Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Le cinéma de coline

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coline
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MessageSujet: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 1 Fév 2007 - 20:38

J'ai envie qu'il y ait "le cinéma de sousmarin", "le cinéma de Havana", puis le cinéma de chacun de ceux qui nous rejoindrons...

Sur ce fil, je parlerai de films qui ne sont plus à l'écran et que j'ai eu plaisir à voir. Je vais essayer de faire une sélection un peu rigoureuse dans tous mes souvenirs...

Avez-vous vu ces films? Qu'en avez-vous pensé? Avez-vous vu d'autres films de ces réalisateurs?


Dernière édition par le Jeu 1 Fév 2007 - 21:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 1 Fév 2007 - 20:49

L'arc

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Après un Ours d’argent à Berlin pour « Samaria », après un prix de la mise en scène à Venise pour « Locataires », « L’ARC » a été présenté en Sélection Officielle(Section Un Certain Regard) au Festival de Cannes 2005. C’est le douzième film du Coréen Kim Ki-duk (réalisateur-producteur-scénariste-monteur)

Avec :-Le vieil homme : Jeon Sung-hwan qui campe un bouleversant vieillard.
-La jeune fille : Han Yeo-reum, une splendide jeune fille au sourire énigmatique.
-L'étudiant : Seo Ji-seok

Kim Ki-Duk est né dans bourgade coréenne montagneuse et charmante, mais assez peu tournée vers le cinéma. D’ailleurs, sa voie semble toute tracée: école d'agriculture puis travail à l'usine dès 17 ans. Un peu violent et d’humeur changeante, il s'engage dans les Marines trois ans plus tard, puis pense à devenir prêtre les deux années suivantes. Ce n'est que dans son amour pour la peinture qu’il garde une certaine constance. Une passion qui date de l'enfance, et qui le pousse à tenter un pari, à l'âge de 30 ans: celui de débarquer en France, avec son seul billet d'avion à la main, pour peindre, gagnant sa vie grâce à ses oeuvres après avoir fait quelques études à Montpellier. La peinture marque d’ailleurs fortement sa filmographie et la composition de ses plans donne à penser parfois à des peintures.


Le Synopsis du film :
Le cinéaste coréen évoque dans ce film les affres de l'amour et de la jalousie à travers les yeux d'un vieil homme.
Amoureux fou d'une jeune fille, qu'il compte épouser à ses 17 ans, un sexagénaire vit avec elle (l’a-t-il enlevée ? l’a-t-il recueillie ?) sur un vieux chalutier amarré en haute mer, avec son arc aussi. Ce dernier lui permet, entre autres, d'effrayer les nombreux prétendants qui louent son bateau pour venir tendre leurs lignes en haute mer, tous avides de séduire la ravissante jeune fille. Elle s’en sert, elle-même, très bien, de l’arc. Mais lorsque elle s'éprend d'un étudiant, le vieil homme ne supporte pas de la perdre.

Entre poésie et fantastique, « L’Arc » ne ressemble à rien d’autre, comme nombre d’œuvres qui nous arrivent d’Asie.

Il pourrait ouvrir une polémique sur la pédophilie. Kim Ki-duk résume son film en déclarant :« Puissance et beauté sonore, comme un arc bandé, je veux vivre ainsi jusqu'à mon dernier souffle ».

L’arc est plus qu’un instrument de mort rapide. Il incarne l'autorité. Son apparence est d'une grande simplicité, mais sa force est extraordinairement variable et dépend de la manière dont l'arc est bandé.

Pour le réalisateur Kim Ki-duk, l'arc permet de préserver un monde menacé des influences extérieures, mais s'avère aussi un instrument de musique rituel créant la musique pour la fille qu'il aime. En fait, il avait l'intention d'utiliser l'arc comme source musicale mais étant donné la difficulté de ce projet, il employa un violon coréen traditionnel car le son qu'il produit est proche de celui d'un arc qu'on gratte.
L’arc permet également de prédire l'avenir à la manière d'un talisman chamanique.
Mais c’est aussi un symbole sexuel…

Il s'agissait bien entendu de l'accessoire du film exigeant la plus grande attention. L'accessoiriste envisagea au départ de confier la fabrication d'un arc à un artisan, mais le réalisateur se contenta d'un arc banal acheté dans le commerce auquel il attacha plusieurs chiffons de couleur. Puis il le bricola pour qu'il ait l'air vieux et robuste.

La mer et un vieux bateau de pêche ont servi de décor à « L'ARC » .
Le plateau du film se résume au chalutier. Le spectateur est porté à admirer les images du ciel, de l'océan et du bateau sur lequel les chiffons colorés s'agitent au gré du vent… et sur la coque duquel est représentée une peinture de Bouddha.

La dernière partie, qui semble ne pas vouloir finir, passe, on le regrette, du naturalisme au fantastique.

L’esthétique du film évoque les estampes japonaises . Kim Ki-duk compose de magnifiques images. Par exemple quand la jeune fille se balance au raz de l’eau et que le vieil homme tire ses flèches depuis une seconde embarcation, sur l’effigie de Bouddha peinte sur la coque. Le procédé qui lui permet de connaître l’avenir…
L’atmosphère est délicieusement poétique et sensuelle.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 1 Fév 2007 - 21:02

Bahia, ville basse.

Un film brésilien de Sergio Machado qui fut présenté dans la section Un Certain regard au Festival de Cannes 2005
Le cinéma de coline Cidadebaixagal1ff2

Les principaux interprètes en sont : Wagner Moura, Lazearo Ramos et Alice Braga.

L’histoire est la même que celle du film « Jules et Jim ». Deux amis aiment la même femme qui les aime tous les deux...La différence est grande cependant dans le traitement de cette histoire de trio amoureux vieille comme le monde, et qui ne peut évoluer qu’en tragédie.
Différence de lieu, de mentalités, de milieu social aussi. Dans « Bahia ville basse », l’action se passe évidemment au Brésil où l’on n’a pas pour tradition de contenir, de modérer la chaleur des sentiments. Cette histoire d’amour et d’amitié est donc extrêment belle, sensuelle et violente.

Sérgio Machado a expliqué ainsi ses intentions :
"Dans la littérature comme au cinéma, la situation classique du triangle amoureux est celle de deux amants face à un troisième, qui se retrouve trompé – comme dans "Tristan et Iseult". Mais notre film ne parle pas de trahison, mais de passion. Un triangle amoureux se termine toujours en tragédie. Il s'agit toujours d'une figure impossible, y compris dans les versions modernes. J'ai tenté d'adopter un point de vue différent. La question durant l'écriture du scénario était la suivante : "Et pourquoi pas ? Qu'est-ce qui empêche ces personnages d'être heureux ?"."

Ainsi Karina s’embarque clandestinement pour Salvador sur le vieux bateau de Deco et Naldinho, deux jeunes hommes que relient un « travail » (trafic, petites magouilles) mais aussi une indéfectible amitié datant de leur enfance. L’intention de Karina est de devenir strip-teaseuse, elle n’est pas farouche et convient de payer de son corps le transport. Karina est d’une sensualité explosive. C’est pourquoi va naître entre les trois jeunes gens une histoire faite de passion violente, d’obsession, de jalousie et de rage qui menace l’amitié.

Au Festival de Cannes 2005, le 24ème Prix de la Jeunesse a été décerné à Cidade Baixa (Bahia, Ville Basse), premier long métrage du Brésilien Sergio Machado présenté dans la section Un Certain Regard.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 1 Fév 2007 - 21:12

Clean

un film d’Olivier Assayas. («Irma Vep », « Fin Août, début septembre”, « Demonlover », « Les destinées sentimentales »…)

Avec Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Jeanne Balibar...
Le cinéma de coline Arton390kr7

Magnifique Maggie Cheung, actrice de rêve, qui n’a pas volé son Prix d’Interprétation Féminine au Festival de Cannes 2004 tant elle habite ce film... Quentin Tarentino, Président du Jury a déclaré qu’elle était pour lui « l’une des meilleures actrices du monde ».

Elle tient ici le rôle intense, violent et émouvant d’une junkie qui essaie de reconstruire sa vie pour récupérer son enfant que l’on a confié à ses beaux-parents.
Capable de jouer avec talent, sobriété et naturel sur tous les registres on la découvre en junky speedée et hargneuse, en mère pleine de douceur, en jeune femme combattante ou effondrée…

Neuf ans après « Irma Vep », Oivier Asayas retrouve celle qui fut sa compagne dans les années 90. Il dit que c’est elle qui lui a inspiré ce film. Il a voulu la montrer sous un autre jour, plus proche de ce qu’elle est dans la réalité. Dans « In the Mood for Love »,dit-il, elle incarne une Chinoise classique, assez raide, avec un côté star dans le sens un peu kitsch du terme. C’est très bien mais ce n’est pas du tout elle. Ce qui l’intéresse, c’est le cinéma dans un sens vif, humain, avec une modernité un peu nerveuse. C’est ce qu’elle cherchait en venant en Europe…Et puis il y a eu ce déclic très simple : la prendre, elle, comme modèle. Une femme entre plusieurs mondes, sans nationalité précise…Là-dessus, j’ai imaginé un canevas autour d’une femme qui sort de prison et veut retrouver son enfant… »

Maggie Cheung est donc Emily. Un femme qui fut, dans le passé, une figure reconnue dans l’univers du rock indépendant dont l’adage était « sex, drug and rock’n roll ». On la voit lutter contre les démons de son passé : la drogue dont elle abusait et qui a causé la mort de son compagnon, Lee, le père de son enfant, un musicien cocaïnomane., sur le déclin, mythique mais en panne d’inspiration. Lorsque celui-ci meurt d’une overdose, Emily est incriminée et doit purger une peine de six mois de prison. Son enfant Jay est alors confié à l’affection des parents de Lee.
On assiste au parcours d’Emily, de la chute à la rédemption. Et cela passe par la désolation de son présent : le dur renoncement à la drogue ; .le jugement et le mépris des amis musiciens de son compagnon qui lui tournent le dos ; la haine de sa belle-mère qui prétend qu’elle a tué Lee ; la douleur de la séparation d’avec son enfant, Jay, et la recherche d’un travail, n’importe lequel, pour pouvoir le retrouver Mais on assiste peu à peu à la renaissance de cette femme qui fait son retour à la vraie vie.

Olivier Assayas signe avec « Clean » un magnifique long-métrage sur l’espoir. Il y affirme sa foi en l’être humain, en sa capacité à changer, et aussi à pardonner.
Le pénible chemin vers la lumière d’Emily est éclairé magnifiquement, encore une fois, par le chef-opérateur Eric Gauthier.

L’actrice reconnaît : « Je sais qu’aucun metteur en scène ne m’aurait offert un tel rôle On pourrait penser à moi pour interpréter une droguée, mais sous un angle tragique, dramatique, sentimental… » Or, le film, très émotionnel n’est jamais lacrymal. Et dans un final somptueux, on voit même et entend chanter Maggie Cheung : Emily se reconstruit grâce à la musique et enregistre un album.

Quant à Nick Nolte il trouve dans ce film un grand rôle. Tendre et plein de sagesse, il est le père de Lee., il comprend le désarroi d’Emily, il l’encourage et croit en elle. A travers lui, Assayas fait passer un incroyable humanisme car c’est cet homme bienveillant et protecteur qui croit au changement et le rend possible.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 1 Fév 2007 - 21:20

HEAD ON
Le 5ème long-métrage du réalisateur turc-allemand Fatih Atkin
Our d’Or au Festival de Berlin.

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Ce film rock’n’roll est une tragédie humaniste et aussi un magnifique et âpre film d’amour… pas du genre comédie à l’eau-de-rose… Fatih Atkin filme la passion dans toute sa violence. Avec du sang, de la sueur, des cris, des larmes.
Il jette un regard sans indulgence, mais si tendre, sur les cabossés de la vie.

Lui, c’est Cahit. La quarantaine, Turc né en Allemagne , revenu de tout, sans amis, sans amour. Un type à la dérive, qui essaie de surmonter le souvenir douloureux de sa femme disparue. Pour vivre il ramasse les bouteilles vides dans un night-club minable. Et pour survivre, il en boit d’autres, pleines. Beaucoup, beaucoup d’autres. La cocaïne et l’alcool endorment son mal de vivre…Lent suicide.

Elle, c’est Sibel ,une jeune fille de Hambourg prête à tout pour échapper à sa famille turque traditionaliste. Une drôle de fille qui aborde Cahit dans un hôpital psychiatrique où ils ont échoué tous les deux pour avoir voulu mourir. « Veux-tu m’épouser ? » lui demande-t-elle. Rebelle, elle aime trop la vie pour faire aux yeux de sa famille très religieuse et pratiquante une musulmane convenable. Seul le mariage peut la sauver.

Sans bien comprendre pourquoi ( pour la sauver peut-être, pour faire quelque chose de bien de sa vie…), Cahit se retrouve coiffé, rasé, chez ses futurs beaux-parents pour la demande en mariage... Cahit est Turc, donc acceptable pour les parents. Ils vont accepter.
Beau mariage traditionnel... Mais mariage blanc. Cahit continue à coucher avec une copine et à s’oublier dans l’alcool.. Sibel savoure sa nouvelle liberté en draguant des jeunes gens pour le plaisir. Pourtant, entre eux, sans qu’ils se l’avouent vraiment, naît un sentiment qui va les perdre pour mieux, finalement, les sauver.

Le film est servi par un duo de comédiens exceptionnels.
-Sibel Kekilli, actrice débutante hyperdouée(jusque-là elle était employée administrative dans un centre commercial de Cologne) qui donne sa force et sa vérité au film. Elle joue avec tant de fraîcheur et de justesse.
-Birol Unel, absolument formidable, magnétique. De film en film, l’acteur semble être devenu l’alter ego du cinéaste. Fatih Atkin dit de lui qu’il a le sentiment qu’il « glorifie l’autodestruction à l’instar de Kurt Cobain ou Jim Morrison ».

J’ai admiré, dans ce film que je ne suis pas prête d’oublier, à quel point Fatih Atkin parvient à mêler beaucoup de douceur au monde violent dans lequel vivent Sibel et Cahit.

L’Allemagne a eu du mal à se reconnaître dans ce miroir. Les échanges ont été difficiles avec certains journalistes lorsqu’en février dernier, le cinéaste a remporté l’Ours d’Or au Festival de Berlin.
« Je suis né en Allemagne, mes enfants aussi, j’ai la double nationalité et je suis un cinéaste allemand. Derrière tout ça, il y avait une question implicite : est-ce que quelqu’un comme moi dénature la culture allemande ou en fait partie ? »
Il s’agit pour Fatih Atkin de renouveler cette identité allemande en la mêlant à celle qui lui vient de ses parents, arrivés à Hambourg en 1966. Chocs culturels, contrastes, alliances
En plein débat sur la laïcité dans la société allemande, « Head On » a cristallisé les passions, au risque d’être victime de terribles récupérations.
« La religion n’est pas en jeu dans mon film. Ce que le conflit entre Sibel et ses parents met en cause, c’est la culture turque machiste. Je montre que les parents sont victimes de leur propre attachement à une certaine tradition, tout en les filmant avec respect. »

La cérémonie de Lolas (les Cesars allemands) a pris une dimension symbolique. Le film a été couronné quatre fois. « Un pont entre l’Allemagne et la Turquie » s’est réjouit Fatih Atkin
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyVen 2 Fév 2007 - 1:19

CARNETS DE VOYAGE
un film de Walter Salles (« Central do Brazil », « Avril brisé »…)

avec : Gaël Garcia Bernal (Guevara)...Dieu qu'il est beau!... ❤ et Rodrigo de la Serna (Granado)…
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Le film « Carnets de voyage » s’inspire des notes de voyage écrites par Ernesto Guevara lors d’un périple commencé en 1952 à travers l’Amérique Latine. Il s’inspire aussi du livre de son co-équipier d’alors, Alberto Granado : « Con el Che por America Latina »

Che Guevara écrivait ces lignes, en préambule à ses « Carnets de voyage à motocyclette » : « Entendons-nous bien ! Ce qui suit n’est pas le récit d’exploits fabuleux. C’est un fragment de nos vies parallèles, au temps où nous parcourions ensemble un même bout de chemin, dans une communauté d’aspirations et de rêves. »

« Carnets de Voyage » d’Ernesto Guevara est un livre de souvenirs, rédigé par celui-ci plusieurs années après ce voyage de jeunesse. L’ouvrage mêle aux insertions du journal original, aux descriptions spontanées des lieux découverts et des gens rencontrés, des réflexions plus tardives, qui nous éclairent sur l’évolution de Guevara, sa prise de conscience et sa destinée.

En 1952, deux jeunes argentins, Alberto Granado (biochimiste) et Ernesto Guevara (étudiant en médecine), partent à la découverte de l’Amérique latine.
Ernesto a alors 23 ans. Il appartient à une famille de la bourgeoisie .Son asthme est depuis l’enfance un souci permanent mais il a appris à le combattre. Etudiant en médecine, il n’est qu’à quelques semaines de ses examens lorsqu’il décide de faire ce voyage avec son ami Alberto.
Ils débutent leur périple sur une vieille moto pétaradante baptisée « la vigoureuse ».

Très vite, ce qui ne devait être qu’une expédition rocambolesque va s’avérer être une formidable aventure humaine qui bouleversera le destin des deux jeunes hommes.
Les rencontres qu’ils font leur révèlent la réalité politique et sociale de leur continent : la misère, l’exclusion, les inégalités, les persécutions politiques. Ils observent, échangent, s’interrogent .
Ce voyage à travers le continent sud-américain déterminera pour une large part l’avenir des deux hommes.

Le périple fut vraiment un événement déterminant dans la vie du Che. Il a permis la naissance de la conscience sociale de l’un des révolutionnaires les plus idéalisés du XXème siècle.

Dans cet épisode de sa période pré-révolutionnaire, les signes annonciateurs sont là : rejet viscéral de l’injustice, dévouement envers les exclus… Se fait peu à peu son évolution intérieure au rythme des rencontres :un ex-nazi réfugié en Argentine, des lépreux reclus aux confins de la Bolivie…Dans la léproserie, les deux amis passèrent trois semaines à aider les médecins et les religieuses. Ernesto refuse de porter des gants pour toucher les malades. Il traverse à la nage le fleuve qui sépare les malades des bien-portants.

Soucieux d’authenticité, Walter Salles a longuement préparé son film.
D’abord en recueillant à Cuba la parole d’Alberto Granado, partenaire de Guevara lors de ce voyage .
En cherchant aussi à retrouver l’esprit de Guevara et Granado, à moto, puis à pied à travers l’Argentine, le Chili, le Pérou, la Colombie, le Vénézuela…
Le cinéaste a connu parfois des moments de découragement. Et d’autres d’illumination.

« Au Brésil, on ne cesse de s’interroger sur notre appartenance à un continent dont nous ne parlons pas la langue. J’ai commencé ce film en doutant du rêve bolivarien d’unité transaméricaine, celui dont parle Guevara. Aujourd’hui, j’y crois.
»

« En sillonnant l’Amérique latine sur ses traces, je me suis aperçu que le continent décrit il y a cinquante ans était très proche de celui que je traversais. Du coup, le film s’est sans cesse conjugué au présent, abolissant la frontière entre documentaire et fiction. J’en ai fait un principe de tournage : injecter dans le scénario, perpétuellement réécrit, la vie qui pouvait naître de rencontres de hasard. A Cuzco, par exemple, quatre femmes incas, qui ne parlent pas l’espagnol mais le quechua, ont été intégrées au récit. »
Dans des lieux comme Cuzco ou le Macchu Picchu, nous avons encouragé les acteurs à dialoguer avec la population locale, comme l’avaient fait Ernesto et alberto. Ces échanges spontanés furent ensuite incorporés dans le scénario.

Dans ses notes de tournage, Salles cite l’écrivain portugais Fernando Pessoa : « Je n’évolue pas. Je voyage. »

Un an après le tournage, lorsqu’on lui demande ce qu’il a appris en chemin : "Je viens d’un milieu social aisé qui, comme celui de Guevara, était plus tourné vers l’Europe que vers le continent latino-américain. « Carnets de voyage » m’a aidé à aller dans une autre direction. Je pense que c’est le cas pour nombre de ceux qui ont travaillé sur le film. Nous avons vécu collectivement l’expérience d’une révélation : celle que les livres de Guevara nous proposent. »

Ce film est tout simplement une histoire humaine, celle d’une amitié entre deux hommes qui vont aller à la découverte de leur pays et des hommes qui l’habitent pour finalement se découvrir eux-mêmes.
Ce n’est pas une hagiographie du Che. Le mythe s’efface derrière une humanisation du personnage. Guevara apparaît calme et timide, piètre danseur, asthmatique mais plein de vie ,surtout très proche de son prochain

Walter Salles jette aussi un regard plein de tendresse sur un continent, une terre de contrastes, auquel il rend hommage.
Pour l’image, il a choisi un chef-opérateur français, Eric Gautier,( habitué des Films d’Assayas et Chéreau.). Et la nature est superbement photographiée.

Dans les dernières scènes, le visage d’un vieil homme apparaît. Celui d’Alberto Granado (82 ans) qui a accompagné l’équipe sur le tournage.( Il paraît que l’un des moments les plus émouvants fut lorsque Alberto Granado reconnut dans la léproserie de San Pablo un patient qu’il avait traité à l’époque…)

Un film qui donne envie de lire « Les Carnets de voyage » du Che !
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyVen 2 Fév 2007 - 1:27

“2046”
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un film de Wong Kar-Wai (à qui l’on doit déjà “As tears go by”, “Nos années sauvages”, “Les cendres du temps”, “Chungking Express”, “Les anges déchus”, “Happy Together” et surtout le fameux et merveilleux film “In the Mood for Love”.)

Les acteurs:

Tony Leung, Gong Li, Maggie Cheung, Takuya Kimura, Zhang Ziyi, Carina Lau, Faye Wong, Chang Chen..

Synopsis:

Hong-Kong, 1966. Dans sa chambre d’hôtel, un écrivain, Chow Mo Wan, tente de terminer un roman de science-fiction situé en 2046. Dans son roman, un mystérieux train partait de temps en temps pour 2046. Tous ceux qui allaient là-bas étaient mus par la même intention : retrouver les souvenirs perdus. Mais l’écrivain est peu inspiré…et peu à peu remontent les souvenirs des femmes qui ont traversé son existence solitaire Passionnées, cérébrales, romantiques toutes ont nourri son imaginaire. Mais l’une d’entre elles, Su Li Zhen, la seule qu’il ait sans doute aimée,revient constamment hanter ses pensées. Elle occupait une chambre voisine de la sienne, la chambre 2046.

« Nous avons tous besoin, dit Wong Kar-Wai, d’un endroit où stocker, voire cacher, souvenirs, pensées, impulsions, espoirs et rêves. Ce sont des aspects de nos vies sur lesquels nous ne pouvons agir, mais en même temps nous redoutons de nous en délester. Pour certains, cet endroit est un lieu réel, pour d’autres un espace mental, pour un plus petit nombre ce n’est ni l’un ni l’autre… »

Ce film est magique et cela est dû à une magnificence rare dans le cinéma actuel, à un raffinement intellectuel indéniable, à sa musique envoûtante, à l’esthétique des images, au charme de Tony Leung, ,à l’enchaînement des portraits féminins éblouissants et sensuels.(magnifiquement maquillées, coiffées, habillées, éclairées les actrices sont sublimes) . Les décors ont aussi fait l’objet des plus grands soins.

Et l’on retrouve l’univers lancinant et mélancolique de Wong Kar-Wai., ses magnifiques images récurrentes, les corps qui se frôlent, s’aimantent.

Oh ! bien sûr, on se perd parfois un peu parmi tous les personnages féminins mais peu importe….

- Il reste à rendre hommage aux compositeurs des musiques du film :

- Peer Raben, grand compositeur allemand, réputé pour sa collaboration avec Fasbinder.

- -Georges Delerue

- -Zbigniew Preisner (qui a composé pour les films de Kieslowski)

- -et , en prime, le bonheur d’écouter la « Norma » de Bellini drunken
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyVen 2 Fév 2007 - 11:58

coline a écrit:
J'ai envie qu'il y ait "le cinéma de sousmarin", "le cinéma de Havana", puis le cinéma de chacun de ceux qui nous rejoindrons

et après on monte un multiplexe où je vendrai tickets et pop corn à de véritables cinéphiles (et non à des cinéphages boulimiques et sans sens critique).

Kim Ki-duk : encore rien vu de lui, mais je viens de m'acheter Printemps, été, automne, hiver et printemps. Donc je vous en parlerai dès que je prendrai le temps de le visionner.

Assayas : malgré sa popularité, je m'aperçois que je n'ai vu aucun de ses films (à part un court métrage dans Paris, je t'aime).

Par contre, tu as raison de souligner la prestation de Maggie Cheung. Je l'ai vue dans In the mood for love et dans Augustin, roi du kung-fu. Elle est vraiment géniale.

Citation :
J’ai admiré, dans ce film que je ne suis pas prête d’oublier, à quel point Fatih Atkin parvient à mêler beaucoup de douceur au monde violent dans lequel vivent Sibel et Cahit.
J'ai comme toi beaucoup aimé l'histoire, et le jeu des comédiens (carrément extraordinaire, plein de force, de sensibilité, on sent l'écorchure brûler les peaux) mais j'ai trouvé que le réalisateur ne maîtrisait pas encore complètement son art.
Il y a des râtés (les passages où l'on voit un groupe chanter sur une plage, nous dettachant complètement de l'action, sorte de choeur grec, est une bonne idée originale, mais mal amenée je trouve).
Parfois certains plans sont d'une banalité affligeante et rapproche plus l'image d'un bon téléfilm que d'un grand film.

De Walter Salles, je n'ai vu que son court "loin du 16ème" sur Paris, je t'aime. Une très belle histoire montré simplement. L'histoire d'une femme qui se lève aux aurores, laisse son tout jeune bébé en gardiennage d'enfant, traverse tout paris jusqu'au 16ème. Là, elle est nourrice pour l'enfant d'une famille aisée. Elle y fait également le ménage.
Le film commence sur une berceuse qu'elle chante à son bébé pour l'endormir au milieu de dizaine d'autres enfants, et se terminent sur cette même berceuse qu'elle chante à cet enfant privilégié qu'elle garde. Un très beau moment, beaucoup de poésie dans un réalisme bien ancré.

Gaël Garcia Bernal véritable étoile montante du cinéma. Un beau gosse qui sait choisir des rôles et des scénarios vraiment intéressants et intelligent. Quelle prestation dans Mauvaise éducation !!! de Almodovar
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyVen 2 Fév 2007 - 12:48

Queenie a écrit:

Kim Ki-duk : encore rien vu de lui, mais je viens de m'acheter Printemps, été, automne, hiver et printemps. Donc je vous en parlerai dès que je prendrai le temps de le visionner.


Moi aussi j'ai investi dans ce film...Il ne me reste plus qu'à le regarder...

Plutôt d'accord avec l'ensemble de tes remarques...Difficile de trouver la perfection. Et c'est bien que tu soulignes les manques et exprimes tes restrictions...
Pour les films, comme pour les livres, je ne vais poster que sur ce qui m'a fait ou me fait vibrer...
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 15:31

Sarajevo mon amour
De Jasmila Zbanic

Le cinéma de coline 18668074pp0rg1

Ours d’Or 2006 à Berlin

Sarajevo, mon amour est le premier long métrage de Jasmila Zbanic, née en 1974 à Sarajevo. Diplômée de l'Académie d'Arts dramatiques de Sarajevo, elle fut Marionnettiste et clown avant d'être réalisatrice. A partir de 1997, elle a signé plusieurs courts métrages, dans lesquels elle évoquait déjà l'après-guerre en Bosnie.

Le titre original du film est Grbavica.

"Grbavica est un quartier tout près de l'immeuble dans lequel je vis. Pendant la guerre, cette zone était assiégée par l'Armée serbo-Monténégrine, et transformée en camp de guerre spécial, où la population était torturée. Lorsque vous marchez dans Grbavica, aujourd'hui, vous pouvez voir des immeubles typiques du régime socialiste, des résidents locaux, des magasins, des enfants, des chiens ... Mais en même temps, vous pouvez sentir la présence de quelque chose d'indicible et d'invisible, cet étrange sensation d'être dans un endroit marqué par la souffrance humaine. Grbavica est un microcosme auquel appartiennent Esma et les autres protagonistes. "(Jasmila Zbanic)

Ce que dit ici Jazmila Zbanic me fait penser au livre La Pleurante des rues de Prague de Sylvie Germain

Esma (Mirjana Karanovic que vous avez vue dans des films de Kusturica), vit seule à Sarajevo avec sa fille Sara, une adolescente de douze ans au caractère bien trempé. Sara doit participer à une excursion scolaire. Si elle peut fournir un certificat attestant que son père est mort en héros pendant la guerre, elle n’aura pas à payer. Elle demande cette attestation à sa mère qui, elle, prend un travail difficile de serveuse dans une boîte de nuit afin de réunir l'argent nécessaire...
Sara a le sentiment que sa mère lui cache quelque chose...

« Sarajevo, mon amour est avant tout une histoire d'amour. Un amour qui n'est pas pur, parce qu'il a été mélangé de haine, de dégoût, de peur, de désespoir. Il s'agit aussi de l'histoire des victimes qui, bien qu'elles n'aient commis aucun crime, ne sont pas entièrement innocentes devant les générations futures. Enfin, Sarajevo, mon amour est un film sur la vérité, ce pouvoir absolument nécessaire pour progresser, une vérité dont la société de Bosnie Herzegovine a besoin pour essayer d'atteindre sa maturité."

Ce film (imparfait sur le plan strictement cinématographique, notamment au niveau de la mise en scène) est vraiment poignant. D’autant plus indispensable qu’il met en avant l'indispensable nécessité qu’il y a à dire et affronter la vérité pour pouvoir survivre aux horreurs de la guerre.

L’article d’Amnesty International qui soutient ce film (parce qu'il plaide en faveur de la vérité, de la mémoire) est intitulé: Mère courage à Sarajevo.
Oui, Esma est vraiment une mère courage.

On la suit dans des groupes de paroles où se réunissent les femmes durement éprouvées par la guerre et ce qu’elles ont à vivre aussi, maintenant, dans l’après-guerre.

On la suit dans tout ce qu’elle entreprend de démarches humiliantes pour payer le voyage de Sara.

On la suit alors qu’elle travaille durement dans la boîte de nuit où certaines scènes la ramènent, on le voit bien, à des épisodes douloureux de son histoire.

On la voit aimer tendrement et aussi affronter sa fille Sara, craquante et difficile.

On la voit taire avec obstination puis dire la douloureuse vérité.

On la voit survivre à l’horreur.

« L’un des problèmes en Bosnie Herzégovine est que peu de gens se repentent de ce qui est arrivé. Plus de 100 000 personnes ont été tuées, 1 000 000 expulsées – et pratiquement pas de pénitence, raconte la réalisatrice qui constate également que le sentiment de vengeance n’existe pratiquement pas, ce qui est une grande victoire pour notre société ».
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MessageSujet: Mémoires d'une geisha   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 15:42

Mémoires d'une geisha

Réalisé par Rob Marshall

Le cinéma de coline 18464242bm5

Avec Zhang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh, Ken Watanabé…et une petite fille adorable…
Des actrices et acteurs beaux à couper le souffle… la fine fleur des acteurs d'Extrême-Orient (Chine et Japon!…D'ailleurs « Mémoires d'une geisha » a été interdit en Chine car il fait l'objet d'une controverse populaire, une partie de l'opinion publique juge scandaleuse la participation de stars chinoises jouant le rôle de courtisanes japonaises !)

Mémoires d'une geisha est l'adaptation du best-seller homonyme d'Arthur Golden (et non de celui de Yuki Inoue comme je l'avais pensé!).

Dans le Japon des années 30, quelques années avant la Seconde Guerre mondiale donc, Chiyo, une petite fille japonaise de neuf ans aux superbes yeux gris bleus, est vendue par son père - un modeste pêcheur - à une maison de geishas.
Peu à peu, elle est initiée à l’art d’être geisha, c’est-à-dire à la danse, la musique, les cérémonies de l'habillage, de la coiffure et du thé…
Tout concourt à savoir attirer l'attention des hommes. Mais une geisha n’est pas une prostituée. C’est une artiste. Elle est hautement respectée dans la société et gagne sa vie en divertissant des hommes puissants par sa beauté, son élégance, ses dons artistiques et l'art de la conversation.
Les hommes étaient prêts à payer cher pour devenir "danna": maître d’une geisha.

Chiyo, déjouant les pièges que lui tend sa rivale, la fourbe Hatsumomo, devient Sayuri, une geisha légendaire, très belle et très épanouie dans son art. Elle pourrait être heureuse mais Sayuri n’a pas le droit d’aimer…

« Les mémoires d’une geisha » est avant tout un film très esthétique…
Je ne vais pas chipoter sur ce qui nuit à ce film par ailleurs (scénario conventionnel, récit fleuve et mélo, pas de vérité ethnologique, personnages qui parlent anglais…)

C’est du rêve, je suis véritablement tombée sous le charme…Des actrices et acteurs déjà…puis des cerisiers en fleurs, du noir d’encre et du blanc de neige, de la majesté des kimonos, de leurs drapés somptueux, de la scène de danse où la beauté de Sayuri explose sous la neige.


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MessageSujet: Voiture de luxe   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 15:47

Voiture de luxe

Réalisé par Wang Chao

Prix de la section Un Certain regard au Festival de Cannes.
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C'est l’histoire tourmentée d’une famille divisée entre la ville et la campagne.

Un instituteur, Li Qi Ming, envoyé de force à la campagne pour actes antirévolutionnaires il y a quarante ans est proche de la retraite. Il revient dans la ville de Wuhan, où il a été étudiant. Sa femme est gravement malade et elle veut revoir son fils. Li Qi Ming vient à la ville à la recherche de ce fils dont il n'a plus de nouvelles. Ce dernier est parti après avoir reçu une gifle du père. Le noble instituteur, au regard grave et pur, rêve de recomposer sa famille.

C’est Yanhong qui l’accueille, sa fille. Elle a elle-même tout fait pour retrouver son frère. La vie est difficile à la ville et Yanhong tente tant bien que mal de cacher à son père la réalité de sa situation. Elle est entraîneuse dans un grand bar-karaoké et maîtresse du patron. Li entrevoit sa détresse, pressent un drame mais garde l’espoir et retient ses larmes.

Au cours de ses recherches, il se lie d'amitié avec le policier qui l’accompagne .Lors d’un repas, ce dernier reconnaît dans l’ami de Yanhong l'homme qu'il a arrêté dix ans plus tôt...


Voiture de luxe est le dernier volet de la trilogie de Wang Chao sur la Chine, composée de L’Orphelin d’Anyang (2001) et de Jour et nuit (2004).

"Voiture de luxe s'inscrit dans la continuité des réflexions et des critiques déjà exprimées dans mes deux premiers films, sur la réalité et les allégories historiques et politiques de la Chine contemporaine. Dans la Chine actuelle, l'écart entre riches et pauvres, la distance qui sépare le peuple du bonheur, les contradictions entre le système social hérité du passé et le poids du présent sont autant de problèmes dont moi-même, partie intégrante du peuple, je ressens le poids et l'intensité. C'est ce qui m'a décidé à tourner ce film."( Wang Chao)

"Mon style de vie précaire, l'irruption de grandes mégalopoles, ma relation distendue avec mes parents, m'ont fait penser à tous ces jeunes disparus, aux parents qui avaient perdu leurs enfants et j'ai décidé de tourner Voiture de luxe (...) Je dédie ce film de tout mon coeur à tous les parents chinois qui ont perdu un enfant et aux fantômes des jeunes disparus. Je le dédie surtout à mon père et à ma mère."

"Je m'associe au courant du "réalisme chinois" et je suis persuadé que tout réalisateur chinois a la responsabilité d'endosser et de faire face à la réalité de la Chine actuelle. Cependant, en tant que réalisateur et romancier, je ne suis pas complètement satisfait par les seules observations et mises en question du réel. Dans ma trilogie, et surtout dans son deuxième volet, Jour et nuit, j'aborde d'un point de vue oriental le côté obscur de la nature humaine et la condition absurde de l'homme. Dans L'Orphelin d'Anyang et Voiture de luxe, j'ai davantage insisté sur le poids de la misère humaine et sur l'existence éventuelle de la rédemption et de l'espoir. Il est très difficile de faire ce genre de films en Chine, le cinéma chinois se focalise sur les grandes comédies populaires. Et je ne suis pas optimiste pour le développement du cinéma chinois, mais je ne perdrai jamais confiance et continuerai mon travail."

C’est du beau cinéma, magnifiquement filmé, éclairé, coloré.

Son film est bouleversant d’humanité.
Les rapports entre le père et la fille sont basés sur une immense tendresse et gachés par les non-dits, les remords. Le père se sent coupable de la gifle donnée au fils. La fille a honte de sa vie humiliante. Le jeu est sobre. Elle n’arrête pas de dire papa, elle n’arrête pas de faire silence aussi…Chacun regarde l’autre à son insu et les visages, souvent, se tournent dans la même direction pour que les yeux ne se croisent p


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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 15:54

April Snow
Un film coréen de Hur Jin-Ho
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Ce film m’a plu exactement comme m’avait plu « Sur la route de Madison »…Une superbe histoire d’amour sur fond de drame, avec déchirements et larmes. J’adore pleurer au cinéma ! Mais je ne pleure que quand le mélo est réussi…et celui-ci l’est à mon goût !

In-Su (Bae Yong Joon) fait la lumière de très gros spectacles. Tandis qu’il travaille, il apprend que sa femme vient d’avoir un grave accident sur la côte est de la Corée du Sud. Il ne la savait pas là-bas.

Arrivé à l’Hôpital où elle est dans le coma, il apprend qu’elle n’était pas seule dans la voiture. D’ailleurs, une jeune femme, Seo Young (Son Ye-Jin) attend et s’inquiète elle aussi à l’hôpital. C’est son mari qui était aussi dans la voiture. Il est également dans le coma.

Au fil des jours, In-Su et Seo-Young, qui ont eu la révélation de l’infidélité de leurs conjoints réciproques, vont faire connaissance, se rapprocher. Idylle ou désir plus ou moins conscient de revanche ?...

Les mots leur manquent souvent pour traduire la peine, le désespoir, puis l’espoir, la honte, la gêne, le désir…Mais leurs regards, l’expression de leurs visages et leurs gestes parlent…Et l’émotion naît.

La neige d’avril est d’autant plus belle qu’on ne l’attend pas…

Les deux jeunes comédiens sont lumineux, justes et sobres.

Le film est élégant et délicat. Une illustration magnifique de cette délicatesse est la première scène d’amour entre Seo Young et In-Su, toute de passion retenue...

Les images de ce film sont très belles.

Au Japon, April Snow s'est imposé comme le plus gros succès coréen de tous les temps
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 16:12

Va, vis, deviens

Un film français de Radu Mihaileanu( réalisateur juif roumain qui a fait ses études de cinéma en France)

-avec Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Moshe Agazai, Mosche Abele,Sirak M. Sabahat….

Présenté au Festival de Berlin dans le cadre du Panorama, « Va, vis et deviens » a décroché les deux principales récompenses de cette section : le prix du jury et le prix du public.

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« Va, vis et deviens » commence comme un film historique:
Ethiopie en 1984/85 – après une famine catastrophique, des milliers de Juifs éthiopiens meurent ou fuient. L’occident chante « we are the world »Et pour sauver ce peuple des « Falashas », qui se trouvent dans un camp de réfugiés au Soudan, Israël décide de mener à bien une opération de sauvetage unique en son genre sous la direction du Mossad et avec l’aide des Etats-Unis. Presque 8 000 personnes, dont de nombreux orphelins hagards et squelettiques ont l'opportunité d'échapper à la famine et se retrouvent ainsi en Terre Sainte.

Dans le film, lors de cette opération baptisée « l’Opération Moïse » (un pont aérien), une mère chrétienne pousse son fils de neuf ans à se déclarer juif pour le sauver de la famine et de la mort. Elle lui ordonne de fuir, lui dit de partir, de vivre et de devenir. L’enfant ne comprends pas, il se sent rejeté par sa mère
Une jeune mère juive lui prend la main et le fait passer pour son fils, lui donnant le nom juif de Schlomo. Arrivée en Israêl, la jeune femme meurt d'épuisement et Schlomo est adopté par un couple israélien d’origine française (Yael Abecassis et Roschdy Zem)

Dès les premiers moments Schlomo va être obligé de mentir, pris entre sa nostalgie de l'Ethiopie et de sa mère, et son désir de s'intégrer dans cette nouvelle vie. Il grandit avec la peur que l'on découvre son double-secret et mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l'amour, la culture occidentale, la judaïté mais également le racisme et la guerre dans les territoires occupés. Vivant avec l'obsession de retrouver sa mère, restée dans le camp de réfugiés, il découvre deux maux de son nouveau pays : les faucons qui souhaitent la guerre contre les Palestiniens et les racistes qui font régner une sorte d'apartheid au sein de la société israélienne. L'intégration des Falachas en Israël n'a jamais été réellement digérée. Ils sont considérés par une partie de la population, hostile au métissage, comme des juifs atypiques, pas casher.

Sirak M. Sabahat qui joue le rôle de Shlomo adulte, a lui-même vécu les événements retracés dans le film : né en Ethiopie en 1981, il quitte son pays natal à 10 ans, avec ses parents et ses trois frères cadets, pour rejoindre Israël. Après une longue marche vers la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, où il reste pendant 5 mois, il embarque avec sa famille dans un avion militaire dans le cadre de "l'opération Salomon". Arrivé en Israël, l'adaptation est difficile pour le jeune homme, seul Noir de son école. Après son service militaire, il décide de se lancer dans la comédie.

Ce film aurait pu s'appeler « L'Enfant des mères ». Schlomo a la chance de tomber sur quatre mères exceptionnelles : la sienne, capable de dire " ce n'est pas mon fils ", pour le sauver ; la deuxième, Juive éthiopienne, qui retrouve une raison de vivre en recueillant Schlomo et en l'arrachant à la mort ; la troisième, la mère adoptive issue d'une autre culture, qui accepte de faire un pas vers Schlomo ; enfin, Sarah, l'amoureuse, qui en devenant mère à son tour finit par comprendre Schlomo et le renvoie vers sa mère originelle."


La musique, superbe, reflète le mélange des cultures prôné par le film : elle mêle en effet orchestre classique, violoncelle et doudouk, un instrument traditionnel arménien (une sorte de flûte).

Mihaileanu soulève les questions d'identité, d'intégration, de racisme, d'amour filial, de judaïté, d’adoption, de déracinement, de cultures, le conflit israélo-palestinien,amour...
Ce grand et long film les aborde avec simplicité, humanité et humour.

Yaël Abecassis, la mère adoptive, est magnifique et sauvagement maternelle.

Ce film est riche de messages de paix et d'espoir, sans aucune idéologie sous-jacente. Il est d’une beauté sans pareil et les dialogues sont faits d’amour et de paix.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de coline   Le cinéma de coline EmptyJeu 8 Fév 2007 - 21:02

PRINTEMPS, ETE, AUTOMNE, HIVER …et PRINTEMPS

Réalisé par Kim Ki-Duk

Quatre prix au , Festival de Locarno (2003)
Prix du Public, Festival de San Sebastian (2003
)
Le cinéma de coline 18374980wa3

Amateurs de films d’action et effets spéciaux, s’abstenir !
Amateurs de splendeur graphique, ce film est pour vous !

Il est question de méditation et d’apprentissage.

En cinq chapitres, et au gré des saisons, Kim Ki-Duk livre sa réflexion sur la condition humaine, sur le poids et le sens de nos vies, sur l'évolution physique et morale de l'être humain. Chaque chapitre fournit son enseignement.
C’est un film à la manière d’un conte boudhiste.

« Mon intention est de montrer les joies, les colères, les tristesses et les plaisirs de nos vies à travers les saisons et au travers de la vie d’un moine qui vit dans un temple posé sur l’étang de Jusan situé en pleine nature. Cinq histoires du moine enfant, du moine garçon, du moine adulte, du moine vieillissant et du moine vieux coexistent avec des images de chaque saison. Les changements de qualité chez les êtres humains, les sens de la maturité dans nos vies qui se forment, comment elles se développent, la cruauté de l’innocence, l’obsession des désirs, la douleur des desseins meurtiers et l’émancipation dans les combats. »

Posé au centre d’un lac de quiétude bordé d’arbres et de montagnes escarpées, un monastère flottant ,un temple bouddhiste en bois, à peine relié au monde par une barque fragile.
Là, vivent au début du film, en ascètes, un moine et son jeune disciple, un enfant. Leur quiétude n'est pas troublée par les turbulences du monde extérieur.
Mais ce lieu paradisiaque est une métaphore. Il est aussi un espace mental. On y ouvre des portes mais il n’y a pas de murs.
C’est une oasis de sérénité. La paix réside dans la solitude. C’est l'intrusion d'un élément étranger qui va altérer cet équilibre. Par les portes entreront la tentation charnelle et la violence de la vie en communauté.

Kim Ki-Duk brosse, à la manière des peintres impressionnistes, des tableaux de toute beauté. Il faut dire qu’à l’origine il est artiste peintre. Chaque plan est un régal pour les yeux. Les plans larges, les détails filmés avec grâce, les couleurs somptueuses : tout est d’une beauté envoûtante. Et sur un fond musical magnifique.
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