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 Antonio Pennacchi [Italie]

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traversay
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MessageSujet: Antonio Pennacchi [Italie]   Antonio Pennacchi [Italie] EmptyMar 7 Fév 2012 - 15:03

Antonio Pennacchi [Italie] Pennac10

Citation :
Antonio Pennacchi est né à Latina en 1950. Il est marié, père de deux enfants, grand-père. Il a longtemps travaillé de nuit dans une usine de cables.
Très jeune, il s'inscrit au MSI (parti néofasciste), avant d'en être expulsé et de rejoindre les troupes marxistes-léninistes par le biais du mouvement Servire il popolo. Il rejoint par la suite le Parti Communiste italien ainsi que de nombreux syndicats et mouvements comme le PSI, la CGIL, la UIL... En 1982, son expulsion de la CGIL marque une rupture avec la politique. Il a alors plus de quarante ans, fréquente pour la première fois les bancs de la fac, et se met à écrire des romans.
Source www.ledilettantecom

Bibliographie :

Mammut, Donzelli, 1994
Palude, Donzelli, 1995
Una nuvola rossa, Donzelli, 1998
Il fasciocomunista, Mondadori, 2003 .... Mon frère est fils unique, 2007, Le Dilettante. Adapté au cinéma par Daniele Luchetti en 2007.
Viaggio per le città del Duce, Asefi, 2003
L'autobus di Stalin, Vallecchi, 2005
Shaw 150. Storie di fabbrica e dintorni, Mondadori, 2006
Canale Mussolini, Mondadori, 2010 ..... Canal Mussolini, Liana Levi, 2012 (Prix Strega 2010)

En V.O
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traversay
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MessageSujet: Re: Antonio Pennacchi [Italie]   Antonio Pennacchi [Italie] EmptyDim 12 Fév 2012 - 12:48

Antonio Pennacchi [Italie] Poster10

Canal Mussolini
Citation :
Les Peruzzi: dix-sept frères et soeurs, une tribu. Des paysans sans terre, tendance marxiste, à la tête dure et au sang chaud. Parce qu’un certain Benito Mussolini est un ami de la famille, ils abandonnent le rouge pour le noir. En 1932, avec trente mille autres affamés, ils émigrent dans les marais Pontins, au sud de Rome, où démarre le chantier le plus spectaculaire de la dictature.

"Ce livre est la raison pour laquelle je suis venu au monde". Entré tard en littérature, après un passage agité dans l'activisme politique (de l'extrême droite à l'extrême gauche), Antonio Pennacchi a jeté toute ses forces dans Canal Mussolini : son héritage familial, dans une saga picaresque et tonitruante, qui dépeint les 50 premières années du XXe siècle en Italie, à travers le prisme bien particulier des més(aventures) de ses ascendants, paysans fascistes jusqu'au bout de leurs sabots et fiers de l'être. Le livre, autant chronique historique, fourmillant d'informations, que farce hénaurme déguisée en opéra bouffe est un roman fleuve qui menace à tout moment de déborder et d'inonder la plaine. Pennacchi raconte avec une verve insolente et iconoclaste l'attachement de la famille Peruzzi au fascisme, dont quelques uns des membres moururent d'ailleurs dans les campagnes d'Ethiopie et de Russie. Les personnages sont innombrables, mais la "star" du roman est ce Canal Mussolini, au sud de Rome, et l'entreprise herculéenne que fut l'assèchement des marais Pontins, avec l'aide d'une foultitude de paysans déracinés, issus notamment de Vénétie. L'auteur est le roi de la digression, une anecdote en entraîne une autre et c'est parti pour un long retour en arrière qui précède un nouveau saut dans le temps jusqu'à l'époque contemporaine. Miraculeusement, Pennacchi retombe toujours sur ses pieds et le fleuve reprend son cours. Le romancier a une tendresse avouée pour les Peruzzi, normal, c'est sa propre famille, et explique, on peut même dire excuse, son attachement au Duce, qu'elle a côtoyé à plusieurs reprises. Nostalgie pour les années fascistes ? Certes, oui, même si Pennacchi prend soin, de temps à autre, d'émettre quelques menues critiques. Son style est torrentiel, usant du parler fruste de ces paysans, et en apostrophant régulièrement le lecteur pour lui faire comprendre que "c'était comme cela et pas autrement, qu'on vienne lui prouver le contraire". Autant dire que Antonio Pennacchi se contrefout du politiquement correct. Il raconte avec ses mots, exagère et caricature avec une mauvaise foi évidente. De toute manière, c'est à prendre ou à laisser, et ceux qui font la moue ou protestent contre cette subjectivité assumée peuvent aller se faire voir, dixit plus ou moins l'auteur. On n'est pas obligé d'adhérer au propos, mais bien forcé d'accepter le pouvoir d'évocation de ce roman titanesque et outrancier.

Prix Strega 2010, Canal Mussolini a battu d'une courte-tête D'acier de Silvia Avallone. Deux romans puissants, au style d'airain, qui ne font pas dans la dentelle et emportent. A condition d'accepter le voyage, évidemment.
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Marie
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MessageSujet: Re: Antonio Pennacchi [Italie]   Antonio Pennacchi [Italie] EmptyDim 26 Fév 2012 - 2:47

Canal Mussolini
très brillamment traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Liana Levi

La faim. C'est à cause de la faim que nous sommes partis. Et pour quelle autre raison, je vous le demande? Sans la faim, nous serions restés là-haut. C'était notre village. Pourquoi l'aurions-nous quitté? Nous y avions toujours vécu et toute notre famille y habitait. Nous connaissions le moindre de ses recoins et la moindre pensée de nos voisins. La moindre plante. Le moindre canal. Jamais nous ne serions venus autrement.
Nous avons été chassés, voilà la vérité. A coups de manche à balai; Par le comte Zorzi Vila. Il nous a dépouillés....


Difficile de ne pas accepter le voyage, après ce début!
Racontée par un des petits fils, né dans des circonstances bien particulières dans lesquelles des abeilles ont un grand rôle, voici donc l'histoire d'une famille de paysans vénétiens, la famille Peruzzi, du début du siècle à la fin de la seconde guerre mondiale. Très inspirée donc de la propre famille de l'auteur qui a pris le parti , puisque c'est un roman, de raconter l'histoire de cette population paysanne à travers les souvenirs de ceux qui l'ont vécue à la place où ils étaient. C'est à dire celle de gros travailleurs , cultivant les terres de propriétaires terriens, sur lesquels un désastre est tombé en 1927, le quota 90:

Et bien , le Duce a soudain annoncé: " Je réévalue la lire. a partir de maintenant, c'est le quota 90 , jamais plus de 90 lires pour une livre sterling....Nous autres aussi, les Peruzzi , nous avons commencé sur le moment" Nom de nom, l'est habile not' Duce."
Seulement les Peruzzi n'avaient pas réalisé que non seulement cela divisait leurs revenus presque par deux, mais qu'aussi , tenus de partager la récolte avec le propriétaire- en quintaux et non en lires- et les frais- eux en lires- ils se retrouvaient nus comme des vers. Une main devant et une derrière,voilà à quoi ils nous avaient réduit. A l'état de crève la faim..

Et c'est ainsi que la famille Peruzzi et ses 17 enfants , ainsi que 30 000 de ses compatriotes s'est retrouvée dans une région pas très hospitalière, celle des marais Pontins, à creuser les 31 kilomètres du canal Mussolini.

Ce fut un exode. Trente mille personnes en l'espace de trois ans- dix mille par ans- parties du Nord. De la Vénétie, du Frioul, du Ferrarais. Emmenées à l'aventure au milieu d'étrangers parlant une autre langue. Ils nous traitaient de " bouffeurs de polenta"; pis encore de "Cispadans", ce qui, dans leur bouche, signifiait " envahisseurs" . Ils nous regardaient d'un sale oeil . Et ils priaient Dieu pour que la malaria nous emporte.

Région inhospitalière, travail très dur et dangereux, mais promesse donnée par Mussolini de leur donner des terres si le pari est gagné...Et donner des terres à un paysan qui a toujours travaillé pour les autres auparavant, c'est l'acquérir à sa cause. C'est ainsi qu'en tout cas moi j'ai compris sans aucun problème ( avec des liens plus personnels assez savoureux)l'engagement de la famille à côté de leur Duce!
Après, oui, de la mauvaise foi, il y en a ,bien sûr, mais pleinement assumée et assez réjouissante! Et quelques vérités qui ne manquent pas de sel; par exemple ( mais il y en a plein dans tout le roman):

Le roi avait ordonné qu'on arrête le Duce et, juste après, les hiérarques conjurés. Il les avait roulés eux aussi. Le fascisme était tombé, point final. Qu'on n'en reparle plus. Je ne vous dis pas les fêtes dans toute l'Italie. Jusqu'à l'année précédente, les gens criaient à l'unisson: " Du-ce, Du-ce" et " Nous gagnerons." Désormais personne ne l'avait jamais supporté. Exactement comme chez les socialistes en 1919-1921. Ou le PCI et la Démocratie chrétienne vers 1994. Ne parlons pas de Craxi. D'ailleurs, vous verrez, ce sera bientôt le cas de Berlusconi et de je ne sais qui dans cent ans. " Quoi, moi? Tu crois vraiment que j'ai pu voter pour une telle plaie?"
Citation :

L'auteur est le roi de la digression, une anecdote en entraîne une autre et c'est parti pour un long retour en arrière qui précède un nouveau saut dans le temps jusqu'à l'époque contemporaine. Miraculeusement, Pennacchi retombe toujours sur ses pieds et le fleuve reprend son cours.

Oui...ce qui, avec le style oral ( très bien traduit) rend quelquefois ce roman foisonnant un peu difficile à suivre. Mais c'est vrai qu'après quelquefois des pages de digressions en tous genres, on s'aperçoit de l'habileté de la construction du récit !

J'aime les romans qui me racontent l'Histoire par le biais d'une histoire familiale, je ne pouvais qu'aimer celui-ci qui m'a raconté l'Italie dans un roman dense, plein d'énergie et souvent très drôle, mais qui n'adhère que très peu, c'est vrai, au politiquement correct!

A ce sujet, je copie l'analyse de Simonetta Greggio, parue dans Le Monde des livres, que je trouve très pertinente:

Citation :
Canal Mussolini fait, en 450 pages, la chronique de vingt ans d'une histoire italienne avec minuscule - celle des travailleurs, ou du peuple, comme l'appelle l'auteur. Et une autre, avec une majuscule celle-là, qui peint très précisément la figure de Benito Mussolini, décrit son irrésistible ascension, l'entrée de l'Italie dans le conflit mondial et enfin les événements avec lesquels les Italiens n'ont toujours pas fait la paix, la volte-face avec les alliés allemands, le ralliement aux Américains et la mort violente du Duce.

Presque cent ans plus tard - Mussolini devient président du Conseil en 1922 et assume les pleins pouvoirs en 1924 -, la mémoire collective du pays fait encore les comptes avec le fascisme, cette "maladie morale" de l'Italie, selon le mot de Benedetto Croce, et avec ce passé qui ne veut ni passer, ni être rangé, ni surtout s'apaiser. C'est pourquoi ce livre, dans lequel certains ont voulu voir une tentative révisionniste entachée de nostalgie fasciste, a suscité la polémique.

J'ai lu Canal Mussolini en italien. Il est émaillé de mots et d'expressions vénitiennes, un lexique familial que j'ai été heureuse de retrouver. J'y ai retrouvé aussi la parole de mes grands-parents : celle de ma grand-mère paternelle, toujours honteuse de ne pas avoir eu la médaille mussolinienne du mérite - elle n'avait pas engendré assez d'enfants. Celle de mon grand-père maternel, le plus doux des hommes, fier pourtant d'avoir participé à la colonisation de la Somalie "qui avait enfin apporté un peu de civilisation dans ces contrées barbares".

On a souvent dit qu'il y avait 45 millions de fascistes en Italie pendant la guerre, et qu'il y a eu 45 millions d'antifascistes au lendemain du conflit. Se souvenir de cela, le raconter au plus près, est-ce cela qu'on appelle révisionnisme ? Pennacchi donne un seul point de vue, celui de la famille Peruzzi où les femmes sont soit des anges du foyer, soit des reines du bordel, où les hommes mythifient la force brute, où tout le monde plie sous les lois racistes, et détourne le regard devant les rafles. Mais c'est ce qui est arrivé - aussi. Canal Mussolini n'est pas un talk-show avec des quotas équilibrés, d'un côté les fascistes, de l'autre les résistants. C'est un roman.

Moi, j'y ai trouvé un angle de narration admirablement soutenu par une bonne connaissance de l'Histoire. Et puis le lecteur est assez avisé, me semble-t-il, pour avoir sa propre vision des choses, quitte à corroborer sa lecture par d'autres textes. C'est le mérite d'un bon livre que celui de susciter une réaction, de pousser à chercher un peu plus loin. La littérature n'a pas à se plier au politiquement correct. Ce "beau danger", comme le disait Foucault, pour les écrivains comme pour les lecteurs, reste l'une de nos plus belles libertés.
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MessageSujet: Re: Antonio Pennacchi [Italie]   Antonio Pennacchi [Italie] EmptyDim 9 Déc 2012 - 19:26

Canal Mussolini

Comme Traversay et Marie, j'ai été emporté par ce roman foisonnant et épuisant. Cette manière d'apostropher le lecteur en permanence peut agacer, mais elle a le mérite de soutenir l'attention quand le fil des évènements (passé, présent, futur imagé) semble nous échapper. Pennacchi ne renonce à rien et construit son édifice littéraire sur l'excès, pour mieux cerner la violence et les contradictions d'une époque.
Sur ce point, le portrait de Mussolini est assez contrasté....certes, il y a une forme de nostalgie détournée, marquée par une histoire qui remonte bien avant la première guerre mondiale. La frontière fébrile entre les extrêmes permet cependant de bien souligner les contours incertains d'une idéologie. Les choix se décident sur des coups de dés, alors qu'un enthousiasme fiévreux reste le seul ciment d'une famille qui cherche son avenir.
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