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 Pierre Combescot

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Le Bibliomane
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MessageSujet: Pierre Combescot   Pierre Combescot EmptyDim 25 Fév 2007 - 14:31

Pierre Combescot P_comb10

Pierre Combescot est écrivain et jounaliste au "Canard Enchaîné".
Il a obtenu le Prix Medicis en 1986 pour "Les Funérailles de la Sardine" et le Prix Goncourt en 1991 pour "Les Filles du Calvaire".

Le songe de Pharaon. Pierre Combescot.

« Le songe dePharaon » nous mène dans l'Egypte contemporaine, celle du tourisme de masse et de la montée de l'intégrisme islamique.
A l'occasion de l'ouverture médiatisée d'un ancien tombeau renfermant la dépouille d'une ancienne adoratrice du culte du serpent Apopis, des hordes de touristes affluent aux abords de la Vallée des Rois.
Mais déjà ce qui semble être une malédiction analogue à celle de l'ouverture du tombeau de Toutankhamon semble s'acharner sur les cobras sacrés que l'on retrouve noyés par centaines.
Remontant le cours du Nil en vue d'assister à l'évènement qui couronnera la carrière d'un éminent archéologue du CNRS, l'Osiris transporte à son bord des membres de la jet set aux moeurs plus que douteuses. Parmi ceux-ci, entre autres, une ancienne égérie d'Andy Warhol liftée et siliconée,zoophile à ses heures, un baron allemand, ancien nazi et assistant du Dr. Mengele, nécrophage et mégalomane, une marquise sicilienne, naine maffieuse et nymphomane...Les destins croisés de tous ces personnages riches et dépravés se déploieront en un jeu de massacre jubilatoire et déconcertant, magnifié par la plume acerbe et baroque de Pierre Combescot qui nous offre, avec ce roman, une variante de « Mort sur le Nil » contemporaine et déjantée, où les fantasmes égyptomaniaques rejoignent les aspirations perverses et décadentes des représentants des hautes sphères financières et culturelles.

Fascinante galerie de portraits, « Le songe de Pharaon » nous entraîne des ruelles du Caire aux bars homos de Londres, de l'Allemagne nazie aux raves parties sous ecstasy, de Brooklyn au camp d'Auschwitz en un infernal mascaret où évoluent membres de la Gentry londonienne, juifs hassidiques américains, grands couturiers et petites gouapes, nobles déchus et aristocrates de la finance internationale, officiers SS et pédérastes cairotes, pique-assiettes et demi-mondaines, faune interlope avide de ragots et de sensations louches décrits avec la verve et la truculence de Pierre Combescot qui signe ici un roman vertigineux et iconoclaste.
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MessageSujet: Re: Pierre Combescot   Pierre Combescot EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 10:02

Pour mon plaisir et ma délectation charnelle


Dans Pour mon plaisir et ma délectation charnelle, Pierre Combescot, lauréat du Goncourt en 1991, retrace la vie de Gilles de Rais, en un tourbillon de faste, de combats, de sang et de débauche. Reprenant le même principe narratif que Michel Tournier pour son Gilles & Jeanne, sans insister autant sur la relation entre les deux compagnons d’armes, il narre son inéluctable descente aux enfers dans le crime, la luxure et la pédophilie. Les monstruosités du maréchal de France et seigneur de Tiffauges sont d’ailleurs passées à la postérité, puisque Charles Perrault les reprit à son compte lorsqu’il inventa la figure de Barbe bleue. Sauf que, comme l’indique la dernière phrase de ce livre, Barbe bleue, contrairement à Gilles de Rais, tue ses femmes mais néglige d’assassiner les pages et adolescents d’alentours. Heureusement, l’horreur est circoncise en fonction du lectorat visé.

J’ai bien aimé le style de l’auteur, qui ponctue Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de phrases courtes et incisives, comme pour marquer un rythme dont à la fois le lecteur et le protagoniste ne pourraient se défaire. Ce parti pris narratif, selon moi efficace, ne permet néanmoins ni descriptions ni peintures psychologiques fouillées, ce qui manque parfois pour mettre en relief la folie incommensurable de Gilles de Rais. Mais l’inexorable destin de Gilles de Rais n’attend pas. Et pourtant l’auteur fait parfois montre d’une prose brillante. J’en veux pour preuve cette peinture remarquable du champ de bataille d’Azincourt, située en première page du prologue :

« Une odeur de charnier saturait l’air. Amoncellement de crustacés d’acier mal nettoyés par les vents au milieu d’un taillis de ferrailles, reste d’une chevauchée sans lendemain mûrissant au soleil. La trahison, la peste prospéraient. Les princes s’assassinaient avec minutie. Et pas les moindres : ceux de sang. Bourgogne, Orléans. Les lances, les braquemarts, les haches, les becs-de-faucon, les boucliers abandonnés hérissaient la terre ; la rendaient rêche et vaine. Les hasards de la guerre ne traitaient pas mieux le fier chevalier que le simple piéton ou le sournois archer anglais. Étendards en loques, bannières effilochées par les vents, usés par les années, trempaient dans la boue. Certains dataient de la lointaine bataille de Poitiers : Luxembourg, Alençon, Châtillon, Chalons, d’Harcourt, Nevers… Et dans l’enclos d’Azincourt, ce fut pire encore. Les barons s’entremêlaient avec les ducs et ceux-ci avec leurs écuyers. Les carcasses des chevaux formaient de grands orgues où le vent, s’engouffrant, hennissait sa musique. Tous étaient égaux devant la mort. » (p. 11-12)

Ce passage porte en lui toutes les thématiques principales déployées par l’auteur dans ce roman historique : les complots, le sang, la mort. Triptyque des plus tragiques, qui dessine en sous main une France ravagée par la guerre, qui annonce l’antagonisme entre de grands seigneurs rois en leur fief et un une royauté qui cherche de plus en plus à imposer le poids de sa suprématie.
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Pierre Combescot
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