Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Steve Tesich

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shanidar
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyDim 6 Jan 2013 - 12:58

je garde en mémoire la grande jubilation que j'ai éprouvé à la lecture de Karoo, grâce à la subtilité crasse (?) utilisée par le personnage pour échapper à la tentation du bien comme du mal (avec peut-être l'idée sous-jacente que les plus grands saints sont les plus grands pécheurs..?). Et peut-être faut-il rappeler, pour pardonner certaines longueurs (bien réelles) que le livre publié de manière posthume n'a peut-être pas eu le temps de mûrir suffisamment et d'être corrigé par l'auteur lui-même. C'est une simple supposition, qui n'enlève rien au talent de Tesich.

(et l'idée d'une relecture est tout à fait tentante, en effet).
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Queenie
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyDim 6 Jan 2013 - 21:01

topocl a écrit:
Karoo

J'ai moins aimé la fin, où Stesich nous explique doctement à quel point son livre s'apparente à une tragédie grecque, belle envolée littéraire, mais qui sent trop l 'astuce et l’épate.


C'est vrai qu'il y a un côté démonstratif dans cette fin, et dans d'autres morceaux de textes. Mais, ça ne me dérangeait pas, je trouvais qu'ils collaient tellement parfaitement au livre, au personnage principal, à son caractère. Et en plus, cette "épate" tient la route, pour moi. Parfaitement maîtrisée, il ne sait ne pas en faire trop au point de me faire lâcher le livre ou vouloir passer à autre chose.
il y a quelque chose d'hypnotique quand on aime une écriture comme celle-ci, je trouve.

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Igor
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyDim 6 Jan 2013 - 21:12

Cette fin m'avait fait penser à un livre lu il y a des lustres: La moustache
Une fascination pour le trou noir semble-t-il.
Ce qui est curieux c'est que tout ce qui précède est de l'ordre du possible et puis subitement...
La réflexion de Topocl à propos de "l'astuce" est bien vue mais bon, il faut bien un anéantissement à un moment donné. Et pour les histoires aussi!
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Marko
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 14:23

Karoo
Steve Tesich - Page 3 Karoo_10

Je suis entré dans cette lecture sans conviction, j'ai démarré avec des inquiétudes, j'ai avancé avec une fascination grandissante et j'en suis sorti avec le sentiment d'avoir lu quelque chose de quasi génial. Je ne sais pas, comme Shanidar, s'il s'agit d'un chef d'oeuvre mais ça y ressemble beaucoup.

Il y a d'abord ce nom de personnage Saul Karoo. Un prénom qui évoque l'écrivain Saul Below dont le Herzog est une anticipation de Karoo jusque dans sa dérive dépressive au bord du vide et de la folie. Puis un nom qui fait écho au désert sud-africain du Karoo qui signifie "Le pays de la soif".  Or, de vide et de soif il sera effectivement question durant tout ce livre impressionnant.

J'ai trouvé l'idée de départ et la construction absolument formidables. On sent le scénariste derrière l'écrivain et il a l'art de jouer avec les artifices scénaristiques pour nous en montrer les dérives tout en enfermant son personnage dans une régression progressive qui culmine dans un épisode quasi hallucinatoire qui nous montre Karoo en plein delirium tremens après s'être littéralement vidé de sa substance dans sa quête illusoire de rédemption. L'alcoolique s'est totalement asséché, a pissé tout ce qui lui restait de fluide vital ou d'émotions et se retrouve déshydraté dans un délire quasi mystique face à un Dieu qui n'est autre que lui-même sous la forme d'un vide abyssal.

Il y a également une forme de pacte diabolique avec cette autre entité emplie de vide qu'est le producteur Cromwell. Ce dernier étant le maître d'oeuvre de ce projet d'assèchement du chef d'oeuvre dont Karoo est chargé de remanier l'histoire. A travers ce pacte, Cromwell se nourrit de tout ce que Karoo a de talent et d'énergie vitale pour en retirer sa propre gloire pendant ce que ce dernier se détruit et perd tout.

Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont Karoo nous montre comment Hollywood standardise et formate ses histoires à partir de matériaux riches et gorgés de vie alors même que son propre cheminement est à l'encontre de ce procédé. Plus il réduit à néant le chef d'oeuvre plus il tente de remplir son propre vide d'émotions et de liens dans un cheminement quasi psychanalytique. Malheureusement il est trop tard et il ne peut que contempler sa propre damnation, son impuissance à aimer à commencer par lui-même.

Tous les personnages sont intéressants. Je pense notamment à son ex-femme Dianah qui est d'une perversité narcissique effrayante, totalement castratrice. Ou à Leila Millar (avec un a!) cette actrice de seconde zone restée dans l'ombre car coupée au montage de son film (quelle belle idée que de donner une nouvelle vie à cette femme à travers le montage!!). Karoo lui-même finit par devenir attachant et émouvant malgré tous les défauts lucides dont il s'affuble.

C'est un roman qui semble littéralement imprégné de l'esprit d'une époque. Ce personnage jouisseur, égoïste, manipulateur, incapable d'amour pour ses proches, est en même temps un pantin égaré dans un grand vide. Il est comme un enfant perdu qui cherche à retourner au ventre de sa mère (terrible scène des doigts décharnés de la mère malade). Comme le dit Queenie il y a quelque chose de Bret Easton Ellis même si je trouve l'écriture de Tesich bien plus stimulante et riche sous son apparente simplicité.

Et en même temps ce livre est plein d'un humour qui masque l'effroi. Karoo observe le monde et ses propres insuffisances avec une distance à la fois amusée et triste (j'ai pensé au film La Grande Bellezza plus récemment).

Je pourrais encore dire mille choses mais l'essentiel est que c'est un roman qu'on ne peut plus arrêter quand on a commencé à sentir la force qui s'en dégage. J'avais peur au départ parce que le style me paraissait plat et le récit anecdotique. Mais il n'en est rien et le roman contient bien des trouvailles et un univers absolument singulier qui nous aspire.

Je le recommande vivement!


topocl a écrit:
J'ai moins aimé la fin, où Stesich nous explique doctement  à quel point son livre s'apparente à une tragédie grecque, belle envolée littéraire, mais qui sent trop l 'astuce et l’épate.

J'ai aimé qu'il aille jusqu'au bout de sa dématérialisation. Il rejoint le vide qui l'a engendré et que cela prenne l'allure d'un delirum tremens a une classe folle. Ce personnage incapable de ressentir l'ivresse de l'alcool finit par halluciner sa frustration et ses échecs à travers une fiction qui s'apparente à une création (certes un peu fumeuse mais c'était depuis toujours son projet de raconter une version futuriste d'Ulysse!). L'artiste impuissant a comme un dernier éclair de génie avant de sombrer totalement. C'est fort quand même!


Dernière édition par Marko le Jeu 27 Juin 2013 - 14:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 14:31

Marko a écrit:

Je le recommande vivement!
Il m'attend sur ma table de chevet : Karoo sera ma prochaine lecture.
miammiam
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 14:40

@Marko : Oufti
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 15:34

Je dois dire que Karoo entre dans cette catégorie de livres lus avec plaisir en leur temps, (ça je le dis après m'être relue) et que j'ai totalement oubliés. Je croyais même l'avoir trouvé très moyen. Ton commentaire me fait retrouver quelques bonnes impressions, Marko. C'est vraiment bizarre, la mémoire!
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 16:46

Igor a écrit:
Cette fin m'avait fait penser à un livre lu il y a des lustres: La moustache
Une fascination pour le trou noir semble-t-il.
Ce qui est curieux c'est que tout ce qui précède est de l'ordre du possible et puis subitement...
La réflexion de Topocl à propos de "l'astuce" est bien vue mais bon, il faut bien un anéantissement à un moment donné. Et pour les histoires aussi!
Ta comparaison avec La moustache me semble très juste. Même si la schizophrénie du personnage conditionnait toute la dérive délirante. Ici c'est un peu plus abstrait finalement. Mais j'aime l'idée qu'on puisse imaginer la seconde partie du roman comme un scénario un peu improbable qui réécrirait une rédemption possible (Karoo renouant avec son fils et découvrant l'amour) avant que la réalité ne rattrape son personnage (le mensonge, l'inceste qui en découle...et surtout le réveil à une réalité déprimante). Leila pourrait être un fantasme de Karoo la découvrant au hasard d'une séquence dans un film. ça ferait presque du David Lynch rire Mais Steve Tesich est plus subtil en laissant au lecteur le loisir de construire son propre scénario. Karoo est aussi un jeu avec les conventions scénaristiques.

Je suis tombé sur cet article qui décrit cette construction en trou noir que tu évoques:

La cause littéraire a écrit:
La chute que raconte le roman est vertigineuse, nous signale le colophon. Elle est vertigineuse dramatiquement et psychologiquement, et elle est soulignée, mise en relief, dans l’écriture. Chute. Vertige. Vortex. Le roman est bâti en cinq parties intitulées New-York, Los Angeles, Sotogrande, Pittsburgh, Ici et là. Cinq parties qui suggèrent un itinéraire américain, avec l’incursion centrale en Espagne. Cette partie, la plus courte – une trentaine de pages – décide de la chute. À partir de là, on ne suit plus un itinéraire, on « s’abime » : « cela ne m’aidait absolument pas de me dire, alors que j’attendais cet appel de Ronda, que mon scénario catastrophe était bien trop convenu et bien trop improbable pour pouvoir un jour se produire dans la vraie vie. C’était cette impossibilité même qui m’inquiétait. Parce que tout était possible ». Ronda est une ville d’Espagne, connue pour abriter les plus anciennes arènes du pays. Mais Ronda, nous ne la visitons pas, dans le roman, et Saul Karoo ne s’y rend pas. Ce sont Leïla et Billy qui vont la visiter, tandis que Saul reste à Sotogrande. Cette ville a sans doute été choisie pour la connotation de son nom. Ronda, c’est le rond, le cercle, à partir duquel s’élabore la spirale. Spirale descendante. Base du vortex. À partir de l’épisode non détaillé de Ronda, tout « s’enroule » : on regarde défiler les bagages sur un carrousel, dans un aéroport : « Chez un Dante des temps modernes, me dis-je, le carrousel à bagages serait l’un des cercles de l’Enfer. Et, pendant qu’il tournerait, les damnés passeraient l’éternité à attendre des bagages qui ne viendraient jamais ». On décide de partir en excursion puis on fait demi-tour. On tourne autour d’une conversation qui n’aboutit pas, d’aveux qui ne seront pas prononcés. On esquive, on louvoie. On s’enfonce. La sensation de vertige naît également du va-et-vient entre savoir et ignorance : ce que devine le lecteur et que le personnage ignore ; ce que sait le lecteur et que le personnage veut ignorer ; ce que savent le lecteur et le personnage principal et que les autres personnages ignorent… La lecture achevée, le lecteur ne peut éviter de s’interroger à propos de cela, prolongeant ainsi la sensation de vertige.
Dans la cinquième partie, on change de narrateur, on passe de la première à la troisième personne. La voix de Saul Karoo n’a plus à se faire entendre, car ce n’est plus lui qui tire les ficelles, qui déroule son scénario. La narration extérieure ôte tout cynisme au propos. Saul ne se regarde plus agir, ne se commente plus. Les dernières pages nous renvoient à un Ulysse intergalactique soumis à l’hubris et cherchant Dieu (avec majuscule). Une manière, sans doute, de renouer avec la notion même de péché – et non plus seulement de fatum. La scène finale, terrible, terriblement imagée, mêle dans un même symbolisme la merde et le sang. Les liens du sang. Des liens de merde. Peut-être. Que l’on évacue. Et dont on meurt.


topocl a écrit:
Je dois dire que Karoo entre dans cette catégorie de livres lus avec plaisir en leur temps, (ça je le dis après m'être relue) et que j'ai totalement oubliés. Je croyais même l'avoir trouvé très moyen.  Ton commentaire me fait retrouver quelques bonnes impressions, Marko. C'est vraiment bizarre, la mémoire!
Déjà oublié? sourire C'est quand même un roman qui sort de l'ordinaire et le personnage de Karoo est marquant je trouve. Celui de Leila aussi d'ailleurs. C'est chouette cette idée de la faire surgir du néant en réintégrant les rushes du film. Je pense à Terrence Malick qui fait souvent disparaître des scènes entières et certains acteurs eux-mêmes... C'est un sujet qui n'avait jamais été traité avant à ma connaissance et ça donnerait un beau film. J'imagine bien Karoo joué par Philip Seymour Hoffman. Pour Leila je n'ai pas encore trouvé...
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 17:10

Marko a écrit:

Déjà oublié? sourire C'est quand même un roman qui sort de l'ordinaire et le personnage de Karoo est marquant je trouve. .
jypeurien
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 17:57

Commentaire de Marko qui me remet en mémoire ce bouquin avec en plus des champs de perceptions multiples.
La mécanique dramatique mise en place par l'auteur m'avait fortement impressionnée mais j'étais passé loin des subtilités dont tu fais état.
Je retourne le relire (le com sourire)
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyJeu 27 Juin 2013 - 19:11

Harelde a écrit:
Marko a écrit:

Je le recommande vivement!
Il m'attend sur ma table de chevet : Karoo sera ma prochaine lecture.
miammiam


Il me fait bien envie aussi .......bouncebounce
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptySam 29 Juin 2013 - 13:21

A moi aussi il me fait envie... (ô malheur !)
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyLun 1 Juil 2013 - 10:21

Lu une cinquantaine de pages.
Karoo est un gars curieux sous bien des rapports. Pas vraiment sympathique pour le moment. Mais digne d'intérêt.
Une lecture qui démarre tout doucement. Très bien écrit.
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyLun 8 Juil 2013 - 10:04

Karoo


Saul Karoo est un écrivaillon qui connait un grand succès dans le monde du cinéma en reprenant des scénarios mal ficelés, maladroits et ayant besoin d’un bon coup de pouce : un nègre d’Hollywood. Un expert dans le domaine. Côté humain, le constat est nettement moins élogieux : en instance de divorce et père très maladroit ne parvenant pas à vivre une relation normale avec Billy, son fils adopté à la naissance. Un inadapté en relations humaines qui fume comme un pompier.

Et pour se consoler, ce quinquagénaire n’a même pas les ressources de l’enivrement : alcoolique notoire, Karoo ne ressent plus les effets de l’alcool. Quelque-soit les quantités absorbées. Toutefois, pour ne pas déstabiliser son entourage, il fait toujours exactement ce qu’on attend de lui. Il feint l’ivresse : les siens ne comprendraient pas cette soudaine sobriété.

Plein de bonnes intentions, Saul est toutefois incapable d’aller au bout de ses convictions. Par faiblesse, par lâcheté. Et lorsque Jay Cromwell, le producteur le plus puissant du pays, lui fixe un rendez-vous, Karoo qui le tient pour un requin dénué de sentiment est bien décidé à lui dire son fait. Mais une fois en face de l’homme, il se fait agneau, l’écoute et rit à ses bons mots. Le rebelle se fait ami de vingt ans et accepte de réécrire le chef-d’œuvre d’un artiste du grand écran : Arthur Houseman.

Alors qu’il visionne le film, Saul découvre dans une actrice de troisième rôle la mère biologique de son fils Billy. Il est aussitôt fasciné et n’a plus d’autre idée en tête que de rencontrer cette jeune femme avec laquelle il débute une liaison. Fidèle à sa vie de fuite, il ne dit pas à Leila qui il est réellement et quels liens les lient, Billy et elle. Il choisit de se taire… pour le moment. Il leur révélera la vérité. Plus tard. Toujours plus tard.

Et bien trop tard car Leila et Billy tombent amoureux…

D’abord, Saul Karoo m’est apparu comme un type peu sympathique. Un gars cynique, maniant l’ironie avec brio. Puis, le lecteur que je suis s’aperçoit que l’homme est un désespéré qui ne parvient pas à lier une relation normale avec quiconque. On éprouve pour lui une certaine empathie : l’homme est presque touchant. Mais je me suis lassé. Son manque de réaction, son enfermement m’irrite. Il est certain de se diriger droit dans le mur à pleine vitesse. Mais redresser la barre serait un effort trop important, aussi décide-t-il de se persuader de sa bonne action et de poursuivre son chemin. Niant la catastrophe inéluctable.

Une écriture très facile à lire, très belle, dans laquelle on s’immerge petit à petit. Mon entrée dans cette histoire fut progressive, mais jamais totale. Ou alors pas longtemps. Car la folie de Karoo qui devient manifeste dans la seconde moitié du livre. Manifeste et dérangeante pour terminer en délire mystique. Des longueurs durant lesquelles Karoo est heureux de la surprise qu’il va faire à son fils et à son amie en leur apprenant qu’ils sont mère et fils. Radieux à l’idée de reconstruire une famille unie et, ainsi, de rattraper ces années d’absence durant lesquelles il ne s’est pas occupé de son enfant. Pour une surprise, c’est évident, ça va être une surprise ! Karoo jubile, et cherche à prolonger cette joie. Et l’auteur, lui, étire les réjouissances.

Un bon moment de lecture mais entaché d’un certain malaise.
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MessageSujet: Re: Steve Tesich   Steve Tesich - Page 3 EmptyLun 8 Juil 2013 - 13:34

Harelde a écrit:
Karoo

’est apparu comme un type peu sympathique. Un gars cynique, maniant l’ironie avec brio. Puis, le lecteur que je suis s’aperçoit que l’homme est un désespéré qui ne parvient pas à lier une relation normale avec quiconque. On éprouve pour lui une certaine empathie : l’homme est presque touchant. Mais je me suis lassé. Son manque de réaction, son enfermement m’irrite. Il est certain de se diriger droit dans le mur à pleine vitesse. Mais redresser la barre serait un effort trop important, aussi décide-t-il de se persuader de sa bonne action et de poursuivre son chemin. Niant la catastrophe inéluctable.

C'est ce qui m'a fait abandonner le livre au bout de 150 pages. Les longueurs et l'inévitable descente au enfers m'ont lassée, je n'avais aucune envie de le voir se détruire sur 450 pages de plus. Ce livre a des qualités évidentes, mais il n'est pas pour moi.
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