée de bonheur. Elle ne ressent pas de joie. Elle n'est pas comblée de bonheur. Elle ne ressent rien, absolument rien. C'est parce que je porte des gants, pense-t-elle».
Un roman écrit avec des gants, en effet, d'une très grande sobriété, et pourtant implacable avec les hommes, les femmes, leurs petits arrangements et leurs grandes trahisons.
Dans une des scènes les plus poignantes du roman, la longue liste de ceux qui ne sont plus s'accompagne, malgré tout, d'un irrépressible cri de joie: «Mais nous sommes là, toi et moi, et elle redresse deux doigts de sa main droite, l'index et le majeur. Cela ressemble à la lettre "V" ou aux oreilles d'un lapin dans un spectacle d'ombres pour enfants». Au fond d'elle-même, Izolda a toujours gardé l'espoir, même lorsque son Tristan, son roi de cœur, était entouré de trois horribles cartes de pique…


À lire: Hanna Krall «Le Roi de cœur». Traduit du polonais par Margot Carlier. Gallimard, 2008. 184 p

Source: ICI
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MessageSujet: Re: Hanna Krall [Pologne]   Hanna Krall [Pologne] EmptyDim 23 Aoû 2009 - 20:06

LE ROI DE COEUR

Je n' ai pas eu la meme lecture que dans le commentaire précédent.
En fait, j' ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, parce qu' il parle des
abominations nazies en Pologne.
Des réactions de gens menacés de mort et qui luttent jusq' au bout
pour sauver leur vie, au prix de lachetés, de mensonges, de délations.

Et se pose encore une fois cette question : mais pourquoi, perdu pour perdu, les juifs n' ont ils pas lutté jusqu' au bout contre leurs bourreaux ?
Mais cette question, les survivants des camps, ne se la posèrent pas.
Ils savaient.
Et d' ailleurs la femme qui est le personnage réel dont Hanna Krall s' est isnpirée, n' est pas une héroine comme les autres.
Izolda R. est motivée par l' amour qu' elle a pour son mari et par rien d' autre.
Pour lui, elle fera le possible et meme l' impossible.
Il a été arrété à Varsovie et envoyé à Auschwitz puis à Matthausen.
Pour lui, elle se mettra en danger de mort, se prostituera et finira elle meme
dans un camp de concentration d' où elle échappera par miracle.
Par miracle aussi, elle le retrouvera à Matthausen. Et là s' arretent les miracles, parce que la réalité est rarement miraculeuse.
Après avoir tant donné pour lui, tant espéré, elle n' éprouve rien en
le revoyant.
Lui aussi a changé. Radicalement.
Comme beaucoup de survivants, il se demande pourquoi lui seul a été
épargné de sa famille.
Ils finiront pas se séparer. Elle ira vivre chez ses enfants en Israel.
Pendant un certain temps elle a la certitude que sa vie serait un excellent sujet de roman ou de film.
Mais le livre que lui présentera Hanna Krall sera une déception.

Le livre qui en découle ne satisfait pas ses attentes. Il n' y a pas assez
de sentiment.
Pas assez d' amour, de solitude et de larmes. Et pas assez de coeur non plus.
Ni de mots. Bref, tout y manque. Tout.

Et de fait que sait on des autres ? Rien ou à peu près.
Et dans le cas d' Izolda R. la frustration ne pouvait etre plus grande.

A la mesure de son vécu terrible, de son amour détruit, de sa vie foutue.
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Arabella
Sphinge incisive
Arabella


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MessageSujet: Re: Hanna Krall [Pologne]   Hanna Krall [Pologne] EmptyMar 29 Mai 2012 - 21:57

J’ai lu un gros volume de cinq livres :

Hipnoza (à ma connaissance non traduit)
Danser aux noces des autres
Preuves d’existence
Là-bas, il n’y a plus de rivière
Tu es donc Daniel


Il s’agit de raconter des histoires de vie douloureuses, dans une écrasante majorité de juifs avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, d’une façon ou d’une autre victime des atrocités qui ont été commises. Hanna Krall l’affirme, elle est reporter, et les histoires qu’elle écrites ont pour origine des vies réelles, des témoignages qu’elle a recueillis. Mais elle a son propre style, une façon de mettre en forme ses récits, qui sont sa marque de fabrique. Phrases courtes, précises, qui cherchent à faire mouche, par le côté direct, allant à l’essentiel. Voulant mettre en évidence l’essentiel. C’est terriblement prenant et efficace, surtout compte tenu des sujets qu’elle aborde. C’est une lecture forte, qui cherche à provoquer une réaction intense, à faire réagir le lecteur et qui y arrive incontestablement.

J’ai eu néanmoins tort de lire ces livres à la suite, presque en continue, en quelques jours. Parce que les histoires se ressemblent de plus en plus au fur et à mesure de la lecture. Certains personnages reviennent d’ailleurs dans plusieurs livres. Et surtout les procédés de l’écriture sont toujours les mêmes, et c’est là qu’apparaissent un peu les limites littéraires de l’auteur. C’est en effet plus journalistique que littéraires, la recherche de l’effet, de la chute, finit par un peu lasser. Les personnages ne sont pas creusés, ils sont essentiellement vus en tant que victimes, alors qu’à un moment ou un autre, ils ont été autre chose, heureusement.

Je trouve que d’autres écrivains, qui ne sont pas reporters, ont donné un éclairage plus riche à tout cela. Sebald bien sûr, mais je pense aussi à quelqu’un comme Adolf Rudnicki, survivant qui raconte dans des récits noirs et terrifiants certains de ses souvenirs, mais en y apportant une dimension littéraires de très grande classe.
Hanna Krall est incontestablement un auteur à connaître, ses livres sont une expérience mémorable, mais j’avoue qu’après en avoir lu cinq je ne suis pas sûre de vouloir continuer, parce qu’au bout d’un moment j’ai eu le sentiment de lire toujours le même livre. Mais un ou deux sont quasi indispensables.
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